Adonis avait toujours trouvé que James s’inquiétait beaucoup trop pour sa petite soeur, au lieu de simplement prendre les choses comme elles venaient. De toute façon, les dés étaient jetés à présent, et la coupe choisirait logiquement le candidat de Poudlard le plus à même de maitriser avec brio les trois tâches qu’on leur avait concocté. Lily était une dure à cuir, si la coupe la choisissait, ça serait pour une bonne raison. Adonis croisa le regard interrogatif de sa jumelle tandis que James et Dorcas commençaient à se parler à voix basse, mais alors qu’il s’apprêtait à intervenir, une voix se fit entendre venant du groupe de Beauxbâtons. Adonis fut étonné de voir Lysander au milieu des étrangers, mais il ne releva pas, après tout, le nouveau préfet avait toujours été un peu excentrique, et il avait au moins tenté d’expliquer les bizarreries de Dorcas et James qui, après s’être montrés froid l’un envers l’autre pendant six ans, semblaient à présent s’apprécier un peu plus. A présent, Lysander proposait de faire faire un tour d’Ecosse à leurs invités, et Adonis tenta de dissimuler son rire derrière sa main pour ne pas blesser Lysander. Cela devint encore plus difficile lorsqu’il commença à mentionner des créatures magiques - sans doute invisibles aux yeux de tous ceux qui n’étaient pas Lysander -, mais il tient bon. Avec un peu de chance, les français ne comprendraient pas un mot à ce qu’il racontait, ou ils croiraient à une blague. « C’est très aimable de ta part de le proposer. On retrouve enfin la galanterie légendaire du gentilhomme anglais dont parlent tous les vieux ouvrages moldus. Des classiques, pour la plupart. Je viens donc de trouver ce qui me plait le plus dans le Royaume-Uni. » Adonis manqua de s’étouffer en entendant parler la jolie blonde qu’il voyait toujours collée à sa soeur jumelle. Avait-elle vraiment dit « ouvrages moldus » ? Comme si elle était..? Non, c’était impossible, peut-être qu’à Beauxbâtons ils avaient des cours où ils étudiaient la littérature moldue, ou peut-être que c’était en cours d’étude des moldus.. Oui, c’était sans doute cela, bien sûr. « .. Adonis, peut-être ? » Pas encore remis de ses émotions, il sursauta en entendant son prénom. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Il lança un regard implorant vers sa soeur jumelle pour l’appeler à l’aide. « Oh mais oui, quelle bonne idée ! Adonis, tu te rends compte que Gabriella n’a jamais voulu monter sur les pégases de Beauxbâtons parce qu’elle n’aime pas les créatures magiques ? Elle n’a jamais volé, tu te rends compte ? » Gabriella, bien sûr, c’était comme ça qu’elle s’appelait. Sa soeur était géniale. Peut-être même qu’elle inventait aussi cette histoire de peur des créatures magiques pour justifier le rejet de la proposition de Lysander. Mais Artemis lui lançait à présent un regard appuyé, comme s’il devait comprendre quelque chose dans ses paroles pour faire lui-même une proposition plus alléchante à la jeune fille. Soudain, la lumière se fit dans son esprit. « Eh bien.. je ne sais pas si Artemis t’en as parlé mais.. je suis plutôt bon, sur un balai. Je pourrais te montrer les environs sans même que l’on ait à marcher. » Il lance un regard coup d’oeil à Artemis pour être sûr, et il est rapidement rassuré de la voir satisfaite. Il prend ensuite son appareil photo pour garder une trace de la jolie blonde, qui lui sourit. Il inspecte ensuite son cliché, où son sourire timide devient un sourire plus malicieux. Il n’avait pas remarqué qu’elle était si belle.

Tandis qu’Annabeth arrivait enfin à avoir un semblant de conversation avec Lorcan - elle ne l’avouera jamais, mais sa brève et catastrophique relation avec Scorpius Malefoy lui avait donné de l’assurance -, Darcy observait ce qu’il se passait dans la Grande Salle, un peu jalouse de ce qu’il se passait sur les autres tables que la leur. A celle des Serpentard, comme toujours, d'après les rumeurs, il y avait les élèves de Durmstrang, mais souvent, ceux de Beauxbâtons venaient sur la leur, à Serdaigle. Mais malheureusement, cette année, ils avaient décidé de changer, et ce repas ressemblait presque à un banquet ordinaire pour Darcy. Son regard se perdit sur la table des Gryffondor, jusqu’à ce qu’elle vit Lysander, apparemment en pleine conversation avec les élèves de Beauxbâtons, au milieu des élèves de Beauxbâtons. Etonnée, elle se tourna vers Lorcan. « Eh, Lorcan, je ne savais pas que Lysander s’entendait aussi bien avec les élèves de Beauxbâtons. » Elle essayait de ne pas laisser la jalousie transparaître dans sa voix tandis qu’une sublime française s’adressait à Lysander. Darcy tenta de se persuader que le rouge des joues de Lysander n’étaient qu’une hallucination ou le reflet de son uniforme, puis elle se tourna vers Lorcan. « D’ailleurs, il est content que tu sois candidat pour le tournoi ? Il ne l’est pas, lui, n’est-ce pas ? » Egoïstement, elle l’espérait. Elle savait comment les champions avaient toujours soudainement des dizaines de prétendants ou prétendantes à leurs pieds, et elle n’était pas sans connaître les risques que prenaient parfois les champions au cours des tâches. Enfin, elle s’imagina un instant à son bras au bal de Noël, toutes les autres filles jalousent parce qu’elle est avec le champion.. Mais non, ça ne servait à rien de rêver.

L’idée lui a traversé l’esprit à toute vitesse, au même moment que les mots sortaient de sa bouche, comme si elle n’était pas la sienne. Lui-même se trouve étonné d’avoir révélé au grand jour un nouveau mystère concernant les élèves des délégations étrangères cette fois. « Tu crois qu’ils veulent se rapprocher des Potter car ils pensent qu’ils ont un lien avec la.. prophétie ? » lui demande Cedrella, l’air complètement sérieux. L’avantage avec elle, c’est qu’elle croit toujours aux idées de Scorpius, ne négligeant aucune des options qu’il peut mettre en avant. Elle est vraiment une amie fidèle, sa seule acolyte. Un double pour Scorpius. « Enfin, je ne vois pas ceux de Beauxbâtons s’intéresser à l’héritier, la France est toujours restée en dehors des conflits avec le Seigneur des Ténèbres et ils respectent leurs impurs. Non, je pense que cette fille ne s’intéresse à James que parce qu’il est beau. » Le blond hoche la tête pensivement. Bien sûr, l’Ollivander n’a pas tord. Il y a vraiment peu de chances que les élèves de Beauxbâtons puissent s’intéresser à cette histoire de prophétie. Après tout, la France n’a jamais été réellement connue pour s’intéresser à la hiérarchie sang-pur. Seule la noblesse ou une absurdité du même ordre, semble compter par là-bas. « Je rejoins ton avis. Les élèves de Beauxbâtons ne doivent chercher qu’à s’amuser avec le descendant Potter, mais je ne dirais pas la même chose de la délégation de Durmstrang. Il suffisait d’écouter parler ce… Nikolaï ? Oui, c’est bien ça. Il suffisait de l’écouter parler pour se rendre compte qu’il se sentait supérieur. » Il ne tarde pas à se remémorer leur discussion de la vieille. Ou du moins devrait-il dire, leur absence de discussion. Toute la conversation a tellement tourné autour de Lily Potter qu’il n’a pu que se contenter d’écouter ce qui se disait avec un sourire poli. « Je déteste l’idée d’avoir à jouer le babysitter de cette gamine, mais il se pourrait que cela devienne nécessaire selon l’évolution des choses… » Après tout, même James ne semble plus s’en occuper. Et il serait fort étonnant qu’Albus vole à son secours. Dans tous les cas, mieux vaut suivre de près ce qui peut se passer entre la rousse et les élèves de Durmstrang, car les choses pourraient vite dégénérées. Que se passerait-il s’ils parvenaient à la convaincre qu’elle était l’héritière ? Ce serait une honte pour l’ensemble des sang-purs du Royaume-Uni. L’héritière ne peut pas être impure. « Je te parie qu’ils s’imaginent qu’elle peut être l’héritière et qu’ils vont chercher à en avoir le cœur net. Comme si Lily était la mieux placée dans cette école pour prétendre à ce titre. » ajoute-t-il avec dégoût, son visage prenant une expression morose.

Hélios ne peut s’empêcher de se démener afin de tenter de remonter le moral de Lily. Après tout, il se pourrait bien que ce soit son grand soir alors à quoi bon passer son temps à déprimer ? Ce n’est pas parce que James s’amuse avec les élèves des délégations étrangères que Lily doit rester seule dans son coin, comme abandonnée par son frère. Bien au contraire, il est temps qu’elle prenne son envol et qu’elle devienne confiante en elle. Le Gryffondor lui a bien montré qu’il n’était plus aussi présent depuis le début de l’année alors mieux vaut ne pas s’empêcher de vivre pour lui. Levant son verre en l’honneur de leur candidate, Hélios ne peut s’empêcher de lui adresser un sourire se voulant rassurant. « Et au sol engloutisseur de raisin ! Vous croyez qu’il mange de tout ? » finit par ajouter Lily qui se prête enfin au jeu. Hélios ne peut s’empêcher de rire en secouant légèrement la tête. L’idée d’un sol qui espère désespérément que des élèves fassent tomber leur nourriture au sol, prêt à engloutir n’importe quoi tant qu’il peut être nourri, à quelque chose de risible. Pourtant, à Poudlard, cela n’est pas des plus étonnants. Alors que leurs amis commencent à débattre sur la question, la rouquine se penche finalement vers son meilleur ami pour commenter : « De toute façon, si ce n’est pas moi, ça sera James. Dorcas n’a aucune chance. Et elle ne sait pas ce qu’elle perd à se conduire comme ça avec toi. » Hélios hoche la tête avec un sourire, reconnaissant envers son amie. Après tout ce qu’ils ont dû affronter et les mensonges qu’il a dû lui servir, il est étonnant qu’elle soit toujours là, à ses côtés. Pourtant, la loyauté de Lily est sans faille. A croire qu’elle lui a tout pardonné. Mais l’Avery ne se fait pas d’illusion : si les blessures ne sont pas restées apparentes, elles sont pourtant toujours bien présentes. « C’est dommage, moi qui espérait qu’elle périsse au court de la première tâche… » plaisante-t-il avant de boire une généreuse gorgée de son gobelet. Il ne tarde pas à le reposer sur la table pour se tourner de nouveau vers sa meilleure amie. « De toute façon, je crois vraiment en tes chances. Tu es plus brave que la plupart des Gryffondors et pourtant, ta ruse est plus grande encore que ta bravoure. Tous les Serpentards sont verts de jalousie quand ils s’en rendent compte. Tu allies tous les avantages de toutes les maisons. Une sorte d’héroïne de Poudlard, j’imagine. Tu as dû donner du fil à retordre au choixpeau lors de ta répartition. » Il lui sourit, avant de planter vivement sa fourchette dans une pomme de terre présente dans l’assiette de sa meilleure amie avant de faire comme si de rien n’était. Après tout, le plat est vide, comment aurait-il pu avoir sa part de pomme de terre autrement ? Pile au moment où il pense cela, le plat se remplie face à lui. Se tournant vers Lily, il lui sert un haussement d’épaules en guise d’excuses. Elle ne va pas lui en vouloir pour ça.

Complètement tourné vers Dorcas, James occulte complètement la présence de son meilleur ami ainsi que celle des membres de la délégation de Beauxbâtons. Son inquiétude pour sa petite sœur est bien plus grande que son envie de fanfaronner devant les nouveaux arrivants. Il ne peut s’empêcher de bombarder la préfète-en-chef de questions, n’ayant que faire que quelqu’un puisse les surprendre dans leur intimité. Tout cela est bien plus important qu’une vulgaire histoire de pureté de sang ou de relations. Il s’imagine déjà l’ensemble des possibilités qui s’ouvrent à lui pour venir en aide à Lily en cas de danger. Quitte à entrer clandestinement sur le lieu de l’épreuve pour lui venir en aide. Peu importe qu’il se fasse expulser par la suite ou qu’il finisse incarcéré dans la prison sorcière. Quelques fois, il vaut mieux mettre son bien être de côté si cela permet de préserver des proches. Alors que Dorcas prend finalement la parole, James se penche un peu plus vers elle pour être certain d’entendre ce qu’elle va lui dire. « T’inquiète pas, Potter, je doute que qui que ce soit en veuille à ta sœur en particulier, c’est simplement les risques du tournoi, personne ne les a caché tu sais. Ils veulent quelque chose de spectaculaire, ils ont baissé la difficulté en baissant la limite d’âge pour faire passer la pilule mais maintenant que c’est accepté.. » Elle laisse sa voix en suspens. Son ton se fait dur, loin de celui qu’elle adopte avec lui lorsqu’ils ne sont que tous les deux. Elle parait presque être quelqu’un de différente. James ne peut s’empêcher de reculer un peu, par automatisme, alors qu’il fronce les sourcils. Où est passée la vraie Dorcas et pourquoi est-ce l’Avery qui a pris sa place ? « Ils veulent que les champions s’en sortent par eux-mêmes, s’ils devaient intervenir à chaque danger de mort, il n’y aurait plus d’intérêt. Il y a toujours un signal pour ceux qui désirent être secouru, bien sûr, mais je crois que ta sœur préférerait mourir plutôt que d’y avoir recours. » James secoue la tête en signe de négation. Impossible, sa sœur ne peut pas avoir un égo si déplacé. Elle ne peut pas préférer mourir plutôt que de demander de l’aide. A l’époque de son père, il avait fallu envoyer le signal pour Viktor Krum et ce n’est pas pour autant que la vedette de Quidditch avait été rayée. Mais au fond de lui, le jeune homme sait que sa sœur serait capable de craindre la honte à tel point qu’elle préférerait s’offrir à la mort. « Peu importe le règlement, je saurai si elle est en difficulté et dans ce cas-là, je lui viendrai en aide. Hors de question de laisser ma sœur mourir. » déclare-t-il d’un ton ferme avant de se détourner légèrement de Dorcas. « Je sais que tu désapprouves mais je sais aussi que tu ferais la même chose pour Hélios si jamais son nom sortait de la coupe. Après tout, la famille, c’est tout ce qu’il nous reste, à la fin. » Il lui lance un coup d’œil, sachant qu’il va voir sur son visage qu’elle sait qu’il dit vrai. Il ne peut pas en être autrement. Elle ne peut pas changer aussi subitement.

Discrètement, Cedrella passe son regard vers la délégation de Durmstrang, qui lui semble soudain bien plus impressionnante, presque effrayante. S’il y avait bien un champion qui pourrait user de magie noire pour remporter le tournoi, cela serait sans aucun doute celui de l’école de l’est, connue pour étudier des sortes de magie peu recommandables. « Je rejoins ton avis. Les élèves de Beauxbâtons ne doivent chercher qu’à s’amuser avec le descendant Potter, mais je ne dirais pas la même chose de la délégation de Durmstrang. Il suffisait d’écouter parler ce… Nikolaï ? Oui, c’est bien ça. Il suffisait de l’écouter parler pour se rendre compte qu’il se sentait supérieur. » Cedrella acquiesce naturellement. Bien sûr, Scorpius avait tout à fait raison. Si les délicats sorciers de Beauxbâtons n’étaient là que pour s’amuser, d’autres étaient venus pour gagner, et elle n’aimait pas beaucoup les manières de ce Nikolaï, qui se croyait définitivement plus important qu’il ne l’était. « Je déteste l’idée d’avoir à jouer le babysitter de cette gamine, mais il se pourrait que cela devienne nécessaire selon l’évolution des choses… » La préfète fit de son mieux pour masquer à quel point cette idée lui était ignoble. La petite Annabeth était une chose, ce n’était qu’une simple petite moldue dont Scorpius se moquait, mais Lily Potter en était une autre. C’était un autre niveau, une menace pour Cedrella. Elle n’avait jamais supporté l’attention que la jeune Serpentard attirait, surtout de Scorpius. « Je te parie qu’ils s’imaginent qu’elle peut être l’héritière et qu’ils vont chercher à en avoir le cœur net. Comme si Lily était la mieux placée dans cette école pour prétendre à ce titre. » Cedrella haussa les épaules. Certes, Lily n’était pas la meilleure élève de Poudlard, mais c’était une Potter et une Serpentard, et elle ne reculait devant rien pour attirer l’attention. Et si son prochain pas était de se démarquer de sa famille en se battant contre la cause de ses parents ? Tout était possible. « Mais tu te souviens de ce qu’avait dit Annabeth ? Lily considère la prophétie comme une idiotie, elle n’y crois pas. Elle veut gagner le tournoi pour attirer encore plus l’attention sur elle, mais je la vois mal reprendre le flambeau du Seigneur des Ténèbres. Quant à ce Nikolaï.. Il faudrait en savoir plus sur lui, connaître sa réputation à Durmstrang, son histoire, sa famille.. C’est de lui qu’il faudrait se rapprocher, ou de quelqu’un qui pourrait nous renseigner. » Elle pourrait peut-être la jouer amicale avec la jeune fille qui l’accompagnait toujours, ou au contraire parler aux autres de Durmstrang, ceux qui ne semblaient pas faire parti de sa cour. Un garçon aussi arrogant avait toujours des ennemis prêts à s’allier avec n’importe qui pour les remettre à leur place. « Mais, Scorpius.. Parfois j’ai l’impression que l’on va dans la mauvaise direction. Au lieu de chercher à savoir qui peut bien prétendre au titre d’héritier, tu ne crois pas que l’on devrait au contraire chercher un moyen de faire en sorte que personne d’autre que toi n’ose le revendiquer ? » Sa voix s’était fait quelque peu hésitante tandis qu’elle s’avançait sur une pente houleuse. C’était risqué de faire ce genre de remarque, mais elle s’en voudrait trop s’il laissait passer cette chance sans qu’elle n’ait rien dit pour l’en empêcher. Scorpius était un dirigeant né, il avait l’intelligence, les capacités, le rang social, et une voie toute tracée grâce à la prophétie. Cedrella savait que certains pourraient gâcher cette bénédiction : Lily ne réfléchissait pas, elle fonçait, c’était trop dangereux, et ce garçon de Durmstrang.. Elle ne le connaissait pas, mais elle connaissait la réputation de Durmstrang. C’étaient des brutes qui détruiraient leur société dont Scorpius était le sauveur.

Lily échange un sourire complice avec Hélios, heureuse d’avoir retrouvé son meilleur ami. Si elle ne lui avait pas encore pardonné - et encore moins oublié - pour l’histoire avec Dorcas et son frère, elle ne pouvait mener deux combats à la fois, et il était le seul à connaître la véritable nature de la préfète en chef. Et puis, elle non plus n’était pas tout à fait honnête avec lui, il ignorait toujours la relation entre les deux Gryffondor. « C’est dommage, moi qui espérait qu’elle périsse au court de la première tâche… » Mais bien qu’il avait parlé sur le ton de la plaisanterie, Lily ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux un instant. Comment pouvait-il parler ainsi ? Elle restait sa soeur, après tout, et même s’ils avaient une relation horrible, il y avait toujours un espoir pour que les choses s’améliorent. « De toute façon, je crois vraiment en tes chances. Tu es plus brave que la plupart des Gryffondors et pourtant, ta ruse est plus grande encore que ta bravoure. Tous les Serpentards sont verts de jalousie quand ils s’en rendent compte. Tu allies tous les avantages de toutes les maisons. Une sorte d’héroïne de Poudlard, j’imagine. Tu as dû donner du fil à retordre au choixpeau lors de ta répartition. » Lily sourit, aux anges. Elle était tellement flattée qu’elle le laissa piquer dans son assiette sans embrocher sa main avec sa fourchette. Elle ignorait s’il pensait vraiment tout cela, ou s’il voulait juste se faire pardonner, mais elle aimait croire que c’était réellement ainsi qu’on la voyait : quelqu’un d’impressionnant, de puissant, pas seulement la fille de. « J’espère que la coupe pensera comme toi, j’ai vraiment envie de mettre Serpentard à l’honneur, et pas comme le ferait Scorpius. Je veux prouver qu’on n’est pas tous abjecte. Et surtout, je veux l’empêcher de revendiquer ça comme le signe qu’il est l’élu de cette stupide prophétie. » Se confia-t-elle, reprenant ensuite une bouchée de pomme de terre. Les encouragements d’Hélios lui avaient rendu son appétit. Et puis, elle était amenée à se lever pour prendre sa place de championne, autant ne pas tomber dans les pommes au passage. « Et merci pour.. enfin, tu vois. » Elle ne voulait pas s’étendre sur cela, il saurait ce qu’elle voulait dire, mais elle tenait tout de même à lui montrer qu’elle appréciait. « Et sache que dans ma famille, on est souvent des chapeaux flous. Enfin, sauf James, bien sûr, monsieur Gryffondor. Il affirme que le choixpeau l’a envoyé là-bas avant même d’avoir touché sa tête. » Elle rit, amusée par le souvenir de la première fois où James lui avait raconté sa répartition. Cette même répartition qui avait envoyé Dorcas à Gryffondor. Lui avait-elle lancé un sortilège de confusion ? Après tout, elle n’avait pas du tout le profil type de l’élève de Gryffondor, et sa famille passait traditionnellement par Serpentard, comme beaucoup des familles de sang purs.

James avait beau nier en bloc les paroles de Dorcas, et il avait beau connaître Lily bien mieux qu’elle, elle était persuadée d’avoir raison. Elle connaissait Lily bien mieux que ce qu’il pouvait imaginer, grâce aux informations d’Hélios. Elle connaissait une Lily différente, celle qu’elle était avec ses amis, une fille sans doute plus vraie que ce qu’elle était avec sa famille. Et cette fille là, c’était une fille arrogante, un peu stupide, qui ne réfléchissait jamais, risquant tout pour attirer l’attention sur elle et se mettre en avant. Mais James était moins objectif qu’Hélios sur la question, à cause de l’affection sans limite qu’il éprouvait pour sa jeune soeur. « Peu importe le règlement, je saurai si elle est en difficulté et dans ce cas-là, je lui viendrai en aide. Hors de question de laisser ma sœur mourir. » Dorcas leva les yeux au ciel, ce qu’il pouvait être dramatique ! Et s’il adorait sa soeur, il était évident qu’il n’avait aucune confiance en ses capacités pour le tournoi, ce qui réjouissait la Gryffondor. James savait sans doute les capacités de sa soeur, et de toute évidente, le tournoi était au dessus. « Je sais que tu désapprouves mais je sais aussi que tu ferais la même chose pour Hélios si jamais son nom sortait de la coupe. Après tout, la famille, c’est tout ce qu’il nous reste, à la fin. » Dorcas dû se retenir d’éclater de rire. Comme si elle prendrait jamais le moindre risque pour Hélios. C’était à lui de prendre des risques pour elle, pas l’inverse, et s’il était assez stupide pour se mettre dans une situation risquée, ou il s’en sortait tout seul, ou il en affronterait seul les conséquences, pas question de plonger avec lui. « Ne sois pas idiot, Potter. Ta soeur serait furieuse contre toi si tu osais te mêler de sa quête de reconnaissance. Après tout, si elle est choisie, c’est qu’elle le mérite. Et puis, Hélios m’a raconté qu’elle n’est pas mauvaise sorcière, très douée en métamorphose, sans parler de ses capacités sur un balai, n’est-ce pas ce qui a sauvé ton père lors de son propre tournoi ? Je suis convaincue que la coupe sait ce qu’elle fait, et tu sais bien qu’un candidat supplémentaire non méritant est à présent impossible. » Lui dit-elle d’un ton plus doux, voulant à présent réellement le rassurer tout en jouant son rôle de gentille fille, toujours prête à aider les autres. Malgré tout, elle avait réussi à glisser une petite pique sur Harry Potter, le champion de trop, seul dans sa catégorie. « On l’a vu en histoire de la magie pas plus tard que le mois dernier. » Ajoute-elle d’un ton légèrement condescendant face à son air perplexe. N’écoutait-il jamais ce que leurs professeurs racontaient ? Non, les grands Potter étaient au dessus de cela. « Quant à mon frère, il n’est pas friand de danger, il sait de quoi il est capable, et c’est chacun ses combats. Malheureusement, nous n’avons jamais été proches comme Lily et toi. » Dit-elle sur un ton de profond regret, comme si être rejetée par son petit frère était son pire fléau. La pauvre Gryffondor parfaite face à son monstrueux petit frère de Serpentard, il y avait presque de quoi pleurer.

La prise de parole du préfet de Gryffondor donne finalement l’occasion à Gabriella de s’adresser à Adonis. Elle ne veut pas manquer de respect au brave jeune homme qui leur a proposé de leur faire visiter la région, mais celui-ci a l’air si mal à l’aise qu’il doit très certainement la remercier d’avoir détourné la conversation pour la porter vers quelqu’un d’autre. Alors qu’elle propose au jumeau d’Artemis qu’il lui fasse découvrir les environs en lui évitant de croiser les créatures magiques, ce qui est préférable. « Oh mais oui, quelle bonne idée ! Adonis, tu te rends compte que Gabriella n’a jamais voulu monter sur les pégases de Beauxbâtons parce qu’elle n’aime pas les créatures magiques ? Elle n’a jamais volé, tu te rends compte ? intervient Artemis alors qu’elle remarque qu’Adonis ne semble pas très réceptif aux paroles de Gabriella. La jeune française hausse les épaules alors qu’elle intercepte le regard perdu du Gryffondor, qui semble atterré par l’idée. Son air désolé n’aide pourtant pas le jeune homme à se décoincer, puisque celui-ci met un certain temps à prendre la parole. « Eh bien.. je ne sais pas si Artemis t’en as parlé mais.. je suis plutôt bon, sur un balai. Je pourrais te montrer les environs sans même que l’on ait à marcher. » propose-t-il finalement avant de jeter un coup d’œil en direction de sa jumelle pour attendre son approbation, un geste que Gabriella ne manque pas de remarquer. Alors que l’élève de Beauxbâtons acquiesce, Adonis décide de prendre la blonde en photo. Légèrement éblouie, elle ne remarque pas tout de suite que le Kepingski est en train d’inspecter la photo qu’il vient de prendre d’elle. Mais lorsque son regard se porte sur le cliché magique, elle ne peut s’empêcher de sourire un peu plus. Pour le moment, leur plan fonctionne à la perfection. « C’est une excellente idée ! J’ai toujours rêvé d’apprendre à voler sur un balai. Artemis m’a conté tellement de souvenirs des fois où vous voliez ensemble… Tout cela a véritablement l’air formidable ! » s’exclame-t-elle pour mettre le jeune homme en confiance. Posant son coude sur la table, elle ne tarde pas à appuyer son menton sur son poing de façon gracieuse, alors qu’elle plonge son regard dans celui du garçon. « Et puis, il parait que tu fais partie de l’équipe de Gryffondor, n’est-ce pas ? La meilleure équipe de Poudlard, d’après ce que m’a expliqué Artemis. » ajoute-t-elle afin de flatter l’égo du jeune homme. Il faut qu’il morde à l’hameçon pour que la blague fonctionne, aussi ne manque-t-elle pas d’ajouter : « Je n’ai jamais vu de match de Quidditch, j’espère que la saison continue cette année pour que je puisse vous voir gagner. Ce serait une bonne expérience de te voir remporter la coupe. » Seuls les né-moldus n’ont jamais vu de match de Quidditch, n’est-ce pas ?

Lancé dans une discussion très intéressante sur les modalités du tournoi avec Annabeth, Lorcan ne peut s’empêcher de lancer des coups d’œil en coin en direction de Darcy. La jeune femme ne le remarque même pas, tellement elle se montre absorbée par ce qu’il se passe à la table des Gryffondors. Le joueur de Quidditch ne retient qu’à grande peine un profond soupir alors qu’il se remémore qu’il n’intéresse en rien la jeune femme. Comme s’il n’était qu’un être invisible. Il avale sa salive avec peine alors qu’il se tourne de nouveau vers Annabeth pour écouter la suite de ce qu’elle raconte. Il n’en retient que des brèves. Peu lui importe les législations concernant le Tournoi des Trois Sorciers et les règles de sécurité misent en place pour veiller au bien être et à la sécurité de tous. Il espère simplement que son nom sorte de la coupe de feu, le reste n’a que trop peu d’importance. Mais alors que la blonde finit sa phrase, le miracle se produit. C’est Darcy qui prend la parole pour s’adresser directement à lui. « Eh, Lorcan, je ne savais pas que Lysander s’entendait aussi bien avec les élèves de Beauxbâtons. » lui glisse-t-elle alors qu’elle désigne la table des Gryffondors d’un mouvement de tête. Se tournant vers l’endroit qu’elle désigne, Lorcan découvre avec étonnement que son frère jumeau se trouve complètement noyé dans la masse des élèves de la délégation française. Qu’est-ce qu’il peut bien faire au milieu de tout ce monde ? Il n’en a pas la moindre idée. Mais Lysander a toujours assumé son côté décalé, contrairement à lui-même. Peut-être est-ce la meilleure façon qu’il a trouvé de faire connaissance. « D’ailleurs, il est content que tu sois candidat pour le tournoi ? Il ne l’est pas, lui, n’est-ce pas ? » Le jeune homme prend le temps de déposer ses couverts sur la table et de s’essuyer la bouche à l’aide de sa serviette en tissu, avant de prendre la parole pour répondre à Darcy. Il a plus l’estomac noué par le fait que Darcy lui parle que parce que la coupe ne va pas tarder à annoncer l’identité des champions. « Bien sûr, il me soutient. Mais il soutient aussi James et Lily Potter, on est un peu tous de la même famille alors j’imagine que c’est normal. » Il prend le temps de réfléchir à haute voix. Bien sûr, Lysander devrait être plus réjoui si c’est son frère qui gagne mais il ne voit sans doute pas les choses de la même façon. Lily est un peu comme la sœur qu’il n’a jamais eue et James fait partie de la même maison que lui, il serait ravi pour eux. « Et il a préféré s’abstenir de participer, il n’aime pas se donner en spectacle et puis, avec ses nouvelles responsabilités de préfet de Gryffondor, il préfère consacrer son temps à bien exécuter la tâche qu’on lui a confiée plutôt que de perdre son temps à autre chose. Et puis, j’imagine qu’il espère pouvoir suppléer Dorcas si jamais c’est elle qui est choisie. Après tout, elle a une confiance aveugle en lui. » se permet de fanfaronner Lorcan, très fier de son frère. Il est réellement le préfet parfait, ce dont il n’a jamais douté, quand bien même Lysander peut parfois être tête en l’air. Le plus important, c’est qu’il a envie de bien faire.