Tout en marchant dans la rue principale de Pré-au-Lard, Cedrella donnait quelques derniers conseils à Scorpius pour son rendez-vous galant avec Annabeth. Il était important que tout soi parfait, aussi, ils avaient décidé que Cedrella s’installerait à quelques tables des futurs amoureux, face à Scorpius, pour que Annabeth, de dos, ne puisse la voir. Ainsi, au moindre problème, Scorpius s’éclipserait dans les toilettes, où Cedrella devrait le retrouver pour le conseiller. La préfète avait eu peur que le village leur soi interdit en attendant de faire la lumière sur ce qui était arrivé à Hélios Avery et Lily Potter, mais heureusement, aucune mesure n’avait encore été prise, et même les sélections de Quidditch se déroulaient normalement, à croire que les professeurs tentaient de faire comme si rien n’était arrivé, vivant dans le déni. C’était parfait, s’ils réagissaient par la politique de l’autruche, cela laissait toute la place pour que l’héritier puisse prendre le pouvoir sans que quiconque ne tente de lui mettre des bâtons dans les roues. « Et surtout, s’il y a un blanc, tu lui fais un compliment. Et quand elle arrive, tu lui dis un truc du genre ‘tu es encore plus belle que dans mes souvenirs’, même si elle a l’air d’un troll. Si tout fonctionne comme prévu, tu n’auras pas à sortir avec elle plus de deux semaines, et encore. Mais il est important que tu l’embrasses aujourd’hui, sinon Darcy la montera contre toi. » Cedrella était plus excitée qu’elle n’aurait su l’avouer. Pour elle, ce premier pas était le début de leur grand plan pour prendre le pouvoir, et elle était fière qu’ils passent enfin à l’action. Déjà, ils commencent à placer leurs pions, alors que tous les autres n’étaient qu’à s’intéresser aux sélections de Quidditch. D’ailleurs, il faudrait que Scorpius lui en parle, puisqu’Annabeth avait elle-même demandé à Scorpius de la voir ce jour là pour ne pas louper les sélections de Quidditch du lendemain. « N’oublie pas de la questionner sur le Quidditch, raconte lui quel grand joueur était ton père, affrontant le célèbre Harry Potter, lui arrachant le vif d’or sous le nez. » Bien sûr, Cedrella savait que le père de Scorpius n’avait jamais accompli un tel exploit, mais comment Annabeth pourrait-elle le savoir ? De ce que Cedrella avait compris, le plan des Potter pour s’approcher de la voyante avait été un échec pitoyable, et c’était ce que eux lui raconterait qui compterait, à présent.

Cedrella sourit en voyant que Scorpius tentait de mémoriser tout ce qu’elle lui conseillait de faire, sachant très bien que Cedrella, en jeune fille de la haute société, savait parfaitement ce qu’un homme devait faire pour réussir sa cour à la femme qu’il désirait. « Après son altercation avec les Potter dans le train, cela risque de lui faire plaisir d’apprendre une telle chose. Et de jouer en ma faveur. » Cedrella acquiesça, ravie que les Potter aient été suffisamment stupides pour se mettre à dos la voyante en quelques minutes seulement. Parfois, leur manque d’intelligence en matière de manipulation avait le don d’étonné réellement la préfète. Scorpius décida alors de s’arrêter chez un fleuriste, choisissant les fleurs les plus magiques du magasin pour les offrir à Annabeth. Les changements de couleur promis durant un mois n’auraient de cesse d’impressionner la née moldue, facilement impressionnable de ce que Cedrella avait compris. Il offrit également une rose de couleur émeraude à Cedrella, honorant leur maison, et elle le remercia d’un baiser sur la joue. Ils arrivèrent finalement au salon de thé, déjà rempli par les élèves, qui adoraient venir là pour les rendez-vous galants. Ce salon de thé étant connu pour cela, en invitant quelqu’un ici, le message était clair sur les intentions de celui qui proposait, et c’était justement ce qu’il leur fallait, puisque Cedrella savait que Scorpius avait toujours eu d’énormes difficultés à parler de ce qu’il pouvait ressentir. Elle avait appris à le comprendre dans ses gestes et ses paroles, mais ils n’avaient pas le temps de laisser à Annabeth le soin de le connaître aussi bien. Et heureusement, il était toujours plus facile de parler des sentiments que l’on ne ressent pas plutôt de ceux que l’on ressent vraiment. « Nous avons des réservations. Une au nom de Scorpius Malefoy et une autre au nom de Cedrella Ollivander. Je m’occuperai cependant de régler les consommations des deux tables. » La serveuse semblait quelque peu étonnée par cette requête inhabituelle, mais elle ne fit aucun commentaire, les amenant simplement aux tables réservées. Avant de s’asseoir, Cedrella donna un dernier conseil à Scorpius. « Avant de l’embrasser, commande un muffin à la rose. C’est un peu immonde à manger, mais ça fait sentir bon, et après un baiser à la rose, elle fera tout ce que tu lui demanderas. » Elle lui sourit, consciente du sacrifice que devait faire Scorpius pour que leur plan puisse fonctionner. Elle pris ensuite place à sa propre table. En apercevant une jeune fille blonde à travers la fenêtre, elle pris rapidement le menu, se cachant légèrement derrière pour éviter d’être reconnue, même si la voyante n’avait d’yeux que pour Scorpius.

Après un entraînement de Quidditch en compagnie de Darcy et de Lorcan, Annabeth avait passé plusieurs heures à se préparer pour retrouver son mystérieux Scorpius, qu’il lui tardait de connaître mieux. Elle s’était sentie comme une véritable princesse de conte de fée en recevant sa lettre, craignant de ne jamais le revoir, mais il l’avait séduire un peu plus à chaque mot, lui donnant l’impression d’être la fille la plus exceptionnelle de Poudlard. Darcy était évidemment ravie pour elle, et l’avait aidé lors de sa longue préparation, ayant la gentillesse de ne pas lui parler de Lorcan, pour qui ses sentiments étaient devenus flous. Elle l’aimait toujours, et même s’il commençait à s’intéresser à elle, elle savait qu’elle s’en voudrait de laisser tomber Scorpius, et elle préférait tenter le coup, pour voir comment les choses évolueraient. L’après-midi, elle avait donc laissé Darcy avec Lorcan pour lui faire la lecture, et elle s’était mise en route pour Pré-au-Lard, vêtue d’une robe légère qu’elle avait ramené d’un grand magasin moldu. Elle savait que Scorpius n’était pas né moldu, puisque sa famille était passée par Poudlard de génération en génération, mais elle savait qu’il appréciait ses idées différentes des sorciers de sang, et elle était donc persuadée qu’il apprécierait cette originalité. En arrivant au salon de thé où il lui avait donné rendez-vous, avec quelques minutes de retard comme il était de convenance de faire, elle le remarqua aussitôt, et il lui semblait qu’il était le seul présent dans la pièce, comme si sa présence éclipsait celle de tous les autres. Un sourire niais vint aussitôt prendre place sur son visage, tandis qu’il arrivait vers elle dès qu’il vit qu’elle était arrivée. « Tu es… Ravissante. Encore plus belle que dans mes souvenirs. » Lui dit-il, la faisant rougir jusqu’aux oreilles en lui faisant un baisemain de salutation. « Merci, je suis heureuse d’avoir eu de tes nouvelles. » Répondit-elle en lui souriant tandis qu’il l’emmener jusqu’à leur table. Il lui tardait de raconter cela à Darcy, imaginant l’air envieux que la Serdaigle aurait en entendant son récit. « Voici notre réservation, la meilleure table du salon de thé. Puis-je ? » Elle acquiesça tandis qu’il l’aidait à s’asseoir comme un véritable gentleman. Décidément, elle avait été bien idiote d’envisager d’abandonner Poudlard. Elle n’aurait manqué ce moment pour rien au monde. « Je n’étais jamais venue ici, généralement je m’arrête aux Trois Balais, mais c’est super mignon. C’est si.. romantique. » Annabeth rougit légèrement en adressant un sourire à Scorpius, lui tendant ainsi une perche, pour lui faire comprendre qu’elle connaissait la réputation de l’endroit, et qu’elle savait qu’il n’avait pas choisi cet endroit pas hasard.

La née moldue avait l’impression de flotter sur un petit nuage. Scorpius était tout ce dont elle aurait pu rêver, et d’après son comportement et ce qu’il lui avait déjà dit, elle avait bien l’impression que c’était tout à fait réciproque. Bien sûr, elle avait déjà séduit des garçons, mais jamais de sorciers, de gens de son nouveau monde. Il sortit alors de nul part un splendide bouquet, qu’il lui tendit timidement. Il lui souffla alors avec un sourire charmeur : « En parlant de ça, j’ai acheté ce bouquet pour toi, avant de venir. Les feuilles changent de couleur en fonction de l’heure de la journée et que les fleurs plaisent beaucoup aux filles, du coup j’ai pensé que… En plus, elles ne se fanent qu’au bout d’un mois. Enfin, j’imagine que j’aurais largement le temps de te recevoir d’ici là pour t’en offrir d’autres. » Annabeth sourit face à sa maladresse, son besoin de s’expliquer, et surtout, sa promesse de prochains rendez-vous, de prochains bouquets, d’un avenir commun. Et puis, ce n’était pas n’importe quel bouquet. Il regroupait toute la magie possible pour des fleurs, et Annabeth n’avait jamais rien vu de tel. « Waw, merci beaucoup, il est vraiment.. magique, ça m’étonne toujours. » Lui dit-elle, tandis qu’il l’impressionnait toujours un peu plus en faisant venir un vase rempli d’eau dans lequel elle put poser ses fleurs magiques. Il lui tendit ensuite le menu du salon de thé. « Je te laisse choisir pour nous deux ? Je serai ravi de prendre la même chose que toi. Cela me permettra d’apprendre à mieux te connaître. » Ravie devant cette grande responsabilité que lui offrait Scorpius, Annabeth pris son temps pour choisir le thé parfait allant avec son humeur joyeuse. La serveuse arriva quelques instants plus tard, prête à prendre la commande. Annabeth lui sourit avant de retourner son regard vers la carte, ne remarquant pas le regard appuyé de la serveuse sur Scorpius. « Nous prendrons deux thés rouges, avec du lait, et des minis muffins au chocolat blanc, s’il vous plait. » Elle posa la carte tandis que la serveuse repartait, reportant son regard vers Scorpius pour voir s’il approuverait ou non son choix.

Tandis que la serveuse repartait pour s’occuper de leur commande, Annabeth observait avec un grand sourire le beau visage de Scorpius, espérant bien qu’il apprécierait son choix. Elle savait que certains, à commencer par Darcy, tenait en horreur le thé rouge, ainsi que tout ce qui était trop sucré, mais elle, elle adorait cela, et elle espérait partager ce goût avec son prince. « Parfait, j’ai un faible pour le thé rouge en plus. Comme quoi, nous avons déjà des goûts communs. » Annabeth sourit alors encore plus largement si cela était possible, heureuse de voir qu’il aimait les mêmes choses qu’elle. Décidément, ils s’étaient bien trouvés, tous les deux. « Parle-moi de toi. J’aimerais mieux te connaitre. Qu’aimes-tu ? » Annabeth fit mine de réfléchir quelques instants, cherchant les informations qui pourraient la faire passer pour cool aux yeux d’un sorcier comme lui. Avec un moldu, elle saurait s’y prendre, mais elle ignorait encore ce que les sorciers considéraient comme sexy chez une fille. « Eh bien.. j’adore organiser de grandes fêtes, chez moi, c’est ce qui me manque le plus quand je suis à Poudlard. Ça, et la technologie moldue. On peut faire des choses dingues avec l’internet, c’est beaucoup plus rapide que de chercher dans les livres de la bibliothèque, le monde magique est en retard sur ce point. J’adore faire du sport, aussi, surtout monter à cheval. J’ai mon propre cheval, chez moi. Du coup, j’aimerais essayer le Quidditch. » Elle était plutôt fière de son petit discours. Elle savait qu’il était curieux de son monde, et elle espérait bien qu’il lui demande de lui montrer toute cette technologie merveilleuse dont elle parlait, peut-être aux vacances de Noël, qu’ils pourraient passer ensemble. Il l’inviterait peut-être dans sa maison de sorciers, et ils pourraient faire les boutiques de Noël ensemble. Annabeth rêvait éveillée. « Mais assez parlé de moi, j’aimerais en savoir plus sur toi également, je ne connais même pas ton nom de famille. » Darcy lui avait conseillé d’obtenir cette information rapidement, d’après elle, on pouvait souvent juger un sorcier par sa famille. Bien sûr, Annabeth ne les connaissait pas, mais elle pourrait questionner Darcy en rentrant à Poudlard.