Après la beuglante qui était arrivée au matin même pour Lily Potter, Dorcas avait passé une très mauvaise matinée. Presque toute l’école avait entendu les parents Potter interdire à leur fille de continuer à fréquenter Hélios, un Avery qui était évidemment la cause de la mauvaise action de la rousse. Forcément, le couple n’avait pas songé une seconde que ça puisse être leur fille, qui entrainait depuis toujours Hélios dans ses coups foireux, et la jeune fille ne s’était pas donné la peine de le démentir. Depuis, beaucoup s’étaient permis de lui demander ce qu’elle avait pensé de cette beuglante, et elle avait dû répondre avec le sourire, comme si elle n’avait pas envie de tous les massacrer pour oser l’importuner avec cela. Que pouvait-elle répondre, à part « Eh bien, c’est brutal comme punition bien sûr, mais ils font ce qu’ils veulent avec leurs enfants, ça ne me regarde pas. » le tout accompagné d’un sourire. Evidemment, Dorcas trouvait cela grossier d’envoyer des hurlements par courrier pour humilier leur fille et son ami. Mais les Potter ne semblaient pas faire dans la finesse et le respect, et se conduire dignement ne devait pas faire parti de leurs habitudes. Et se permettre d’humilier son frère au passage, c’était la chose de trop. Et James qui en avait remis une couche en allant s’asseoir à la table des Serpentard pour réconforter sa soeur.. Non, c’en était trop pour elle, et elle avait préféré quitter la Grande Salle avant de faire quoi que ce soit de regrettable, et elle accueillait à présent avec soulagement la fin de la matinée. Le cours de botanique avait été plutôt calme, et Dorcas décida de retourner en salle commune avant d’aller déjeuner pour nettoyer les traces de terre qui restaient sur sa robe, souvenir de son rempotage d’un filet du diable. Dorcas fila discrètement à travers les couloirs du château, préférant ne pas s’attirer les foudres du concierge avec ses bottines sales et pleine de la boue de dehors causée par la pluie matinale. Elle n’était plus qu’à quelques mètres de la salle commune des Gryffondor lorsqu’un tableau s’ouvrit à sa gauche sur un passage secret, la faisant sursauter tandis qu’une main en sortait, venant se refermer autour de son poignet pour l’attirer dans le passage secret. Le tableau se refermait derrière elle lorsqu’elle reconnut James, qui l’attira alors contre lui tandis qu’elle ne pouvait s’empêcher de lui sourire. « Attention, je viens de dehors, si tu t’approches trop tu seras trempé et plein de terre, j’ai rencontré un filet du diable aussi, il ne m’a pas beaucoup aimé, et comment tu savais que j’arrivais ? » Comme toujours, Dorcas ne pouvait s’empêcher de trop parler, trop vite, lorsqu’une situation lui échappait, et quand il s’agissait de James Potter, elle devait bien avouer qu’elle ne contrôlait plus rien.

Un grincement se fait entendre et James redresse aussitôt la tête, pour voir ce qu'il semble être la silhouette de Dorcas, se glisser à  l'extérieur de la Grande Salle. Un simple coup d'œil en direction de la table des Gryffondor, permet de confirmer que c'est la prefete-en-chef qui est partie. Le jeune Potter sert alors un peu plus sa sœur entre ses bras pour la réconforter, avant de se relever, pile au moment où le professeur McGonagall claque dans ses mains pour rétablir l'ordre et intimer au  élèves de rejoindre leurs salles de classe pour la première heure de cours de la journée. « Ça va aller ? » demande-t-il à Lily, qui ne tarde pas à hocher la tête en signe d'acquiescement, alors que ses joues sont encore rendues rouges par la gêne. James lui donne alors une tape réconfortante dans son dos, avant de quitter la Grande Salle pour rejoindre son cours de soin aux créatures magiques, lui promettant de repasser la voir avant la fin de la journée.  Mais alors que les cours s'enchaînent, une seule pensée continue de lui vriller la tête : Dorcas est partie de la Grande Salle alors qu'il tentait de réconforter la jeune Potter. Aussi assiste-t-il aux cours sans vraiment suivre ce qu'il se dit, ne parvenant qu'à réfléchir à un stratagème pour parvenir à voir Dorcas avant le soir. Il ne s'est jamais autant arrangé pour se retrouver seul, mais il n'a aucun autre moyen de pouvoir sortir la carte du maraudeur sans attirer l'attention. Pourtant, celle-ci ne lui sert que lorsque tous les Gryffondor de septième année se trouvent être en pause dans l'après midi et qu'il aperçoit le nom de Dorcas dans les serres de botanique. Il s'engouffre aussitôt dans un passage secret non loin de la salle commune des Gryffondor. A la lumière de sa baguette, il continue à observer les déplacements de la jeune femme. Alors qu'elle arrive au bout du couloir, il s'empresse de ranger la carte du maraudeur dans la poche de sa robe de sorcier, avant de coller son oreille contre le battant. Il entend chacun des pas de la demoiselle et n'ouvre la porte que lorsqu'il l'entend passer juste devant. Il ne sort même pas du passage, se contentant d'agripper son poignet pour l'attirer vers l'intérieur, refermant aussitôt la porte derrière eux. Alors qu'il la serre contre lui, Dorcas semble avoir besoin de temps pour comprendre ce qu'il vient de se passer et le reconnaître. « Attention, je viens de dehors, si tu t’approches trop tu seras trempé et plein de terre, j’ai rencontré un filet du diable aussi, il ne m’a pas beaucoup aimé, et comment tu savais que j’arrivais ? » murmure-t-elle à l'attention de James, visiblement impressionnée. Le jeune Potter ne peut s'empêcher de laisser échapper un léger rire, jouant aussitôt au mystérieux. Il ne peut s'empêcher de penser à la carte du maraudeur, bien dissimulée dans sa poche, mais il sent qu'il n'est pas encore temps d'en mentionner l'existence à la jeune femme. « Les passages secrets de Poudlard permettent de savoir pas mal de choses. » répond-t-il simplement alors que son regard se mit à briller de malice. « Mais à part cette histoire de filet du diable que tu as brillamment maîtrisé, comment s'est passée ta matinée ? » C'est le meilleur moyen qu'il qu'il trouvé pour ne pas mentionner directement l'épisode de la Grande Salle, mais il espère tout de même qu'elle va lui parler de ce pourquoi elle est ainsi partie, le matin même.

Intriguée, la préfète en chef attend une explication rationnelle au fait que James ait réussi aussi facilement à l’intercepter, peut-être pas le même moyen que celui par lequel il avait su qu’elle se trouvait avec son petit frère le soir de la rentrée. Si c’était le cas, Dorcas était très curieuse de l’apprendre, mais si Lily n’avait pas confié ce secret à Hélios, elle doutait que le Gryffondor le lui dise si facilement. Quoi qu’ils fassent, avoir des confidences des Potter n’était pas chose aisée. Dans tous les cas, il lui paraissait peu probable qu’il se soit par hasard trouvé là au moment précis où elle passait par là. « Les passages secrets de Poudlard permettent de savoir pas mal de choses. » Lui répondit-il simplement en riant légèrement. Bien sûr, Dorcas n’était pas dupe, il était évident qu’il lui cachait quelque chose, à part s’il s’amusait par hasard à se promener dans un passage secret et qu’il avait par hasard eu envie d’attraper quelqu’un qui passait par là, ce qui était fort peu probable. Mais si James ne désirait pas partager ce secret avec elle, il serait idiot de sa part de vouloir l’y forcer, aussi, elle choisit de ne pas insister. « Mais à part cette histoire de filet du diable que tu as brillamment maîtrisé, comment s'est passée ta matinée ? » Dorcas lui sourit, flattée qu’il se souvienne de ses dons en botanique bien qu’il ait abandonné ce cours depuis plus d’un an pour garder d’autres matières plus utiles pour la formation qu’il visait. Elle s’empressa aussitôt de chasser cette pensée de son esprit, peu désireuse de penser à leurs avenirs incompatibles. « Eh bien, le cours de botanique a occupé toute ma matinée, mais pas le filet du diable. Des jeunes plantes carnivores faisaient leurs dents et l’une a failli arraché un doigt à Luke, il me semble qu’Adonis l’a pris en photo. » Lui raconta-t-elle dans un léger rire, amusée en repensant au cri paniqué qu’avait lancé son camarade préfet en chef en se faisant arracher un ongle par une plante carnivore qui faisait presque sa taille et qui arrivait à se déplacer grâce à ses racines. Parfois, Dorcas se disait que leur programme de cours en septième année était un peu trop dangereux, mais heureusement, le professeur Londubat arrivait toujours à raisonner ses plantes. « Et toi, ta matinée ? Adonis m’a dit que tu étais en soins aux créatures magiques, il me semble. » Les joues de Dorcas rosirent légèrement en avouant qu’Adonis et elle avaient parlé de James, et qu’elle avait demandé au garçon où était passé son meilleur ami. Elle doutait que Adonis soit au courant de leur relation, après tout, se cacher était l’idée de James, mais elle préférait éviter d’avoir un comportement suspect envers les autres.

James se sent un peu bête d’avoir éveillé les soupçons concernant sa capacité à retrouver la jeune femme lorsque bon lui semble. Il cherche pourtant à effectuer une pirouette, pour que celle-ci ne s’interroge pas trop, mais il constate avec soulagement qu’elle ne cherche pas à insister plus. Heureusement, parce qu’il ne pourrait pas lui donner de meilleures explications. A vrai dire, heureusement qu’il a préféré lui demander comme s’est passée sa journée, sans quoi, il est quasi certain qu’elle ne l’aurait sans doute pas laisser s’en tirer de la sorte. Dorcas semble être flattée qu’il se souvienne de son don en botanique, mais en même temps, comment aurait-il pu l’oublier ? Le professeur Londubat n’a eu de cesse de louer ses grandes capacités dans cette matière, ce qui l’agaçait quelque peu, à l’époque. Mais à présent, tout a changé. « Eh bien, le cours de botanique a occupé toute ma matinée, mais pas le filet du diable. Des jeunes plantes carnivores faisaient leurs dents et l’une a failli arraché un doigt à Luke, il me semble qu’Adonis l’a pris en photo. » dit-elle en riant et James ne peut s’empêcher de joindre son rire au sien, alors qu’il s’imagine le préfet-en-chef être poursuivi par la plante carnivore. Et tout en sachant très bien qu’il ne pourra pas directement demander à son meilleur ami de lui montrer la photo, sans quoi il se douterait très bien qu’il n’a pas deviné la mésaventure de Luke tout seul, il espère grandement qu’Adonis aura ce besoin de lui montrer ce cliché qui doit s’avérer splendide. Et surtout très risible. Si son meilleur ami peut parfois être agaçant avec sa manie de prendre des photos à tout bout de champ, il faut aussi lui reconnaître qu’il a la capacité de prendre des clichés qui valent le détour. Ainsi, sa passion est loin d’être inutile, dans un sens. « Et toi, ta matinée ? Adonis m’a dit que tu étais en soins aux créatures magiques, il me semble. » demande alors Dorcas, paraissant s’être renseignée. James adopte alors un air étonné, relâchant légèrement la jeune femme, avant de partir dans un léger rire. « Tu m’espionnes ? » lui demande-t-il sur un ton léger avant de venir déposer un baiser sur ses lèvres. Bien sûr, il ne manque pas de remarquer qu’elle n’a pas dit un mot quant à l’épisode de la Grande Salle, mais il ne veut pas la forcer à aborder le sujet si elle ne le désire pas. Après tout, lui-même n’a pas parlé de la carte du maraudeur. Posant son front sur celui de la Gryffondor, James prend le temps de réfléchir. « Eh bien, Hagrid a décidé que nous devions nous afférer à ferrer les sombrals parce que leurs sabots étaient trop usés. Seulement, personne ne les voyait, alors je crois que l’exercice a un peu tourné au carnage. » finit-il par dire avant de se mordre légèrement la lèvre inférieure. Pauvres créatures, mais bon, ce n’est pas de leur faute. « Mais que dirais-tu que l’on aille manger à Pré-au-Lard ? Il n’y aura personne là-bas et nous serons revenus pour les cours de l’après-midi. Promis. » lui propose-t-il alors, désireux de changer les idées à la jeune femme, qui semblait vraiment mal à l’aise lors du petit déjeuner.

James lui répond par un regard étonné, et Dorcas se mord la lèvre inférieure, comme si cela pouvait lui permettre de ravaler ses paroles. Evidemment, c’est étrange qu’elle connaisse ainsi d’avance son emploi du temps, elle avait manqué de discrétion pour le coup. Bien sûr, elle avait toujours fait attention à lui, dès son arrivée à Poudlard, même inconsciemment, elle retenait tout ce qu’elle entendait à son sujet. Elle s’était simplement convaincue que c’était parce qu’elle le haïssait. « Tu m’espionnes ? » Dorcas lui lance alors un regard faussement outré, après tout, c’était bien lui qui savait précisément où elle allait passer, au moment où elle le ferait, à côté, connaitre un détail de son emploi du temps, ce n’était rien, mais avant qu’elle n’ait le temps de dire quoi que ce soit pour sa défense, James se rapprochait à nouveau d’elle pour venir déposer un doux baiser sur ses lèvres. Ses joues prirent alors une teinte rosée. « Eh bien, Hagrid a décidé que nous devions nous afférer à ferrer les sombrals parce que leurs sabots étaient trop usés. Seulement, personne ne les voyait, alors je crois que l’exercice a un peu tourné au carnage. » Dorcas ne put s’empêcher de rire face à l’histoire de James. Elle avait toujours trouvé que l’enseignement de ce vieux fous d’Hagrid était une grosse blague, et elle n’avait jamais avoué qu’elle était elle-même capable de voir les sombrals. Elle ne voulait pas avoir à raconter l’histoire qui allait avec l’anecdote. Mais elle ignorait que Hagrid s’amusait à ferrer ces pauvres créatures. Elle trouvait d’ailleurs étonnant que personne dans le groupe ne soit capable de les voir, à une époque, il ne devait pas y avoir un seul élève incapable de les voir. « Mais que dirais-tu que l’on aille manger à Pré-au-Lard ? Il n’y aura personne là-bas et nous serons revenus pour les cours de l’après-midi. Promis. » La préfète en chef rit à nouveau, incapable de déterminer s’il est sérieux ou non. Ça serait de la folie. Elle avait de la terre partout, et lui aussi, à force de se coller à elle, et surtout, même si personne n’était au village, ils risquaient fort d’être vus sur la route. « Je ne crois pas que l’on soit très présentables, je t’ai mis de la boue partout.. A moins que ça soit à force de te mettre à genoux devant des créatures invisibles qui t’ai mis dans cet état là.. » Dit-elle en s’éloignant d’un pas pour le détailler de la tête aux pieds, un sourire moqueur accroché aux lèvres. Ils faisaient définitivement un drôle de couple, assortis par leurs taches de boue. C’était bien leur seul point commun. « Et on pourrait nous voir sur le chemin vers Pré-au-Lard, à moins que tu aies d’autres passages secrets dans ta poche. » Ajouta-t-elle, montrant au passage qu’elle n’avait pas oublié qu’il avait réussi à la trouver dans le château de façon plutôt imprévue, et bien qu’elle ne lui poserait plus de questions sur le sujet, elle n’abandonnait pas l’idée de trouver son secret.

Alors qu’il lui propose d’aller manger à Pré-au-Lard avec lui, afin de faire une escapade tous les deux, la préfète-en-chef se met à rire. Aussitôt, le sourire de James se transforme pour se faire un peu plus crispé. Mais qu’est-ce qu’elle peut bien trouver risible là-dedans ? Il n’y a rien de drôle et il est même très sérieux, à vrai dire. Ce n’est que lorsque la jeune femme reprend finalement la parole, qu’il comprend enfin ce qui la fait si rire dans sa proposition, qui ne s’avère pourtant pas être des plus abracadabrantes. Au contraire d’ailleurs, il ne lui proposerait pas une telle chose s’il ne savait pas qu’il était possible de le faire. « Je ne crois pas que l’on soit très présentables, je t’ai mis de la boue partout.. A moins que ça soit à force de te mettre à genoux devant des créatures invisibles qui t’ai mis dans cet état là.. » commente Dorcas en se reculant légèrement pour l’observer des pieds à la tête. James ne se gêne alors pas pour la reluquer de la même façon. Elle peut continuer de se moquer de lui, elle n’est pas mieux que lui. Il laisse pourtant échapper un rire, alors qu’il s’imagine en train de vadrouiller dans les rues de Pré-au-Lard au bras de Dorcas, alors que tous deux se trouvent dans cet état lamentable. Heureusement, un simple sort devrait suffire à récurer leurs robes de sorciers. Mais alors qu’il observe la Gryffondor, il ne peut s’empêcher de penser que les sorciers doivent envier les moldus pour au moins une chose : leurs habits un peu plus moulants. Les robes de sorciers ont un don pour cacher les formes des personnes qui les portent, pense-t-il avec une légère amertume. « Et on pourrait nous voir sur le chemin vers Pré-au-Lard, à moins que tu aies d’autres passages secrets dans ta poche. » reprend alors Dorcas, le sortant de ses pensées. Détachant son regard de l’hypothétique décolleté de la jeune femme, James ne peut s’empêcher de rougir légèrement, un peu honteux. Heureusement, le passage est assez sombre pour qu’elle n’ait rien remarqué. Du moins l’espère-t-il. Il adresse alors un regard malicieux en direction de la préfète-en-chef, avant de lui répondre. « Eh bien, il se pourrait que j’en connaisse encore quelques uns. Il est d’ailleurs grand temps de faire ton éducation à ce sujet. » Il se souvient alors des tâches de boue sur leurs robes respectives et si, cette fois, il n’en profite pas pour observer le corps de Dorcas, il finit néanmoins par pointer sa baguette sur elle : « Récurvite. » Aussitôt, une sorte de vent magique tourne autour de la Gryffondor en une sorte de spirale, qui la nettoie au fur-et-à-mesure. Lorsque celle-ci a fini, James ne peut s’empêcher d’admirer son travail, satisfait. Il ne s’agit pourtant que d’un sortilège basique, mais bon, il lui a servi à venir en aide à Dorcas. Pointant sa baguette sur sa propre robe de sorcier, il s’empresse de se nettoyer, lui aussi. Cette fois, il ne prend pas la peine de vérifier que le travail est bien fait. Si le sortilège a parfaitement fonctionné sur la préfète-en-chef, pourquoi ne fonctionnerait-il pas sur lui ? « Mais tout d’abord, que préfères-tu ? Un pique-nique dans la cabane hurlante ou un repas plus classique aux Trois Balais ? » lui demande-t-il. Après tout, si Dorcas préfère garder leur relation secrète même pour les habitants de Pré-au-Lard, un pique-nique dans l’enceinte de la cabane hantée du village voisin, sera certainement plus discret qu’un repas partagé dans le pub le plus fréquenté de la ville.

Il s’empressa de la reluquer à son tour, détaillant l’ampleur de la catastrophe vestimentaire qu’elle était devenue grâce à son cours de botanique. Dorcas détestait lorsque tout n’était pas parfaitement sous contrôle, le sien, de préférence, c’était bien connu, et elle paniquait légèrement à l’idée de devoir ressortir dans cet état. Bien sûr, les habitants de Pré-au-Lard ne la connaissaient pas, mais beaucoup connaissaient les Potter, et elle ne voulait pas que quiconque s’interroge sur l’identité de la jeune fille au bras de l’aîné du grand Harry Potter. « Eh bien, il se pourrait que j’en connaisse encore quelques uns. Il est d’ailleurs grand temps de faire ton éducation à ce sujet. » Dorcas sourit malgré elle, intéressée par l’idée. Si sa faiblesse pouvait lui permettre de mieux apprendre à connaître le château, ça lui donnerait une excuse pour passer plus de temps avec James. Après tout, les enfants Potter ont toujours eu l’air de connaître le château comme leur poche, et dès sa première année, Lily avait semblé en savoir déjà plus qu’elle sur les lieux. Après tout, la prophétie parlait de Poudlard, en savoir plus sur le château ne pouvait pas faire de mal. « Récurvite. » Dit-il alors en pointant sa baguette sur elle pour nettoyer sa robe, une formule normalement utilisée pour des objets car un peu trop forte pour des vêtements qui pouvaient s’abimer à son contact, mais elle devait bien avouer que ça avait le mérite de fonctionner aux vues des résultats lorsqu’il retourna la formule sur lui-même. « Mais tout d’abord, que préfères-tu ? Un pique-nique dans la cabane hurlante ou un repas plus classique aux Trois Balais ? » Dorcas éclata de rire en entendant ses propositions, se demandant à nouveau s’il était sérieux. De ce qu’elle savait, se rendre dans la cabane hurlante était impossible et peu discret, à moins qu’à nouveau, il ait un moyen de s’y rendre sans être vus. « La cabane hurlante ? Pour un premier rendez-vous ? Enfin, on ne peut définitivement pas aller aux Trois Balais, ma mère connait très bien certains de leurs habitués. » Et si sa mère savait, son père saurait, et avec lui bientôt en dehors d’Azkaban, il valait mieux éviter cela à tout prix. Enfin, elle ne pouvait pas non plus refuser en bloc toutes ses propositions, et l’idée d’un peu d’aventure la tentait bien, même si elle craignait des conséquences qu’il pourrait y avoir. « Tu as de quoi pique-niquer ? » Lui demanda finalement Dorcas, un sourire sur le coin des lèvres. Après tout, elle avait toujours été intriguée par la cabane hurlante, et elle l’était encore plus par James Potter et ses nombreux secrets.

C’est très sérieusement que le jeune homme propose à Dorcas de gagner Pré-au-Lard pour manger en tête à tête. Après tout, s’ils peuvent se mettre face-à-face dans la Grande Salle, cela ne leur permet pourtant pas de se retrouver vraiment entre eux. Il y aurait plein de gens près d’eux et Adonis qui prendrait des photos. Non, décidément, cela n’aurait rien de romantique ou même d’intimiste. Pourtant, il ne considère pas comme idiot d’inviter la jeune femme à passer le midi en sa compagnie, dans un endroit un peu plus éloigné de l’école de sorcellerie. Il fronce légèrement les sourcils alors qu’il cherche à comprendre ce qu’il a pu dire de si risible. Il garde pourtant une attitude fière. Après tout, même s’ils doivent se voir secrètement, cela n’empêche pas qu’ils ont le droit de se voir un minimum. Et cela fait bien trois jours qu’ils n’ont pas vraiment pris le temps de se parler. « La cabane hurlante ? Pour un premier rendez-vous ? Enfin, on ne peut définitivement pas aller aux Trois Balais, ma mère connait très bien certains de leurs habitués. » Elle a raison, la cabane hurlante est sûrement un peu trop décalée pour un premier rendez-vous et s’il est si risqué d’aller aux Trois Balais, cela veut certainement dire qu’il a simplement eu une mauvaise idée. Peu importe, ce sera sans doute pour une prochaine fois, il n’y a pas à s’inquiéter. Ce n’est pas contre lui que Dorcas dit cela, sans quoi elle ne se tiendrait pas devant lui, complètement souriante. Il lui adresse un léger sourire alors qu’il est déjà en train de se résigner. « Tu as de quoi pique-niquer ? » demande finalement la préfète-en-chef et le sourire de James ne manque pas de s’agrandir alors qu’il comprend que c’est là une façon d’accepter de se rendre avec lui jusqu’à la cabane hurlante. « Pas encore, mais… Winky ? » appelle-t-il en claquant des doigts. Aussitôt, un elfe de maison apparaît face aux deux jeunes gens, paraissant quelque peu dérouté de se trouver dans cet endroit. Il finit par se retourner vers James, en le dévisageant de ses grands yeux. « Que puis-je faire pour vous, monsieur ? » demande-t-il de sa petite voix suraigüe. James ne perd pas de temps avant de lui faire part de ce qu’il a besoin. « Est-ce que tu pourrais nous ramener un pique-nique pour deux personnes ? » L’elfe de maison s’incline alors, son nez frôlant le sol. Il disparaît aussitôt dans un pouf et James se retourne alors vers Dorcas pour lui adresser un clin d’œil. Ils ont alors à attendre durant quelques minutes avant que l’elfe ne refasse son apparition pour tendre un sac visiblement bien rempli à l’attention de James. « Tenez Monsieur. Au revoir, Monsieur. » L’elfe disparaît aussitôt que James se saisit du sac. Se tournant vers Dorcas, il lui dit alors : « Je t’invite à aller dans le parc du château, près du sol cogneur. Après toi. » avant de faire en sorte que la porte puisse s’ouvrir et les laisser sortir.

Dorcas était curieuse de voir ce que James allait encore lui sortir de son chapeau magique pour l’étonner encore et encore. Apparemment, il n’y avait pas un seul problème qu’il était incapable de régler, et la préfète était impressionnée par cela. Elle avait toujours su qu’il en savait plus que beaucoup sur Poudlard, mais elle ignorait qu’il était capable de tout ça, surtout pour elle. C’était d’ailleurs la première fois que quelqu’un semblait vouloir vraiment passer du temps en sa compagnie, et cela la troublait, dans le bon sens. « Pas encore, mais… Winky ? » James claqua des doigts, et Dorcas vit alors avec surprise un elfe de maison apparaitre devant leurs yeux pour s’incliner devant le Gryffondor, comme s’il avait déjà fait cela des centaines de fois. Avait-il emmené son elfe personnel à Poudlard ? Les Potter étaient-ils si riches ? Ou se sentait-il tellement chez lui à Poudlard qu’il s’était permis d’aller aux cuisines rencontrer les elfes pour ensuite les faire venir comme bon lui semblait ? « Est-ce que tu pourrais nous ramener un pique-nique pour deux personnes ? » Demanda finalement James après que la créature lui ait demandé ce qu’il désirait. Elle disparut aussitôt tandis que James adressait un clin d’oeil à Dorcas, apparemment fier de lui. La jeune fille leva les yeux au ciel, exaspérée, un sourire amusé sur le visage. Inconsciemment, il montrait l’arrogance qu’elle avait toujours méprisé en lui, même si à présent, elle comprenait qu’il ne le faisait pas exprès en se sentant au dessus des autres. Non, il était comme cela naturellement. L’elfe revint finalement avec leur pique-nique avant de repartir en cuisine, où il devait être débordé à servir le déjeuner dans la Grande Salle. « Je t’invite à aller dans le parc du château, près du sol cogneur. Après toi. » Aller à l’arbre qui allait sans doute les tabasser ? De mieux en mieux. Dorcas commençait à se demander si elle avait bien fait d’accepter, mais elle ouvrit malgré tout la porte pour sortir du passage secret, intriguée malgré elle sur ce que James pouvait bien avoir en tête. Tandis qu’il la suivait dehors pour refermer la porte derrière eux, elle se tourna vers lui. « Je dois tout de même te signaler qu’il est interdit de s’approcher de cet arbre à moins de vingt mètres depuis qu’un élève a été grièvement blessé, et je ne tiens pas à être défigurée. Oh, et rendre visite aux elfes de maison dans les cuisines et leur demander de te servir comme ça est également interdit, et.. » Mais James avait décidé de l’embrasser pour la faire taire, et elle aurait sans doute été plus crédible si elle ne lui avait pas rendu son sourire avec un grand sourire aux lèvres. Elle le repoussa cependant, soucieuse de ne pas être vue par un Gryffondor qui déciderait de rentrer déposer ses affaires avant d’aller manger. « Ça aussi, c’est interdit. Je te suis. » Dit-elle finalement, lui souriant malgré tout pour lui montrer qu’elle n’était pas fâchée qu’il l’ait fait. Garder tout cela secret serait bien plus dur qu’elle ne l’avait imaginé.

Laissant Dorcas sortir la première, James ne tarde pas à s’engouffrer à son tour hors de leur cachette, fermant rapidement l’entrée du tableau derrière lui. Après tout, s’il accepte de partager ses secrets avec la préfète-en-chef, il n’a pas particulièrement envie que tout le monde soit mis au courant de ses petits secrets. Se tournant de nouveau vers Dorcas, il remarque que la jeune femme le regarde déjà. « Je dois tout de même te signaler qu’il est interdit de s’approcher de cet arbre à moins de vingt mètres depuis qu’un élève a été grièvement blessé, et je ne tiens pas à être défigurée. Oh, et rendre visite aux elfes de maison dans les cuisines et leur demander de te servir comme ça est également interdit, et.. » James lève les yeux au ciel avant de porter ses lèvres sur celles de la préfète-en-chef pour la faire taire. S’il respectait vraiment toutes les règles instaurées dans le règlement de Poudlard, sa scolarité serait bien morne. Aussi ne peut-il s’empêcher d’être fier de ses quelques escapades dans les divers passages secrets du château, quand bien même ce n’est une satisfaction qu’il ne peut partager qu’avec sa sœur. Et il ne se considère pas comme particulièrement méchant de solliciter les elfes de maison. Au contraire, Winky a toujours l’air très fière de pouvoir lui venir en aide. Mais cela, Dorcas ne parvient sans doute pas à le comprendre. « Ça aussi, c’est interdit. Je te suis. » James ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel avant de prendre la tête de la marche. Il s’empresse ainsi de descendre les escaliers, qui se montrent plutôt dociles, pour une fois. Il s’empresse de passer le hall avant que les élèves ne commencent à s’y engouffrer pour rejoindre la Grande Salle et ne se tourne vers Dorcas que lorsqu’ils ont passé cette zone particulièrement dangereuse pour eux. « Dis, tu ne t’es jamais demandé pourquoi cet arbre n’avait jamais été déraciné s’il était si dangereux pour les élèves de l’école ? Pourquoi ils n’ont pas établie de périmètre de sécurité magique ? » demande-t-il à la jeune femme avec un grand sourire, alors qu’ils approchent de plus en plus du dit saule cogneur. Habitué à prendre ce passage, James tourne aussitôt la tête vers l’arbre qui secoue doucement ses branches, mais il semble endormi. Heureusement pour eux. Se rapprochant de la Gryffondor, le capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor vient approcher ses lèvres de l’oreille de la jeune femme, pour lui chuchoter : « Regarde bien en bas de l’arbre. Il y a un trou au milieu des racines. Suis-moi et surtout, ne fais pas de bruit pour ne pas réveiller le saule cogneur. » Lui adressant un signe de tête entendu, il s’assure de bien tenir le paquet contenant leur pique-nique dans ses bras, avant de s’élancer en direction de l’espèce de terrier. Il se penche un peu en avant afin d’être certain de ne pas attirer l’attention de l’arbre magique et parvient ainsi à gagner le tunnel sans encombre. Se tournant vers l’extérieur, il passe simplement sa tête par l’entrée, afin de pouvoir vérifier que Dorcas arrive à le suivre sans encombre.