D'humeur peu festive, Adonis remarque à peine que James se lève finalement assez tôt pour aller se coucher, toujours vexé dans sa fierté de Potter. Resté silencieux depuis un moment, Adonis cherche à son tour un moyen de s’esquiver, voyant finalement Dorcas passer devant lui. Décidant de saisir cette perche qui lui était offerte, il se leva pour l’interpeller. « Eh, Dorcas, attend ! » La brune, étonnée, se stoppe net, cherchant du regard qui pouvait bien s’adresser à elle et son visage se fendit d’un sourire qu’Adonis s’empressa de photographier. Sans un mot pour ses voisins de table, Adonis choisit de s’asseoir sur celle-ci pour passer de l’autre côté plus facilement, sous le regard outré d’Artemis, ce qui lui redonna étrangement le sourire. « Tu ne vas pas déjà te coucher ? » Après James, voilà que Dorcas aussi avait un comportement peu digne d’un potentiel futur champion, et puis, en tant que préfète en chef, il aurait cru qu’elle resterait jusqu’à la fin pour apporter son soutien aux professeurs de Poudlard. Peu de préfets étaient aussi dévoués mais Dorcas, elle, elle l’était. « Oh, non, le professeur Londubat m’a simplement demandé d’aller déposer ce dossier dans son bureau. Tu y vas, toi ? Je vois que James est déjà monté, je t’accompagne si tu veux. » Ravi, Adonis s’empresse d’accepter la proposition de sa camarade de classe. Décidément, la soirée venait de devenir meilleure. Il ne s’étonnait même plus que les professeurs donnent accès à leur bureau à Dorcas malgré leur absence, et s’il n’était pas aussi loyal envers James, il miserait sur elle pour le tournoi. « Merci. Ma soeur jumelle m’a fait la surprise de se joindre à la délégation de Beauxbâtons, elle veut être leur championne. Mais bien sûr, ma loyauté reste pour Poudlard, quel que soi le champion ! Enfin, peut-être pas si c’est Malefoy. » La préfète laissa échapper un rire qui fit sourire un peu plus Adonis. Il ignorait pourquoi elle était de si bonne humeur et prête à abandonner son sérieux quelques instants, mais il n’allait pas se gêner pour en profiter. « C’est vrai que vous étiez à côté des élèves de Beauxbâtons. Comment tu les as trouvé ? » Montant un dernier escalier, ils étaient presque arrivés devant leur salle commune, et Adonis s’arrangea pour ralentir un peu l’allure. « Hautain, pour la plupart. Libertin, aussi. Si l’autre idiot n’avait pas affirmé être mon ‘futur beau-frère’, je n’aurais pas deviné qu’il sortait avec ma soeur plus qu’avec une autre. Et elle, avec James, on aurait dit qu’elle allait le dévorer du regard. » S’enflamma Adonis, tellement agacé par ce garçon - si sûr de pouvoir passer la bague au doigt de sa soeur tout en draguant toutes les autres filles qu’il croisait - qu’il ne remarqua pas tout de suite que Dorcas avait perdu son sourire. « On verra bien. Bon, eh bien, bonne nuit, Adonis. » Après un léger signe de la tête, elle se détourna de lui d’un pas rapide sans lui laisser l’occasion de dire quoi que ce soit. Perplexe, Adonis la pris une dernière fois en photo tandis qu’elle s’éloignait, fixant intensément la photo comme s’il pouvait l’obliger à lui confier les secrets de Dorcas. Soupirant, il passa finalement le trou derrière le portrait de la Grosse Dame, trouvant sans surprise la salle commune déserte. Il monta rapidement les escaliers jusqu’au dortoir des septième année pour trouver James, sur son lit. « James ? » Sans oser lui faire face, Adonis rejoignit son lit, entreprenant de se déshabiller pour revêtir son pyjamas.

Parti dans les premiers de la Grande Salle, James ne tarde pas à rejoindre la salle commune des Gryffondor, ne prenant même pas le temps de s’arrêter sur l’un des fauteuils rouges de la pièce pour discuter de l’ouverture du tournoi avec d’autres élèves – de toute façon, il n’y a encore personne –, pour rejoindre directement les dortoirs. Là, il ne tarde pas à se changer pour se jeter sous sa couette. Il ne ferme pas les rideaux du lit à baldaquin, ne ferme même pas les yeux pour s’endormir. Au contraire, la tête posée sur son coussin, il garde les yeux grands ouverts, fixant les lits vides non loin, alors que les pensées fusent dans son esprit. Ce n’était pas du tout ainsi qu’il rêvait l’ouverture du tournoi. Il ne s’imaginait pas voir sa sœur sympathiser le plus simplement du monde avec Malefoy ou voir arriver la sœur d’Adonis simplement pour se moquer de lui ouvertement devant tout le monde. D’ailleurs, il ne s’attendait pas à voir son meilleur ami aussi déconfit. Lui habituellement de si bonne humeur, tout cela paraissait impensable. Et pourtant. Plongé dans ses pensées, il manque de ne pas entendre la porte du dortoir s’ouvrir puis se refermer quelques secondes après. Des bruits de pas derrière lui, qui s’arrêtent au lit voisin. « James ? » La voix d’Adonis se glisse jusqu’aux oreilles du jeune Potter, qui se tourne finalement vers son meilleur ami, non sans laisser échapper un léger grognement. Il dévisage son ami, celui-ci ayant dû se mettre en pyjama avant de le héler. « Ouais ? » James dévisage Adonis, dans l’attente d’une réponse. Tous deux se toisent durant quelques secondes, avant que le capitaine de l’équipe de Quidditch des Gryffondor se redresse dans un nouveau grognement, basculant ses jambes en dehors de son lit pour se retrouver simplement assis sur son matelas. « Je t’avoue que ce n’était pas comme ça que j’imaginais la soirée. » finit-il par soupirer en secouant la tête, alors qu’il vient déposer ses avant-bras sur ses genoux. Il passe sa langue sur ses lèvres, alors que son regard se fixe dans le vide. Blessé dans sa fierté, le Gryffondor ne s’est jamais montré aussi terre-à-terre. Pire, il n’aurait jamais cru être si peu enthousiasmé par cette ouverture de tournoi. La coupe de feu a fait briller ses yeux quelques secondes, mais Artemis a rapidement mis un terme à sa joie. « Comment ça se fait que ta sœur était là ? » Levant les yeux vers son meilleur ami, James se contente d’attendre une réponse.

Après avoir simplement glissé son pantalon de pyjama sous sa robe de sorcier noir, Adonis la fait remonter au dessus de sa tête pour l’ôter, se retrouvant torse nu quelques instants, le temps d’enfiler le haut du pyjama vert émeraude. James se tourne alors finalement vers lui, sans le moindre sourire. « Ouais ? » S’en voulant presque de l’avoir interpellé, Adonis ne sait que répondre. Il avait été idiot de croire que James aurait pu s’endormir rapidement après une telle soirée. « Je t’avoue que ce n’était pas comme ça que j’imaginais la soirée. » Reprit finalement James après s’être mis en position assise, signe qu’il était malgré tout ouvert à discuter un peu avant de dormir. A nouveau, Adonis ne sait que répondre, et il ne voyait pas vraiment à quoi s’attendait James, comment il pensait que les choses auraient pu être différentes, comment il aurait voulu que la soirée se déroule, en somme. « Comment ça se fait que ta sœur était là ? » Ajouta à nouveau James, arrivant au coeur du problème qu’il semblait vouloir atteindre. Adonis ne put s’empêcher de froncer les sourcils légèrement, soucieux de comprendre ce que voulait dire James. C’était évident, non ? Elle est là, comme elle l’a clairement exprimé, pour se porter candidate au tournoi des trois sorciers, et Adonis avait tellement l’impression de ne plus la connaître qu’il était incapable de juger si elle avait ses chances. Ce n’était pas comme avec James qui était le champion logique de Poudlard. « Elle te l’a dit, non ? Pour participer au tournoi. J’imagine qu’elle voulait garder un effet de surprise en ne me prévenant pas. » Se forçant à sourire, Adonis tente davantage de se convaincre lui-même que de persuader James. Après tout, James doit s’en moquer qu’Adonis ait été au courant ou non, alors que pour lui-même, c’était très important. Il pensait que malgré la distance, il était resté son confident, mais grâce à leur nouvelle proximité géographique, ils pourraient rattraper le temps perdu, il en était certain. « Et comment imaginais-tu la soirée ? Elle s’est dans l’ensemble déroulée selon les prévisions des professeurs. On a attendu les autres écoles comme des sauvages, ils sont arrivés et nous ont jugés, on est tous retournés dans la Grande Salle, on a eu droit à un beau discours, un repas grandiose.. » Il laisse sa phrase se perdre doucement, sachant pertinemment que ce n’était pas de cela dont James voulait parler. C’était pourtant la seule façon qu’il avait trouvé pour inviter son ami à expliciter ses attentes pour pouvoir l’aider au mieux. Après tout, quel que soit le souci, ça ne devait être rien de grave. Et si c’était Lily et Malefoy qui le troublait, Adonis était persuadé qu’une simple conversation avec sa frangine éloignerait tous les doutes. Si seulement il était lui-même capable de suivre ses propres conseils.

En attendant la réponse de son meilleur ami, James ne peut s’empêcher de le dévisager quelques instants. Ses traits tirés et son regard morne traduisent parfaitement ce que lui-même doit ressentir. Une profonde déception quant à toute cette soirée. Et il pourra dire ce qu’il veut, mais son attitude ne trompe pas. Il n’a pas paru heureux un seul instant depuis qu’il a vu Artemis. Et surtout, depuis qu’il a vu le jeune homme qui prétendait être son futur fiancé et qui s’est aussitôt présenté comme étant le beau-frère d’Adonis. « Elle te l’a dit, non ? Pour participer au tournoi. J’imagine qu’elle voulait garder un effet de surprise en ne me prévenant pas. » Il se force à sourire comme pour marquer qu’il est sûr de lui, qu’il ne peut pas en être autrement. Mais son sourire sonne faux et ressemble plus à une grimace. James ne peut s’empêcher de faire la moue devant ce triste spectacle. Il est toujours dur de voir que sa sœur ne nous dit plus rien. Et il sait de quoi il parle. Lily vient de lui donner de quoi s’inquiéter pour au moins les vingt prochaines années. « Et comment imaginais-tu la soirée ? Elle s’est dans l’ensemble déroulée selon les prévisions des professeurs. On a attendu les autres écoles comme des sauvages, ils sont arrivés et nous ont jugés, on est tous retournés dans la Grande Salle, on a eu droit à un beau discours, un repas grandiose.. » Il laisse sa phrase en suspens alors que son regard se pose de nouveau sur le jeune Potter. Les prunelles de celui-ci brillent d’une bien étrange manière alors qu’il dévisage son ami. De toute évidence, ce n’est pas à cela que James faisait référence. Le capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor ne tarde d’ailleurs pas à révéler ce qu’il a à l’esprit. « Elle voulait garder un effet de surprise en te mettant sous le nom ton futur beau-frère ? Remarque que vu sa réaction, il ne savait même pas que tu existais. » Le regard de James se pose alors sur le haut de pyjama de son meilleur ami. Vert émeraude. Pourquoi a-t-il enfilé un pyjama aux couleurs des Serpentard ? Aucune idée. Mais cela n’aide pas le jeune Potter à oublier l’autre chose qui le tracasse. « Et non, la soirée ne s’est pas passée comme je l’imaginais. Je ne pensais pas que l’arrivée des autres écoles serait un prétexte pour ma sœur de se rapprocher de Scorpius. Tu as vu comment il la regardait ? Je commence à me demander si tu n’avais pas raison. » soupire James en faisant clairement allusion à la fois où Adonis a laissé entendre que Lily commençait à mal tourner.

Après avoir passé une bonne partie de la soirée assis, Adonis n’aurait pu supporter de rester à nouveau sans bouger et entreprit de faire les cent pas dans le dortoir, simplement pour se dégourdir les jambes. Il regrettait presque de s’être déjà changé et avait à présent une furieuse envie de voler. Mais bien sûr, c’était interdit, et il se ferait sans aucun doute remarqué. « Elle voulait garder un effet de surprise en te mettant sous le nom ton futur beau-frère ? Remarque que vu sa réaction, il ne savait même pas que tu existais. » Se retenant d’envoyer un regard meurtrier à celui qu’il appelait son meilleur ami, Adonis s’arrêta finalement face à la fenêtre du dortoir, dos à James. Il ne servait à rien de se disputer avec James, mais Adonis ne voyait en ses mots qu’une façon pitoyable de se venger des propos de sa soeur jumelle. D’ailleurs, il se promis d’aller lui demander des explications dès le lendemain, autant sur ce garçon que sur sa couleur de cheveux. « Et non, la soirée ne s’est pas passée comme je l’imaginais. Je ne pensais pas que l’arrivée des autres écoles serait un prétexte pour ma sœur de se rapprocher de Scorpius. Tu as vu comment il la regardait ? Je commence à me demander si tu n’avais pas raison. » Adonis leva les yeux au ciel tout en sachant pertinemment que James était incapable d’intercepter cette marque d’exaspération de la part du Kepingski. Il fallait toujours que James ramène tout à Lily, alors même qu’il n’avait pas vu si la rouquine rendait au Malefoy ses sourires, alors même qu’il ne s’était pas donné la peine de lui demander à quoi tout cela rimait. Après tout, il avait bien dû remarquer qu’entre Lily et Malefoy, l’entente n’avait pas toujours été des plus cordiale. « Et alors ? Peut-être ont-ils simplement décidé de grandir, de mettre leurs querelles de côté pour ne pas passer pour des bouffons aux yeux des élèves de Durmstrang. C’est plutôt à leur sujet que tu devrais t’inquiéter, à côté, Malefoy est inoffensif. » Répondit Adonis d’un air songeur, se souvenant avoir vaguement vu Lily se pencher vers son voisin de table, apparemment très réceptive à ce qu’il pouvait lui raconter. Se retournant pour faire de nouveau face à James, il reprit : « Tu sais quoi ? Je pense que tu devrais juste aller parler à ta soeur, au lieu de ruminer tes angoisses ici. J’en ferais de même, même si ce type ne doit pas être très important pour elle si elle ne lui a pas parlé de moi. Ce qui m’inquiète surtout, c’est ses cheveux, mais j’imagine que ça lui passera. » S’accroupissant finalement aux pieds de son lit, Adonis sortit une boîte en cuir noir ornée d’un ‘2022’ en or, qu’il ouvrit pour y laisser tomber les photos de la soirée. Tout bien considéré, la soirée n’avait pas été si catastrophique que cela. Il avait revu sa soeur, un cadeau inespéré, sans parler des charmantes autres jeunes filles qu’elle avait amené avec elle, dont une partie devait être de sang pur. La jolie brune qui leur avait parlé l’était sûrement, elle semblait proche d’Artemis et sa jumelle savait choisir avec attention ses amis.

Le regard de James reste braqué sur Adonis qui, agité, fait les cent pas dans la pièce. Lui non plus n’a pas vécu la meilleure des ouvertures de tournoi et cela, le Potter n’a pas besoin de l’entendre dire pour le savoir, il connait son meilleur ami bien plus que son propre frère. Tous deux pourraient même être liés par le sang, si ce n’est que le Kepingski fait parti du clan très fermé des sorciers de sang purs. Chose dont James se contre-fiche, surtout que ce n’est pas le sujet ici. « Et alors ? Peut-être ont-ils simplement décidé de grandir, de mettre leurs querelles de côté pour ne pas passer pour des bouffons aux yeux des élèves de Durmstrang. C’est plutôt à leur sujet que tu devrais t’inquiéter, à côté, Malefoy est inoffensif. » Sauf que Scorpius va forcément chercher à se lier aux élèves de Durmstrang juste pour pouvoir se sentir supérieur au reste des élèves de Poudlard. Et alors, il entrainera Lily avec lui et là débutera la véritable angoisse. C’est à croire qu’Adonis ne comprend pas ce qui est en train de se jouer ! C’est pourtant bien lui qui a décelé le premier les tendances malsaines naissantes chez Lily, alors pourquoi revient-il soudainement sur ses propres mots ? C’est à n’y plus rien comprendre. « Tu sais quoi ? Je pense que tu devrais juste aller parler à ta sœur, au lieu de ruminer tes angoisses ici. J’en ferais de même, même si ce type ne doit pas être très important pour elle si elle ne lui a pas parlé de moi. Ce qui m’inquiète surtout, c’est ses cheveux, mais j’imagine que ça lui passera. » lâche finalement Adonis tandis que ses traits se détendent. Il se dirige alors vers son lit pour sortir de sous son matelas une boite sur laquelle l’année actuelle est gravée en lettres d’or. Il s’empresse d’y ranger ses photos de la soirée tout en prenant bien soin de tourner résolument le dos à James. Du moins, c’est ainsi que le Gryffondor voit les choses et il ne peut s’empêcher de se renfrogner un peu plus. Et pourtant, Merlin seul sait qu’il aimerait avoir les mêmes sautes d’humeur que son ami. « Ouais, si tu veux on ira leur parler demain. » laisse-t-il échapper dans un léger grognement. « De toute façon, on ne peut rien faire pour ce soir et j’ai hâte que la journée se termine. En espérant que demain soit un meilleur jour. » Il ne peut s’empêcher d’avoir une légère pensée pour la coupe de feu, dans laquelle il ne tardera pas à mettre un bout de parchemin sur lequel sera inscrit son nom. « Bonne nuit, Adonis. » lâche-t-il avant de replonger ses jambes sous ses couvertures, en profitant pour tourner le dos à son meilleur ami en se couchant sur son flanc droit. Il tape alors son poing contre le montant du lit et les grands rideaux du baldaquin, rouge et or, s’empressent de se déployer autour de lui. Une façon de se rappeler qui il est, mais aussi de s’isoler du monde. Lily se met à trainer avec Scorpius Malefoy et Adonis agit comme si cela n’était pas important. Personne ne peut comprendre le mal qui l’agite. Personne.