Haussant les épaules, Adonis glisse le cliché dans sa poche. Il n’avait pas prévu cela, mais il était content, il avait ainsi un moyen de faire connaissance avec l’entourage d’Artemis à Beauxbâtons, d’en savoir plus sur l’Artemis brune, un changement qu’il avait encore du mal à accepter malgré les mots rassurants de sa jumelle. « C’est une excellente idée ! J’ai toujours rêvé d’apprendre à voler sur un balai. Artemis m’a conté tellement de souvenirs des fois où vous voliez ensemble… Tout cela a véritablement l’air formidable ! » Bombant légèrement le torse, il lui sourit tandis qu’elle pose son menton sur son poing, se rapprochant un peu plus de lui. Quelque part, ça le rassurait de savoir que sa soeur avait parlé de lui, vantant ses talents. « Et puis, il parait que tu fais partie de l’équipe de Gryffondor, n’est-ce pas ? La meilleure équipe de Poudlard, d’après ce que m’a expliqué Artemis. » C’était adorable de la part d’Artemis, même s’il fallait avouer que cela faisait deux ans que la coupe échappait à l’équipe de Gryffondor. Depuis que Lily Potter était entrée dans celle de Serpentard au post de poursuiveuse, en fait. Mais cette année serait différente, avec James en capitaine, on pouvait espérer que sa petite soeur leur laisserait une chance. Il n’avait pas envie de perdre devant Gabriella. Et Artemis, bien sûr. « Je n’ai jamais vu de match de Quidditch, j’espère que la saison continue cette année pour que je puisse vous voir gagner. Ce serait une bonne expérience de te voir remporter la coupe. » Adonis écarquilla légèrement les yeux avant de se reprendre précipitamment, de peur de se prendre un coup de pied de sa soeur s’il faisait une réflexion, et si son choque était trop visible. Elle n’avait jamais vu un match de Quidditch ?! Enfin, il savait bien que les français n’étaient pas très Quidditch mais tout de même, c’était une institution dans le monde magique. « Tu as de la chance alors, car cette année, notre directrice a décidé de maintenir les matchs de Quidditch en plus de tournoi, on a dû faire une pétition l’année dernière pour être sûr, mais finalement, elle n’avait pas vraiment envie d’annuler, il paraît que c’est une grande fan de Quidditch. » Il eut un sourire tandis qu’il se remémorait cet après-midi de juin où tous les joueurs de Quidditch s’étaient réunis devant le bureau du professeur McGonagall, envoyant Dorcas et la pétition plaider leur cause. Quand elles étaient toutes deux sorties, leur directrice leur avait dit « Eh bien, vous n’avez rien de mieux à faire ? », mais ils étaient certains de l’avoir vu esquisser un sourire, ce qui était très rare chez elle. « Moi je suis poursuiveur, tout comme James, notre capitaine. La saison commence ce week-end, on affronte les Serpentard. Ils ne reculent devant aucun coup bas pour tenter de nous faire tomber de nos balais, mais on est bien préparés. Viens nous soutenir, je pourrais t’avoir une écharpe de l’équipe gagnante. Je pourrais te montrer les environs après le match » Il espérait qu’elle ne demande pas de quel genre de coup bas étaient capables les Serpentard, se faire étrangler par de l’air n’avait rien de glorieux à être raconté, mais il y avait quelque chose de réconfortant à imaginer la jolie blonde portant une écharpe aux couleurs de Gryffondor pour l’encourager.

A présent, les filles de Beauxbâtons s’étaient tournés vers Adonis Kepingski qui faisait le coq, mais Lysander n’en avait pas l’air gêné pour autant, il avait ce don pour avoir l’air à sa place quel que soit l’endroit, c’était quelque chose que Darcy admirait beaucoup chez lui. « Bien sûr, il me soutient. Mais il soutient aussi James et Lily Potter, on est un peu tous de la même famille alors j’imagine que c’est normal. » Darcy acquiesce lentement. Elle n’avait encore jamais vraiment abordé la question des Potter avec Lorcan, et notamment les liens qui les unissaient, mais elle était à peu près certaine qu’ils n’avaient aucun lien de sang. Leurs parents étaient simplement amis, ce qui faisaient d’eux des amis d’enfance, rien d’aussi important qu’un frère jumeau. « Et il a préféré s’abstenir de participer, il n’aime pas se donner en spectacle et puis, avec ses nouvelles responsabilités de préfet de Gryffondor, il préfère consacrer son temps à bien exécuter la tâche qu’on lui a confiée plutôt que de perdre son temps à autre chose. Et puis, j’imagine qu’il espère pouvoir suppléer Dorcas si jamais c’est elle qui est choisie. Après tout, elle a une confiance aveugle en lui. » Un sourire vient naître sur les lèvres de Darcy en entendant Lorcan vanter ainsi les mérites de Lysander. Oui, c’était un garçon exceptionnel, et il avait de la chance d’avoir un frère qui croyait ainsi en lui, ce n’était pas Cedrella qui aurait un mot gentil pour elle. Ni Tybalt qui n’avait d’yeux que pour sa première soeur. « Donc en gros, il est pour tout le monde presque. Enfin, sauf.. » Elle laisse sa phrase mourir tandis qu’Annabeth rougit violemment. Il n’y avait pas tant de candidats que ça à Poudlard, et le seul qui ne semblait pas entrer dans les bonnes grâces de Lysander était Scorpius Malefoy. Mais il était trop tôt pour prononcer son nom en présence d’Annabeth, et Darcy avait confiance en Lorcan pour comprendre de qui elle voulait parler. « Je suis comme lui, je n’aime pas être le centre de l’attention, je préfère t’encourager. » Elle lui sourit, s’imaginant déjà dans les tribunes avec Lysander et Annabeth pour soutenir Lorcan. C’était son truc à lui, d’être au centre de l’attention, tout le monde à Serdaigle l’adorait, c’était une véritable célébrité pour leur maison. « Mais c’est génial qu’il ait été nommé préfet, d’ailleurs, je ne serais pas surprise que Dorcas ait personnellement avancé son nom pour le poste, elle sait reconnaître les gens dignes de confiance et ne recule devant rien pour les aider. C’est mon deuxième choix, pour représenter Poudlard. » Devant Annabeth, elle n’avait pas mentionner combien l’aide de la préfète en chef avait été apprécié, en début d’année, avec toutes ces histoires de prophétie, mais c’était l’une des nombreuses bonnes actions de Dorcas. Oui, si ce n’était pas Lorcan, elle espérait que ça serait Dorcas, hors de question de soutenir l’un des Potter ou pire, Scorpius.

Scorpius ne peut que se sentir soutenu par Cedrella, qui ne manque en rien de l’écouter attentivement. Il distingue simplement une légère grimace sur son visage alors qu’il avance l’idée de devoir surveiller Lily Potter pour être certain que les élèves de Durmstrang ne tentent pas de faire quoi que ce soit avec elle. Non pas qu’il craigne qu’ils la tuent pour l’abandonner dans un fossé, mais plus qu’ils se servent d’elle pour s’approprier la place d’héritier. « Mais tu te souviens de ce qu’avait dit Annabeth ? Lily considère la prophétie comme une idiotie, elle n’y croit pas. Elle veut gagner le tournoi pour attirer encore plus l’attention sur elle, mais je la vois mal reprendre le flambeau du Seigneur des Ténèbres. Quant à ce Nikolaï.. Il faudrait en savoir plus sur lui, connaître sa réputation à Durmstrang, son histoire, sa famille.. C’est de lui qu’il faudrait se rapprocher, ou de quelqu’un qui pourrait nous renseigner. » Le blond s’essuie délicatement la bouche à l’aide de sa serviette. Sûrement un nouveau toc duquel il aura beaucoup de mal à se débarrasser. Mais peu importe. Il se montre concerné par ce que dit Cedrella. Après tout, son avis a toujours été pertinent et cette fois ne fait pas exception. « Mais, Scorpius.. Parfois j’ai l’impression que l’on va dans la mauvaise direction. Au lieu de chercher à savoir qui peut bien prétendre au titre d’héritier, tu ne crois pas que l’on devrait au contraire chercher un moyen de faire en sorte que personne d’autre que toi n’ose le revendiquer ? » Il hoche doucement la tête, réfléchissant à cette probabilité. C’est un risque qu’ils ont pris jusqu’alors sans même penser aux conséquences. Mais se sont-ils vraiment trompés de voie ? Le jeune homme n’en est pas certain, bien qu’il ne rejette pas en bloc les réflexions de son acolyte. Mieux vaut simplement en discuter pour voir si c’est une éventualité à réellement prendre en compte. Aussi lui fait-il part de ses propres pensées, tout en prenant bien soin de baisser un peu le ton, au cas-où des oreilles indiscrètes traineraient par là. « Je comprends bien ce que tu dis, mais… Tu sais, la prophétie ne peut concerner que l’un d’entre nous. Le reste est simplement composé d’imposteurs et ce n’est pas parce qu’ils se battent pour s’imposer comme l’héritier qu’ils pourront le devenir. » N’est-ce pas ? Parce qu’une prophétie ne peut concerner qu’une unique personne et non pas désigner qu’une place est vacante et que tout un chacun peut désormais se battre pour tenter de la prendre. Du moins est-ce ce qu’il a compris en assistant aux cours de divination. « Seulement, le plus dangereux reste qu’un faux héritier se détache trop de la masse et attire des fidèles. Le véritable héritier sera alors complètement oublié, rejeté et traité de menteur. Et alors, il ne pourra jamais mener à bien son travail. Alors il faut surtout faire attention aux usurpateurs, qui tentent de détourner la prophétie afin de servir leurs desseins personnels. » avance-t-il avec une assurance en demi-teinte. Il n’est absolument pas sûr de lui et l’avis de Cedrella lui importe beaucoup. « Ou alors, on peut tenter d’évoluer sur les deux fronts à la fois. » Ainsi, les idées de chacun seraient respectées.

En tant qu’ami loyal, l’Avery ne peut pas s’empêcher de tout mettre en œuvre pour aider Lily à reprendre du poil de la bête et ainsi être dans de meilleurs dispositions pour ce soir qui pourrait devenir son Grand Soir. Il ne veut pas la voir bougonner dans son coin en attendant que la coupe désigne les champions. Il ne sait même pas pourquoi elle semble être si morose, mais une chose est sûre, c’est qu’elle a eu de nombreuses raisons de l’être ces derniers temps. D’habitude, ce serait James qui gérerait la situation et redonnerait le sourire à sa sœur, mais il se montre très occupé à la table des Gryffondors et n’a de cesse de parler aux élèves de Beauxbâtons en obligeant Dorcas à prendre part à la conversation, aussi n’est-il certainement pas en état de tenir son rôle dans l’immédiat. Surtout qu’il se trouve à l’autre bout de la Grande Salle. Aussi est-ce dans un dévouement parfait qu’Hélios décide de tenter quelque chose pour redonner le sourire à la rouquine. Et heureusement, son essai parait être concluant. « J’espère que la coupe pensera comme toi, j’ai vraiment envie de mettre Serpentard à l’honneur, et pas comme le ferait Scorpius. Je veux prouver qu’on n’est pas tous abjecte. Et surtout, je veux l’empêcher de revendiquer ça comme le signe qu’il est l’élu de cette stupide prophétie. » Lily reste fidèle à elle-même, conservant des idées qu’elle revendiquait déjà les années précédentes. Elle n’a jamais voulu voir Scorpius en tête de fil de la maison Serpentard, lui laisser l’occasion d’être la célébrité de la maison des rusés. Un choix que le jeune homme ne peut que comprendre, quand bien même il serait censé être plus de l’accord du sang-pur d’après les idéologies parentales. Enfin, même Dorcas ne semble pas apprécier le Malefoy. « Et merci pour.. enfin, tu vois. » souffle-t-elle et le jeune homme ne peut alors que lui adresser un signe de tête. Gage du fait qu’il comprend exactement ce qu’elle veut dire par cette non-phrase. Et surtout, qu’il n’y a pas de quoi. Si elle ne peut pas compter sur lui pour le faire, alors à quoi lui servirait-il d’être son meilleur ami ? Il n’aurait aucun rôle à jouer. « Et sache que dans ma famille, on est souvent des chapeaux flous. Enfin, sauf James, bien sûr, monsieur Gryffondor. Il affirme que le choixpeau l’a envoyé là-bas avant même d’avoir touché sa tête. » Hélios acquiesce, admiratif. Il n’avait jamais imaginé que le fait d’être choixpeau flou puisse être un trait héréditaire ou toute autre chose du genre. Pour lui, cela reste un événement extraordinaire, censé arriver une fois par siècle. Mais évidemment, les Potter ont toujours aimé casser la norme. « Nos aînés aiment bien faire les choses différemment, n’est-ce pas ? Jamais personne n’aurait cru que Dorcas serait envoyée à Gryffondor, tout le monde la voyait atterrir à Serpentard. Je ne te raconte pas le malaise qui a suivi l’annonce de sa répartition… » Hélios ne peut s’empêcher de laisser échapper un léger rire alors qu’il se remémore la réaction de sa mère et des autres personnes gravitant autour de sa famille. Dorcas avait alors été morte de honte. Dommage que cela n’ait pas duré dans le temps. « Je ne suis même pas sûr que mon père soit au courant de sa répartition… Attends qu’il l’apprenne tiens. Quoi que, non, je ne préfère même pas y penser. J’espère que sa peine sera prolongée. » réfléchit à voix haute le jeune homme, ne pouvant décemment pas cacher à quel point il préférerait ne rien avoir à faire avec sa famille. Mais comment peut-on lui reprocher après tout ce qu’il a enduré ? « Enfin, peu importe. Je suis certain que le choixpeau fait son travail à merveille et si tu es ici, c’est que tu es la plus maligne des personnes présentes dans cette salle. La ruse incarnée. » commente-t-il avec un sourire sincère.

James ne peut s’empêcher de se laisser à être lui-même, confiant ouvertement à l’Avery ses craintes concernant sa sœur. Il ne peut pas l’imaginer se mettre en danger. C’est plus fort que lui, il s’imagine aussitôt le pire, ce qui le contraint à inventer des plans toujours plus farfelu pour tenter de lui venir en aide. Et pourtant, son nom n’est pas encore sorti de la coupe de feu. Il n’ose même pas imaginer à quel point son imagination partira dans tous les sens si c’était le cas. « Ne sois pas idiot, Potter. Ta sœur serait furieuse contre toi si tu osais te mêler de sa quête de reconnaissance. Après tout, si elle est choisie, c’est qu’elle le mérite. Et puis, Hélios m’a raconté qu’elle n’est pas mauvaise sorcière, très douée en métamorphose, sans parler de ses capacités sur un balai, n’est-ce pas ce qui a sauvé ton père lors de son propre tournoi ? Je suis convaincue que la coupe sait ce qu’elle fait, et tu sais bien qu’un candidat supplémentaire non méritant est à présent impossible. » La voix de Dorcas se fait douce mais James ne peut s’empêcher de pincer légèrement les lèvres. Il reste pourtant persuadé qu’elle n’a pas fait exprès de parler ainsi de son père. Non, elle a vraiment l’air de parler avec son cœur et non pas avec la haine qu’elle a pour la famille Potter en raison du garçon qui a survécu. « On l’a vu en histoire de la magie pas plus tard que le mois dernier. » Ah bon, ils ont parlé du tournoi en histoire de la magie ? Le jeune homme ne parvient pas à s’en souvenir. Peut-être parce que, comme tout le monde parle du tournoi tout le temps, il est difficile de se rappeler d’une fois en particulier. Et puis, tout est allé si vite depuis le début de l’année. Il faut avouer que les cours n’ont pas été sa grande priorité. « Quant à mon frère, il n’est pas friand de danger, il sait de quoi il est capable, et c’est chacun ses combats. Malheureusement, nous n’avons jamais été proches comme Lily et toi. » avoue finalement Dorcas d’un ton plaintif et aussitôt, James ne peut que se sentir mal pour elle. La pauvre ! Il n’a jamais pu faire confiance au gamin, se méfiant de lui comme de la peste, mais cette fois, s’en est trop. Pourquoi rejette-t-il l’affection de sa grande sœur ? C’est complètement absurde. Il ne mérite pas qu’elle se préoccupe ainsi de lui. Mais il est pourtant bien placé pour savoir qu’elle ne pourra pas faire autrement. Après tout, il s’agit de Dorcas. « J’ai vu comment tu essayais d’être là pour lui lorsqu’on était à l’infirmerie. S’il refuse ton affection, tu n’y es pour rien. Tu n’as rien fait de mal. » tente de la rassurer James en lui offrant un sourire se voulant réconfortant. Il la prendrait bien dans ses bras pour effacer l’expression triste de son visage, mais sa promesse l’en empêche. « Merci de m’avoir rassuré, en tout cas. » avoue-t-il honnêtement, n’ayant plus réellement envie de se tourner vers le groupe des élèves de Beauxbâtons pour le moment. Il est trop reconnaissant envers Dorcas pour cela. « Tu penses qu’il reste longtemps à attendre avant que la Coupe de Feu ne désigne les champions ? » Son regard se porte sur l’estrade alors que les mots s’échappent de sa bouche.

Lorcan ne peut s’empêcher de venter les mérites de son frère jumeau. Après tout, s’il montre un peu trop aux autres élèves de Poudlard qu’il est différent, il est tout de même un excellent préfet d’après ce qu’il a entendu. Sans compter que c’est un véritable honneur pour la famille d’avoir un préfet en son sein. Tout le monde est extrêmement fier de Lysander dans l’enceinte de la maison Scamander. « Donc en gros, il est pour tout le monde presque. Enfin, sauf.. » Sauf Scorpius, évidemment. Mais inutile de porter cette évidence devant Annabelle. Surtout qu’elle a très bien compris ce que voulait dire Darcy, vu la teinte pourpre que prend son visage. « Je suis comme lui, je n’aime pas être le centre de l’attention, je préfère t’encourager. » lui annonce finalement Darcy. Et Lorcan ne peut s’empêcher d’afficher un grand sourire. Ainsi, elle préfère l’encourager ? Il n’en faut pas moins au Scamander pour être aux anges. Il se sent réellement flatté d’avoir le soutien de l’Ollivander. Après tout, c’est ce qu’il a toujours voulu. « Mais c’est génial qu’il ait été nommé préfet, d’ailleurs, je ne serais pas surprise que Dorcas ait personnellement avancé son nom pour le poste, elle sait reconnaître les gens dignes de confiance et ne recule devant rien pour les aider. C’est mon deuxième choix, pour représenter Poudlard. » Le Scamander hoche la tête, comprenant parfaitement ce que Darcy entend par là. Bien sûr, de nombreux Gryffondors apparaissent comme étant des choix logiques de champions. Mais bon, Lorcan préférerait quand même que ce soit son nom qui sorte de la coupe, il ne va pas s’en cacher. Et puis, ce n’est pas étonnant que Darcy ne supporte aucun des deux Potter après ce qu’il s’est passé en début d’année. « C’est vrai qu’elle est sympa. Mais si elle est déclarée championne, on n’aura plus de préfet-en-chef pour surveiller les préfets malintentionnés. » comment Lorcan tout en prenant soin de ne pas citer le nom de Scorpius, une nouvelle fois. Quelque chose qui commence à devenir réellement contraignant, mais le jeune homme est prêt à faire avec. Pour un temps, du moins. « Enfin, je me demande déjà à quoi pourra bien ressembler la première épreuve. Et puis, quand est-ce qu’on pourra enfin parler à des étudiants étrangers à la fin ? » demande Lorcan, agacé que leur table soit ainsi évitée par les délégations étrangères.

Cedrella détestait que cette prophétie soit si vague. D’une certaine façon, elle les poussait à se dépêcher d’agir, à se battre. Car évidemment, cela faisait longtemps que Scorpius et Cedrella étaient dégoutés de la politique actuelle, c’était évident qu’ils comptaient faire quelque chose après Poudlard. Mais ils avaient encore deux ans à faire à Poudlard d’ici là, c’était beaucoup trop tôt. « Je comprends bien ce que tu dis, mais… Tu sais, la prophétie ne peut concerner que l’un d’entre nous. Le reste est simplement composé d’imposteurs et ce n’est pas parce qu’ils se battent pour s’imposer comme l’héritier qu’ils pourront le devenir. » C’est au tour de Cedrella d’acquiescer, songeuse. Si ces imposteurs n’avaient rien de dangereux, alors pourquoi devaient-ils s’y intéresser ainsi ? Ils avaient perdu du temps avec la petite Serdaigle, pour finalement n’apprendre rien de plus que les Potter en quelques minutes, c’était rageant. Si seulement Tybalt n’avait pas pris Scorpius en grippe, elle aurait pu lui demander conseil. « Seulement, le plus dangereux reste qu’un faux héritier se détache trop de la masse et attire des fidèles. Le véritable héritier sera alors complètement oublié, rejeté et traité de menteur. Et alors, il ne pourra jamais mener à bien son travail. Alors il faut surtout faire attention aux usurpateurs, qui tentent de détourner la prophétie afin de servir leurs desseins personnels. » Cedrella hausse les épaules, peu convaincue. Si seulement la prophétie avait donné un indice sur l’identité du concerné ! Mais à présent, la prophétie appartenait à tout le monde comme à personne. Seul celui qui se montrerait à sa hauteur pourrait la revendiquer, à la fin. « Ou alors, on peut tenter d’évoluer sur les deux fronts à la fois. » Cedrella prend le temps de réfléchir avant de lui répondre, soudain prise de doutes. Il aurait fallu qu’ils puissent entendre la prophétie d’eux-même, mais non, il avait fallu qu’elle se révèle dans une classe de 4e année en plein examen avec un professeur assoupi. Ils étaient tellement dans leur examen puis perturbés qu’aucun n’avait pu restituer en entier la prophétie. « Malheureusement, je pense que le plus rapide pourra revendiquer la prophétie sans que quiconque n’ose s’interposer. Et si Nikolaï était venu non pas pour se mettre au service de l’héritier mais pour le devenir lui-même ? Peut-être qu’il s’intéresse à Lily Potter pour lui faire du mal. Si seulement ils pouvaient s’entre-tuer.. » Elle se tut quelques secondes, sans oser prononcer ces mots qui lui brûlaient les lèvres. Elle avait peur qu’il soit furieux, mais il fallait qu’elle aille jusqu’au bout, elle avait trop d’affection pour lui pour le laisser se refermer en cas de déception ce soir. « Et si ton destin n’était pas de participer au tournoi ? Et si le tournoi était là pour occuper les autres pendant que l’on mettrait sur pied quelque chose de bien plus grand, de bien plus important que ça ? » Elle était incapable de le regarder dans les yeux à présent. Elle n’avait même pas remarqué qu’elle était en train de massacrer une serviette en papier avant de voir les morceaux qu’il en restait. Poudlard était la clé de la prophétie, or, les tâches ne se passaient généralement pas dans le château même. Peut-être qu’ils avaient mal compris les signes depuis le début.

Au souvenir des histoires de James, Lily ne put retenir un regard vers la table de Gryffondor, où elle trouva le concerné prit dans une grande conversation avec Dorcas dont leurs voisins semblaient être exclus. Elle n’aimait pas cela, qu’était-il arrivé au plan où ils devaient s’ignorer en public ? Que pouvait bien préparer Dorcas ? « Nos aînés aiment bien faire les choses différemment, n’est-ce pas ? Jamais personne n’aurait cru que Dorcas serait envoyée à Gryffondor, tout le monde la voyait atterrir à Serpentard. Je ne te raconte pas le malaise qui a suivi l’annonce de sa répartition… » Lily se força à rire, malgré tout intéressée par l’information. Ainsi, Dorcas aussi avait vécue une annonce de répartition douloureuse qui passait mal auprès de la famille. Jamais elle n’aurait cru se sentir proche d’elle, mais en cet instant, elle comprenait parfaitement la préfète en chef. Elle ne savait même pas pourquoi ça l’étonnait autant, vu la réputation des Avery, mais étonnamment, à force de la voir à l’aise, dans son élément, aimée de tous, elle avait du mal à l’imaginer gênée ou critiquée. Enfin, elle au moins n’avait pas vu leurs regards déçus en direct. Elle si. Le regard choqué de James, qui avait pris soin de se mettre au bout de la table des Gryffondor, lui gardant une place, et celui presque apeuré d’Albus. « Je ne suis même pas sûr que mon père soit au courant de sa répartition… Attends qu’il l’apprenne tiens. Quoi que, non, je ne préfère même pas y penser. J’espère que sa peine sera prolongée. » Elle ne put réprimer un frisson à l’évocation du père des deux Avery. Enfin, il y avait un espoir de remettre Dorcas à sa place si son père était furieux, mais Lily craignait d’avantage les répercussions que sa liberté aurait sur Hélios. Et s’il l’influençait pour le rendre aussi maléfique que Dorcas ? « Enfin, peu importe. Je suis certain que le choixpeau fait son travail à merveille et si tu es ici, c’est que tu es la plus maligne des personnes présentes dans cette salle. La ruse incarnée. » Lily sourit, persuadée qu’elle avait fait le bon choix, lors de sa répartition. Son père avait fait le sien à son époque, elle avait fait le sien, bien plus tard. Elle l’avait regretté, au début, mais plus maintenant, et elle espérait de tout son coeur que la coupe de feu lui confirme qu’elle était sur le bon chemin. « On peut bien sûr influencer le choixpeau, quand il hésite, mais à quoi bon se mentir à soi-même ? Je rendrais Serpentard fier. » Son fondateur aspirait à la grandeur, comme elle, gagner ce tournoi n’était qu’un premier objectif sur sa liste. Les mots d’Hélios avaient fait leur effet, elle avait retrouvé sa rage de vaincre, sa hargne. « Je suis étonnée que le choixpeau ait envoyé Dorcas à Gryffondor, si c’est un telle tar dans votre famille. On aurait pu penser qu’elle l’aurait supplié, non ? Le choixpeau écoute nos peurs et nos désirs, ce n’est pas pour rien qu’autant fils de bonne famille finissent chez nous, presque davantage par tradition familiale que par réel mérite. » Elle n’avait jamais réalisé à quel point la répartition de Dorcas Avery était étrange, puisqu’elle avait toujours vu la jeune fille sous son masque. Mais à présent qu’elle savait qui elle était réellement, elle ne comprenait pas comment elle pouvait avoir sa place à Gryffondor, la maison des courageux, des forts. Surtout si cela pouvait rendre son père bientôt libre furieux. Plus que jamais, Lily détestait que James soit au milieu de ce foutoir qui arrivait.

Dorcas voyait à l’expression de James que son petit numéro avait fonctionné à merveille, et qu’il la croyait sincère quand elle mentionnait ses regrets imaginaires. Comme si Hélios pouvait avoir le contrôle de quoi que ce soit. Il avait beau être un garçon, il n’avait pas le caractère de l’emploi, ni la motivation, ni la bonne stratégie. La preuve, même avec le soutien de Lily, il n’avait jamais réussi à rentrer dans les bonnes grâces de James. « J’ai vu comment tu essayais d’être là pour lui lorsqu’on était à l’infirmerie. S’il refuse ton affection, tu n’y es pour rien. Tu n’as rien fait de mal. » L’air sombre de Dorcas devait passer pour une profonde tristesse aux yeux de tous, mais pour elle, c’était simplement le mauvais souvenir de l’erreur d’Hélios, qui avait failli la conduire à faire une erreur encore plus grave. Heureusement, James avait dû comprendre qu’il ne valait mieux pas insister sur le sujet. « Merci de m’avoir rassuré, en tout cas. » Elle lui sourit en balayant ses remerciements d’un geste du poignet, comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit. Après tout, c’était ce que Dorcas la parfaite aurait fait, mais étonnement, cela ne lui avait pas paru aussi forcé que d’habitude. « Tu penses qu’il reste longtemps à attendre avant que la Coupe de Feu ne désigne les champions ? » Le changement de sujet amène aussitôt une lueur de combativité dans le regard de Dorcas, et soudain, elle s’était souvenue qu’elle avait l’un de ses principaux concurrents en face d’elle. Peut-être le voyait-il ainsi également, s’il ne se faisait pas trop de souci pour sa petite soeur. « D’après Les modalités les plus inconnus du Tournoi des Trois Sorciers, la Coupe se calque sur le directeur de l’école qui reçoit, un peu comme nos propres plats qui disparaissent de nos tables quand le professeur McGonagall a terminé. Il suffit qu’elle se lève pour que tout commence. Mais elle-même attend que les autres directeurs et nos invités du ministère aient terminé, bien sûr. » Explique-t-elle, ravie de pouvoir étaler ses connaissances sur le tournoi. Elle avait lu tous les livres de la bibliothèque qui en parlaient, histoire d’être sûre de ne rien laisser au hasard. Elle avait ainsi appris qu’il était inutile de mettre son nom sur un papier de couleur pour savoir plus vite si l’on était choisi, puisque la coupe rendait automatiquement les papiers qui ressortaient d’une couleur de vieux parchemins cendrés. « Alors, tu as fait tes pronostiques sur qui l’un de nous devra affronter ? » Questionne-t-elle, autant par curiosité réelle que par désir de continuer leur conversation. Après tout, il aurait été étrange qu’ils se tournent d’un coup chacun de leur côté pour parler aux autres qui avaient de toute façon déjà d’autres conversations en cours. C’était la seule raison de sa question, vraiment.

Adonis ne peut s’empêcher de tiquer alors que Gabriella lui avoue qu’elle n’a jamais assisté au moindre match de Quidditch et la jeune femme a alors du mal à retenir un sourire. Tout est trop facile. Elle ne pensait pas qu’il serait si usé de faire croire subtilement qu’elle était une née-moldue, mais visiblement, le jeune homme commence déjà à avoir des doutes. Cependant, la vie lui a appris qu’il ne fallait jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, comme l’énonce la célèbre devise française. Le jeune homme ne tarde pas à lancer un coup d’œil en direction d’Artemis, avant de reprendre la parole. « Tu as de la chance alors, car cette année, notre directrice a décidé de maintenir les matchs de Quidditch en plus de tournoi, on a dû faire une pétition l’année dernière pour être sûr, mais finalement, elle n’avait pas vraiment envie d’annuler, il paraît que c’est une grande fan de Quidditch. » Adonis ne peut s’empêcher de sourire, visiblement perdu dans ses pensées. Et Gabriella sourit à son tour, réellement attendrie par la jeune homme, quoi qu’elle ne l’avouera sans doute jamais. « Moi je suis poursuiveur, tout comme James, notre capitaine. La saison commence ce week-end, on affronte les Serpentard. Ils ne reculent devant aucun coup bas pour tenter de nous faire tomber de nos balais, mais on est bien préparés. Viens nous soutenir, je pourrais t’avoir une écharpe de l’équipe gagnante. Je pourrais te montrer les environs après le match. » Le sourire de la jeune femme s’agrandit alors que le Kepingski reprend la parole. Elle ne pouvait guère espérer mieux que ce qu’il vient de lui dire. A vrai dire, elle était loin d’en espérer autant. Et pourtant. Buvant une gorgée du liquide que contient son gobelet afin de se donner une certaine prestance, Gabriella en profite pour réfléchir à ce qu’elle va pouvoir lui répondre. Tout ceci représente le plus formidable jeu de stratégie auquel elle a pu jouer depuis bien longtemps. Les jeux de séduction et de duperie ont toujours fait partie de ses préférés. « Ce sera avec plaisir que je me vêtirai des couleurs de votre maison, tu as ma parole. Et ma voix s’élèvera avec celle des autres Gryffondors pour t’encourager. J’espère que ma présence t’incitera à marquer de nombreux points, ça me ferait vraiment plaisir. » glisse-t-elle avec un battement de cils alors qu’elle repose son gobelet sur la table avec grâce. « Et je serais ravie de te suivre pour une visite des environs après le match, mais seulement si tu es sûr de ne pas être trop fatigué après tes performances sportives. Dans ce cas, je t’attendrai près des vestiaires. » Après tout, une personne aimable lui indiquera bien où trouver ces dits vestiaires.