Comme la veille, Artemis s’était installée avec ses camarades de Beauxbâtons à la table des Gryffondor. Ce jour là, à Beauxbâtons, personne n’avait beaucoup étudié. Au matin, ils avaient tous mis leur nom dans la coupe de feu, et ensuite ils étaient retourné dans leur carrosse, où ils avaient eu quartier libre pour la journée, leurs professeurs souhaitant « se remettre du décalage horaire ». Artemis avait failli argumenter qu’on ne lui laissait jamais une journée de repos quand elle revenait d’Angleterre, mais comme elle ne souhaitait pas particulièrement étudier ce jour là, elle s’était tut. A la place, elle avait bavardé avec Gabriella et leur bande, constituée de jeunes filles bien nées de leur âge, à un an ou deux près. A présent, ils étaient tous attablés avec les Gryffondor, et Artemis ne pouvait s’empêcher de sourire fièrement en voyant deux de ses amies glousser en regardant son frère. Elles étaient toutes mortes de jalousie de la voir si à l’aise avec les élèves de Poudlard. « Admirez bien cette table gentes dames – et Louis – car ce soir, deux futurs champions se trouvent assis autour. Le vôtre mais aussi celui de Poudlard. Il ne fait aucun doute que c’est un Gryffondor qui portera les couleurs du Royaume-Uni, car le champion se doit d’être fort et brave. » Artemis ne peut s’empêcher de rire en voyant James fanfaronner, tellement sûr de lui. Et bien sûr, elle ne doutait pas qu’il puisse avoir raison, c’était un Potter après tout, une pointure dans le monde magique, ce n’était pas pour rien qu’Adonis l’avait choisi pour être son meilleur ami. A moins que ça ait été l’inverse ? Elle ne savait plus bien comment cela avait commencé, mais en voyant l’air fier de son frère jumeau, elle était persuadée qu’il serait aussi heureux que James si celui ci était déclaré champion de Poudlard. « En France, c’est le masculin qui l’emporte. » Ajoute-il à l’intention de ses camarades de classe. Adonis lui avait dit qu’à Gryffondor, il y avait deux candidats importants : James, et une fille, la préfète en chef. Sans doute une intello hyper sérieuse genre rat de bibliothèque mais qui à peur des rats, pas une candidate sérieuse. Artemis préférerait James, il serait bien plus intéressant à affronter, si elle-même avait l’honneur de représenter Beauxbâtons. « Et quoi de mieux qu’un Potter pour se montrer fort et brave, hein, James ? ‘Le champion logique de Poudlard’, comme disait Adonis. J’ai hâte de voir si tu es plus qu’un nom, il serait dommage de gâcher tous ces muscles. » Elle adresse un clin d’oeil à James, comme si eux deux partageaient un secret qu’ils seraient les seuls à savoir. Elle sourit ensuite, contente d’elle. Décidément, elle s’amusait comme une folle. Adonis souriait également, heureux de voir sa jumelle prendre le parti de son meilleur ami dont il lui avait tant parlé dans ses lettres. Mais à nouveau, elle avait hâte de voir s’il était à la hauteur de sa réputation.

La table des Gryffondor s’était rapidement remplie, notamment quand les élèves de Beauxbâtons avaient à nouveau décidé de camper là. La veille, Dorcas avait gardé ses distances, ne voyant aucun intérêt à faire connaissance avec les français, en tout cas, pas avant de connaître l’identité de leur champion. Cependant, la présence de James et Adonis à ses côtés les avait attirés, et Dorcas était à présent obligée de jouer son rôle. « Admirez bien cette table gentes dames – et Louis – car ce soir, deux futurs champions se trouvent assis autour. Le vôtre mais aussi celui de Poudlard. Il ne fait aucun doute que c’est un Gryffondor qui portera les couleurs du Royaume-Uni, car le champion se doit d’être fort et brave. » Dorcas ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel devant l’arrogance de Potter, toujours tellement persuadé qu’il vaut mieux que les autres, comme si l’ambition et la ruse des Serpentard valaient moins que la force et le courage des Gryffondor. « En France, c’est le masculin qui l’emporte. » Explique-t-il, après avoir intercepté son expression agacée. Mais elle ne releva pas, après tout, il pouvait raconter ce qu’il voulait, seule la coupe avait le pouvoir de décidé si le masculin l’emportait, bien qu’elle n’ait pas vraiment compris ce qu’il racontait. « Et quoi de mieux qu’un Potter pour se montrer fort et brave, hein, James ? ‘Le champion logique de Poudlard’, comme disait Adonis. J’ai hâte de voir si tu es plus qu’un nom, il serait dommage de gâcher tous ces muscles. » La ramène ensuite une idiote de Beauxbâtons, la soeur jumelle d’Adonis, d’après les rumeurs. Et vu le sourire bête que celui-ci affichait, c’était sans doute vrai. Elle faisait son plus beau sourire à James, y allant même de son petit clin d’oeil aguicheur. La vulgarité dans toute sa splendeur. Dorcas avait bien envie de lui dire sa façon de penser, mais à la place, elle choisit de la jouer diplomate. « Malheureusement, dans un tournoi magique, c’est plutôt la force magique qui prime, et non physique. Je ne dis pas que tu manques de cette première catégorie, Potter, évidemment, je tiens juste à rappeler à notre invitée les réalités du tournoi. Il paraît que cette année, les tâches seront particulièrement éprouvantes, vous comprenez, les juges estiment que le tournoi est devenu trop facile depuis qu’on a rabaissé la limite d’âge. Je pense que quelqu’un qui n’aurait pas atteint la dernière année n’a aucune chance d’en réchapper. » Annonça-t-elle d’un ton navré. En effet, le professeur Slughorn avait laissé échappé cette décision des juges quand il lui avait demandé confirmation de sa candidature, mais elle avait légèrement exagéré la chose. La vérité, c’était qu’elle savait que James avait peur pour sa soeur, si jeune et pourtant candidate, et elle espérait bien le faire stresser un bon coup, ça l’empêcherait peut-être de draguer la première venue tout en se vantant de ses qualités.

Le jeune Avery ne peut s’empêcher de dévisager quelque peu Lily Potter alors que celle-ci se comporte de façon étrange. Il tente toutefois de faire comme si de rien n’était. Se saisissant d’un plat, il se sert une bonne part de ce qu’il contient. Pourtant, il n’a pas très faim. Il se montre juste un peu contrarié, ce qui tend à le faire agir selon une logique probablement inexistante. Il est pourtant le moment de se mettre à réfléchir, afin de comprendre ce pourquoi la jeune femme se montre aussi peu extravertie, ce qui n’est pas dans ses habitudes. « Je l’espère, ouais. Ça fait toujours bien sur un CV, ce genre de truc. » lui répond finalement Lily sur un ton détaché qui sonne bien faux. Hélios ne se permet pourtant pas de relever quoi que ce soit. Il sait que ce n’est pas le moment de lui prendre la tête. Au contraire, la rouquine a besoin de calme. Il ne comprend juste pas pourquoi elle ne semble pas profiter de cette soirée. « Oh, du raisin ! Mais c’est pas encore le dessert pourtant ! » lâche alors Lily alors qu’elle se jette pratiquement sur un plat. Mais alors que ses doigts se referment sur un grain de raisin, celui-ci saute sur le sol, pour disparaître d’un seul coup. Comme s’il avait été englouti. « Mince, c’que j’peux être maladroite. » La jeune Potter commente son action d’un ton détaché, mais l’Avery ne peut s’empêcher de lâcher un : « Wahou, tu as vu ça ? Je ne savais même pas que c’était possible. On en apprend tous les jours ! » Ou comment être plus émerveillé par les propriétés magiques du sol de la Grande Salle, que par la légendaire Coupe de Feu qui se dresse fièrement sur l’estrade, à quelques mètres d’eux. Se rendant compte d’à quel point il peut apparaître comme une personne bizarre, le jeune Serpentard se redresse en tentant d’oublier ses pommettes qui se teintent d’une légère couleur rosée. Il ne peut pourtant pas s’empêcher de lancer un regard en direction de la table des rouge et or pour voir si sa sœur a aperçu sa bêtise. Aujourd’hui, c’est la peur qu’elle le réprimande, qui le ronge complètement. Mais à la place de sa sœur, c’est autre chose qui attire son attention. « Ton frère te regarde. » confie Hélios à Lily en se penchant vers elle, le regard toujours vrillé sur la table des Gryffondors. « James te regarde. » précise-t-il alors qu’il se rappelle que Lily a en vérité deux frères. Seulement, lorsque la jeune femme lève la tête, le Potter a déjà détourné le regard pour se tourner vers les élèves de la délégation de Beauxbâtons, installés juste à sa droite. Hélios s’en veut d’avoir donné une fausse alerte à la rouquine. Si elle ne lui a jamais dit expressément, il sait qu’elle a besoin du soutien de son frère aîné plus que jamais. Pourtant, James lui tourne moins autour qu’à l’accoutumée. Sans doute est-il occupé ailleurs, mais Hélios ne peut s’empêcher de lui en vouloir pour cela. Il n’aime pas voir sa meilleure amie être si… bizarre. Qu’est-ce que James peut avoir à faire de bien plus important ? « Tu sais, il est inquiet pour toi, mais c’est parce qu’il t’aime. Si tu es championne de Poudlard et que tu ne l’es pas, il ne t’en voudra pas. Au contraire, il sera très fier de toi. Dorcas ne ferait pas la même chose avec moi. » ajoute-t-il comme s’il s’agissait d’une simple blague. Mais il se rend bien vite compte que cela n’a rien d’amusant. Se saisissant de son gobelet un or, il le lève haut dans les airs, manquant de faire tomber le liquide qu’il contient, alors qu’il s’exclame : « A Lily ! » Ses paroles sont aussitôt reprises en écho par leurs amis.

Le jeune homme ne tarde pas à se rendre compte qu’il pose à son acolyte des questions dont elle ne peut décemment pas connaître les réponses. Bien sûr, Cedrella ne serait jamais restée planter face à la Coupe de Feu toute la journée durant afin de voir chaque élève déposer son nom dans les flammes. Ce n’est pas son genre : seuls les élèves peu intéressants et ne sachant pas quoi faire de leur temps, se prêtent à ce genre d’occupation ayant peu d’intérêt. De plus, en tant que préfets, il faut dire qu’ils n’ont pas énormément de temps libre, surtout en ce moment. Après les aides pour les préparatifs au Tournoi et les réunions du Club de Slug – pourquoi Cedrella n’y a-t-elle jamais été conviée ? –, il leur faut impérativement plonger le nez dans leurs devoirs. Leur grande responsabilité ne les dispensant pas d’avoir à rendre de longs morceaux de parchemin couverts de leur calligraphie. « Pour elle, ça ne serait pas une bonne stratégie de toute façon. Elle n’en sait tout simplement pas assez sur notre monde, le sien en est trop éloigné, elle se ferait tuer en deux minutes. » Le blond hoche la tête alors qu’il écoute la réponse de la préfète dans un calme presque religieux, loin de l’agitation dont font preuve ses voisins de table. Il boit littéralement les paroles de Cedrella. « Mais malheureusement non, j’ignore s’il y a eu de nouvelles candidatures secrètes. De toute façon, je ne crois pas que ça fasse une différence, on connaît ceux qui ont du potentiel et on sait de source sûre qu’ils se présentent. De chez nous, on ne parle que de Lily et toi bien sûr, mais vu la tête d’Hélios, j’ai l’impression qu’il aurait bien pu se porter candidat en secret sans oser le dire à Lily. » Scorpius acquiesce lentement. L’Ollivander n’a pas tord. Les candidats les plus dangereux ont été annoncés dès le premier jour, ne laissant place à aucun suspens. S’il s’agissait d’un autre élève qui devenait le champion de Poudlard, alors ce serait comme se lancer un incendio directement sur les pieds : cela n’aurait aucun sens et marquerait leur défaite avant même que la moindre épreuve n’ait commencé. « Tu n’as pas tord, mais je crains que les autres écoles tendent à monter des stratégies un peu particulières. Regarde, cet élève de Durmstrang n’arrête pas de lancer des regards en direction de Lily Potter et je ne te parle même pas de l’élève de Beauxbâtons qui aguiche James Potter. » Scorpius marque une pause, juste le temps de tapoter ses élèves à l’aide de sa serviette en tissu, pour se sentir un peu mieux. « Tu sais à quel point les nouvelles vont vite quand il s’agit de ces deux-là. La fille du grand Harry Potter par-ci, le jeune prodige et fier descendant de l’Elu par-là… Bref, Parkinson est venu me trouver pour me dire que les Gryffondors avaient constaté un rapprochement. » lâche finalement le jeune Malefoy, n’ayant aucun désir de s’éterniser sur de vulgaires ragots. Déjà parce que ce n’est pas son genre et ensuite, parce que cela concerne les Potter. Et ces gens-là ne représentent aucun intérêt particulier à ses yeux. « Tu noteras qu’ils sont non seulement les descendants du sorcier le plus connu du Royaume-Uni – après le Lord, cela va sans dire – mais aussi deux candidats au titre de champion de Poudlard. Albus, on le laisse tranquille, lui. » Scorpius ne préfère pas relever le peu d’intérêt que chacun peut trouver dans le benjamin de la famille Potter déjà en temps normal. Ce petit là a toujours été mis de côté. Un véritable raté. Mais ça, les élèves des autres écoles ne sont pas supposés le savoir. « Soit ils pensent que le futur champion de Poudlard descend forcément de Potter, soit ça cache quelque chose… » lâche-t-il finalement avant de boire une gorgée de sa boisson, comme pour s’éclaircir l’esprit et pouvoir se concentrer sur tous les élements qu’il vient de soulever.

C’est fier de lui que James finit de fanfaronner en énonçant une règle de grammaire française que lui a appris sa tante Hermione. Elle devait être un véritable génie à l’époque de Poudlard, déjà. La moitié des points de Gryffondor devaient venir d’elle. Heureusement, Dorcas est là pour la remplacer. Mais mieux vaut ne pas souligner leurs ressemblances devant l’Avery, qui se trouverait complètement blessée d’être ainsi comparée à une née-moldue, même si James n’a jamais pu comprendre quel était le problème. Famille étrange. Il suffit de voir Hélios pour le comprendre. « Et quoi de mieux qu’un Potter pour se montrer fort et brave, hein, James ? ‘Le champion logique de Poudlard’, comme disait Adonis. J’ai hâte de voir si tu es plus qu’un nom, il serait dommage de gâcher tous ces muscles. » Flatté, le Potter s’apprête à ouvrir la bouche pour répondre à la sœur jumelle d’Adonis mais une voix le coupe avant qu’il n’ait eu l’occasion de dire quoi que ce soit. Celle de Dorcas. « Malheureusement, dans un tournoi magique, c’est plutôt la force magique qui prime, et non physique. Je ne dis pas que tu manques de cette première catégorie, Potter, évidemment, je tiens juste à rappeler à notre invitée les réalités du tournoi. Il paraît que cette année, les tâches seront particulièrement éprouvantes, vous comprenez, les juges estiment que le tournoi est devenu trop facile depuis qu’on a rabaissé la limite d’âge. Je pense que quelqu’un qui n’aurait pas atteint la dernière année n’a aucune chance d’en réchapper. » Elle ne parait pas fâchée. Sa voix est même complètement posée, elle ne fait que faire sa Hermione Granger. Et pourtant, James ne peut s’empêcher de se mordre l’intérieur de la bouche alors qu’il lève des yeux presque apeurés en direction de la table des Serpentards, où Hélios et ses amis semblent lever leurs verres en l’honneur de quelqu’un. Lily, sûrement. Il déglutit avec difficulté alors que son regard s’attarde sur le visage de sa petite sœur. Aucune chance d’en réchapper ? Que se passerait-il si Lily devenait championne de Poudlard et qu’elle était blessée sur une épreuve ? Voir pire : tuée ? Il ne préfère même pas y penser tant la peine lui tord déjà l’estomac. La douleur serait insoutenable, il ne s’en remettrait jamais. « Si le Tournoi était si dangereux cette année, ils auraient pris soin d’augmenter la limite d’âge, non ? » demande James en se tournant complètement vers Dorcas cette fois, plus sérieux que jamais. « Ne me dis pas qu’ils la laisseraient mourir sans rien faire. » Sa respiration se fait un peu plus saccadée. Son assurance légendaire semble être complètement disparue, comme chaque fois qu’il s’inquiète pour le sort de sa petite sœur. Et si c’était l’organisateur des jeux, l’héritier ? Après tout, il est présent à Poudlard et il pourrait aisément avoir truqué la Coupe de Feu pour que le nom de Lily en sorte et ainsi mettre sa vie en grand danger. Ce serait sa façon de venger Lord Voldemort. Et la Coupe a déjà été dupée à l’époque de son propre peur, ce qui veut dire que cette éventualité est loin d’être impossible. « Si tu sais quoi que ce soit sur un danger qui planerait sur ma sœur, tu dois me le dire. Je serais prêt à l’accompagner clandestinement dans les jeux si cela est nécessaire. » siffle James entre ses dents, afin que seule Dorcas puisse l’entendre. Il aimerait bien se tourner vers les élèves de Beauxbâtons afin de détourner leurs attentions durant quelques minutes en glissant une mondanité dans la conversation, telle que : goûtez-moi cette splendide gelée, c’est une spécialité du Royaume-Uni, vous allez adorer, je vous le garantie, mais il n’en a même pas le courage. Il ne peut pas détacher son regard de Dorcas.

Attablé de l’autre côté du groupe des trois élèves de Beauxbâtons, sur la même rangée de bancs qu’Adonis, au milieu des autres élèves de la délégation française, Lysander suit attentivement la conversation sans chercher à y participer. James ne peut s’empêcher de fanfaronner face aux étudiants français, fidèle à lui-même. Cela suscite de vives réactions chez une jeune femme qui semble être la sœur d’Adonis, de ce que le Scamander en a compris, qui n’hésite pas à adresser des clins d’œil aguicheurs à l’attention du Potter. Et si son ami doit avoir l’habitude de ce genre de jeux de drague, le préfet de Gryffondor ne peut s’empêcher de se sentir quelque peu mal à l’aise face à cet échange qui n’a, finalement, rien d’intime. « Et quoi de mieux qu’un Potter pour se montrer fort et brave, hein, James ? ‘Le champion logique de Poudlard’, comme disait Adonis. J’ai hâte de voir si tu es plus qu’un nom, il serait dommage de gâcher tous ces muscles. » lui répond la jeune femme française, avant que Dorcas n’intervienne elle-aussi. « Malheureusement, dans un tournoi magique, c’est plutôt la force magique qui prime, et non physique. Je ne dis pas que tu manques de cette première catégorie, Potter, évidemment, je tiens juste à rappeler à notre invitée les réalités du tournoi. Il paraît que cette année, les tâches seront particulièrement éprouvantes, vous comprenez, les juges estiment que le tournoi est devenu trop facile depuis qu’on a rabaissé la limite d’âge. Je pense que quelqu’un qui n’aurait pas atteint la dernière année n’a aucune chance d’en réchapper. » Aussitôt, Lysander remarque que le visage de James Potter se décompose alors qu’il se tourne vers la préfète-en-chef. Il semble ne pas s’être attendu à de telles révélations et le jeune Scamander n’a aucun mal à comprendre sa gêne. Lui-aussi s’inquiète pour son frère, des fois. Souvent, même, lorsqu’il joue au Quidditch, surtout depuis qu’il est titulaire de l’équipe de Serdaigle. Dans le petit clan Weasley-Potter-Scamander, la famille a toujours été quelque chose d’extrêmement important. Et c’est pourquoi Lysander choisit de sortir de son mutisme pour détourner la conversation de son ami. Il sait que James n’aime pas être vu dans cet état. Du moins, il le suppose. C’est comme pour ces petites créatures qui vivent dans les collines d’Irlande et qui se nomment… Non, il a besoin d’aller vite pour aider son ami. « Il ne faut pas faire attention, c’est un jeu qu’ils adoptent parfois entre eux. Comme un jeu de rôle, vous voyez ? Ce sont les deux célébrités de notre maison, alors ils pensent qu’ils se doivent de nous faire rire. » avance-t-il en essayant de sourire de façon sincère, alors que tous les visages se tournent vers lui. A l’intérieur, il est mort de trouille. Pourquoi l’a-t-on mis dans cette maison déjà ? Et pourquoi est-il préfet ? C’est à n’y rien comprendre. Il combat pourtant sa peur afin de maintenir la face. « J’imagine que vous êtes très absorbés par le Tournoi, mais est-ce que vous avez déjà remarqué des choses qui vous plaisent plus que d’autres en Ecosse ? Et si vous vous êtes renseignés, quelles sont les choses que vous aimeriez voir dans le coin ? » Il reprend sa respiration, s’empêchant de rougir. « J’imagine que bon nombre d’élèves à cette table pourraient se porter volontaire pour vous faire une visite guidée des environs. D’ailleurs, si vous voulez en connaître un peu plus sur les créatures magiques qu’on peut trouver dans la région, je suis votre homme. » Jetant un coup d’œil autour de lui, Lysander espère que quelqu’un lui vienne en aide. Pourquoi a-t-il l’impression que ce qu’il dit n’intéresse strictement personne ? James a bien de la chance d’être l’un de ses amis d’enfance.

Le climat de la conversation change soudainement alors que la prénommée Dorcas prend la parole suite à Artemis. James parait soudainement inquiet, changeant subitement de visage par rapport à ce qu’ils ont pu en voir auparavant. Gabriella fronce les sourcils, adoptant un air perplexe. Mais avant qu’elle n’ait pu faire remarquer la moindre chose à son amie, un jeune homme face à elle ne tarde pas à prendre la parole. « Il ne faut pas faire attention, c’est un jeu qu’ils adoptent parfois entre eux. Comme un jeu de rôle, vous voyez ? Ce sont les deux célébrités de notre maison, alors ils pensent qu’ils se doivent de nous faire rire. » Elle secoue la tête, compréhensive. Ainsi, ce n’est qu’un jeu. Ils attirent simplement l’attention comme Artemis et Louis peuvent le faire dans l’enceinte de Beauxbâtons, sauf que cela ne se ressemble en rien. C’est une chose étrange mais Gabriella a entendu beaucoup de choses concernant l’humour anglais, qui parait être incompréhensible pour quiconque n’est pas initié. Ce doit être pour ça qu’elle a tant cru à la détresse de James. Il parait bon acteur. Mais le jeune homme face à elle l’est un peu moins. Elle sent qu’il ne dit pas toute la vérité, mais choisit tout de même de l’écouter. « J’imagine que vous êtes très absorbés par le Tournoi, mais est-ce que vous avez déjà remarqué des choses qui vous plaisent plus que d’autres en Ecosse ? Et si vous vous êtes renseignés, quelles sont les choses que vous aimeriez voir dans le coin ? » Il marque une pause, paraissant quelque peu gêné de prendre la parole face à tant d’inconnus. Gabriella peut aisément le comprendre, après tout, tout le monde a ses petits vices cachés. Même un préfet – elle reconnait l’insigne fièrement épinglée sur le revers de sa robe de sorcier. « J’imagine que bon nombre d’élèves à cette table pourraient se porter volontaire pour vous faire une visite guidée des environs. D’ailleurs, si vous voulez en connaître un peu plus sur les créatures magiques qu’on peut trouver dans la région, je suis votre homme. » Un sourire vient prendre place sur son visage alors qu’une idée lui traverse l’esprit. Elle oublie soudainement James et la préfète-en-chef, leur jeu d’acteur ou leur scène de ménage dont tout le monde se fiche. Peu importe ce héros des temps modernes, descendant du noble Harry Potter. Elle a bien mieux à faire. « C’est très aimable de ta part de le proposer. On retrouve enfin la galanterie légendaire du gentilhomme anglais dont parlent tous les vieux ouvrages moldus. Des classiques, pour la plupart. Je viens donc de trouver ce qui me plait le plus dans le Royaume-Uni. » annonce-t-elle fièrement, faisant rougir le malheureux préfet, qui semble encore un peu plus mal à l’aise. Elle espère pourtant que son anglais est compréhensible. Afin de lui laisser le temps de respirer, Gabriella ne peut s’empêcher de détourner la conversation de sa personne. « Je ne suis pas très friande des créatures magiques, je l’avoue. Une autre fois peut-être. Mais je suis certaine que d’autres pourront nous présenter d’autres aspects des environs. Adonis, peut-être ? » demande-t-elle en se tournant vers le frère jumeau d’Artemis.

Lily avait beau faire comme si de rien n’était, sa maladresse n’avait pas échappé à son meilleur ami, qui l’observait attentivement. Elle espérait toutefois qu’il ne remarquerait pas ses mains tremblantes, au s’il les voyait, qu’il aurait la décence de ne pas faire de commentaire là-dessus. « Wahou, tu as vu ça ? Je ne savais même pas que c’était possible. On en apprend tous les jours ! » Lily ne put s’empêcher de pouffer de rire devant l’exclamation émerveillée d’Hélios. Elle n’avait pas fait de commentaire sur le sol de peur de passer pour une idiote, une sang impure pas encore assez initiée au monde de la magie pour être blasée des petits miracles que Poudlard avait à offrir. Mais si un sang pur trouvait cela impressionnant, elle pouvait aussi. En réalité, elle avait vraiment envie de sortir la cape pour aller jusqu’à James pour lui faire la démonstration, mais elle ne voulait pas avoir l’air puérile. « Ton frère te regarde. James te regarde. » Comme si elle avait plusieurs frères qui pouvaient la regarder, tout le monde savait qu’Albus ne perdrait jamais son regard vers la table des Serpentard, s’ils s’entendaient bien tous les deux, son frère était bien trop intimidé par ses camarades pour se risquer à les observer. Mais le temps qu’elle trouve James, il semblait s’être déjà désintéressé d’elle. « Tu sais, il est inquiet pour toi, mais c’est parce qu’il t’aime. Si tu es championne de Poudlard et qu’il ne l’est pas, il ne t’en voudra pas. Au contraire, il sera très fier de toi. Dorcas ne ferait pas la même chose avec moi. » Lily acquiesce sans pour autant savoir quoi répondre. Oui, James était inquiet, mais elle doutait que ce soit à cause du tournoi, il croyait tellement en ses chances qu’il ne lui passerait jamais par la tête que quelqu’un d’autre puisse être champion de Poudlard. Elle connaissait ses doutes, les mêmes que ceux d’Albus : qu’elle tourne mal, à cause de sa maison. Elle n’avait pas oublié comment il avait charié Albus avant sa rentrée à Poudlard, ni comment celui-ci avait supplié le choixpeau de lui permettre d’éviter Serpentard. « A Lily ! » Déclare alors Hélios, ensuite reprit par leurs amis. Lily ne peut retenir un sourire fier : Hélios faisait vraiment tout pour lui remonter le moral. Elle lève finalement son verre pour accompagner ses amis. « Et au sol engloutisseur de raisin ! Vous croyez qu’il mange de tout ? » Leur groupe se fend d’un grand éclat de rire collectif, accompagné par certains élèves à proximité qui les regardent avec envie. D’autres, plus loin, tournent la tête vers eux, attirés par les rires sans en avoir entendu la raison. A présent, ils s’interrogent sans doute sans oser demander. Lily aimait cela. Elle aimait être le centre de l’attention, qu’on envie son groupe, qu’on souhaite en faire parti comme si c’était un honneur de trainer avec eux. « De toute façon, si ce n’est pas moi, ça sera James. Dorcas n’a aucune chance. Et elle ne sait pas ce qu’elle perd à se conduire comme ça avec toi. » Défend loyalement Lily, souriant finalement à Hélios. C’était une certitude pour elle : seul un Potter pourrait être appelé ce soir pour Poudlard. Il serait trop injuste que quelqu’un d’aussi insupportable que Dorcas ait cet honneur. Et si Hélios avait eu beaucoup de tords, Lily lui avait pardonné, il n’avait pas voulu mal agir, il l’avait fait sous le coup de la peur. Dorcas, elle, n’avait aucune excuse.

Cedrella ne pouvait s’empêcher d’être amusée face à l’idée saugrenue qui avait surgit dans ses pensées. Hélios Avery, champion de Poudlard, ça, personne ne l’aurait vu venir. Il ne survivrait pas cinq minutes dans la première tâche, s’il arrivait à vivre jusque là, mais il y avait de grandes chances pour que Lily ou Dorcas l’ait étripé d’ici là. « Tu n’as pas tord, mais je crains que les autres écoles tendent à monter des stratégies un peu particulières. Regarde, cet élève de Durmstrang n’arrête pas de lancer des regards en direction de Lily Potter et je ne te parle même pas de l’élève de Beauxbâtons qui aguiche James Potter. » Mais bien sûr ! Cedrella reporte toute son attention sur Scorpius, admirant son esprit vif, son talent pour monter des stratégies et deviner celles des autres. Là où elle n’avait vu qu’un combat de coq pour attirer l’attention de leurs invités, Scorpius avait percé à jour la ruse dont faisaient part leurs futurs adversaires. Mais il restait étrange que les deux autres écoles aient monté la même stratégie en s’intéressant aux Potter. Enfin, sauf à Albus, mais personne ne s’intéressait jamais à Albus. « Tu sais à quel point les nouvelles vont vite quand il s’agit de ces deux-là. La fille du grand Harry Potter par-ci, le jeune prodige et fier descendant de l’Elu par-là… Bref, Parkinson est venu me trouver pour me dire que les Gryffondors avaient constaté un rapprochement. » Oui, toute l’école était toujours au courant des moindres faits et gestes des rejetons Potter. Comme si les autres élèves n’étaient que des figurants. Cedrella se souvenait quand elle-même avait été attiré par eux, tentant de s’approcher d’Albus pour faire connaissance. Une grave erreur. Et maintenant, voilà que l’aîné se rapprochait d’une fille de Beauxbâtons. « Tu noteras qu’ils sont non seulement les descendants du sorcier le plus connu du Royaume-Uni – après le Lord, cela va sans dire – mais aussi deux candidats au titre de champion de Poudlard. Albus, on le laisse tranquille, lui. » Personne ne s’intéresserait jamais à Albus Potter quand Lily et James étaient dans les parages. Ils attiraient tellement l’attention sur eux qu’on pouvait facilement oublier qu’un autre fils Potter se trouvait entre eux deux. « Soit ils pensent que le futur champion de Poudlard descend forcément de Potter, soit ça cache quelque chose… » Cedrella n’avait pas manqué de remarquer à quel point les élèves de Durmstrang s’étaient jetés sur Lily, la veille, laissant presque Scorpius de côté, ne les jugeant que sur leurs noms. C’était louche, forcément. « Tu crois qu’ils veulent se rapprocher des Potter car ils pensent qu’ils ont un lien avec la.. prophétie ? » Evidemment, là où tous les autres voyaient simplement les enjeux du tournoi, Scorpius voyait plus loin. Mais là, c’était eux qui avaient une longueur d’avance : ils savaient déjà que les Potter ne croyaient même pas à la prophétie. « Enfin, je ne vois pas ceux de Beauxbâtons s’intéresser à l’héritier, la France est toujours restée en dehors des conflits avec le Seigneur des Ténèbres et ils respectent leurs impurs. Non, je pense que cette fille ne s’intéresse à James que parce qu’il est beau. » Il ne fallait pas non plus accorder plus d’intelligence aux français que ce dont ils étaient capables. Les élèves de Durmstrang, cependant.. Il était évident que ce Nikolaï n’était pas venu pour se faire des amis étrangers. Il était là pour gagner, mais peut-être aussi pour en savoir plus sur Poudlard, sur la prophétie. Ça lui paraissait évident, à présent.

En voyant le regard inquiet de James se perdre sur la table des Serpentard, Dorcas sourit, satisfaite d’avoir réussi son effet. Ça lui apprendra à se croire tout puissant. C’était peut-être cruel de lui renvoyer ses pires peurs au visage, mais c’était la vérité : le tournoi était mortellement dangereux et si Lily y participait, il ne pourrait rien faire pour la protéger. Et si cette peste lui volait sa place, Dorcas espérait bien qu’elle y laisserait la vie. « Si le Tournoi était si dangereux cette année, ils auraient pris soin d’augmenter la limite d’âge, non ? » Cette fois, James s’était tourné complètement vers Dorcas, dos à Adonis et aux autres. Il n’y avait plus qu’eux deux. A présent qu’il la regardait droit dans les yeux, Dorcas pouvait y lire l’ampleur de son angoisse, et elle s’en voulait presque de l’avoir causé. « Ne me dis pas qu’ils la laisseraient mourir sans rien faire. » A présent qu’il ne cherchait même plus à cacher pour qui il s’en faisait, Dorcas comprenait que ce n’était pas à la préfète en chef qu’il s’adressait, mais à la Dorcas qu’elle était lorsqu’ils n’étaient que tous les deux. Celle qu’elle détestait être sans pour autant arriver à s’empêcher de l’être. La vérité, c’était qu’elle doutait que qui que ce soit interviendrait pour empêcher la mort d’un champion, mais elle ne voyait pas vraiment comment lui annoncer. « Si tu sais quoi que ce soit sur un danger qui planerait sur ma sœur, tu dois me le dire. Je serais prêt à l’accompagner clandestinement dans les jeux si cela est nécessaire. » Fronçant les sourcils, Dorcas se demandait si James la soupçonnait d’être dans une quelconque organisation secrète destinée à détruire Lily Potter. Mais non, la seule chose qui pourrait tuer un Potter cette année, ça serait leur principal défaut : l’arrogance. Et puis, cette idée de l’accompagner clandestinement dans les jeux était ridicule. Si à Poudlard, être un Potter donnait presque un rang royal, permettant de n’en faire qu’à sa tête, les autres écoles ne permettraient pas cela. « T’inquiète pas, Potter, je doute que qui que ce soit en veuille à ta soeur en particulier, c’est simplement les risques du tournoi, personne ne les a caché tu sais. Ils veulent quelque chose de spectaculaire, ils ont baissé la difficulté en baissant la limite d’âge pour faire passer la pilule mais maintenant que c’est accepté.. » Elle avait laissé mourir sa phrase, sachant que parfois, un silence pouvait être plus inquiétant qu’un long discours. Elle avait rejeté ses longs cheveux sombres en arrière, souriant comme si tout cela n’était qu’une simple conversation cordiale. « Ils veulent que les champions s’en sortent par eux-même, s’ils devaient intervenir à chaque danger de mort, il n’y aurait plus d’intérêt. Il y a toujours un signal pour ceux qui désirent être secouru, bien sûr, mais je crois que ta soeur préférerait mourir plutôt que d’y avoir recours. » Dorcas ne connaissait pas particulièrement Lily Potter, mais elle en savait bien plus qu’elle ne voulait l’admettre sur la rouquine. Demander à être secourue ne conduisait pas seulement à une disqualification de la tâche, c’était surtout une humiliation, l’aveu que l’on était incapable d’accomplir la tâche, et elle doutait que Lily Potter ne puisse accepter cela.