C’est plus confiant que jamais qu’il s’adresse à sa sœur, certainement plus pour la rassurer elle que pour se rassurer lui-même. Il ne veut pas se montrer inquiet et se laisser envahir par la peur. Sinon, à quoi bon être en couple avec Dorcas ? Cela n’aurait plus aucun sens. Et puis, ce n’est pas son genre de se montrer si inquiet. Pas lorsque cela le concerne en tout cas. Si c’était Lily qui était menacée, tout serait bien différent, forcément. Mais heureusement, la jeune femme ne semble pas sortir avec Hélios, d’après ce qu’elle lui a dit du moins. Il a pourtant suffisamment confiance en elle, pour croire en ses paroles. « Non, je crois que la date n’a pas encore été fixée, ou alors ils ne sont pas au courant. » finit par répondre Lily et James ne sait alors que penser. Peut-être cela est-ce une bonne nouvelle parce que ce truand ne sortira que dans quelques mois, mais peut-être peut-il aussi sortir la semaine suivante. Au final, cela ne les avance pas du tout. Et il s’agit d’informations tellement vagues, qu’il pourrait même considérer que ce n’en sont pas vraiment. Peut-être qu’il ne risque même pas de sortir dans l’immédiat, et que les personnes ayant transmis l’éventuelle information aux Avery, n’ont fait que leur donner un faux espoir. Oui, sûrement est-ce même l’éventualité la plus probable. Sauf qu’il n’y croit pas lui-même. « Mais je ne compterais pas trop sur un affaiblissement à Azkaban du père de Dorcas, beaucoup de tarés le deviennent encore plus là-bas. Tu prétends qu’elle est différente de son père, mais n’oublie pas que nous non plus, on n’est pas papa, il y avait dans son histoire avec le Seigneur des Ténèbres une magie puissante qui nous échappe. » James se montre étonné d’entendre une Lily si raisonnable. Après tout, n’est-elle pas cette jeune fille ayant failli tuer l’ensemble de l’équipe de Gryffondor pour une simple blague, la veille ? Une aventure qui semble lui avoir fait gagner en maturité. Visiblement, rien ne tourne rond. Pourtant, James acquiesce d’un signe de tête, incapable de faire quoi que ce soit devant les mises en garde de sa sœur. Si elle insiste autant, c’est qu’elle est véritablement inquiétante. « Au fait, depuis quand rester proche de Hélios est devenu acceptable ? » demande finalement Lily avec un sourire taquin, semblant avoir décidé que le temps des remontrances est à présent terminé. Et aussitôt, James retrouve son sourire. Bien sûr, elle n’a pas manqué de relever la seule partie qu’il aurait aimé qu’elle ignore. Mais il ne peut pas refaire la Serpentard et s’était attendu à ce qu’elle le fasse. Il aurait dû le parier. « Depuis qu’il a prouvé qu’il était incapable de se défendre seul ? Enfin, ce n’est pas le genre de la famille de laisser tomber un pauvre petit sorcier en détresse. Le pauvre, des fois, je me demande s’il n’est pas un peu cracmol. » répond James sur le même ton taquin. Mais bien sûr, il n’a jamais pensé qu’Hélios puisse être un peu cracmol ou toute autre chose du genre. Un imbécile, par contre, oui. Et il ne faisait que le prouver de plus en plus. Pourtant, l’aîné des enfants Potter n’a pas oublié son plan visant à le séparer de Lily, afin que celui-ci ne l’entraîne pas dans sa chute. Et ce plan commence par montrer à sa sœur qu’il ne le déteste plus. A croire qu’il a adopté un petit côté Dorcas, depuis qu’il se trouve avec la jeune femme. Ou du moins, un côté de l’image qu’il se faisait de Dorcas, avant de découvrir qui elle est réellement. « Je crois qu’il ne va pas tarder à être l’heure du thé, tu m’accompagnes ? » demande finalement James, en ayant assez de l’obscurité et de l’humidité des cachots.

Lily savait pertinemment qu’il était inutile d’essayer de faire entendre raison à James. Jamais elle ne pourrait le convaincre d’oublier Dorcas, il fallait qu’il le décide lui-même. Elle n’était même pas sûre que si la préfète elle-même lui demandait, elle obtiendrait gain de cause. Lorsqu’il était décidé à faire quelque chose, personne ne pouvait le faire changer d’avis, elle était bien placée pour savoir ça, même si la plupart du temps, elle l’encourageait plutôt qu’autre chose. « Depuis qu’il a prouvé qu’il était incapable de se défendre seul ? Enfin, ce n’est pas le genre de la famille de laisser tomber un pauvre petit sorcier en détresse. Le pauvre, des fois, je me demande s’il n’est pas un peu cracmol. » Le coup de poing que Lily lui avait envoyé dans le torse était parti tout seul, et elle se mis aussitôt les mains sur la bouche, elle-même étonnée de ce geste, riant légèrement. Même venant de son frère aîné, elle n’appréciait pas que l’on insulte ainsi son meilleur ami. Pour elle, être cracmol était la pire chose au monde pour un sorcier, peut-être même que c’était pire que d’être un moldu, car l’on savait ce que l’on manquait, même si les cracmols avaient généralement accès à Poudlard s’ils ne l’étaient pas totalement. « Arrête, tu ne sais pas ce que c’est, de vivre des choses difficiles. » Lui dit-elle finalement, gardant son sourire pour qu’il comprenne que ce n’était pas une attaque, qu’elle ne lui reprochait rien. C’était un fait, l’enfance des Potter avait été dorée, au sein d’une grande famille chaleureuse et riche, ils n’avaient jamais manqué de rien et leur seul traumatisme avait été de ne pas avoir le dernier balai-jouet en date. Alors que d’après ce que lui avait raconté Hélios, dans sa famille, cela avait été très différent. « Je crois qu’il ne va pas tarder à être l’heure du thé, tu m’accompagnes ? » Lui répondit James, changeant de sujet pour un moins sérieux, plus joyeux. Lily pensa une seconde au pauvre Edwin, toujours prisonnier de leur salle commune avec son devoir, attendant que la Serpentard ne revienne avec Mystique. Mais après tout, trouver un chat dans un domaine si grand, ça pouvait prendre du temps. « Evidemment. » Répondit-elle alors, prenant la route de la Grande Salle en compagnie de son frère aîné, craignant tout de même légèrement de croiser ses coéquipiers de Quidditch.