Le capitaine de l’équipe de Quidditch de Serpentard, un garçon de septième année particulièrement baraqué jouant au poste de batteur leur fit finalement signe de redescendre, et les sept joueurs atterrirent au milieu du terrain, les membres douloureux après un premier entrainement. Le Soleil tapait sans la moindre brise, et chacun avait hâte de pouvoir revêtir des vêtements plus légers, mais avant, leur capitaine avait quelques mots à leur dire. « Le premier match contre les Gryffondor a été avancé à mi-octobre, mais c’est plutôt un avantage pour nous. Notre équipe est soudée, alors que la leur est fragilisée. Ils ont plusieurs nouveaux joueurs à former, et d’après mes espions, leurs sélections n’ont pas été très impressionnantes. Je pense donc que la coupe va rester chez Slughorn une année de plus ! » Chacun applaudit les paroles du capitaine, leur assurance grandissant à l’écoute de ces paroles rassurantes. Cela faisait bizarre à Lily d’apprendre que les débuts de son frère en tant que capitaine de l’équipe de Gryffondor ne s’était pas passés aussi bien qu’il l’aurait voulu par la bouche d’un autre que lui. Normalement, il serait aussitôt venu se confier à elle pour qu’elle le rassure, et elle aurait même été capable de venir en personne aux sélections, cachée sous la cape, pour lui apporter son soutien. Mais cette époque était révolue, et elle devait à présent ne penser qu’à sa propre équipe et se réjouir de leur future réussite. Lily suivit silencieusement ses camarades jusqu’aux vestiaires. Elle était la seule fille de l’équipe, mais cela ne la dérangeait pas, préférant la compagnie des garçons. Une fois que chacun ai revêtu des vêtements plus léger, ils commencèrent à sortir pour regagner la chaleur du parc de Poudlard. Hélios et Lily s’étaient volontairement attardés, et en voyant que leurs camarades les attendaient, Lily leur déclara : « Allez-y, on reste pour préparer une petite surprise à l’équipe de Gryffondor. » Ricanant, les autres membres de l’équipe les saluèrent donc en leur souhaitant bonne chance avant de refermer la porte des vestiaires. Lily sortit la cape d’invisibilité de son sac, ainsi que la boîte magique déclenchant le gaz étrangleur. Elle les tendit à Hélios tandis qu’elle refermait son sac, puis elle reprit la cape pour la déployer sur eux, au cas où les Gryffondor soient déjà en mesure de les voir. Ils sortirent silencieusement des vestiaires pour se placer au centre du terrain de Quidditch. « N’oublie pas, quand j’aurais ouvert la boîte, on aura exactement une minute pour courir jusqu’aux gradins avec la cape. Prêt ? » Elle leva vers Hélios un sourire malicieux, excitée par cette nouvelle aventure, pressée de voir les effets de ce sortilège prometteur. Et puis, c’était aussi l’occasion de se venger de son frère. Ils avaient décidé avec Hélios qu’elle ouvrirait la boîte à une minute pile sur la montre du garçon, pour qu’ils puissent savoir exactement le temps qu’il leur restait pour s’enfuir, et elle attendait donc son feu vert.

La deuxième semaine, ou plutôt la première vraie semaine à Poudlard s’achevait enfin, pour le plus grand bonheur d’Adonis qui commençait légèrement à paniquer face à la montagne de devoirs généreusement donnée par leurs professeurs. Il n’en était même pas à un quart du travail à fournir lorsque James s’était soudain levé pour annoncer qu’il était l’heure de l’entraînement de Quidditch. Adonis accueillit cette nouvelle avec plaisir, ravi de pouvoir échapper durant quelques heures aux devoirs. Ils avaient décidé de se rendre au terrain de Quidditch directement habillés, sachant pertinemment que les Serpentard traineraient pour les retarder dans leur entrainement. Ils étaient donc retourné dans leur dortoir, redescendant quelques minutes plus tard avec leurs balais pour attendre le reste de l’équipe, que Adonis s’empressa d’immortaliser à l’aide de son fidèle appareil photo. Pour James, Adonis espérait que tout se passerait au mieux à l’entrainement. Ils n’avaient rien trouvé durant la semaine sur la mystérieuse agression d’Hélios, et la carte avait seulement montré qu’il passait beaucoup de temps en compagnie de Lily, Dorcas, et leur bande habituelle. Rien d’intéressant donc. Arrivés dans le parc, ils virent au loin l’équipe de Serpentard qui quittait le terrain, retournant au château. « Tiens, voilà les gorilles. » Fit-il remarquer à James en lui lançant un regard sombre. Alors qu’ils n’étaient plus qu’à une dizaine de mètres d’eux, Adonis pris une photo, et remarqua non seulement leurs affreux sourires satisfaits, mais aussi l’absence d’une tâche rousse sur la photo. Il plissa les yeux, et ne fut pas surpris de ne pas voir Hélios non plus. « C’est bizarre, où sont ta soeur et l’insupportable Avery ? Tu crois qu’ils se sont encore arrangés pour finir à l’infirmerie ? » Demanda-t-il à James, intrigué. Il savait pourtant Lily d’une agilité rare sur son balai, avec lequel elle semblait ne faire qu’un, et il doutait fort qu’elle se soit blessée. A moins qu’elle n’ait dû accompagner Hélios, qui accuserait surement James d’avoir détraqué son balai pour justifier sa propre maladresse. En croisant les Gryffondor, le capitaine de l’équipe des Serpentard donna un brutal coup d’épaule à James, comme s’il avait tenté de lui déboîter l’épaule, et il continua sa route comme s’il avait simplement heurté une mouche. « Ça va ? » Demanda Adonis en se tournant vers James, furieux. Il aurait volontiers essayé de venger son meilleur ami, mais ce n’était pas le moment de déclencher une baston générale. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant le terrain de Quidditch où ils s’arrêtèrent, attendant un discours de leur capitaine.

Descendant de son balai, le jeune homme ne peut que profiter de cette nouvelle bouffée d’air fraiche. Ce n’est que la troisième fois qu’il vole depuis son retour à Poudlard, et cela lui parait toujours un peu plus facile. Pour passer de nouveau sa sélection de Quidditch, il se sentait encore un peu faible et durant un instant, il avait cru qu’il ne serait pas repris dans l’équipe en raison de cet incident. Fort heureusement, son capitaine était au courant de la situation et Hélios se trouve désormais heureux de se tenir devant lui alors que le capitaine cherche à motiver son équipe. Il regagne alors les vestiaires et s’empresse de se changer afin de rejoindre Lily, quand bien même tous deux se mettent alors à trainer derrière le reste de leur équipe, ayant quelque chose derrière la tête. « Allez-y, on reste pour préparer une petite surprise à l’équipe de Gryffondor. » dit alors Lily à l’attention de leurs coéquipiers afin de ne pas les faire attendre inutilement. Ceux-ci se mettent alors à ricaner, s’attendant certainement à quelque chose de grandiose, comme ont l’habitude de leur offrir les deux jeunes gens. Ils s’éloignent alors, laissant Lily et Hélios retournant dans les vestiaires où ils commencent à préparer leur coup, avant de rejoindre le centre du terrain après avoir vérifié qu’ils étaient bien dissimulés par la cape. Lorsqu’ils arrivent enfin au centre du stade, ils se retournent dans un même mouvement – heureusement, ils ont pris l’habitude de se déplacer ensemble sous la cape, afin de ne faire aucun faux mouvement qui dévoilerait une jambe, un bras ou toute autre partie de leur corps qui dépasserait – pour faire face aux vestiaires. « N’oublie pas, quand j’aurais ouvert la boîte, on aura exactement une minute pour courir jusqu’aux gradins avec la cape. Prêt ? » Hélios acquiesce d’un signe de tête, alors qu’il compte le nombre de Gryffondor passant sur le terrain pour aller se changer, vérifiant que ceux-ci soient tous bien présents avant de baisser sa tête en direction de sa montre sorcière. Lorsque les deux cadrans se superposent enfin, il souffle alors à Lily : « Maintenant. » afin que celle-ci puisse ouvrir la boite. Puis, l’attrapant par le bras, il l’entraine en direction des gradins pour que tous deux puissent s’empresser de se cacher. Ce n’est qu’une fois dissimulés dans les hauteurs, qu’ils se retournent enfin pour observer le résultat de leur œuvre.

Le fait que le premier match de Quidditch ait été ainsi avancé de deux bonnes semaines, les privant d’entrainement supplémentaire inquiète légèrement Adonis, conscient que leur équipe n’est pas au mieux qu’elle pourrait, et que quelques séances en plus ne seraient pas de trop. Mais il faut confiance à James, s’il dit qu’ils peuvent le faire, arracher une victoire aux Serpentard et enfin les remettre à leur place, c’est qu’ils peuvent, et ce même si la seule fois où ils ont gagné contre eux depuis que Lily Potter est entrée dans leur équipe, c’était quand elle avait déclaré forfait et qu’il ne restait plus que leur propre attrapeur sur le terrain. Adonis pris quelques photos tout en écoutant d’une oreille distraite les mots de son capitaine, et ce ne fut que lorsqu’il vit James lui faire un signe qu’il compris que c’était terminé, et qu’il attendait de lui qu’il vienne l’aider à prendre le coffre contenant les balles. Il rangea aussitôt son appareil et laissa tomber son balai au sol pour suivre rapidement James dans les locaux où les balles avaient été franchement rangées par leurs rivaux. « Je pense que je vais demander à mon père de nous envoyer des nouveaux balais pour eux, on ne peut rien faire avec ça. » Adonis se sentit presque insulté par l’idée de James. Certes, son père était riche et était l’élu, et sa mère avait été une grande joueuse de Quidditch, mais il semblait oublier que le grand-père d’Adonis était le meilleur fabricant de balais d’Angleterre. « N’embête pas ton père avec ça, il doit avoir assez à faire en ce moment. J’écrirai à mon grand-père. » Ce n’était que la vérité après tout, le bureau des aurors devait avoir suffisamment à faire avec les derniers événements du monde magique pour s’embêter à commander des balais pour une équipe de Quidditch de collégiens. James attrapa les meilleurs balais que l’école puisse fournir, des vieux Brossdur 10 d’un autre temps, et ensemble, ils soulevèrent la lourde malle contenant les balles. Adonis ouvrit la porte donnant sur le terrain de Quidditch pour ressortir, mais les deux garçons s’arrêtèrent aussitôt, choqués par le spectacle qui s’offrait à eux. Tous les membres de l’équipe de Quidditch étaient au sol, luttant pour respirer. Adonis lâcha la malle en même temps que James, incapable de réagir. « Oh… merde. » Adonis n’aurait pas dit mieux. Il mis quelques secondes à reprendre ses esprits, tandis qu’une fumée légèrement colorait arrivait vers eux. Mais il n’y fit pas attention, trop paniqué par la vision de ses amis se tordant de douleur. « Viens, il faut aller les aider ! » Et il s’élança en courant sur le terrain en même temps que James, se ruant vers leurs coéquipiers. Mais aussitôt, Adonis eu l’impression que tout l’air du monde avait soudain disparu, cruellement ôté à ceux qui en avaient mortellement besoin. Adonis tomba à genoux sur le sol. Privé de son oxygène, il était incapable de réfléchir à une solution. Sa vision se troublait tandis qu’il reconnaissait vaguement son meilleur ami à ses côtés, à l’agonie également.

Excitée, un large sourire sur les lèvres, Lily regardait Hélios surveiller attentivement sa montre, attendant son signal pour mettre en marche le plan. Elle était d’ailleurs impatiente de retrouver le reste de l’équipe dans la salle commune pour leur raconter cela. « Maintenant. » Aussitôt, elle ouvrit la boîte avant de se relever d’un bout. Tenue par le bras par Hélios afin de mieux courir à toutes jambes vers les gradins, Lily riait en même temps qu’ils se cachaient, pressée de voir le résultat. Bientôt, l’équipe de Gryffondor arriva, et Lily eu un léger pincement au coeur en voyant son frère. Près d’une semaine qu’ils ne se parlaient plus et il lui manquait déjà atrocement. Mais aussitôt, elle songea que à cause de lui, le garçon à ses côtés aurait bien pu ne plus être de ce monde, et la culpabilité de gâcher un moment si important pour son frère disparue aussitôt. Il partait d’ailleurs avec son meilleur ami pour chercher le matériel lorsque le reste de l’équipe entra sur le terrain, aussitôt prise à la gorge par leur petit sortilège. En les voyant s’étouffer ainsi, tentant vainement de se dégager, Lily ne put s’empêcher d’éclater de rire, fière d’elle. Puis, James et Adonis revinrent finalement, rejoignant rapidement les autres dans leurs gestes grotesques pour essayer de récolter un peu d’oxygène. « C’est génial, ils ne sont pas près de l’oublier. » Assura Lily en regardant son ami, un grand sourire aux lèvres. Par cette acte de sabotage, elle avait l’impression de venger Hélios, et c’était une énorme satisfaction pour elle. Et puis, jamais ils ne pourraient avoir d’ennui, puisque les Gryffondor étaient incapables de les voir. A présent, ils s’effondraient tous les uns après les autres sur le terrain, perdant conscience, et un nouveau sentiment pris place en Lily : la peur. Ils n’étaient pas censé s’étouffer à ce point. Sur la boîte, il parlait simplement d’un sentiment d’étranglement passagé. Mais la fumée ne disparaissait pas, et Lily retira aussitôt la cape avec l’impression d’étouffer elle aussi. Qu’avaient-ils fait ? « Par Merlin, Hélios, le contre-sort, il est noté sur la boîte ! » Elle avait presque hurlé, paniquée, attirant l’attention des quelques Gryffondor encore conscient, et les larmes la gagnèrent en voyant son frère regarder dans sa direction avant de s’effondrer à son tour. Elle venait peut-être de tuer son grand frère et ses amis. Cette réalité s’imposa à elle comme si elle était également victime de son mauvais coup. « Il faut que j’y aille, il va mourir ! » Et sans réfléchir d’avantage, Lily s’élança vers le terrain, sans penser au fait qu’elle serait incapable de rejoindre la boîte avant d’étouffer à son tour.

Les deux jeunes hommes lâchent la malle dans un même temps alors que James parle pour eux deux : « Oh… merde. » souffle-t-il en observant ses joueurs se tordre dans tous les sens face à eux, se tenant la gorge alors qu’ils semblent incapables de respirer. Son esprit s’agite aussitôt, ses pensées se bousculent, mais il ne parvient à rien faire. Il est comme paralysé. Lorsqu’ils ont laissé leurs camarades, à peine cinq minutes plus tôt, ils allaient tous bien. Il ne parvient pas à comprendre comment la situation a ainsi pu dégénérer, et comment. C’est finalement Adonis qui lui fait reprendre ses esprits, alors que le Kepingski laisse échapper : « Viens, il faut aller les aider ! » Son meilleur ami s’élance alors en courant vers le centre du terrain et James, ne prenant pas plus le temps de réfléchir, s’élance aussitôt à sa suite. Bien sûr, Adonis a raison ; ils ne peuvent pas laisser leurs coéquipiers se tordre de douleur sans rien faire. Ils doivent aller les aider, voir ce qui ne va pas et les secourir. Il est hors de question que son équipe perde des membres pour un problème général de suffocation. Ils auront bien assez le temps plus tard de réfléchir aux causes de tout cela. Mais alors qu’ils s’approchent du centre du terrain, les deux jeunes hommes portent bien vite leurs mains à leurs gorges : Adonis le premier, rapidement suivi de James. Le capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor a aussitôt l’impression de suffoquer et il sent bien vite son esprit s’embrumer, alors qu’il se tourne vers son meilleur ami, échangeant un regard avec lui. Ils n’avaient pas pensé à cela avant de se lancer à la rescousse de leurs camarades. Mais à présent, James cherche désespérément à respirer, sans parvenir à faire gonfler ses poumons et il voit bien que son ami se trouve dans le même état que lui. Ses yeux s’écarquillent légèrement alors qu’il se demande comment ils vont bien pouvoir se sortir de ce pétrin. Après tout, ils sont seuls sur le terrain. Pourtant, une voix ne tarde pas à lui prouver le contraire. « Par Merlin, Hélios, le contre-sort, il est noté sur la boîte ! » Un hurlement. La voix de Lily. Un instant, il croit être en train d’halluciner, mais il a simplement le temps de tourner la tête pour voir une rousse courir dans leur direction, que déjà, il perd connaissance. Et dans son esprit, il ne parvient alors plus qu’à penser à une chose : Lily a tenté de le tuer, lui et ses amis, pour se venger.

Hélios ne se retourne pas avant d’atteindre les gradins, entrainant Lily avec lui pour que tous deux puissent être suffisamment loin du gaz, lorsque celui-ci commencera à faire effet. Il se trouve quelque peu essoufflé lorsqu’il s’arrête enfin de courir : l’entrainement lui ayant déjà pris beaucoup d’énergie, ce sprint qu’il a dû accorder à celui de Lily, n’a fait que le vider un peu plus de son énergie. Il se tourne alors pour observer les Gryffondor en train de se tortiller dans tous les sens, se tenant le cou, comme si le fait de s’étrangler par eux-mêmes les aiderait à respirer un peu mieux. Il ne peut pas s’empêcher de laisser échapper un léger rire alors qu’il voit James Potter et l’un de ses coéquipiers, sortir du local, en portant la malle contenant les balles de Quidditch. Tous deux semblent un instant perdus, avant de se lancer au milieu des autres joueurs de l’équipe de Gryffondor, sans doute pour tenter de les aider. Le jeune Avery ne peut alors que se réjouir de la future réaction de sa sœur. Cette fois, il est certain qu’elle va être fière de lui. « C’est génial, ils ne sont pas près de l’oublier. » lui souffle Lily et Hélios ne tarde pas à acquiescer, un sourire aux lèvres. « C’est sur que… » Il s’arrête pourtant en pleine phrase, haussant un sourcil, soudainement plus inquiet alors qu’il le voit le visage de Lily se défaire de son sourire pour laisser place à une expression soucieuse, presque horrifiée. Suivant son regard, le jeune homme ne tarde pas à regarder de nouveau en direction des joueurs de Quidditch de Gryffondor, remarquant que ceux-ci sont toujours en train de se tortiller afin de chercher de l’air. Plusieurs d’entre eux semblent même être inanimés. Pourtant, l’effet du gaz devait se dissiper rapidement, non ? Lily semble en venir à la même conclusion que lui, puisqu’elle ne tarde pas à hurler : « Par Merlin, Hélios, le contre-sort, il est noté sur la boîte ! » Hélios déglutit, incapable de dire quoi que ce soit. Se tournant vers le terrain, il se mord la lèvre alors qu’il se rend compte que James a tourné la tête dans leur direction et les a sûrement reconnus à présent que Lily s’est défait de la cape. Il ne sait pas quoi faire, il sait simplement qu’ils ont peut-être été trop loin et qu’ils risquent de grosses sanctions. Qu’il faut qu’ils s’empressent de quitter les lieux. Mais à peine a-t-il le temps de songer à partir loin de là, que déjà, la jeune Potter dit : « Il faut que j’y aille, il va mourir ! » avant de s’élancer sur le terrain. La regardant un instant sans comprendre, Hélios finit par se mettre à courir, la rattrapant par le bras pour l’arrêter dans son élan. « Arrête Lily, tu vas t’étrangler, toi aussi ! » tente-t-il de la raviser, alors qu’il l’empêche d’aller plus loin. Il déglutit alors qu’il l’attire vers l’arrière, tentant de lui faire comprendre qu’il leur faut quitter le terrain de Quidditch au plus vite. « Viens Lily, on ne peut pas rester ici, on va avoir des problèmes. » lui souffle-t-il en lui lançant un regard désespéré. Dorcas risque de le punir si elle apprend qu’il est mêlé à tout ça et qu’il est parvenu à se faire remarquer, encore une fois.

Quelques minutes après avoir vu l’équipe de Quidditch de Gryffondor quitter leur salle commune, Dorcas ne pouvait s’empêcher de repenser aux mots d’Adonis. Comme elle n’avait pas pu assister aux sélections, il lui avait proposé de venir les voir à un entraînement, persuadé que cela les aiderait énormément, faisant gagner en assurance les nouvelles recrues par des encouragements. Bien sûr, elle ne pouvait refuser d’aider sa maison, et elle décida donc de sacrifier de son temps pour aller faire un tour sur le terrain de Quidditch. Dorcas rangea donc son livre pour quitter la salle commune à son tour, légèrement nerveuse en traversant le château. Cependant, lorsque le terrain de Quidditch fut finalement à vue, Dorcas remarqua aussitôt que quelque chose clochait. Aucun joueur n’était visible dans le ciel, et elle crut entendre des hurlements. L’angoisse lui nouait l’estomac, et elle accéléra le pas, finissant par courir vers le terrain de Quidditch pour finalement apercevoir les sept joueurs, allongés au sol, apparemment inanimés. Elle entendit de nouveaux cris et leva les yeux pour voir Lily et Hélios arriver vers elle en courant. « C’est du gaz étrangleur ! Aide-les je t’en supplie ! » Lui cria une Lily totalement paniquée, et pendant un instant, Dorcas ressentit la même détresse que la Serpentard. Elle ignorait depuis combien de temps ils étaient victimes de ce sortilège, mais privés d’oxygène, ils risquaient d’y rester s’ils n’agissaient pas rapidement. Elle attrapa sa baguette d’une main tremblante pour s’appliquer un sortilège de Têtenbulle, et elle s’élança sur le terrain, courant le plus rapidement possible vers eux. Instinctivement, elle rejoignit James en premier, sentant les larmes la gagner face à son corps inanimé. Elle tendit une main tremblante vers lui, mais ne put se résoudre à vérifier s’il était toujours en vie. Dorcas donna un nouveau coup de baguette pour faire léviter les sept joueurs, qu’elle emmena rapidement hors du champ d’action du gaz. Elle annula le sortilège de Têtenbulle et passa sans un mot devant les deux Serpentard, qui la suivirent silencieusement, trop angoissés pour parler, ou tout simplement conscients qu’elle avait besoin de concentration pour éviter qu’un joueur de Gryffondor ne se retrouve par terre.

A peine Lily avait-elle fait quelques mètres qu’elle sentit qu’on l’attrapait par le bras, la forçant à stopper sa course. Elle se débattit de toutes ses forces, mais Hélios l’entourait de ses bras, l’empêchant d’aller aider James. « Arrête Lily, tu vas t’étrangler, toi aussi ! » Mais Lily ne l’écoutait pas. Lui donnant un coup de pied dans ses tibias pour tenter de l’obliger à la lâcher, elle hurlait en direction du terrain. « Je m’en fiche ! James ! James ! » Les larmes coulaient sur les joues de Lily. Sentant ses forces l’abandonner en même temps que l’espoir, elle se laissa légèrement tomber dans les bras d’Hélios, incapable de réaliser vraiment ce qu’elle venait de faire. « Viens Lily, on ne peut pas rester ici, on va avoir des problèmes. » La jeune fille se redressa aussitôt, choquée par les paroles qu’elle venait d’entendre. Hélios lui demandait-il vraiment de partir du terrain, laissant son frère à son sort alors qu’ils étaient surement sa seule chance de survie ? Elle recommença à se débattre pour échapper à Hélios. « Non, je ne peux pas l’abandonner, James ! Laisse-moi, pars si tu es si lâche ! » Cria-t-elle à nouveau, se libérant finalement de la prise d’Hélios. La cape d’invisibilité avait glissé au sol des gradins, mais elle s’en fichait. Plus rien n’avait d’importance à présent, elle voulait juste rejoindre James pour tenter de l’aider. Mais elle remarqua alors une nouvelle silhouette qui courait vers le terrain, et elle changea de direction pour la mettre en garde. Lily reconnut Dorcas à une dizaine de mètres d’elle. « C’est du gaz étrangleur ! Aide-les je t’en supplie ! » Lui cria-t-elle, faisant ainsi blêmir la préfète en chef, qui se fit apparaître une sorte de bulle sur la tête pour rejoindre les membres de l’équipe de Quidditch. Elle se retourna pour voir si Hélios avait pris la cape pour s’enfuir, mais il se tenait derrière elle, et cette vision la réconforta légèrement. Avec appréhension, elle descendit des gradins, tremblante, regardant Dorcas en même temps. Elle vit la préfète en chef s’agenouiller près de son frère, avancer la main vers lui, puis se relever pour faire léviter l’ensemble de l’équipe de Quidditch de Gryffondor. Elle sortit finalement du terrain, emmenant tout le monde à l’infirmerie, et Lily n’osa pas lui demander s’il était toujours en vie. Elle ne voulait pas penser que le contraire était possible. Elle ne voulait pas penser à l’éventualité d’un monde sans son grand frère. Et elle était certaine qu’il l’avait vu avant de perdre connaissance, qu’il savait que c’était elle. Et cette pensée lui était insupportable.