Observant toujours le décor autour d’elle, Dorcas remarqua que la lumière semblait avoir abandonné les lieux, si jamais une quelconque lumière avait un jour pénétré cet endroit sombre et plein d’histoires. Son regard revint finalement se poser sur James, qui s’occupait de dresser la table pour leur repas improvisé. Ses gestes se faisaient fébriles tandis qu’il évitait son regard, installant la nappe avec bien trop de soin qu’il n’était nécessaire compte tenu du lieu dans lequel ils se trouvaient. « James Sirius. Ce sont mes prénoms. Je les tiens de deux anciens animagi qui se réunissaient ici pour soutenir leur ami les soirs de pleine lune. Un cerf et un chien. » A nouveau, il fuyait son regard, soupirant. Il lui semblait que James prenait grand soin d’éviter de lui révéler un détail important, comme par exemple qui étaient ces hommes pour lui, puisqu’il n’aurait pas reçu ces prénoms là de façon anodine, sans raison particulière, juste parce que deux animagi s’appelaient ainsi. Elle ignorait que son deuxième prénom était Sirius, mais elle se doutait que cela avait un lien avec Sirius Black, elle ne savait simplement pas que l’homme était un animagus. Tout ce qu’elle savait de lui, c’est qu’il était un abominable traitre à son sang, et que sa réhabilitation posthume en avait laissé plus d’un perplexe. Et James.. Portait-il les prénoms de deux hors la loi ? Cela n’étonnait même pas Dorcas, à vrai dire. Elle le regarda positionner deux chaises à la stabilité discutable sans rien dire, réfléchissant à toutes ces informations qu’elle venait d’obtenir, sans vraiment savoir si elle désirait continuer à parler de cela avec lui. Il était déjà évident qu’ils avaient de nombreux désaccords sur le sujet. « Il y en avait un quatrième. Peter, un rat. C’est… c’est à cause de lui que mes grands-parents sont morts. » Dorcas acquiesça, sans savoir comment réagir. Celui-là, elle le connaissait, enfin, elle en avait entendu parlé. Celui qui avait fait renaître le Seigneur des Ténèbres, mais qui ne s’était pourtant jamais battu pour lui, préférant jouer un rôle semblable à celui d’elfe de maison que de prendre des risques. Un bon vieux lâche, peut-être avait-il trompé le choixpeau comme elle-même l’avait fait. « Je suis désolée, c’est horrible ce genre d’histoire de famille.. » Un bruit s’était fait entendre du côté de la porte condamnée de la Cabane Hurlante, comme si quelqu’un essayait de la défoncer à coup d’épaule. Dorcas se posa alors deux questions. Pourquoi Dumbledore avait-il installé une porte sur une maison qui ne devait surtout pas s’ouvrir pour laisser sortir ce qu’elle contenait ? Et pourquoi quelqu’un voulait-il rentrer en la défonçant à la moldue au lieu d’utiliser la magie ? Ou pourquoi quelqu’un voulait-il entrer tout court, d’ailleurs. Avec les années, la cabane avait continué d’effrayer les gens pour ses légendes, mais apparemment, cela n’était plus d’actualité. « Potter.. » Commença Dorcas, lançant un regard inquiet vers son compagnon, sans réellement savoir quoi dire tandis que le bois de la porte craquait. Mais c’était renforcé grâce à la magie, n’est-ce pas ? Personne ne pourrait rentrer et les trouver là, non ? Elle n’était même pas sûre que se trouver là était illégal, mais elle craignait surtout pour l’identité de ceux qui désiraient entrer, car elle entendait à présent des voix multiples, tentant d’entrer par tous les moyens.

James se montre fébrile alors qu’il dépose la nappe sur la table en bois, en recouvrant ainsi toutes les traces de griffes. Jamais il ne s’est senti ainsi alors qu’il pénétrait dans la cabane hurlante. Pour lui, ce lieu est comme une seconde maison. Un endroit qui l’a effrayé mais dans lequel il trouve un certain réconfort depuis quelques temps. C’est pour lui la seule façon de se sentir proche d’un grand-père qu’il n’a jamais connu, ne connaîtra jamais, mais dont l’existence a imprégné l’ensemble de sa vie. Seulement, Dorcas ne semble pas comprendre cela. Elle parait trouver étranger que James puisse cautionner les agissements d’animagi. Mais en même temps, est-ce réellement étonnant venant de lui ? Rien n’est moins sûr. Alors que le poursuiveur lâche finalement le dernier bout de nappe pour finir de l’ajuster sur la surface de bois, il aperçoit que le visage de la préfète-en-chef s’éclaircit lorsqu’il mentionne Peter. Comme s’il s’agit là du seul qu’elle peut bien connaître. Pas étonnant, il s’agissait d’un mangemort, ne peut s’empêcher de penser James avec une certaine amertume. Mais c’est une pensée qu’il chasse bien vite de son esprit. Ce n’est pas parce que l’on a appris à Dorcas à être d’une certaine façon, que c’est ainsi qu’elle va passer sa vie. Elle n’est pas aussi mauvaise qu’elle veut bien le faire croire, sans quoi, ils ne se trouveraient certainement pas dans la cabane hurlante, tous les deux. « Je suis désolée, c’est horrible ce genre d’histoire de famille.. » Un violent bruit se fait entendre, montant du bas de la maison délabrée, stoppant la jeune femme au beau milieu de sa phrase. Aussitôt, James se fige, comme si le moindre mouvement pouvait alerter qui que ce soit de leur présence. Et c’est sans doute le cas. Par chance, les bruits viennent de l’extérieur, signe que les personnes cherchant à s’introduire dans la cabane hurlante – plusieurs voix montent de l’extérieur –, n’ont pas encore trouvé le moyen de pénétrer à l’intérieur. « Potter.. » finit par dire Dorcas. Sa voix fait l’effet d’une gifle au jeune homme qui, resté figé jusqu’alors, reprend soudainement vie. Comme s’il avait besoin de la préfète-en-chef pour prendre réellement conscience de ce qui est en train de se passer. « Vite, la trappe ! » chuchote-t-il d’un ton ferme et déterminé, tout en prenant soin à ce que cela ne soit audible par personne d’autre que Dorcas. C’est la première fois qu’il se trouve dérangé en ces lieux, habituellement, personne n’ose s’aventurer par ici, tout le monde fuyant la vieille bâtisse lourde d’histoires. Il incite la gryffondor à rejoindre le passage secret menant à Poudlard, simplement en lui touchant le bas du dos. Il n’attend pas pour se lancer à sa suite, refermant la trappe derrière eux. Ce n’est que là qu’il s’autorise à lâcher un profond soupir, soulagé, alors qu’un sourire moqueur apparaît sur son visage. « Je ne vois pas pourquoi on panique comme ça. Après tout, on est deux gryffondor. Que pourrait-il bien nous arriver ? » Laissant échapper un léger rire qu’il étouffe tant bien que mal en venant déposer ses lèvres sur celles de Dorcas, il finit néanmoins par écarquiller les yeux. Ils ont oublié quelque chose de capitale, s’ils ne veulent pas se faire repérer. James n’ose même pas imaginer ce qu’il adviendrait si quelqu’un découvrait la trappe. Fini ses escapades solitaires dans la cabane hurlante ou même ses escapades dans un quelconque passage secret. Pour sûr que si quelqu’un s’introduisait à Poudlard par l’un d’eux, le professeur McGonagall s’empresserait de tous les faire fermer. « Merde. La nappe. Le pique-nique. Il faut que j’aille tout enlever ! » se décollant de Dorcas, le gryffondor s’empresse aussitôt de rouvrir la trappe pour se glisser de nouveau dans la cabane hurlante. Il n’a pas fait un pas en dehors que déjà, un bruit tonitruant se met à retentir. Ils ont réussi à faire exploser la porte, se dit-il aussitôt alors qu’il se met à courir vers la table pour en retirer les affaires posés dessus, l’adrénaline commençant à monter.

Pour la première fois, Dorcas se voyait incapable de réagir face à la situation, qui allait pourtant se révéler critique d’ici quelques instants, elle en était persuadée. Elle ignorait évidemment qui pouvait bien vouloir entrer dans cet endroit sordide, mais elle doutait que ce soit quelqu’un qui leur veuille du bien. Dans la panique, son regard se raccrocha à James, qu’elle tenait pour responsable de la situation. Après tout, c’était son idée de venir jusqu’ici, ils auraient très bien pu rester tranquillement entre les murs protégés de Poudlard, mangeant discrètement côte à côte à la table des Gryffondor, il n’y aurait eu aucun mal à cela. « Vite, la trappe ! » Lui murmura alors James, désireux de ne pas être entendu des intrus. Intelligent, bien que avec tout le bruit qu’ils faisaient, Dorcas doutait fort que les hommes puissent entendre quoi que ce soit de ce qu’ils racontaient à l’intérieur. Mais le bois craquait, laissant apparaître des fissures, et Dorcas savait pertinemment que ce n’était plus qu’une question de secondes avant qu’ils ne pénètrent dans la cabane hurlante. Aussi, désireuse de protéger sa vie et sa réputation, Dorcas ne se le fit pas dire deux fois et se pressa de se ruer vers la trappe, s’agenouillant pour passer avant d’avancer d’un mètre, se retournant ensuite pour vérifier que James la suivait bien. Le Gryffondor était déjà là, à quelques centimètres d’elle, refermant rapidement mais doucement la trappe derrière eux, les protégeant, bien que Dorcas désirait à présent retourner à Poudlard le plus rapidement possible. Peut-être faudra-t-il parler de cela au professeur McGonagall, ou alors convaincre James de le faire, sans mentionner sa propre présence dans l’aventure. « Je ne vois pas pourquoi on panique comme ça. Après tout, on est deux gryffondor. Que pourrait-il bien nous arriver ? » Lui dit finalement James, taquin, avant de l’embrasser. Dorcas ne put s’empêcher de sourire malgré elle, prolongeant leur baiser. « Je ne sais pas moi, après tout, la première fois que tu m’as vu, tu m’as dit que je ne serais pas une Gryffondor.. » Murmura-t-elle, sans perdre son sourire, à présent amusé par ces moqueries d’enfants qu’ils ne pensaient plus depuis des années. Après tout, chacun avait ses peurs, et elle était persuadée que James n’en mènerait pas large confronté à ses peurs. D’ailleurs, la peur semblait s’être soudain emparée de lui car il écarquilla les yeux, repoussant doucement la préfète. « Merde. La nappe. Le pique-nique. Il faut que j’aille tout enlever ! » Et sans plus attendre, James rouvrit la trappe, apparemment plus apeuré à l’idée que leur pique-nique improvisé ne soit découvert que par ce que pourrait leur faire leurs visiteurs. « Non, Potter, attends ! » Chuchota Dorcas, du plus fort qu’elle le pu sans risquer d’être entendue par les sorciers qui tentaient encore et toujours de défoncer la porte. Et soudain, crac. La porte vola en éclats tandis que la poussière empêchait momentanément toute vision. Il était impossible que James revienne à temps pour se cacher derrière la trappe, et il était impossible qu’il trouve une cachette avant que l’air ne redevienne transparent. Sans réfléchir davantage, Dorcas referma presque la trappe, ne laissant qu’un centimètre de visibilité, pour voir sans être vue. Par cette ouverture, elle passa l’extrémité de sa baguette, se concentrant pour lancer un sortilège de Désillusion sur James. Elle n’eut pas le temps de l’étendre sur les affaires du pique-nique car déjà, les hommes - ils étaient une dizaine -, rentraient dans la cabane hurlante. « Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu m’avais dit qu’il n’y aurait personne ! Que personne n’avait jamais osé venir ici ! » Grogna le premier homme, s’avançant vers la table où le panier était toujours posé. S’il l’ouvrait, il verrait qu’il y avait de la nourriture fraiche dedans. Il saurait qu’ils étaient là.

« Non, Potter, attends ! » La voix de Dorcas résonne dans son dos, mais il est déjà trop tard. James se précipite vers la table, certain que s’il ne débarrasse pas le panier de pique-nique et la nappe, ni lui ni sa sœur, n’auront plus jamais accès au moindre passage secret de Poudlard. Cependant, alors qu’il se rue vers la table en bois massif, la porte commence à plier de façon vraiment dangereuse devant lui. Il contourne tous les meubles présents, saute au-dessus d’une chaise. Peut-être qu’en courant un peu plus vite, il y parviendra. Mais alors qu’il tend la main vers l’anse du panier, la porte finit de craquer totalement, s’ouvrant en deux sous le poids d’un nouveau coup. Incapable de faire le moindre geste supplémentaire, James se fige simplement. Bon sang, si lui-même pouvait être un animagus, il jurerait vouloir devenir un caméléon pour pouvoir disparaître comme bon lui semble dans ce genre de situation. Il retient son souffle alors qu’une épaule, puis un corps tout entier passe la porte. L’homme est suivi par plusieurs autres, tous ayant un visage foncièrement mauvais. Bien sûr, James a toujours eu le droit aux remontrances de son père, comme quoi il ne faut juger personne sur son physique et tout ce qui s’en suit. Mais là, le gryffondor a la très nette impression que s’en est fini de lui, que ces gens là ne sont pas simplement dans la cabane hurlante pour profiter de la vue de Pré-au-Lard que l’on peut avoir d’ici. Le cœur du jeune homme loupe un battement alors que le regard du premier homme à être entré dans l’enceinte de la vieille bâtisse, se pose sur lui. « Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu m’avais dit qu’il n’y aurait personne ! Que personne n’avait jamais osé venir ici ! » s’exclame l’homme en désignant le panier de pique-nique présent sur la table. James fronce les sourcils, interloqué. Il aurait cru que l’homme allait s’en prendre à lui, dégainer sa baguette et lui envoyer un sortilège en pleine figure. Mais non. Tout se passe comme s’il avait la cape d’invisibilité sur les épaules. C’est alors qu’il comprend. Se tournant vers la trappe, il aperçoit que celle-ci est légèrement entrouverte et qu’un bout de baguette dépasse. Un sortilège de désillusion. Ainsi, James passe pour invisible. Se tournant de nouveau vers la table et le groupe de nouveaux entrants, le jeune homme se demande ce qu’il convient de faire. Retourner discrètement en direction de la trappe ? Non, ils verraient que celle-ci s’ouvre. Mais il ne peut pas non plus rester simplement dans un coin à attendre qu’ils sortent. Ils en ont peut-être pour des heures et jamais Dorcas ne tiendra aussi longtemps. Il ne lui reste donc plus qu’une seule solution. Sortant doucement sa baguette de la poche de sa robe de sorcier, il pivote lentement autour de la table en prenant soin de ne pas faire le moindre bruit. Chose rendue un peu plus aisée par le fait qu’il connait cette maison par cœur. S’il faut que ces hommes ne découvrent pas le passage menant à Poudlard, il ne reste plus beaucoup de choix : faire disparaître l’idée que le pique-nique est récent ou faire croire que cette maison est hantée. « Accio Piano ! » souffle James entre ses dents, de peur que l’un des hommes ne l’entendent. Mais le son de sa voix est aussitôt couvert par les bruits qui émanent d’un énorme piano à queue, alors que celui-ci se dirige tout droit vers le groupe d’hommes, à une grande vitesse. Certains parviennent à se pousser de justesse, mais d’autres se prennent l’instrument de musique en pleine face, celui-ci n’arrêtant pas pour autant sa course folle. James lui-même a tout juste le temps de se baisser avant que l’instrument ne vienne s’exploser contre le mur situé quelques deux mètres derrière lui. Il ne lui accorde même pas un regard, puisque déjà, il profite de la surprise créée pour regagner les abords de la trappe, facilitant ainsi le travail de Dorcas. Pointant sa baguette sur la table, il souffle alors : « Reducto ! » La table et le pique-nique rétrécissent alors d’un seul coup. Déjà une bonne chose de faite. Mais alors que James se trouve sûr de son plan, la voix fend une nouvelle fois l’air. « Il y a quelqu’un dans cette maison ! » hurle le même homme que précédemment, sûrement le chef vu son attitude. Aussitôt, James lance un regard paniqué en direction de Dorcas. Il aurait aussi bien fait de se dénoncer et de se donner en pâture à ces hommes, plutôt que de la faire rester là. Elle, elle n’a rien demandé. Et elle ferait mieux de le laisser là pour ne pas avoir de problème.

Après avoir fait disparaître James, davantage par réflexe que par réel plan, Dorcas n’avait aucune idée de comment agir à présent. Elle était le seul lien qui empêchait le Gryffondor d’être repéré des hommes qui avaient fait irruption dans la cabane hurlante, et elle n’avait aucun moyen de prévenir qui que ce soit au château, puisque sa baguette était occupée ailleurs. Car à présent, elle se moquait bien des éventuelles retenues ou sanctions qui pourraient l’attendre, elle ne pouvait s’en soucier alors que James était quelques mètres plus loin, en danger. Regardant à travers la mince fente qu’elle avait laissé, Dorcas avait l’impression de voir la silhouette quasi transparente de James là où il se trouvait quelques instants auparavant, mais peut-être était-ce ses yeux qui lui jouaient des tours, justement parce qu’elle savait qu’il se trouvait là. Ou alors son sortilège faiblissait. Mais sa recherche de plan fut interrompue par un énorme bruit qui lui arracha un cri de surprise, heureusement masqué par le bruit que faisait le piano en arrivant sur les intrus. Une fois le choque passé, la préfète compris que c’était James qui avait fait bouger le piano pour faire une diversion, tandis qu’il la rejoignait derrière la trappe. Elle le serra brièvement dans ses bras dans une étreinte pourtant forte avant qu’il ne se retourne vers la fente de l’ouverture de la trappe. « Reducto ! » Aussitôt, la table, ainsi que le pique-nique, disparurent du champ de vision des hommes, qui commençaient à retrouver leurs esprits après l’attaque fortuite du piano. Regroupés au centre de la pièce, le plus loin possible des murs, ils attendaient, silencieux, une nouvelle attaque qui ne vint pas. Après quelques secondes, comprenant qu’il ne se passerait plus rien, ils reprirent cependant leurs aises, perdant leurs regards effrayés. « Il y a quelqu’un dans cette maison ! » Rugit finalement le leader, tout en faisant les cents pas autour de la pièce, apparemment prêt à fouiller toute la maison pour retrouver les intrus. Croisant le regard paniqué de James, Dorcas sentit son coeur louper un battement. Elle porta un doigt à ses lèvres, lui intimant le silence. S’ils refermaient complètement la trappe maintenant, les hommes, aux aguets, l’entendraient ou le verraient immédiatement. S’ils partaient en laissant la porte entre ouverte, les hommes finiraient pas voir le passage et auraient une porte ouverte sur Poudlard. Elle ignorait qui ils étaient et ce qu’ils voulaient, mais elle doutait que ce soit sans danger de laisser quiconque connaître ce chemin. « Je ne crois pas qu’il y ait qui que ce soit ici. Personne d’humain, en tout cas. Cet endroit est hanté, tout le monde sait ça. On aurait dû aller ailleurs. » Affirma alors un gros baraqué qui se tenait pourtant appuyé contre l’un des murs de la cabane, l’air mal à l’aise. Dorcas était persuadée d’avoir vu son regard se poser sur la trappe, mais elle espérait que c’était encore son imagination qui lui jouait des tours. « Il est aussi hanté que mon cul ouais. La cabane hurlante n’a pas hurlé depuis une centaine d’année, je te dis que quelqu’un est ici. » Levant les yeux au ciel, Dorcas ne pouvait s’empêcher que l’homme n’était pas très cultivé, pour le soi disant nouveau chef d’un gang de Pré-au-Lard. « On devrait partir. Avec ce boucan, le maire doit déjà être allé chercher ses foutus espions du ministère. » Leur chef repartit d’un grand éclat de rire avant de cracher sur le sol, arrachant une grimace à l’autre homme, qui semblait contrarié par ce manque de respect pour cet endroit historique. « Quand je pense que j’ai cru que c’était toi l’espion, hein Remus ? Mais en fait, tu les détestes encore plus que nous. » Ils repartirent tous dans un éclat de rire bruyant, et Dorcas en profita pour refermer lentement la trappe, à présent qu’ils n’étaient plus aux aguets. Elle ignorait ce que cela signifiait, mais elle était ravie que le gros baraqué ait détourné l’attention d’eux.

C’est haletant que James gagne enfin le confort de la trappe, Dorcas l’étreignant aussitôt, comme soulagée de le voir enfin revenir auprès d’elle. Bien sûr, il n’a pas couru beaucoup, n’a pas réellement fait d’effort physique, mais ce brusque sentiment d’adrénaline s’étant insufflé en lui, a suffit à l’exténuer d’un seul coup. Il se charge alors de réduire la table et le pique-nique disposé dessus à l’aide d’un sortilège, comptant sur l’idée que ces hommes penseront que la cabane est hantée. Seulement, leur leader ne semble pas privilégier cette hypothèse, puisqu’aussitôt, il crie à ses hommes qu’il y a quelqu’un dans l’enceinte de la vieille bâtisse. Quelqu’un n’étant pas eux. James adresse un regard effrayé à Dorcas. Cette fois-ci, ils sont coincés, cela ne fait aucun doute. Son pouls commence à s’emballer alors qu’il se demande ce qu’il va advenir d’eux. Mais la voix d’un autre homme s’élève alors et en regardant par la fente laissée au bord de la trappe, James remarque qu’il s’agit d’un homme au ventre quelque peu rebondit, au visage mauvais. Pourtant, malgré ce qu’il semble vouloir dire, le gryffondor a la nette impression que celui-ci a jeté un coup d’œil en direction d’eux, de la trappe. Un frisson lui parcourt l’échine, alors qu’il se croit perdu. Mais non, l’homme affirme que la maison est hantée, que personne n’est là. « Quand je pense que j’ai cru que c’était toi l’espion, hein Remus ? Mais en fait, tu les détestes encore plus que nous. » finit par lui dire le leader avant de partir dans un rire mauvais. Dorcas en profite alors pour refermer la trappe, mettant les deux gryffondor hors d’atteinte. Remus ? Et il a vu la trappe ? Les pensées du poursuiveur ne peuvent que partir en direction du Lupin, l’ami de son grand-père et… Père de Teddy. James ne peut s’empêcher de retenir Dorcas par le poignet avant qu’elle ne s’éloigne. A présent, il en est sûr, il s’agit de Teddy qui est là-bas, en proie à toutes ces affames personnes. Il semble mieux s’en sortir qu’eux, mais James espère qu’il n’aura pas de problème par leur faute. « On ne peut pas partir maintenant. Je le connais, ce Remus. Je le connais et je ne pourrais pas partir tant que je ne suis pas sûr qu’il n’a pas d’ennuis par notre faute. » souffle James a l’attention de la préfète-en-chef, se sentant réellement responsable de ce qui peut arriver à celui qu’il considère comme son cousin. Il déglutit avant de reprendre la parole : « Tu peux retourner à Poudlard si tu veux, mais je ne peux pas le laisser comme ça si on s’en prend à lui. C’est mon choix. Je te laisse faire le tien. » Lui lâchant le poignet, James la laisse alors faire son choix. Après tout, il ne peut pas lui demander de rester là et de prendre des risques pour lui. Elle est préfète-en-chef et James sait qu’elle a horreur de ce genre de choses.

A présent qu’ils étaient tous les deux à l’abri et que la trappe s’était enfin refermée, Dorcas s’autorisa à souffler, soulagée. C’était vraiment moins une pour qu’ils aient de sérieux ennuis. Elle se demandait si c’était là le quotidien de James, car après tout, il finissait souvent à l’infirmerie sans que les autres élèves sachent vraiment pourquoi. Elle était outrée qu’il ait osé l’entraîner la dedans, et à présent qu’il n’était plus en danger immédiat, elle sentait la colère monter en elle. Elle avait été sotte de se laisser entraîner dans ses stupidités, de se laisser séduire par l’aventure qu’il lui offrait. A présent, elle se retrouvait dans un dilemme difficile, puisqu’il était de son devoir d’informer le professeur McGonagall de ce qu’elle avait vu, bien que cela l’effrayait au plus haut point. Tout le monde serait compréhensif avec James, tout le monde l’était toujours avec les Potter, mais avec elle ? Une Avery ? Il y avait fort à parier que cela lui retomberait dessus. Désireuse de mettre le plus rapidement possible de la distance entre elle et la cabane hurlante, elle entreprit de faire le chemin inverse, retournant vers Poudlard, mais James l’arrêta presque aussitôt. « On ne peut pas partir maintenant. Je le connais, ce Remus. Je le connais et je ne pourrais pas partir tant que je ne suis pas sûr qu’il n’a pas d’ennuis par notre faute. » Lui annonça-t-il d’une voix à peine audible, lui faisant presque croire qu’elle l’avait halluciné. Comment pourrait-il être sérieux ? Ils ne pouvaient pas rester là, et comment pouvait-il connaître l’un de ces sales types ? Il suffisait de les regarder rien qu’une seconde pour voir que ce n’était que des déchets de la société. Il n’avait pas la noblesse des mangemorts, et encore moins un chef digne de ce nom. Et ils ne pensaient même pas à utiliser la magie pour ouvrir une porte. « Tu peux retourner à Poudlard si tu veux, mais je ne peux pas le laisser comme ça si on s’en prend à lui. C’est mon choix. Je te laisse faire le tien. » Reprit James en la lâchant. Dorcas soupira, se demandant vaguement ce que James comptait faire pour son grand ami le clodos. Ce garçon était vraiment un idiot. Evidemment qu’elle allait retourner à Poudlard, elle n’avait pas davantage de temps à perdre avec ces stupidités. « Ne sois pas stupide, Potter, les cours vont bientôt reprendre et je ne crois pas que tu puisses te permettre de louper un cours supplémentaire. Je suis désolée mais de toute façon, tu ne peux rien faire pour ton.. ami. Il choisit ses fréquentations, et il a l’air de taille à se défendre tout seul. » Dorcas ne voulait même pas savoir comment James était arrivé à connaître un gros type, mais elle s’en moquait. A présent, tout ce qu’elle désirait, c’était retourner dans les murs rassurants de Poudlard, et éventuellement arriver à prendre quelques trucs à manger dans la grande salle avant de devoir retourner en cours. Cette fois, ce fut elle qui lui pris la main, tentant de l’attirer vers elle, vers la sortie. « Allez, viens. » Les voix de l’autre côté de la trappe était presque inaudible à présent, et il leur était impossible d’entendre ce qu’il se passait à l’intérieur de la cabane hurlante, cela ne servait à rien de rester là.

James regarde Dorcas sans vraiment savoir à quoi s’attendre. Il s’en veut de l’avoir emmenée avec lui et que ce soit fini de cette façon. Jamais encore il n’avait ressenti ce sentiment de culpabilité en faisant quelque chose de potentiellement dangereux. Au contraire. Avec Lily, cela lui aurait paru habituel, normal et les deux Potter seraient en train de rire tous les deux de leur aventure, en train de comploter pour venir en aide à Teddy. Avec Lily, ça aurait été plus facile, parce qu’elle avait la cape. Mais Dorcas n’est pas pareille que la rouquine, loin de là et elle doit voir tout cela d’un mauvais œil. Pour James, c’est une déception. Lui qui pensait lui faire partager ses secrets, cela semble déjà raté. Pourtant, il ne veut pas la faire fuir si vite. Sauf que lorsqu’il la regarde, il a la très nette impression qu’elle va prendre ses jambes à son cou, le laisser là et ne plus jamais revenir en arrière. Après tout, tout cela n’est pas juste une grosse erreur ? James ne l’espère pas, ce n’est pas ce qu’il veut. « Ne sois pas stupide, Potter, les cours vont bientôt reprendre et je ne crois pas que tu puisses te permettre de louper un cours supplémentaire. Je suis désolée mais de toute façon, tu ne peux rien faire pour ton.. ami. Il choisit ses fréquentations, et il a l’air de taille à se défendre tout seul. » lui souffle Dorcas, tentant de le raisonner. Après tout, elle n’a peut-être pas tord, Teddy est auror et s’il est venu ici avec tous ces gens, c’est qu’il doit avoir une bonne raison de le faire. Dans le pire des cas, il prendra sûrement une autre apparence. Enfin, encore faut-il espérer qu’il n’ait pas fait le lien entre lui et Victoire. La pauvre Weasley qui pourrait se retrouver dans le pétrin par sa faute. Le poursuiveur commence à réellement paniquer alors qu’il s’imagine ce qui pourrait arriver par sa faute, lorsqu’il sent la main de la préfète-en-chef se glisser dans la sienne. « Allez, viens. » insiste-t-elle. James l’observe quelques instants avant de tourner la tête en direction de la trappe menant tout droit vers la cabane hurlante. Les voix qui leur parviennent sont étouffées, il ne parvient pas à bien comprendre ce qu’il se dit de l’autre côté. Une oreille à rallonge pourrait aider à mieux comprendre, mais cela nécessiterait de rouvrir la trappe. Trop dangereux. Se tournant de nouveau vers Dorcas, il lui souffle alors : « Bon, c’est d’accord. Je t’accompagne jusqu’au château et je reviendrais plus tard pour tout mettre en ordre. » Et puis, cela lui donnerait le temps d’aller trouver Lily pour lui emprunter la cape et être certain de ne pas être vu. Encore faut-il trouver une excuse pour la lui emprunter sans lui révéler ce qui s’est passé. Sans quoi, Lily le tuerait certainement. Mais cela doit pouvoir se faire. « Allez, on y va maintenant, peut-être que tu pourras encore avoir quelque chose à manger dans la Grande Salle, tu dois avoir faim. » lui souffle James en lui faisant signe d’avancer. Dans le même temps, il vérifie que la carte est toujours dans la poche de sa robe de sorcier. Après tout, ce serait très embêtant qu’il l’ait perdu lors de sa mésaventure dans la cabane hurlante.