Après avoir adressé un clin d’oeil complice à Lysander, Lily se tourna vers les parents du jeune homme, Rolf et Luna, dont elle tenait son deuxième prénom, et les salua à leur tour. Chacun d’eux lui sourit chaleureusement en donnant une caresse affectueuse à Mystique, qui commençait à gigoter, lasse d’être ainsi portée depuis si longtemps. C’était un chat magique dont les larges pattes lui permettaient de marcher sur la surface de l’eau, mais actuellement, elle semblait juste apeurée et pressée de pouvoir se rouler en boule sur les genoux de sa maîtresse. Son autre frère, James, les rejoint pour s’occuper des malles, saluant au passage le couple Scamander, et après avoir dit un dernier au revoir à ses parents, il partit vers le Poudlard Express, lui glissant au passage dix gallions dans la main. Elle sourit et mis l’argent dans sa poche en le regardant s’éloigner, leurs malles levitant à quelques centimètres du sol. Albus se rapprocha alors d’elle, afin de lui parler sans être entendu par les Scamander. « Tu as déjà entendu parler de ces bêtes là toi ? » Lily ne pût s’empêcher de sourire devant la naïveté de son frère. Leur père leur avait expliqué un jour que face aux excentricités des Scamander, le mieux était de montrer de l’intérêt afin de ne pas les blesser, et Lily appréciait suffisamment Lysander pour ne vouloir pour rien au monde participer aux blessures qu’il pouvait ressentir lorsque certains se moquer de son originalité. Elle partait d’ailleurs en croisade contre tout ceux qui essayer de se moquer de lui. « Jamais, mais c'est important pour lui. » Albus devait avoir compris le but de sa sœur puisqu’il acquiesça avant de proposer de prendre un compartiment tous ensemble. « Oh oui, ça serait super ! James va sûrement nous réserver un wagon, il suffit de l’y rejoindre. Où est Lorcan d’ailleurs ? » Elle suivit le regard de Lysander et se retourna pour le voir en pleine conversation avec une jeune fille arborant les couleurs de Serdaigle. « Ah, ça sera peut-être sans lui. » Elle sourit, connaissant le succès que Lorcan avait auprès des filles. C’était surement son fan club qui le suppliait de lui accorder sa présence.

Si elle ne l’avait pas vu aussi tendu, Cedrella aurait pu rire de la façon dont Scorpius n’était ses vêtements de moldus par la fenêtre. Mais sans avoir peur de lui, elle savait qu’il ne valait mieux pas le contrarier si l’on voulait survivre. La haine se lisait sur son visage. La haine pour son père, pour ses ancêtres indignes de leur nom, pour les moldus, qui faisaient des vêtements aussi grotesques. Si un jour il la regardait avec cette haine dans les yeux, elle en mourrait. Heureusement, il lui dit qu’elle avait raison, et son approbation rassura Cedrella. Elle ne voulait surtout pas critiquer le père Malefoy devant son fils, mais s’ils étaient opposés, elle n’hésiterait jamais à s’affirmer du côté de Scorpius, quel que soit son opposant, d’ailleurs. Personne ne lui ferait jamais assez peur pour qu’elle trahisse Scorpius, sa colère était pire que tout. « Tu te rends compte, Cedrella ? Les sangs purs ont bâtit le monde magique et c’est comme ça que nous sommes remerciés. Aucun privilège. Aucune reconnaissance. Rien que des regards mauvais et méfiants. Mes parents sont des lâches qui n’ont rien fait et on ose maltraiter ma famille pour des soi-disant crimes. » Cedrella acquiesça, songeuse. Elle n’avait jamais vu les choses ainsi, mais il avait totalement raison. Sans les sang purs, il n’y aurait pas de société magique, et les nés moldus passeraient pour des monstres au sein de leur société, sans comprendre eux même ce qui leur arrivait. C'est ce qu’elle aimait avec Scorpius, il lui offrait une nouvelle vision de la vie, il lui ouvrait les yeux sur leur monde. C’était un leader né, fait pour mener des armées, des reévolutions. Si seulement tout le monde pouvait le voir comme elle le voit. Il lui demanda si elle voyait son père tuer quelqu'un avant de se mettre à rire, effrayant presque la jeune fille. Il s’assit à nouveau, rapidement imité par Cedrella. « Tu te rends compte que ces satanés Potter sont les favoris de Slug, alors que leur père a fait plus de mort que le miens ? Mais bien sûr, on n’oserait jamais reprocher des morts à l’élu. Les sangs impurs s’octroient tous les droits. Ils tentent de nous renverser. » Slughorn avait toujours eu un faible pour les Potter, au plus grand agacement de Cedrella, qui voyait un Scorpius furieux rentrer de chaque réunion. Ensuite, elle voyait le sourire satisfait de la fille Potter et ses yeux pourraient lancer des éclairs. En croisant le regard de Scorpius, elle vit toute la douleur que cette situation lui imposait, et elle sentit la fureur monter en elle. « Les Potter ne sont au club de Slughorn que grâce à leur nom, pour ce que leur père à fait sans mérite, juste parce que sa baguette magique était la jumelle de celle du Seigneur des Ténèbres. » Elle savait que Scorpius la croirait. S’il y avait bien quelque chose sur laquelle elle ne se trompait jamais, c’était sur les baguettes. Elle avait longuement étudié la chute du Seigneur des Ténèbres, cet été. Elle savait que ça pourrait être utile à Scorpius, c’était son rôle de l’empêcher de faire les mêmes erreurs. « Mais toi Scorpius, tout ce que tu as, tu l’as eu grâce au mérite. Tu te bas pour ce que tu veux, ce qui devrait te revenir de droit. Je sais que tu as le pouvoir de créer une société meilleure où chacun sera à sa vraie place. Et si certains s’y opposent, et que le sang coule, ça sera par leur seule volonté. » Elle lui adressa alors un sourire discret, lui montrant tout son soutien.

Évidemment, Lorcan n’avait aucune idée de où était Annabeth, et il ne s’en souciait pas non plus, remarquant à peine que la jeune fille existait. Il pris malgré tout la peine de jeter un coup d’oeil aux alentours, sans pour autant avoir plus de succès qu’elle dans ses recherches. « En fait, je voulais en savoir un peu plus sur la composition des balais, pour mieux comprendre comment le mien fonctionne et jusqu’où il peut aller… Enfin, si tu ne veux vraiment pas, j’arrête de t’embêter avec ça. » Darcy se mordit la lèvre inférieure. Bien sûr, elle ne voulait pas le vexer, et elle s’en voulait d’avoir eu l’air de vouloir s’en débarrasser. « Mais si tu veux, je peux t’aider à charger tes valises dans le Poudlard Express, on gardera une place pour Annabeth. Puis, comme ça on pourra en discuter et tu pourras peut-être prendre le temps d’y réfléchir ? Bien sûr, si tu acceptes, Annabeth est la bienvenue à nos entraînements improvisés. » la brune sourit. Lorcan avait retrouvé son assurance qui faisait son charme et son succès auprès de la plupart des filles. Il avait d’ailleurs déjà presque la main sur la malle de Darcy, persuadé qu’elle accepterait. « Pour le bien de l’équipe de Quidditch de Serdaigle, bien sûr. » elle lui fit son plus beau sourire. « Qui serais-je pour refuser d’aider notre équipe ? » Et après un dernier coup d’oeil au passage vers la gare côté moldu, elle le regarda prendre sa malle, prenant elle même la cage de son hibou. « De toute façon, je me demandais comment j’allais pouvoir porter ma malle. Elle pèse une tonne. » Elle rit en le voyant plier sous le poids de la malle. « Allez Lorcan, un sportif doit être fort, considère cela comme le début de ton entraînement. » Elle en avait presque oublié Annabeth.

En apercevant le regard que Lysander avait posé sur son frère, Lily s’en voulu d’en avoir parlé avec tant de légèreté. Peut-être se sentait-il abandonné prématurément par son jumeau dont il avait déjà été séparé par le Choixpeau. La jeune rousse sentit son cœur se serrer. Elle même souffrait d’être séparée de James, et elle ne voulait même pas penser à ce qu’elle ressentira dans exactement un an, quand elle devrait repartir à Poudlard sans lui. « Oui, enfin il a mes valises donc il devrait peut-être nous rejoindre. » Lily lui sourit, voyant l’espoir auquel Lysander se raccrochait. « Et puis, sinon, peut-être qu’il emmènera Darcy avec lui, ce sera le moyen de faire connaissance. » En voyant son sourire, Lily comprit qu’elle s’était peut-être complètement trompée sur ce qui pouvait se passer dans la tête de Lysander. Elle voulut croiser le regard de Luna pour avoir un éventuel indice, et le sourire énigmatique que la mère des jumeaux avait en observant Lorcan voulait tout dire. Lysander voulait sûrement juste apprendre à connaître celle qui semblait beaucoup intéresser son frère, après tout. « Mais on ne risque pas d’être de trop pour un seul compartiment s’il la ramène ? » Lily haussa les épaules tout en commençant un calcul mental. A six, ils rempliraient tout juste un wagon. Mais alors qu’elle s’apprêtait à le faire remarquer à son frère, il reprit la parole. « Mais… Ce n’est pas celle qui est toujours avec la fille qui a annoncé la prophétie ? » A Serdaigle, une année au dessus d’elle, Lily devait bien avouer qu’elle n’avait jamais vu la dénommée Darcy auparavant, et encore moins la soi disant voyante. Elle avait juste lu ce qu’on disait sur elle dans la gazette, mais elle préférait largement les théories du Chicaneur. Si la voyante venait dans leur compartiment, elle pouvait s’attendre à passer par un interrogatoire complet avec Lily. « Si elle vient aussi, ça sera l’occasion d’en savoir plus ! On se serrera dans le wagon, James prend toujours un wagon au début du train, près de ceux des profs et des préfets, ils sont plus grands. » un coup de sifflet se fit entendre, et il y eu une véritable ruée vers le Poudlard Express. « On ferait mieux d’y aller, le train part dans deux minutes. » joignant le geste à la parole, elle pris dans ses bras les parents Scamander puis ses propres parents avec son bras droit qu’elle avait réussi à dégager de Mystique en invitant son chat à se percher sur son épaule, là maintenant avec son autre bras.

Cedrella baisa les yeux en voyant à quel point Scorpius avait eu l’air étonné face à ses révélations et comme il semblait à présent songeur. Elle n'était plus sûre que l’histoire des baguettes jumelles de Harry Potter et du seigneur des ténèbres ait été révélée officiellement. Bien sûr, elle était au courant grâce à son grand-père qui l’avait dit à son père, qui lui avait dit, mais peut-être que cela faisait parti des grands secrets des baguettes qu’il ne fallait jamais révéler à des personnes extérieurs à la famille. L’angoisse lui nouait l’estomac, mais elle savait bien qu’elle ne pouvait se rassurer auprès de personne. Son père et son frère seraient furieux. Mais Scorpius ne releva pas, et elle en fut soulagée. Après tout, elle n’avait aucune raison de le cacher quoi que ce soit. Ce n’était pas comme s’il allait l’utiliser contre elle. Il n’était pas comme cela. « Il faudrait écarter les Potter. Trouver un moyen de les remettre à leur place. » Cedrella tenta de masquer son agacement. Pourquoi fallait-il qu’il soit autant obsédé par les rejetons Potter ? Ils n’avaient jamais rien fait de spécial. Non, c’était cette année que ça allait se passer. D’une façon ou d’une autre, l’héritier se révélera cette année, à Poudlard. Et elle ne voulait surtout pas penser à la théorie de sa sœur comme quoi l’héritier n’arriverait que cette année à Poudlard. « Tu sais que cet imbécile d’Albus a prétendu que les Potter pouvaient être des héritiers puisque leur père a été un horcruxe ou je ne sais quoi. Je pense qu’il faut se méfier de Lily. Cette imbécile nous marche trop sur les pieds. » elle releva la tête, surprise. « Comment tu sais cela ? Et de toute façon, pourquoi t’intéresses tu à ce que raconte Albus Potter ? C'est un Poufsouffle, tu sais très bien que cette maison n’a jamais eu aucune gloire. » Elle avait involontairement évité de relever sa remarque sur Lily. Elle n’était qu’en quatrième année, pourquoi la voir comme une menace ?