Après avoir rencontré Dorcas dans la nuit du samedi au dimanche, James est retourné se coucher et le temps s’est bizarrement mis à passer beaucoup plus vite. Déjà, il ne s’est réveillé qu’aux alentours de dix heures, chose inhabituelle pour lui qui se trouve levé à huit heures en temps normal ou tout du moins, qui ne reste jamais endormi après neuf heures. Lorsqu’il a ouvert les yeux, ses coéquipiers étaient déjà tous levés et certains se demandaient même ce qu’il lui arrivait. De la même façon, lorsqu’on leur a apporté leurs plateaux repas à l’heure du déjeuner, James s’en est trouvé étonné. Son ventre ne gargouillait pas, contrairement aux autres jours à la même heure et il ne s’était même pas rendu compte que midi approchait. Enfin, lorsque l’infirmière est venue les informer qu’ils avaient le droit de sortir, vers seize heures trente, le dimanche après-midi, le jeune Potter était toujours en train de se demander quand est-ce que sa sœur passerait de nouveau le voir. Aussi s’est-il un instant trouvé perdu, sans savoir quoi faire. A croire que son entrevue avec Dorcas, était simplement parvenue à dérégler son horloge interne. C’est simplement lorsqu’Adonis est venu le voir pour lui demander s’il comptait passer une nouvelle nuit à l’infirmerie, sur le ton de la plaisanterie, que James s’est décidé à quitter son lit sur lequel il était toujours assis, pour passer de nouveau les portes de l’infirmerie. « Vas-y, je vais tenter de retrouver Lily. Je lui ai promis. » dit alors James à l’attention d’Adonis, alors que son meilleur ami semble l’attendre pour rejoindre leur salle commune. Le Kepingski acquiesce alors silencieusement avant de retourner et de partir, sachant déjà pertinemment de quoi les deux Potter vont avoir envie de parler, puisqu’il a participé au début de leur conversation, la veille. James observe un instant son ami s’éloigner, avant de se retourner et de commencer à marcher dans les couloirs. Mais à vrai dire, il ne sait pas où aller et n’a aucune idée de l’endroit où il va bien pouvoir trouver sa sœur. Aussi erre-t-il dans les couloirs, un peu sans but, lorsqu’il parvient finalement au niveau des cachots. Pile au moment où Lily sort de sa salle commune, visiblement seule. « Lily, tout va bien ? Tu n’as rien ? » demande alors James en se précipitant vers elle, inquiet. Après tout, il est fort étrange que sa sœur ne se soit pas manifestée depuis le samedi matin, sauf si celle-ci n’a pas vraiment décidé de reparler à son frère. Il s’agit cependant d’une éventualité que James refuse de prendre en compte. Lily ne viendrait pas le serrer dans ses bras, pour refuser de lui parler tout de suite après.

Assise sur le canapé le plus confortable de la salle commune de Serpentard, Lily regardait les profondeurs du lac avec lassitude tout en enroulant une mèche de ses cheveux roux autour de son doigt. Elle poussa un énième soupire, de plus en plus gagnée par l’ennui. « Tu n’es pas obligée de rester, tu sais. » Lui fit remarquer avec un sourire son ami Edwin, apparemment amusé par son impatience. Elle pourrait partir, bien sûr, mais pour elle, c’était la moindre des choses de rester alors que Edwin avait si gentiment proposé de l’aider avec son devoir d’histoire de la magie. Enfin, il avait tenté de lui expliquer pendant quelques minutes avant de lui proposer de s’en occuper. « Ne t’en fais pas, j’espère encore apercevoir les sirènes, mais elles viennent plus en fin de soirée, quand personne ne regarde. » Lui répondit Lily tout en reprenant sa contemplation des profondeurs du lac, désespérément vides. Le son de la plume qui grattait le parchemin avait quelque chose d’étrangement endormant, et c’était la seule chose audible dans la salle commune, les plus âgés étant partis pour Pré-au-Lard tandis que les plus jeunes profitaient des extérieurs du château, peu désireux de rester enfermés. « Je vais quand même aller aller voir si Mystique ne voudrait pas rentrer, ça fait un moment qu’elle est dehors. » Edwin acquiesça sans relever la tête du devoir, apparemment passionné par ce qu’il écrivait. C’était ce qu’elle adorait avec ce garçon, il était capable de faire un devoir en double sans que la provenance du deuxième ne se devine, et toujours avec la même concentration, le même intérêt pour le sujet. Lily se leva et fila jusqu’à la porte de la salle commune, qu’elle ouvrit rapidement avant de sortir, après un dernier regard vers son ami en plein travail. Il la regardait partir, et elle lui fit un signe de la main avant de refermer la porte. « Lily, tout va bien ? Tu n’as rien ? » La jeune fille se retourna pour voir son grand frère arriver précipitamment vers elle, l’air inquiet. Son visage se fendit aussitôt d’un large sourire. Avec de la distance par rapport à l’incident, Lily avait l’impression que tout était redevenu comme avant, que cette histoire était derrière eux. « James ! Bien sûr que je n’ai rien, aux dernières nouvelles, c’était toi qui était à l’infirmerie, ça va mieux, d’ailleurs ? » Lui demanda-t-elle avec un sourire d’excuse, se sentant encore coupable pour ce malheureux incident. Lily ne comprenait pas pourquoi son frère s’inquiétait pour elle. Elle avait réussi avec brio à éviter Albus, qui ne manquerait sûrement pas de lui faire la morale dès qu’il mettrait la main sur elle, et elle n’avait encore reçu aucun courrier de ses parents.

En voyant sa sœur sortir de sa salle commune, James ne peut s’empêcher de ressentir un certain soulagement. Pendant un instant, il a cru que la personne se faisant menaçante avec Hélios et elle, avait mis ses menaces à exécution. Aussi se précipite-t-il dans la direction de sa sœur, afin de vérifier que celle-ci n’a vraiment rien. En tout cas, physiquement, la jeune fille semble être intacte, ce qui rassure quelque peu son grand frère. Alors qu’elle l’aperçoit, le visage de Lily se fend d’un large sourire qui ne manque pas d’étonner James. Elle semble bien souriante pour quelqu’un qui avait trop de soucis pour venir lui rendre visite à l’infirmerie. Tant mieux, dans un sens, même si cela ne manque pas de laisser le jeune homme perplexe. Au moins, tout semble être redevenu comme avant, c’est déjà ça. « James ! Bien sûr que je n’ai rien, aux dernières nouvelles, c’était toi qui était à l’infirmerie, ça va mieux, d’ailleurs ? » lui demande-t-elle en s’approchant de lui à son tour, son sourire se voulant à présent plus fin, comme celui d’une personne ayant quelque chose à se reprocher. Certainement parce que c’est par sa faute que James s’est retrouvé à l’infirmerie. Aussitôt, il laisse derrière lui son expression soucieuse pour adresser un sourire se voulant réconfortant à sa sœur. Il ne veut pas qu’elle se sente coupable et que cela mette de nouveau une gêne entre eux. Il veut retrouver sa sœur et en a assez d’être séparé d’elle pour des broutilles. « Oui, tout va bien. A part que… J’étais inquiet, je me demandais pourquoi tu ne venais pas à l’infirmerie. » avoue James en faisant une légère moue. Après tout, il a failli croire qu’il n’avait que rêvé sa réconciliation avec sa sœur. Ou qu’elle avait été attaquée. Deux perspectives qui ne l’ont guère enchanté alors qu’il cherchait à occuper son temps libre à l’infirmerie. Mais à présent, il se trouve un peu soulagé, quand bien même il ne peut s’empêcher d’être un peu soucieux. Jetant un coup d’œil aux alentours, il vérifie qu’il n’y a personne, mais finit tout de même par préférer entrainer sa sœur un peu plus profondément dans les couloirs des sous-sols, afin d’être absolument certain que personne ne surprenne leur échange. Aussi fait-il simplement un geste à sa sœur avant de s’éloigner. Le fait d’entendre le bruit des pas de Lily derrière lui, ne manque pas de le rassurer. Il ne s’arrête que lorsqu’il parvient à un nouveau couloir, dans lequel il ne tarde pas à s’engouffrer. « Lily. Tu te souviens de ce dont on a parlé lorsque nous nous sommes vus, hier matin, à l’infirmerie ? » commence-t-il alors, s’assurant par ce biais qu’il ne s’agissait pas seulement d’une hallucination de sa part, provoquée par les potions données par l’infirmière.

Tandis qu’elle s’empresse de rassurer son grand frère sur son état, Lily voit son visage se transformer pour se fendre d’un sourire, soulageant la Serpentard qui craignait qu’il n’y ait encore quelque chose de grave qui soit arrivé. Bien sûr, elle raffolait des aventures, des événements la sortant de son quotidien, mais pas quand ça mettait en danger ceux qu’elle aimait. « Oui, tout va bien. A part que… J’étais inquiet, je me demandais pourquoi tu ne venais pas à l’infirmerie. » Finit par avouer James avec une moue boudeuse, faisant sourire sa petite soeur malgré elle. Il était sans doute la personne qu’elle aimait le plus au monde mais parfois, il avait vraiment des réactions étranges. « Mais si, je suis venue, mais sous la cape. Tu m’avais conseillé toi-même d’éviter les contacts avec les membres de ton équipe de Quidditch. Je t’ai tiré sur une mèche de cheveux mais tu n’as pas réagi alors je suis repartie. » Expliqua-t-elle simplement, étonnée que James ait pu planer autant pour ne pas s’en rendre compte. Ou pour ne pas se souvenir que sa petite soeur pouvait se promener n’importe où, n’importe quand en étant invisible. Mais bien sûr, il n’avait pas la carte, ce qui rendait sa localisation plus délicate. Il regarde alors autour d’eux, et lui adresse finalement un signe de tête avant de se retourner, lui intimant de le suivre. Elle s’exécute aussitôt, comprenant qu’il désire lui parler loin des regards indiscrets. Il s’arrête finalement non loin du couloir où a été attaqué Hélios, ce qui ne manque pas de faire frissonner Lily. « Lily. Tu te souviens de ce dont on a parlé lorsque nous nous sommes vus, hier matin, à l’infirmerie ? » La jeune fille acquiesça aussitôt, consciente que cela ne servait à rien de mentir ou de nier. Ce n’était qu’une façon de ramener le sujet de conversation, lui faisant comprendre qu’elle ne s’en sortirait pas si facilement, qu’elle lui devait des explications supplémentaires. Elle ne pouvait pas dire qu’elle ne l’avait pas vu venir, bien sûr, elle se doutait que ses maigres informations attiseraient la curiosité de son grand frère, mais maintenant que le moment était venu d’en parler, elle aurait presque préféré rester entre les murs chauds de sa salle commune à regarder Edwin faire ses devoirs. « Bien sûr, mais je ne peux pas t’en dire beaucoup plus. » Précisa-t-elle malgré tout, attendant les questions qui n’allaient pas tarder à fuser. Lily ne voulait pas qu’il se fâche à nouveau, ou qu’il recommence à douter d’elle, mais c’était la vérité, certaines informations étaient trop dangereuses.

Le jeune homme ne peut s’empêcher de faire une réflexion à sa sœur concernant le fait qu’elle n’est pas revenue le voir à l’infirmerie. Lily prend aussitôt une expression étonnée, ne comprenant visiblement pas de quoi il veut parler. James reste perplexe face à cette réaction. Après tout, s’il ne la pas vue, c’est bien que sa sœur n’est pas venue, cela ne fait aucun doute pour lui. « Mais si, je suis venue, mais sous la cape. Tu m’avais conseillé toi-même d’éviter les contacts avec les membres de ton équipe de Quidditch. Je t’ai tiré sur une mèche de cheveux mais tu n’as pas réagi alors je suis repartie. » s’étonne Lily, n’ayant visiblement pas pensé que son frère n’avait simplement pas senti qu’elle lui touchait les cheveux. Aussitôt, James éclate de rire, bien qu’il ne tarde pas à l’étouffer derrière sa main. Cependant, une pensée ne tarde pas à lui traverser l’esprit, lui faisant rapidement perdre son euphorie. Un instant, il se demande si sa sœur n’était pas présente lorsqu’il a croisé Dorcas. Mais un simple coup d’œil dans sa direction, suffit pour le rassurer. Elle ne revêt pas un air fâché, comme cela aurait été le cas si elle avait surpris le début de la relation entre les deux Gryffondor, surtout après tout ce que James lui avait dit au sujet de Dorcas. Profitant de cette soudaine reprise de sérieux, le capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor fait signe à la jeune rousse de le suivre un peu plus loin dans les sous-sols. Lorsqu’il considère s’être suffisamment éloigné pour ne pas se heurter à quelques oreilles indiscrètes, James s’arrête finalement pour dire à sa sœur : « Lily. Tu te souviens de ce dont on a parlé lorsque nous nous sommes vus, hier matin, à l’infirmerie ? » Il se retourne alors vers elle, la sondant du regard, cherchant à vérifier qu’il n’a pas rêvé cet instant passé avec sa sœur. Mais cela l’étonnerait beaucoup. Sinon, elle ne serait sans doute pas montrer aussi joviale à son égard, en le voyant arriver dans les sous-sols. Car il n’y a nulle doute que James Potter ne s’aventure dans ces lieux si reculés, que pour venir voir sa sœur. Mais étonnement, Lily revêt une expression plus soucieuse alors qu’il aborde ce sujet. « Bien sûr, mais je ne peux pas t’en dire beaucoup plus. » précise alors la jeune rousse alors que James hoche la tête. Bien sûr, il s’imagine bien qu’Hélios ne lui a pas tout dit ou que Lily est tellement peu sûre des informations qu’il lui a donné, qu’elle ne veut pas les répéter à James, afin de ne pas l’induire en erreur. Et c’est d’ailleurs tout à fait honorable de sa part. « Je comprends, mais rassure toi, je ne compte pas t’embêter avec ça bien longtemps. » lui glisse l’aîné des enfants Potter avant de jeter un nouveau coup d’œil dans le couloir, pour vérifier qu’il n’y a vraiment personne d’autre qu’eux. Heureusement, il ne voit se dessiner aucune silhouette dans l’obscurité et cela suffit à le rassurer. A sa connaissance, personne d’autre que Lily ne possède de cape d’invisibilité, ce qui les met hors de danger. Bien sûr, il pourrait prendre le soin de vérifier sur la carte des maraudeurs, mais James veut éviter de paraître trop méfiant et inquiet devant sa sœur. « Est-ce qu’Hélios t’a dit qui est la personne qui le menace ? » demande-t-il alors le plus simplement du monde. Après tout, il se fiche des excuses du jeune homme, duquel il ne cessera jamais de se méfier. Mais il a besoin de rapidement savoir qui tire les ficelles de tout cela, car il ne peut pas simplement choisir de tout ignorer et de laisser l’école en danger. Surtout si Lily se trouve être la première menacée.

Ils étaient coincés dans un joyeux bordel, et Lily était bien embêtée de ne pas pouvoir révéler tout ce qu’elle savait à James, car même les maigres informations dont elle disposait étaient très dangereuses. Bien sûr, elle lui faisait entièrement confiance, mais elle craignait que Dorcas ne sache d’une manière ou d’une autre qu’elle avait parlé, qu’elle savait, et alors les conséquences pourraient être désastreuses. « Je comprends, mais rassure toi, je ne compte pas t’embêter avec ça bien longtemps. » Lily hocha la tête, rassurée. Elle préférait parler de choses plus légère avec son frère, n’étant pas habituée aux conversations graves et sérieuses. Ensemble, ils aimaient prendre des risques, mais uniquement pour s’amuser, quand le pire qui pourrait arriver ne serait qu’une retenue. Et là, si Hélios disait vrai, si Dorcas était si malfaisante qu’il le prétendait, ils allaient devoir faire très attention. « Est-ce qu’Hélios t’a dit qui est la personne qui le menace ? » Baissant les yeux au sol, l’air coupable, Lily porte inconsciemment une main à sa bouche pour entreprendre de ronger un ongle qui avait eu l’audace de repousser de quelques minimètres. Evidemment, qu’elle sait, mais elle n’a aucune possibilité de le dire. Si encore le coupable était quelqu’un comme Adonis, en qui James avait confiance, elle lui dirait aussitôt, mais il se méfiait déjà de Dorcas, il lui avait dit lui-même. Et qui sait quelle serait sa réaction s’il apprenait la vérité. Elle savait qu’il serait incapable de simplement rester sans rien faire. Elle savait aussi qu’il réagirait de manière stupide en allant trouver directement la jeune femme. Non, elle ne pouvait définitivement pas le laisser se causer de nouveaux ennuis. Cependant, elle refusait de lui mentir. De toute façon, il la connaissait suffisamment pour voir directement sur son visage qu’elle savait parfaitement qui était responsable. « Oui mais.. Je suis désolée, James, mais je ne peux rien te dire. Je le ferais si je le pouvais, mais c’est trop dangereux. » Lily n’osait même plus croiser le regard de son grand frère, de peur qu’il s’énerve à nouveau et qu’il refuse de lui reparler. Elle détestait Hélios de l’avoir mise dans cette situation, elle le détestait de s’être joué d’elle. Comment pourrait-elle jamais le croire à nouveau ? Evidemment, cela serait plus simple si c’était lui qui lui avait raconté l’histoire. Elle aurait pu choisir de ne pas le croire, Dorcas lui aurait semblé moins dangereuse, mais elle l’avait entendu elle-même, elle ne pouvait plus nier la vérité que James avait tenté de lui faire entendre.

James ne peut s’empêcher de revêtir un air soucieux alors qu’il attend que sa sœur lui communique le nom de l’héritier, si elle le sait. Et à voir l’expression qu’elle adopte, portant un doigt à sa bouche pour commencer à se ronger un ongle, il se doute qu’elle sait bien quelque chose. Mais apparemment, en parler lui coûte beaucoup, puisqu’elle ne s’empresse pas de lui communiquer les informations qu’elle sait. Aussi James ne peut s’empêcher de froncer les sourcils, se demandant ce qui peut bien clocher pour que Lily reste ainsi muette. La jeune rousse finit pourtant par intercepter son regard et dire quelque chose. « Oui mais.. Je suis désolée, James, mais je ne peux rien te dire. Je le ferais si je le pouvais, mais c’est trop dangereux. » Elle détourne alors son regard afin de ne pas croiser celui de James, sûrement. Et le jeune Gryffondor ne peut alors que se demander pourquoi la jeune femme considère que cela est si dangereux de lui révéler qui est cette personne qui fait planer une menace au-dessus de leurs têtes. Comme s’il ne pouvait pas se défendre tout seul, alors même qu’il se destine à être auror à la fin de l’année scolaire. Mais soit, Lily ne veut rien lui dire et James ne peut que respecter son choix. Il ne compte pas se disputer à nouveau avec sa sœur, pas alors qu’ils viennent de se retrouver, l’un et l’autre. « Je vois. Mais puisque les professeurs n’ont pas vraiment l’air pressés de régler le problème… » Il laisse sa phrase en suspens, cherchant une solution pour que tout le monde puisse être un minimum protégé. Pour que chacun puisse se sentir un peu moins menacé. Mais tout cela reste très délicat, parce que James ne sait pas qui est l’imbécile qui perpétue de tels actes horribles. « Il faut en parler à Dorcas. Non seulement elle est préfète-en-chef mais en plus, son frère est menacé et il n’a pas voulu lui dire qui était l’agresseur. Il n’a même pas voulu lui dire qu’il devait m’accuser moi, tu te rends compte ? » s’exclame alors James en ayant l’impression de mettre le doigt sur un élément très important de l’histoire. Après tout, comment se fait-il que Dorcas, qui a toujours une longueur d’avance sur tout, se trouve ainsi à côté de la plaque concernant l’agression de son frère ? Cela ne peut pas continuer.

Lily s’était attendue au pire en attendant la réaction de son frère, mais elle fut surprise de ne pas l’entendre se mettre en colère. Bien sûr, jamais il ne se mettait en colère contre elle, mais par les temps qui couraient, et après tout ce qu’il s’était passé, Lily ne savait plus que croire à présent. Heureusement, il semblait acceptait qu’elle ne puisse rien lui dire, et Lily en était soulagée, elle aurait été capable de balancer Dorcas simplement pour lui prouver qu’elle lui faisait confiance. « Je vois. Mais puisque les professeurs n’ont pas vraiment l’air pressés de régler le problème… » Lily ose finalement relever les yeux vers son grand frère, l’écoutant tenter de réfléchir à une solution sans savoir qui il devait craindre. Elle s’en voulait de le laisser dans le noir ainsi, elle-même n’aurait sûrement pas réagit avec autant de patience si les rôles étaient inversés. Bien sûr, elle n’était pas sûre que son frère ait raison de parler ainsi de leurs professeurs. Elle ne doutait pas qu’ils étaient très inquiets, et qu’ils surveillaient attentivement les élèves, mais ils ne se donnaient simplement pas la peine de venir en tenir informé James, voilà tout. « Il faut en parler à Dorcas. Non seulement elle est préfète-en-chef mais en plus, son frère est menacé et il n’a pas voulu lui dire qui était l’agresseur. Il n’a même pas voulu lui dire qu’il devait m’accuser moi, tu te rends compte ? » Le sang de Lily se glaça tandis qu’elle essayait de masquer son effroi face à une telle suggestion. En parler à Dorcas, c’était bien la pire chose à faire. Ça serait signer leurs arrêts de mort à tous. Et d’ailleurs, depuis quand James envisageait-il de partager des informations avec elle, alors qu’il s’en méfiait et avait conseillé par deux fois à Lily d’en faire de même ? Cela n’avait aucun sens. « Mais, James.. Je croyais que tu ne lui faisais pas confiance ? Tu as dit qu’elle ne loupait jamais une occasion de te faire comprendre qu’elle te déteste, elle serait plutôt capable d’aller aider l’héritier ! » Affirma Lily, légèrement paniquée face à cette perspective. Elle ne comprenait pas le soudain changement d’avis de son frère sur la préfète-en-chef. Cela n’avait aucun sens. Elle sentait qu’une période de crise s’annonçait, il se passait trop de choses d’un coup dans le monde magique et elle avait beau ne pas être voyante, elle voyait les signes. Il fallait à tout prix arriver à distinguer les personnes de confiance, et ceux dont il fallait se méfier, comment Dorcas avait-elle pu passer d’une catégorie à une autre en quelques jours ? « Et peut-être que l’héritier - car je crois bien que c’est cette personne - a simplement voulu nous diviser tous les deux. Peut-être que comme il se croit l’héritier du Seigneur des Ténèbres, il croit aussi qu’il doit craindre quelque chose de nous. » Cela se tenait, après tout, ils étaient les héritiers de l’élu, et cela, personne ne pouvait le nier, personne d’autre ne pouvait se revendiquer en tant que tel. S’il y avait une nouvelle guerre, c’est vers eux que le monde magique se tournerait.

James ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit sans doute de la meilleure chose à faire. Après tout, si lui-même a été mis au courant du danger qui existe pour sa sœur, il n’y a pas de raison pour qu’il n’en soit pas de même pour Dorcas, qui mérite tout de même de savoir de quoi son frère est menacé. Peut-être que la préfète-en-chef croit simplement qu’il s’agit d’une attaque isolée dans laquelle son frère a été pris pour cible de façon totalement arbitraire, alors qu’il n’en est rien. Hélios est la cible et sa famille se doit de le savoir. Lui-même n’aimerait pas qu’on le laisse dans l’ignorance concernant une telle chose. Cependant, l’idée ne semble pas plaire à Lily, qui blêmit aussitôt, fasse à un James perplexe. Si l’Avery lui a vraiment dit de n’en parler à personne et que la jeune rousse a tout de même pris l’initiative d’en parler à son frère, il est tout de même étrange qu’elle puisse penser qu’il ne faut pas que la sœur d’Hélios soit mise au courant. « Mais, James.. Je croyais que tu ne lui faisais pas confiance ? Tu as dit qu’elle ne loupait jamais une occasion de te faire comprendre qu’elle te déteste, elle serait plutôt capable d’aller aider l’héritier ! » plaide Lily, semblant au comble du désespoir. Il ne sait pas ce qu’Hélios a dû lui dire pour la convaincre de n’en parler à personne, mais il a dû être convainquant. Hormis en ce qui concerne James. Sans compter que Lily ne semblait pas convainque des accusations de son frère envers Dorcas auparavant et le Gryffondor ne peut s’empêcher de se demander ce qui a ainsi pu lui faire changer d’avis aussi subitement. « Et peut-être que l’héritier - car je crois bien que c’est cette personne - a simplement voulu nous diviser tous les deux. Peut-être que comme il se croit l’héritier du Seigneur des Ténèbres, il croit aussi qu’il doit craindre quelque chose de nous. » suppose Lily à voix haute. James prend à peine le temps de réfléchir avant de répondre : « Dans tous les cas, on est toujours en train de se parler alors cette personne a raté son coup. » Pour lui, c’est une évidence, personne n’arrivera jamais à les séparer. Liés par le sang mais aussi par leur amitié fraternelle, les deux Potter sont inséparables. Sauf quand Hélios décide de les diviser, visiblement. Mais ils se sont retrouvés et désormais, ils ont l’avantage de savoir qu’ils ont vraiment une mission, peut-être bien plus importante que de chercher qui est l’héritier, complètement à l’aveuglette. « Et pour revenir à Dorcas, j’ai réfléchi à ce que tu m’as dit. Tu avais raison. Je pense qu’elle ne se montrait brutale avec moi que pour se persuader qu’elle ne devait pas être amie avec le fils de celui qui a mis son père en prison. Mais elle n’a pas un mauvais fond. » se justifie enfin James, cherchant à connaître la réaction de sa sœur. Après tout, il lui faut bien vérifier un peu ses réactions avant de lui conter ce qui s’est passé avec Dorcas, la nuit dernière.

Il était difficile pour Lily de partager ses craintes et ses hypothèses avec son frère, sans pour autant pouvoir lui parler librement. Elle prenait bien soin de dire « il » et non « elle », pour éviter que James ne puisse deviner facilement de qui il en retournait. Car « il » pouvait être neutre, alors que « elle » signifierait presque automatiquement Dorcas. Et elle ne pouvait le laisser deviner. « Dans tous les cas, on est toujours en train de se parler alors cette personne a raté son coup. » Lily acquiesça aussitôt, bien qu’elle ne comprenait pas vraiment pourquoi Dorcas avait voulu faire accuser ainsi son frère de vouloir tuer le sien. Et puis, Hélios voulait parler aux professeurs, ce n’était donc peut-être pas seulement un plan pour séparer les Potter. Mais malgré tout, elle n’aurait pas laissé passer si elle tenait absolument à ce que tout le monde croit en la culpabilité de James. « Et pour revenir à Dorcas, j’ai réfléchi à ce que tu m’as dit. Tu avais raison. Je pense qu’elle ne se montrait brutale avec moi que pour se persuader qu’elle ne devait pas être amie avec le fils de celui qui a mis son père en prison. Mais elle n’a pas un mauvais fond. » Bien sûr que non, abruti, c’est toi qui avait raison, ne peut s’empêcher de penser aussitôt Lily. C’était sûrement son sauvetage généreux de l’équipe de Quidditch qui lui faisait penser cela, après tout, elle lui avait sauvé la vie, il devait lui en être reconnaissant. Mais il avait énoncé une vérité indéniable, Dorcas leur en voulait parce que leur père avait mis le sien en prison, et s’il était en prison, ce n’était certainement pas pour rien. James ne devait pas oublier que Tom Jedusor aussi, semblait avoir un bon fond, avant de se mettre à tuer tout le monde. « Tu n'en sais rien. Hélios lui en parlera s’il veut qu’elle soit au courant, mais s’il te plait, ne lui dit rien, je ne devrais même pas t’en parler à toi. L’héritier à peut-être loupé son coup, mais il essaiera à nouveau, alors je préfère limiter au maximum les personnes au courant, c’est trop important. » Elle savait que la peur se lisait dans son regard, et elle ne fit rien pour le cacher, espérant que James pensera que c’est la peur de l’héritier, et non la peur de le voir parler à Dorcas de ce qu’ils avaient découvert. « Je ne pensais pas que Hélios pourrait me mentir comme il l’a fait, et pourtant, tu m’avais mise en garde contre lui. Qui te dit que tu n’avais pas raison pour sa soeur aussi ? Pourquoi ce changement d’avis ? » Lily avait conscience qu’elle changeait légèrement de sujet, mais elle est vraiment intriguée par ce soudain désir de son frère de faire des confidences à la préfète-en-chef. Leur père leur avait toujours dit de faire très attention à qui ils faisaient confiance, lui-même ne révélant ses informations qu’à ses deux meilleurs amis, comment James pouvait-il vouloir parler de tout cela à Dorcas ?