La baguette à la main, le professeur Slughorn observait chaque détail de son bureau aménagé par ses soins avec fierté. Il avait fait du bon travail, et les plats en or n’attendaient que son signal pour se remplir de divers mets qui devraient satisfaire ses invités. Son regard s’attarda un moment sur le haut de sa cheminée, où se trouvait son sablier magique célèbre au sein de son club. En effet, ses élèves préférés savaient que les grains de sable s’écoulaient plus ou moins lentement, selon l’intérêt de la conversation, et ils se plaisaient à se taquiner lorsque l’un d’eux racontait quelque chose de peu intéressant et qu’un autre remarquait la rapidité soudaine de l’écoulement du sable. Le professeur sortit de sa torpeur en entendant la cloche de Poudlard sonner. Les derniers cours de la semaine venaient de se terminer, libérant tous élèves pour le week-end. Il savait pourtant qu’il devrait attendre encore un peu avant de voir ses chouchous arriver, ils savaient tous que ces soirées étaient sous le signe de l’élégance, et qu’une tenue soignée autre que l’uniforme de l’école serait appréciée. Lui-même arborait son tout nouveau costume d’un violet sombre et noir, acheté spécialement pour le début du tournoi des trois sorciers, qu’il mettait ce soir là pour avoir la confirmation de ses élèves que cela serait suffisamment élégant pour l’occasion. Continuant de faire le tour de son bureau, son regard se posa cette fois sur son étagère où posaient les cadres contenant les photos des élèves qu’il avait préféré durant sa carrière. Nostalgique, il s’accorda quelques minutes pour se remémorer ses réunions les plus épiques. Et puis, son regard tomba sur le cadre où posaient Harry et Ginny Potter, photo datant du premier match professionnel de la jeune femme. Le professeur était déçu d’avoir loupé le tournoi des trois sorciers où l’élu avait combattu pour Poudlard, mais il se rassurait en se rappelant que par la suite, presque tous les champions étaient passés par son club, et aucun de ceux qui étaient morts durant les tâches ne lui avait fait grande impression. Satisfait de lui-même, le professeur Slughorn avait donné un coup de baguette en direction de la cheminée où naquirent aussitôt de longues flammes projetant des ombres dans tous son bureau, dans une atmosphère parfaite pour le sujet principal de la réunion : le tournoi. Il alluma ensuite de la même façon les dizaines de bougies placées sur son lustre imposant, au dessus de la grande table ronde où il s’apprêtait à festoyer en compagnie des meilleurs élèves de Poudlard, ou du moins, des plus intéressants et des plus prometteurs. Enfin, des premiers coups furent tapés sur la porte de son bureau, qu’il ouvrit avec empressement tout en prenant soin de bloquer la porte pour que tous puissent entrer sans qu’il n’ait à ouvrir la porte à chaque arrivée.

Halloween se rapprochait, et avec cela, l’ouverture du tournoi des trois sorciers. L’excitation à Poudlard était de plus en plus perceptible, et même en cours de botanique, Lily n’avait pu s’empêcher de surprendre le regard rêveur de Neville, perdu vers le lac. Les cheveux attachés en une queue de cheval haute, les manches de son pull remontées aux coudes, Lily avait les mains dans la terre jusqu’aux poignets. Ce jour-là, ils avaient rempoté des plantes étranges dont les branches rouge sang semblaient danser, venant s’enrouler autour des bras de la Potter. Elle avait alors donné un coup de coude à Hélios, son binôme peu attentif, lui désignant la plante du regard pour qu’il la libère. A peine avaient-ils terminé que Neville reprenait la parole. « Ça sera tout pour aujourd’hui, vous pouvez y aller. N’oubliez pas de vous nettoyer pour l’arrivée des autres écoles. » Dit-il en souriant, amusé par la vue de ses élèves recouverts de terre, et Lily échangea un sourire complice avec lui. Tous deux pensaient à la même chose, il lui en avait d’ailleurs parlé au début du cours, et elle ne doutait pas que la réunion du professeur Slughorn serait en lien avec le tournoi également. C’était la question que tout le monde se posait à Poudlard. Qui allait être le champion de Poudlard ? Et plus tôt, qui sera candidat ? Chacun espérait voir un élève de sa maison faire la gloire de l’école, quand ils n’espéraient pas eux-même remporter cet honneur prestigieux. De retour dans la salle commune des Serpentard, Lily avait pris une longue douche pour se décrasser, remerciant silencieusement Neville de les avoir libéré plus tôt que l’heure. En sortant, elle enfila une robe d’un vert émeraude aux manches trois quart, s’arrêtant un peu au dessus de ses genoux. Elle laissait ses cheveux détachés et ressortait des dortoirs pour retrouver Hélios, qui l’attendait sur un canapé. Elle vint se planter à côté de lui, attirant son attention en lui tapant sur l’épaule avec son doigt. Il se tourna vers elle, se relevant aussitôt pour aller avec elle jusqu’au bureau du professeur Slughorn. « Tu sais si Scorpius est déjà là-bas ? » Demanda-t-elle sur le ton de la conversation, pensant soudain au troisième et dernier Serpentard du club. C’était idiot, mais elle aimait être là avant lui, et elle savait qu’il faisait tout pour être là en premier, simplement pour pouvoir arborer un sourire suffisant, supérieur, juste parce qu’il avait passé quelques instants en tête à tête avec le professeur qu’ils cherchaient tous à impressionner. Hélios haussa les épaules, signe qu'il n'avait pas vu Scorpius récemment et qu'il ignorait s'ils seraient les premiers sur place. En arrivant au sixième étage, Lily vit avec satisfaction que la porte était toujours fermée, ce qui signifiait qu’ils étaient les premiers. Elle frappa trois coups secs et attendit. Comme à son habitude, leur professeur vint leur ouvrir, bloquant la porte tandis qu’il s’exclamait : « Lily ! Hélios ! Quel plaisir de vous voir ! Eh bien allez-y, entrez ! Que diriez-vous d’un peu de musique ? » Tandis qu’ils le saluaient tous deux, il avait donné un coup de baguette vers sa radio, qui se mis aussitôt en route, grésillant légèrement tandis qu’une petite musique joyeuse semblant venir d’un autre temps envahissait la pièce. « Je ne savais pas qu’ils faisaient ce genre de musique sur la RITM, professeur. » Lui dit Lily, un sourire amusé sur les lèvres. Effectivement, la radio officiel du monde magique avait pour habitude de passer des chansons de tout type, mais rarement ce style là, et autant que Lily le sache, les grésillements y étaient exclus. « Oh, oh ! Mais ce n’est pas la RITM, ma chère. C’est une radio indépendante lancée par un de mes anciens étudiants, et il couvre bien plus de styles que la RITM. » Comme toujours, le professeur ne pouvait s’empêcher de se vanter de ses anciens élèves qui avaient réussi. Mais avant qu’elle ou Hélios n’aient le temps de répondre quoi que ce soit, des bruits de pas se firent à nouveau entendre, annonçant l’arrivée d’un autre élève.

C’est avec soulagement que James entend finalement retentir la sonnerie de fin de cours.  Aussitôt, il claque ses mains sur la table de métamorphose pour se relever d’un seul coup, commençant déjà à se ruer vers la sortie. Mais il n’a pas le temps de faire un pas sous le regard sévère du professeur de métamorphose que celui-ci lève son index, comme pour le stopper dans sa course. « Monsieur Potter, je vous prie d’attendre. Je n’ai pas terminé mon cours. » James se stoppe net, manquant de trébucher tellement cet arrêt se montre brutal. Il se tourne alors lentement vers son professeur, adoptant un regard de parfaite incompréhension. Après tout, la sonnerie marquant la fin des cours a sonné et il est pressé ! « Mais… » Il n’a pas le temps d’argumenter quoi que ce soit que déjà, la voix du professeur claque dans les airs, ferme et sans appel : « A votre table ! » Le jeune Potter se plie aux désirs de son professeur, non sans grommeler, et se laisse retomber sur son banc juste à côté d’Adonis, qui n’a pas bougé d’un pouce lorsque la sonnerie a retenti. Agacé par ce ralentissement inopportun, James n’écoute que d’une oreille distraite ce que dit leur professeur. Halloween, blablabla, l’arrivée des autres écoles, blablabla, le tournoi des trois sorciers, blablabla, aider à la préparation du château, blablabla, les décorations, blablabla, montrer l’exemple, blablabla, s’entrainer à danser, blablabla, faire honneur à Poudlard, blablabla, ne se porter candidat que si l’on est sûr de soi, blablabla… Le Gryffondor manque de s’endormir face à ce discours interminable. Comme si ce professeur avait quoi que ce soit à leur dire ! Il n’est pas le professeur référent des rouge et or, alors il n’a absolument rien à leur dire. C’est finalement un coup de coude d’Adonis qui lui indique que cet instant de torture est enfin terminé. Sans attendre, le Gryffondor jette une seconde fois ses affaires de cours sous son bras avant de gagner le couloir, suivi de près par son acolyte de toujours. Ils se mettent alors à caricaturer leur professeur alors qu’ils traversent les diverses parties du château à toute vitesse, dans l’espoir de rattraper le temps perdu. Ils cessent toutefois de fanfaronner alors qu’ils croisent le concierge, soucieux de ne pas écoper d’une heure de retenue juste au moment d’assister à la réunion du professeur Slughorn. A peine pénètrent-ils dans la salle commune qu’ils s’empressent de rejoindre les douches et d’enfiler leurs robes de sorciers. Le Potter opte pour une robe d’un noir classique, sobrement rehaussé de broderies en fil d’or. Une robe achetée l’un de leurs nombreux voyages. Cela devait être aux Etats-Unis, à Salem ou à Miami, il ne parvient pas à s’en rappeler. Peu importe de toute façon. Alors qu’il ajuste son chapeau pointu flambant neuf sur le sommet de son crâne, attendant qu’Adonis se prépare à son tour, il se trouve une nouvelle fois dérangé, mais par l’un de ses camarades cette fois. « James qu’est-ce que tu fais ? Tous les septième année sont réquisitionnés pour aider à la préparation des châteaux pour ce week-end ! Dis à Adonis de se dépêcher aussi, sinon vous allez avoir droit à une retenue ! » Loin de se sentir menacé, le capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor laisse un large sourire apparaître sur son visage. « Désolée, mais ce n’est pas pour nous ! On a une invitation au club de Slug’, du coup nous sommes dispensés. » lâche-t-il avec un sourire triomphant, narquois. Ce même sourire qu’il revêt à chaque fois qu’il est fier et sûr de lui. Aussi, le Gryffondor ne tarde pas à s’en aller pour laisser James seul, à attendre Adonis. Celui-ci ne tarde pas à arriver et tous deux s’empressent de rejoindre le lieu de rendez-vous. Heureusement, celui-ci est situé au septième étage, alors ils n’ont pas beaucoup de chemin à faire, ce qui permettra peut-être de compenser un peu leur retard. Car ils arrivent en effet alors que la porte se trouve déjà ouverte, une musique s’échappant de l’intérieur. James s’avance alors prudemment, Adonis et son appareil photo sur les talons. Heureusement, ils ne semblent être que deux à l’intérieur : Lily et l’Avery junior. Pas de trace du Malefoy. Une victoire ! Ils sont arrivés avant. James laisse un nouveau sourire confiant venir prendre place sur ses lèvres et son meilleur ami ne tarde pas à le prendre en photo avant de s’intéresser plus amplement à la décoration des lieux, puis à leur professeur de potions. « Monsieur Slughorn. » le salue poliment James. « Vous avez des goûts musicaux pour le moins raffinés, c’est à faire pâlir le reste de la jeunesse ! Je pense que vous devriez indiquer le nom de votre radio à Scorpius, il n’a jamais écouté autre chose que RITM et une nouvelle culture musicale lui ferait le plus grand bien. » ajoute-t-il en adressant un clin d’œil complice à sa sœur, en guise de salutations. Il n’adresse toutefois pas le moindre regard à Hélios. Après tout, s’ils se sont réconciliés entre Potter, il est toujours acté que James ferait mieux de ne pas s’occuper de l’Avery junior. Ce qui n’est pas pour déplaire à James, qui tient parfaitement son rôle, cette fois.

C’était avec une impatience légèrement différente de celle de ses camarades qu’Adonis attendait la fin de cette dernière semaine de cours avant l’ouverture du tournoi. En effet, des élèves de Beauxbâtons allaient arriver, et le Gryffondor était impatient de voir à quoi pouvait bien ressembler les élèves de l’école qui accueillait sa soeur jumelle depuis maintenant sept ans. Etrangement, Artemis n’avait jamais souhaité ramener avec elle des camarades de classes lorsqu’elle revenait aux vacances, mais Adonis avait toujours respecté ce choix sans questionner, après tout, elle devait avoir ses raisons. Il savait bien sûr que comme lui, Artemis n’avait aucun désir de participer au tournoi, elle n’avait pas besoin de l’argent de la récompense et son nom lui assurait déjà une petite célébrité, et même si elle s’amusait à sous entendre qu’ils se verraient peut-être bientôt dans ses lettres, il savait que sa soeur le chariait, comme toujours. Soulagé de ne pas devoir aider à la préparation du château - Adonis avait toujours été un peu fainéant pour ce genre de choses -, il savait pourtant que la réunion du club de Slug de ce jour porterait essentiellement sur le tournoi, après tout, le professeur Slughorn était au moins aussi excité qu’eux à ce sujet. Aussi, en arrivant sur les lieux, il salua le professeur en même temps que James, s’amusant de voir son meilleur ami se moquer discrètement de Scorpius. Après tout, les absents ont toujours tord, et même si ce n’était pas le genre de Scorpius d’être en retard, c’était bon d’écraser un peu ce petit prétentieux. Il surprit un clin d’oeil qu’avait adressé James à sa jeune soeur, déjà présente, et il immortalisa l’instant avec son appareil photo. Il n’était pas sûr d’avoir tout suivi entre ces deux là, qui, après avoir passé 14 ans sans jamais se disputer, n’arrêtaient plus depuis la rentrée, mais il était content que les choses semblent être rentrées dans l’ordre, après tout, il préférait un James heureux qu’un James maussade qui fusillait du regard la table des Serpentard pendant tous les repas. Adonis pris ensuite une photo d’Hélios, qui semblait mal à l’aise depuis l’arrivée des Gryffondor, ce qui ne pouvait lui faire plus plaisir. Le Serpentard lui lança un regard agacé et glacial, mais il n’osa pas se plaindre, puisque chacun dans le club savait que le professeur Slughorn adorait qu’Adonis immortalise chaque instant et qu’il lui demandait toujours des copies de ses photos pour agrandir sa collection. « Professeur, mettez-vous donc devant la cheminée avec James et Lily pour une petite photo souvenir. » Proposa-t-il, au grand ravissement du professeur Slughorn qui s’empressa d’aller prendre la pose devant son imposant cheminée, un bras sur les épaules de chaque Potter qui souriaient, ravi de l’attention du professeur. « Désolé Hélios mais tu comprends, c’est plus logique que ce soit seulement les Potter. » Ajouta-t-il en direction du Serpentard, sans préciser le fond de sa pensée, pour qu’il puisse lui-même tirer les pires interprétations possible aux paroles d’Adonis. Et Merlin savait qu’il n’avait que des pensées mauvaises en disant cela. Après tout, James et Lily étaient les préférés du professeur, ils étaient frère et soeur, et surtout, ils avaient une chance de mériter une place sur l’étagère des photos de Slughorn. Il prit sa photo qu’il montra aussitôt aux Potter et à Slughorn, laissant un peu plus Hélios de côté. Après tout, s’il était décidé à essayer de sauver Lily pour James, jamais il n’avait dit quoi que ce soit au sujet d’Hélios. « Vous avez décidément beaucoup de talent, mon garçon, c’est l’une de mes préférées ! Vous avez un don pour prendre mon meilleur profil ! » Les Potter rirent en coeur à cette affirmation du professeur Slughorn, bien sûr, jamais personne ne se permettrait de démentir cela. « Vous semblez avoir dix ans de moins professeur, bien joué, Adonis. » Elle lui adressa un sourire timide auquel il répondit après un instant d’hésitation. Comme lui, elle semblait faire un effort, pour James. Bien sûr, ils n’avaient jamais eu une mauvaise relation, mais Adonis pardonnait moins facilement que son meilleur ami les événements des dernières semaines. Quelques coups se firent alors entendre sur la porte bien qu’elle fut ouverte, pour signaler un nouvel arrivant. « Ah ! Scorpius mon garçon, j’ai crains un instant que vous ayez oublié le chemin de mon bureau ! » Adonis ne put s’empêcher de se pencher vers James, lui parlant suffisamment bas pour être sûr que lui seul l’entente. « Il s’est encore pris pour un invité d’honneur qui peut se permettre d’arriver en retard. » Mais bien sûr, il savait que James était aussi agacé que lui en voyant Scorpius effacer leur présence par sa simple arrivée à peine quelques minutes en retard. Après tout, ils étaient mieux sans lui. Quand il pensait que sa mère avait apporté l’idée qu’il pourrait faire un bon parti pour Artemis, il avait eu envie de vomir. Heureusement qu’Artemis était suffisamment loin pour être hors de sa portée. Et puis, Scorpius était trop proche de Cedrella Ollivander pour remarquer la présence de qui que ce soit d’autre, et personne ne pourrait lui reprocher, quand on voit à quoi la demoiselle ressemble.

La sonnerie retentie, marquant la fin du dernier cours de Scorpius avant le week-end. Le voilà donc libre de toute emprise. Malheureusement, Cedrella ne peut pas en dire autant, puisqu’il lui reste une heure de cours avant de se trouver libre. Satanées options. Serrant la mâchoire, le jeune Malefoy rejoint d’un pas pressé les cachots où se situent l’entrée de la salle commune des Serpentard, afin de s’engouffrer rapidement par l’entrée et de rejoindre les douches qui n’attendent plus que lui. Habituellement, il préfère faire sa toilette le matin pour éviter d’arborer un aspect négligé durant la journée, mais cette fois, il est hors de question de faire l’impasse alors qu’une réunion du professeur Slughorn est organisée en fin de journée. Il prend donc soin de se montrer présentable avant de sortir de la salle des bains des Serpentard, revêtant l’une des nombreuses tenues de soirée que son père a fait tailler sur mesure spécialement pour lui. Comme une façon de se racheter pour sa lâcheté. Venant prendre place dans l’un des canapés en velours rouge de la salle commune, le préfet se met alors à attendre son acolyte de toujours. L’Ollivander ne devrait pas tarder à arriver, il faut dire que lui-même a passé beaucoup de temps à se préparer. Lorsque, finalement, quelqu’un est amené à entrer dans la pièce, le blond se retourne avec prestance pour constater l’identité du nouveau venu. « Cedrella. » dit-il simplement en la reconnaissant. « Comment s’est passé ta journée ? » Absolument pas pressé, Scorpius prend le temps de discuter avec son amie. Après tout, Cedrella n’a jamais été conviée à la moindre réunion du club du professeur Slughorn et c’est un rejet qui importune le jeune Malefoy. Il ne comprend pas pourquoi l’Ollivander n’a jamais été conviée à ces réunions. Après tout, ce sera elle qui tiendra la boutique Ollivander’s aux côtés de son frère, lorsque leur père ne sera plus. Aussi prennent-ils le temps de discuter des modalités de leur travail de préfet, avant que le Malefoy ne décide finalement de se mettre en route, un peu plus tard que prévu. Enfin, cela n’est pas nécessairement de sa faute. Avec l’arrivée des deux écoles concurrentes de Poudlard le lendemain, il semble évident que les préfets aient à se communiquer les choses essentielles à l’organisation de leur maison : mieux vaut savoir comment gérer la nouvelle, avant d’avoir une armée de sorciers hystériques sur les bras. Sur le chemin qui le conduit au septième étage, Scorpius croise des élèves qu’il lui faut rappeler à l’ordre, ce qui a pour effet de le retarder un peu plus. Et c’est finalement avec près d’un quart d’heure de retard qu’il parvient finalement devant la porte encore ouverte du bureau du professeur Slughorn. « Ah ! Scorpius mon garçon, j’ai crains un instant que vous ayez oublié le chemin de mon bureau ! » s’exclame le professeur dès qu’il apperçoit l’arrivée de son protégé. Il faut dire que Scorpius a bien pris soin de se faire entendre en frappant deux coups brefs contre le bois de la porte, pour marquer son arrivée et s’annoncer. « Pardonnez-moi professeur, mais il m’a fallu accomplir mon devoir de préfet sur la route. Deux sorciers de première et deuxième année semblaient être en train de mettre au point quelques pièges destinés à accueillir nos deux écoles concurrentes. » dit-il en échangeant une vive poignée de main avec le professeur collectionneur de célébrités. Pendant ce temps, son regard balaie la pièce pour constater les présences et tenter de se mettre au courant de ce qui s’est déjà passé avant son arrivée. Hélios semble avoir été mis de côté puisqu’il reste seul dans un coin, tandis que les Potter se trouvent tous deux près de la cheminée où se trouvait auparavant le professeur Slughorn. Sûrement étaient-ils occupés à se faire tirer le portrait par ce blondinet avec son appareil photo à la main. Photographe attitré du club de Slug ou véritable membre ? Scorpius n’a jamais su trancher entre ces deux possibilités, quand bien même sa présence l’a toujours agacé. Pourquoi le fils d’un constructeur de balai célèbre est-il accepté à mettre les pieds dans le club, alors que Cedrella, descendante du célèbre Ollivander, n’y a jamais été convié ? Scorpius ne l’avait jamais compris. Alors que son regard continue à se balader dans la pièce, il ne tarde pas à remarquer une présence inhabituelle. « Il semblerait que nous ayons un nouveau membre du club… Je ne parviens pas à me rappeler de lui, quelqu’un aurait-il l’amabilité de me le présenter ? » Son regard reste vrillé sur Lorcan alors qu’il prononce ces mots. Habituellement, personne ne cherche à détourner l’attention du professeur Slughorn. Mais tout cela n’est que pure stratégie. En quelques mots, Scorpius est parvenu à faire comprendre au Serdaigle qu’il n’a pas sa place au club de Slug, mais également à se mettre en position de supériorité par rapport à lui. Bien sûr, tout le monde connait le préfet. Mais si lui ne connait pas le joueur de Quidditch, c’est qu’il n’est personne.

Pour la première fois, Lorcan se trouve convié à l’une des réunions du club de Slug. Bien sûr, il a déjà entendu parler des ces réunions aux airs de soirées mondaines, où étaient conviés tous les favoris du professeur de potions. Des sorciers étant soi-disant amenés à faire de grandes choses dans leur vie. Sans doute parce que le reste des élèves de Poudlard était voué à devenir des elfes de maison, tout juste bons à balayer le sol et à récurer les toilettes. N’importe quoi. Jusqu’à présent, Lorcan avait toujours été un fidèle détracteur de ce club rassemblant une bonne partie des gens hautains de Poudlard, ne manquant pas de faire de se moquer des ces gens là pour attirer l’attention sur lui. Mais il avait fini par recevoir une invitation, alors il avait décidé d’y aller, afin de voir comment cela se passait vraiment, afin d’assouvir sa curiosité. Après avoir enfilé l’une de ses plus belles robes de sorcier – comprenez une robe noire toute simple, complètement neuve et repassée, ce qui est déjà un plus pour le jeune homme –, il était simplement parti de la salle commune des Serdaigle en essayant de ne pas attirer l’attention. Après tout, mieux vaut ne pas trop attirer l’attention lorsque l’on se rend au royaume des ploucs. Arrivé devant la porte du bureau du professeur Slughorn, au sixième étage, le jeune homme ne tarde pas à remarquer que celle-ci est grande ouverte et que de nombreuses personnes se trouvent déjà à l’intérieur. Ne connaissant pas les usages du club, il entre sans toquer à la porte, après avoir jeté un rapide coup d’œil à sa montre sorcière. Treize minutes de retard. Bon. Cela va encore. Il relève la tête pour voir ce qui se passe dans la pièce. Un Avery. Deux Potter. Et l’acolyte de l’un d’eux. Que du beau monde. Il espère ne pas trop s’ennuyer à cette petite fête, surtout sachant qu’il ne pourra pas simplement partir de là avec une excuse inventée à la va-vite. Dès que le professeur Slughorn l’apercevra, il sera tout simplement coincé. Mais pour l’instant, il semble bien trop préoccupé par les photos qu’il fait en compagnie des Potter pour remarquer l’arrivée du Serdaigle, ce qui convient très bien à Lorcan. Se plaçant dans un coin de la pièce, il a tout juste le temps d’adresser un bref signe de tête à Hélios avant que deux coups ne se fassent entendre. Ses yeux se portent alors sur Scorpius alors que celui-ci fait irruption dans la pièce. Il ne manquait plus que ça. Le Serpentard échange quelques paroles avec le professeur Slughorn, d’une voix qui laisse présager qu’il cherche justement à se mettre en avant. Peu étonnant venant du Malefoy. Lorcan n’écoute les paroles du blond que d’une oreille distraite, jusqu’à ce que celui-ci se tourne vers lui. « Il semblerait que nous ayons un nouveau membre du club… Je ne parviens pas à me rappeler de lui, quelqu’un aurait-il l’amabilité de me le présenter ? » Toutes les autres personnes de la pièce se tournent vers lui, arborant un air surpris. Evidemment, seul Hélios l’a vu entrer, tous les autres étaient occupés. Lorcan adopte un sourire forcé alors qu’il toise un instant Scorpius, comprenant parfaitement ce qu’il cherche à faire. Après tout, il est évident que les deux jeunes hommes se connaissent. Le Serdaigle ne se réduit pourtant pas à prendre la mouche, se tournant simplement vers le professeur Slughorn. « Professeur, je ne voulais pas vous importuner durant votre séance photo aux côtés des Potter, c’est pourquoi je ne vous ai pas salué auparavant. » dit-il sur un ton respectueux, en serrant à son tour la main de Slug. Il se tourne ensuite vers le Serpentard. « Tu sembles être le seul auquel la mémoire fait défaut ici. Mais ne t’en fais pas, nous risquons fort de nous croiser à nouveau grâce à nos amies respectives. » Adressant un signe de tête à Scorpius, Lorcan lui témoigne qu’il n’entrera pas sur le chemin glissant des piques envoyées ici et là. Après tout, il ne sait toujours pas que cela est une coutume du club de Slug.

Si Lily ne portait pas Adonis dans son coeur, elle devait bien avouer être soulagée de le voir ricaner avec James à l’arrivée de Scorpius, au moins le deuxième Gryffondor était de leur côté. Bien sûr, en tant qu’acolyte de James, elle savait qu’il ne pouvait que partager ses opinions sur la plupart des autres élèves, mais après tout, monsieur sang pur pourrait aussi se retrouver heureux de voir quelqu’un d’aussi pur que lui arriver. « Pardonnez-moi professeur, mais il m’a fallu accomplir mon devoir de préfet sur la route. Deux sorciers de première et deuxième année semblaient être en train de mettre au point quelques pièges destinés à accueillir nos deux écoles concurrentes. » Bien sûr, monsieur le préfet était occupé, il pouvait se permettre de manquer de respect et de ponctualité. Lily n’avait jamais compris l’affection du professeur pour le Serpentard, après tout, son père lui avait un jour raconté que malgré tous ses efforts, le père de Scorpius n’avait jamais réussi à attirer le moindre regard du professeur Slughorn. « Vous êtes tout à fait excusé, mon garçon. » Lui avait aussitôt répondu le professeur en lui serrant vigoureusement la main. Lily fut presque étonnée de ne pas entendre le bruit de l’appareil photo d’Adonis, puis elle se souvint que ce n’était sans doute pas le genre de souvenir qu’il souhaiterait conserver. « Il semblerait que nous ayons un nouveau membre du club… Je ne parviens pas à me rappeler de lui, quelqu’un aurait-il l’amabilité de me le présenter ? » D’un même mouvement, Lily, James et Adonis s’étaient tourné vers Scorpius pour comprendre de quoi il pouvait bien parler, jusqu’à apercevoir Lorcan, dans un coin. Etonnée, Lily se demanda un instant s’il s’était perdu. « Professeur, je ne voulais pas vous importuner durant votre séance photo aux côtés des Potter, c’est pourquoi je ne vous ai pas salué auparavant. » Déclara alors Lorcan sans perdre la face, s’avançant à son tour vers le professeur Slughorn pour lui serrer la main. « Tu sembles être le seul auquel la mémoire fait défaut ici. Mais ne t’en fais pas, nous risquons fort de nous croiser à nouveau grâce à nos amies respectives. » Evidemment, les soeurs Ollivander, miss pète-cul et.. mini miss pète-cul, Lily les avait presque oublié, celles là. Lily regarda le professeur Slughorn, qui semblait un instant perdu dans la conversation, et la Serpentard savait qu’il détestait perdre le contrôle de la situation. « Ne t’en fais pas, Lorcan, Scorpius a peut-être attrapé un Joncheruine ! » Elle n’avait pu s’empêcher d’intervenir, sous le regard encore plus perdu du professeur Slughorn. « Ce n’est rien, mon garçon, je suis ravi que vous ayez pu nous rejoindre. Je vous présente donc, pour ceux qui l’ignore, Lorcan Scamander, l’arrière petit-fils de Newt Scamander en personne, mais vous, c’est plutôt le Quidditch qui vous intéresse, hm ? Puis-je me permettre de vous demander ce qu’est un Joncheruine, Lily ? » Lily ne put s’empêcher de rire légèrement avant de répondre, fière d’elle. « Oh, demandez plutôt à Lorcan, professeur, il vous en parlera mieux que moi. » Le professeur Slughorn ne se fit pas prier pour se tourner vers Lorcan d’un air intéressé, sans doute persuadé que celui-ci partage également la passion du vieux Newt, et qu’il s’agit là d’une créature découverte récemment et tout à fait fascinante. Lily en profita pour se glisser vers James pour lui chuchoter : « Au fait, où est passée ta copine ? » Elle doutait que le Gryffondor n’ait pas remarqué que la préfète en chef se faisait désirer ce soir, ce qui était plutôt inhabituel de sa part, elle qui était toujours en avance partout où elle allait.

Fier de ne pas avoir cédé à la provocation de Scorpius, Lorcan laisse apparaître un grand sourire sur ses lèvres. Seulement, lorsqu’il se tourne vers le professeur Slughorn, il remarque que celui-ci semble complètement perdu dans la conversation. Légèrement paniqué, le Serdaigle se demande ce qu’il a bien pu faire de travers. Heureusement, Lily semble s’apercevoir de sa détresse et décide de lui venir en aide en s’approchant de lui. « Ne t’en fais pas, Lorcan, Scorpius a peut-être attrapé un Joncheruine ! » s’exclame la jeune Serpentard alors que son épaule frôle celle du Scamander. Aussitôt, le jeune homme s’empresse d’acquiescer d’un signe de tête, décidant d’adopter la technique de Lily plutôt que d’aller à l’encontre de celle-ci et devoir lui-même trouver autre chose à dire. L’air toujours un peu perdu, le professeur Slughorn semble pourtant aller dans le sens des deux élèves, tout en profitant du fait de prendre la parole pour introduire Lorcan au club. « Ce n’est rien, mon garçon, je suis ravi que vous ayez pu nous rejoindre. Je vous présente donc, pour ceux qui l’ignore, Lorcan Scamander, l’arrière petit-fils de Newt Scamander en personne, mais vous, c’est plutôt le Quidditch qui vous intéresse, hm ? Puis-je me permettre de vous demander ce qu’est un Joncheruine, Lily ? » Heureux que cette question ne lui soit pas adressée, sans quoi il se verrait contraint de révéler ses connaissances en matière de créatures méconnus, Lorcan se trouve soulagé de ne pas se voir adresser la question directement. Mais cela est sans compter sur Lily, qui ne tarde pas à rétorquer : « Oh, demandez plutôt à Lorcan, professeur, il vous en parlera mieux que moi. » avant de s’éloigner en arborant un air fier. Aussitôt, le regard du professeur Slughorn se porte sur lui, et le jeune Scamander se sent comme pris au piège. Obligé de répondre. Il ne manque pourtant pas d’adresser un bref regard noir à Lily, avant de se lancer dans ses explications. « Eh bien, d’après ce que mon frère m’a un jour confié, le Joncheruine est une créature souvent évoquée par la famille Lovegood, qui aurait la capacité d’entrer par les oreilles et d’embrouiller le cerveau des personnes qui l’attrapent. » Il pince un instant les lèvres, ne sachant pas vraiment s’il lui faut continuer ses explications ou plutôt s’abstenir, afin de conserver l’aspect de sa personne pour lequel il est apparu comme étant un être particulier aux yeux du professeur de potions. Il s’aventure pourtant à se montrer un peu plus précis. « Cependant, personne n’a jamais démontré leur existence. Enfin, si l’on omet que Scorpius semble sur le point de prouver qu’ils existent. » ose-t-il lancer en adressant un regard en coin en direction du Malefoy.

Après l’arrivée de Scorpius, tout s’est enchainé à une vitesse bien trop rapide. Il a ainsi pu découvrir que Lorcan était déjà présent dans la pièce. Depuis quand ? Il ne saurait le dire, mais il ne se souvient absolument pas de l’avoir vu rentrer. Peu importe, si la conversation semble tourner à son avantage, ou du moins, de façon à le mettre en valeur, puisque Scorpius et lui ne cessent de s’envoyer la balle, James ne comprend la raison de sa présence que lorsque le professeur Slughorn prend finalement la peine de l’introduire à eux. Ainsi, le Scamander ne s’est pas simplement invité au milieu d’eux, mais fait à présent partie des leurs. Au détriment d’Annabelle sans doute, qu’ils n’ont pas eu l’occasion de revoir depuis la réunion du Poudlard Express. Peu importe, il est déjà en train d’apprendre les us et coutumes que chaque habitué du club de Slug connait sur le bout des doigts : ici, toute pique est bienvenue et le but est d’attirer l’attention du professeur de potions. Un jeu dans lequel le Serdaigle semble être pris malgré lui. Surtout lorsque Lily choisi de venir l’aider concernant les piques de Scorpius, simplement pour mieux l’enfoncer par la suite en parlant des Jonchéchose. James laisse un sourire fier venir prendre place sur ses lèvres alors qu’il la regarde faire. Toutefois, elle ferait mieux de ne pas trop s’adonner à ce genre de pratiques, sans quoi, Adonis risque fort de croire qu’elle est de mèche avec le Malefoy, ce qui risquerait de rendre les choses encore plus compliquées qu’elles ne le sont déjà. Alors qu’elle laisse Lorcan entre les mains du professeur Slughorn, la rouquine revient finalement vers lui pour lui glisser : « Au fait, où est passée ta copine ? » Nerveusement, James regarde autour d’eux pour vérifier que personne n’a intercepté les paroles de sa sœur. Heureusement, personne ne semble y avoir fait attention. Seulement, cela lui permet de se rendre compte que Dorcas est effectivement absente. Fronçant les sourcils, le jeune homme se tourne vers le professeur Slughorn pile au moment où Lorcan finit de prendre la parole. « … Enfin, si l’on omet que Scorpius semble sur le point de prouver qu’ils existent. » Petit joueur. Mais bon, il aura tout le temps de s’améliorer. « Professeur, savez-vous si nous aurons l’occasion d’accueillir notre préfète-en-chef aujourd’hui ? » demande-t-il simplement, comme si cette question était tout simplement évidente. Le professeur balaye une nouvelle fois la pièce du regard, comme pour vérifier que la pièce se trouve effectivement vide de toute préfète, avant de finalement prendre la parole. « Il est vrai que Mademoiselle Avery est absente. » Il adopte légèrement embarrassé tandis qu’il se frotte les mains. « Bon. » Se tournant de nouveau vers James, il finit par laisser retomber ses bras des deux côtés de son buste. « Peut-être que quelqu’un ici sera mieux placé que moi pour vous répondre. » Aussitôt, James échange un long regard lourd de sens avec Adonis, avant de se tourner vers Hélios. « Et toi, Hélios, tu ne saurais pas où se trouve ta sœur ? » demande-t-il, tandis que le professeur Slughorn semble approuver la question d’un signe de tête. Il se retourne même vers le Serpentard, comme pour appuyer les paroles du Potter.

Quelque peu gêné en la présence de James Potter depuis quelques temps, Hélios a pris le parti de rester dans son coin depuis l’arrivée du capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor, comme pour tenter de se faire oublier. Après tout, il n’a pas oublié la beuglante qu’a reçue Lily quelques semaines plus tôt, lui interdisant de fréquenter Hélios, sans que cela change quoi que ce soit à leur façon de se comporter. Il n’a pas non plus oublié qu’à deux, ils ont failli faire mourir l’ensemble de l’équipe de Quidditch de Gryffondor avec un gaz étrangleur qu’ils n’ont malheureusement pas su contrôler suffisamment bien pour que celui-ci reste inoffensif. Et il sait pertinemment que James n’a pas oublié, lui non plus. Sans compter le regard noir que lui lance le jeune homme toujours présent avec James, quand leurs regards se croisent. Adonis, n’est-ce pas ? Aussi n’écoute-t-il les conversations que d’une seule oreille, désireux de se faire oublier pour cette fois. Bien sûr, il ne pouvait pas se permettre de se montrer absent, sans quoi Lily aurait été bombardée de questions à son sujet, ce qu’Hélios voulait à tout prix lui éviter, même si la rouquine ne serait sûrement pas foncièrement mécontente d’être au centre de l’attention pour cela. Aussi s’était-il présenté, tout en ayant conscience qu’il lui faudrait prendre sur lui pour ne pas ouvrir la bouche, et rester écarté des piques lancées sans arrêt durant ce genre de réunion, afin de ne pas trop attirer l’attention. Un sacrifice qui s’avère être nécessaire. Il redresse toutefois la tête, lorsqu’il entend prononcer son nom de famille au beau milieu de la conversation. Un simple mot qui suffit à le sortir de sa somnolence pour le faire entrer aussitôt dans le vif de sujet. « Il est vrai que Mademoiselle Avery est absente. » constate le professeur Slughorn, comme s’il répondait à une question. Posée par qui ? Hélios ne saurait le dire, n’ayant pas été des plus attentifs jusqu’alors, trop occupé à se faire oublié pour faire le choix d’écouter les conversations dans la pièce. « Bon. » Le vieil homme se tourne alors vers James, comme pour répondre au questionnement muet d’hélios. Ainsi est-ce James qui a réclamé après sa sœur ? Etrange. « Peut-être que quelqu’un ici sera mieux placé que moi pour vous répondre. » James se tourne aussitôt vers Adonis et le Serpentard s’attend à ce qu’il lui adresse la question. Mais pourtant, sa tête se tourne vers lui, son regard se vrillant dans le sien. Aussitôt, un frisson parcourt l’échine de l’Avery, comme si le simple fait que le Potter lui accorde un peu d’attention, était annonciateur d’un mauvais présage. « Et toi, Hélios, tu ne saurais pas où se trouve ta sœur ? » Un frisson parcourt l’échine du Serpentard, qui s’empresse d’hausser les épaules. Il lui faut un peu de temps d’adaptation avant de prendre la parole pour la première fois depuis le début de cette réunion. Il faut dire qu’il manque d’avoir la voix un peu enrouée, à force de rester sur le côté à ne rien dire. « Hm, si Scorpius est plus occupé à cause du Tournoi des Trois Sorciers, j’imagine que Dorcas doit l’être encore bien plus. » Il se frotte le front dans un mouvement pour dissimuler son malaise alors qu’il se montre désireux de fuir le regard que le Malefoy est en train de lui lancer. Apparemment, celui-ci ne s’avère pas très satisfait de l’explication d’Hélios. « Il est vrai que cela peut être une possibilité. Je n’y avais pas pensé. » commente le professeur Slughorn en riant de son rire si particulier, qui contribue à mettre Hélios mal à l’aise. « Après, ce n’est qu’une supposition. Après tout, Scorpius doit la voir plus souvent que moi. Entre préfets, il est possible qu’il sache si elle travaille plus. » conclue Hélios, comme pour envoyer la balle au Malefoy et ainsi ne plus être au centre des regards. Chose dont il n’a jamais eu l’habitude.