Sa conversation avec James l’ayant particulièrement perturbé, Albus a tenté de rejoindre Lily le soir même, après l’avoir vue dans la Grande Salle. Mais un élève de première année l’a interrompu dans son élan, afin de lui poser des questions étranges sur le fonctionnement des cours à Poudlard et lorsqu’il a relevé la tête pour chercher après sa sœur, celle-ci était certainement déjà très loin. Et pour preuve, quand bien même il s’est empressé de descendre dans les cachots pour se lancer à sa recherche, il n’est jamais parvenu à le retrouver. Aussi est-il allé se coucher avec l’impression de manquer à son devoir, en se promettant de se réveiller tôt, le lendemain, afin de pouvoir se rattraper. Et c’est ce qu’il fait en cette matinée du samedi. Alors que tous ses camarades dorment encore, lui pose pieds à terre, laissant derrière lui ses draps pourtant si confortables. Même pour se rendre en cours, il ne s’est jamais levé aussi tôt. Mais cette fois, il s’agit d’un cas d’urgence. Il ne veut absolument pas manquer Lily une seconde fois, aussi s’empresse-t-il de se préparer, se rendant à toute vitesse dans les douches, avant de s’habiller pour gagner la Grande Salle. Il vérifie alors que sa sœur n’y est pas, mais la salle étant quasiment vide, il ne se montre pas étonné de ne pas l’y trouver. Se plantant devant l’entrée, dans le hall du château, il attend alors que sa sœur arrive. Il lui faut bien une bonne heure, à être assis sur les marches des escaliers, avant d’enfin voir apparaître Lily, alors que celle-ci s’extirpe des profondeurs des sous-sols du château. Il met quelques instants avant de réaliser qu’il n’est pas en train d’halluciner complètement, et pour se précipiter en direction de sa sœur, avant que celle-ci ne rentre dans la Grande Salle, lui ôtant alors la chance de pouvoir lui parler. L’attrapant par le bras, il l’oblige alors à se retourner pour le regarder. « Lily, s’il te plait, viens avec moi, je dois te parler. » Alors que sa sœur se tourne enfin vers lui, le Potter se sent obligé d’ajouter : « C’est important. » Lâchant le bras de sa sœur, il se dirige alors vers l’une des salles de classe du rez-de-chaussée, rarement utilisées, tout en espérant que Lily le suive. Sortant sa baguette de sa poche, il déverrouille ainsi l’une des portes, non sans stresser un bon coup, avant de pénétrer à l’intérieur, tenant la porte pour que sa sœur puisse y pénétrer à sa suite.

Toute la journée du vendredi, Lily avait dû répondre aux questions de ses camarades et professeurs, et c’était avec une certaine excitation qu’elle avait raconté son histoire des dizaines de fois, à tout ceux qui voulaient l’entendre. Au soir, dans la salle commune des Serpentard, elle avait même un public d’une bonne vingtaine de personnes qui l’écoutaient, réfléchissant tous intensément à qui pouvait bien avoir pu attaquer leur camarade de façon aussi brutal et injuste. Bien sûr, Lily avait tut les informations qu’elle avait sur le sujet, préférant régler cette affaire toute seule, protégeant ainsi l’avenir de son grand frère et la réputation de la famille. Au dîner, elle avait vu défiler les Weasley, à qui elle avait aussi raconté son aventure, et seul Albus n’avait pas croisé son chemin, bien qu’elle se doutait qu’il devait être au courant. Elle avait fait attention à ne pas voir James, ne sachant pas encore très bien comment agir avec lui. Si encore il avait avoué et regretté son acte ! Il devait bien savoir qu’elle ne le dénoncerait pas, sinon ça serait déjà fait. Par contre, elle avait croisé Dorcas, qui l’avait presque étouffée dans une longue étreinte pour la remercier d’avoir sauvé la vie de son petit frère. Etrangement, cette journée plus que remplie avait parut cruellement vide à Lily, privée de James et Hélios. Le samedi matin, en se levant, elle avait la ferme intention de prendre un petit déjeuner rapide pour pouvoir filer voir son ami et tout lui raconter de sa journée, après tout, c’était surtout son histoire à lui, et il devait en avoir de belles à lui raconter également. Elle espérait qu’il pourrait sortir pour qu’il s’entraîne un peu au Quidditch, bien qu’ils étaient presque tous deux sûrs de conserver leur place dans l’équipe de leur maison. Lily s’était donc levée relativement tôt, descendant avec quelques amis dans la salle commune qu’ils quittèrent joyeusement, prévoyant déjà leur week-end, les professeurs ayant eu la gentillesse d’oublier de leur donner des devoirs. Ils s’apprêtaient à rejoindre la Grande Salle lorsque Lily sentit soudainement une main se saisir de son bras, la forçant à s’arrêter. Elle se retourna aussitôt pour voir qui désirait tant lui parler, s’attendait presque à voir James, donc les sélections de Quidditch auraient lieu l’après-midi même. En tant que capitaine, il devait avoir la pression, et le coeur de Lily se serra en pensant qu’elle ne pourrait pas être là pour lui en cette grande occasion. « Lily, s’il te plait, viens avec moi, je dois te parler. » C’était Albus. Presque déçue, Lily se força cependant à lui sourire tandis qu’il reprenait la parole, comme pour se justifier de vouloir lui parler. « C’est important. » Il la lâcha finalement, et elle le suivit un peu à contre coeur jusqu’à une vieille salle de classe abandonnée, qu’il ouvrit avant de lui tenir la porte. Lily entra et referma la porte, consciente que son frère ne l’aurait pas entraîné jusque là s’il n’était pas dérangé par l’idée d’être entendu. « Qu’est-ce qu’il se passe ? Si c’est pour me prévenir de l’avalanche de lettres que je vais recevoir des parents et des Weasley - peut-être même de Teddy et Vicky - ne t’en fais pas, je me doutais que tu les avais prévenu. » Elle lui sourit, bien qu’elle se doutait qu’il ne l’avait pas fait venir jusque là simplement pour parler des hiboux du clan Potter-Weasley qui étaient en route. Elle se doutait qu’il s’apprêtait à lui parler d’Hélios, et du danger qu’elle avait pris en se baladant en dehors de sa salle commune aussi tard, mais elle n’était pas d’humeur, et elle avait déjà perdu un frère, pas question de se fâcher avec le deuxième également.

le visage grave, Albus ne lui rend pas son sourire, et Lily comprend alors qu’elle ne pourra pas éviter le discours inquiet de son deuxième grand frère. Il secoue la tête, cherchant ses mots, et Lily se met presque automatiquement à se ronger un ongle, l’estomac noué à l’idée de ce qui va bien pouvoir suivre. L’idée qu’il ait pu croiser James fait son chemin dans l’esprit de la jeune fille, bien qu’elle sache que si elle n’a jamais été très proche d’Albus, elle l’est infiniment plus qu’il ne l’est de James. « Ecoute Lily, je ne doute pas que tu risques de recevoir des lettres par centaines dans les jours qui viennent mais… Ce n’est pas de ça que je veux te parler. » Croisant les bras sur sa poitrine comme pour se protéger des mots de son frère, Lily fronce légèrement les sourcils. Pour qu’il prenne autant de pincettes pour lui parler, c’est qu’il sait par avance que cela ne va pas lui plaire, et il a sans doute raison, ce qui n’est pas pour rassurer la jeune fille. « Hier, James est venu me voir peu de temps après que je sois passé à l’infirmerie pour prendre de tes nouvelles et celles d’Hélios. Il était effondré, je ne l’ai jamais vu comme ça. Lily, j’ai besoin de savoir ce qu’Hélios t’a dit à propos de James. » Lily haussa les sourcils un instant, étonnée que James ait parlé à qui que ce soit des accusations qu’elle avait eu contre lui, et surtout qu’il soit allé voir Albus pour cela. Mais c’était bien ce qu’il sous-entendait, non ? Son coeur s’était serré à l’idée du mal qu’elle avait fait à James, mais c’était de sa faute, après tout, elle n’avait jamais voulu que tout cela arrive. « Commence plutôt par me dire ce que ton frère t’as dit. Et avant de me parler de son ‘effondrement’, imagine toi ce que j’ai ressenti en découvrant mon meilleur ami baignant dans son sang. » Elle n’était pas prête à laisser James avoir Albus de son côté. Et d’ailleurs, prononcer son nom à voix haute lui était trop difficile, et puis, une part puérile d’elle espérait que Albus répéterait à James qu’elle niait à présent tout lien de parenté avec lui, après tout, s’il était là à la questionner sur ses ordres, il lui ferait sans doute un rapport dans la matinée.

Alors qu’il s’apprête à lui parler de James, Albus remarque que Lily ne tarde pas à croiser ses bras sur sa poitrine, comme si elle avait deviné ce dont il s’apprêtait à lui parler, et qu’elle cherchait ainsi à se protéger. Le jeune homme prend alors une profonde inspiration avant de se lancer, remarquant aussitôt le haussement de sourcils de sa sœur, qui semble étonnée de savoir que James est venu lui parler. Un peu comme lui s’en était étonné d’ailleurs. Pourtant, la réponse de Lily ne s’en montre pas moins violente, une peu comme si elle cherche à se venger du fait que leur frère aîné se soit tourné vers Albus après l’avoir perdue elle. Mais le Poufsouffle sait qu’il ne sert que d’appui temporaire, tant que les deux autres Potter ne se sont pas réconciliés. Dans peu de temps, cela sera déjà terminé et il sera de nouveau seul. « Commence plutôt par me dire ce que ton frère t’as dit. Et avant de me parler de son ‘effondrement’, imagine toi ce que j’ai ressenti en découvrant mon meilleur ami baignant dans son sang. » Laissant échapper un profond soupir, Albus ne tarde pas à gagner l’une des vieilles tables de la salle de classe pour se hisser dessus et s’y asseoir, comme s’il lui était devenu trop dur de se tenir debout. « Il m’a raconté que vous vous êtes vus après le banquet de rentrée, que vous avez vu les Avery sur la carte du Maraudeur alors que tu avais dit qu’ils se détestaient ou je ne sais quoi et que vous avez décidé de rejoindre vos salles communes lorsque Dorcas est passée. » Rien que la vérité, ce que James lui a dit la veille. Sauf que là, il a besoin de connaître la version de Lily pour la suite. Car si James dit avoir gagné sa salle commune aussitôt après cela, laissant un peu de temps à Dorcas pour ne pas la croiser dans les escaliers, la version de Lily semble être tout autre, d’après ce qu’il en a compris. « D’après Hélios, pourquoi James l’aurait attaqué ? Comment ça s’est passé ? S’il te plait, je veux savoir qui dit vrai et je suis certain que toi aussi. » lui demande alors Albus, préférant montrer qu’il n’est du côté de personne, plutôt que de voir sa sœur se braquer contre lui dès le départ. Et puis, elle aussi doit sûrement vouloir savoir ce qui s’est réellement passé.

Soupirant, Albus fit quelques pas pour aller s’asseoir sur une table, mais Lily ne l’imita pas, restant campée sur ses positions, se tournant simplement légèrement pour continuer à faire face à son frère. Elle n’aimait définitivement pas l’idée que James ait pu aller trouver Albus, et que Albus l’air directement cru innocent. Car après tout, s’il ne le pensait pas innocent, il aurait déjà écrit aux parents, ou serait allé directement voir l’un des professeurs pour lui en parler. « Il m’a raconté que vous vous êtes vus après le banquet de rentrée, que vous avez vu les Avery sur la carte du Maraudeur alors que tu avais dit qu’ils se détestaient ou je ne sais quoi et que vous avez décidé de rejoindre vos salles communes lorsque Dorcas est passée. » Lily acquiesça d’un signe de tête, indiquant simplement à Albus qu’elle était d’accord avec cette version du début de l’histoire. Elle n’avait pas envie de s’attarder très longtemps, impatiente de profiter du week-end et d’aller raconter tout ce qu’il s’était passé à Hélios. « D’après Hélios, pourquoi James l’aurait attaqué ? Comment ça s’est passé ? S’il te plait, je veux savoir qui dit vrai et je suis certain que toi aussi. » La Serpentard décroisa ses bras pour recommencer à se ronger l’ongle, une fichue vieille habitude qu’elle n’arrivera décidément jamais à faire passer. Bien sûr, Albus n’avait pas été présent dans le Poudlard Express, lorsque Hélios était venu la voir, mais c’était ce souvenir plus que le témoignage de son ami qui l’avait convaincu. « Evidemment, je ne suis pas un monstre, je n’accuserais pas James si je n’étais pas sûre de moi ! Hélios m’a avoué hier matin que c’était James qui l’avait attaqué par derrière alors qu’il retournait dans notre salle commune, je n’y croyais pas mais.. tu n’as pas vu comment il était prêt à attaquer Hélios devant témoins, et je ne l’ai pas entendu repartir vers sa salle commune, or les escaliers sont bruyants près des cuisines. » Albus était bien placé pour savoir cela, puisque les Poufsouffle passaient par cet escalier plusieurs fois par jour pour aller vers leur salle commune. En expliquant l’histoire à une tierce personne, cela rendait les choses plus réelles, et Lily avait l’impression de revoir le regard haineux que James avait lancé à Hélios. « Juste avant, James avait accusé les Avery d’être maléfiques, je crois qu’il les soupçonne d’être l’héritier, l’un ou l’autre. J’ai peur qu’il ait voulu faire justice lui-même parce que je ne le croyais pas. » Elle se rendait soudain compte d’à quel point cela faisait du bien de se confier à une personne étrangère à toutes ces histoires, mais quelqu’un en qui elle pouvait avoir une confiance aveugle.

Lily fut soulagée de voir que Albus acceptait sa version des faits, sans se braquer, bien qu’il soit là pour le compte de James. La situation était évidemment inouïe chez les Potter, jamais Albus n’avait dû jouer les intermédiaires pour arranger une dispute entre Lily et James, pour la bonne raison que jamais ils ne s’étaient disputés auparavant. Généralement, c’était plutôt elle qui empêchait James de s’en prendre à Albus, le taquinant plus ou moins gentiment. « Je comprends, ce serait parfaitement son genre, mais Lily… Même si James fait parfois des choses un peu idiotes, tu crois vraiment qu’il aurait attaqué Hélios alors que des témoins l’ont vu s’en prendre à lui dans le Poudlard Express ? » Oui, c’était parfaitement le genre de James de faire cela. Bizarrement, cette réalité ne plaisait pas à Lily, au contraire. Elle aurait préféré que les arguments d’Albus soient que jamais James ne pourrait faire de mal à qui que ce soit, et elle aurait préféré pouvoir le croire, mais la réalité lui avait sauté aux yeux la veille, c’était le genre de James, de s’en prendre à Hélios, tout comme c’était son genre de juger quelqu’un sur son nom de famille. « Toute l’école est au courant maintenant, ce serait de la folie. Sans compter que tu étais avec lui lorsqu’il a vu Hélios dans les couloirs des cachots. Il aurait été complètement idiot de faire ça alors que tu pouvais le soupçonner. » Lily haussa les épaules, ne sachant pas trop quoi répondre à cela. Bien sûr, le comportement de James n’avait aucun sens, c’était idiot, et elle lui en voulait plus qu’elle ne saurait se l’avouer. Pas pour avoir blessé Hélios, mais pour l’avoir blessé elle en agissant ainsi. Si Hélios avait été attaqué par quelqu’un d’autre, elle aurait adoré enquêter, une fois rassurée sur la santé de son meilleur ami, mais là, elle avait simplement envie d’envoyer une bonne vieille gifle moldue à son frère. « Ou alors il pensait que j’avais tellement une confiance aveugle en lui que je croirais en son innocence malgré toutes les preuves de sa culpabilité. Et il avait raison, dans un sens. Il a presque tué Hélios, et j’étais là à lui demander de mentir sur son agresseur pour le protéger et éviter qu’il foute en l’air son avenir ! » A présent, Lily était presque aussi furieuse contre elle-même que contre son frère. Peut-être devrait-elle courir prévenir la directrice et avouer son mensonge ? Mais non, elle ne pouvait pas faire cela. Avec un casier pareil, James ne pourrait jamais devenir un auror, peut-être même serait-il renvoyé de l’école.

Pour toute réponse, Lily commence par hausser les épaules, montrant qu’elle est peu convaincue par ce que dit le jeune homme. Pire, son visage semble déjà en train de se déformer pour laisser place à une expression plus renfermée, comme si elle se coupait déjà du monde. Et Albus ne peut s’empêcher de se montrer impressionné face à une telle réaction, peut-être même effrayé. Surtout lorsque la jeune femme reprend la parole, semblant alors insinué qu'elle regrette certaines choses, qu'elle n'aurait pas regrettées en temps normal. « Ou alors il pensait que j’avais tellement une confiance aveugle en lui que je croirais en son innocence malgré toutes les preuves de sa culpabilité. Et il avait raison, dans un sens. Il a presque tué Hélios, et j’étais là à lui demander de mentir sur son agresseur pour le protéger et éviter qu’il foute en l’air son avenir ! » Albus passe de nouveau sa langue sur sa lèvre inférieure, réfléchissant à ce que sa sœur vient de lui dire. Il est très courageux de sa part d’avoir demandé à Hélios de garder le silence alors qu’elle se montre persuadée qu’il est le coupable. Mais il n’empêche qu’il y a quelque chose d’étrange dans tout cela. Albus a beau ne pas connaître James aussi bien que Lily, il ne parvient pas vraiment à y croire. « Je sais que James serait capable d’attaquer quelqu’un qui le provoque parce qu’il ne saurait pas se contrôler, mais attaquer quelqu’un de sang-froid ? Il ne me semble pas avoir déjà entendu qu’il ait fait une chose pareille. » réfléchis-t-il à haute voix, sans doute aussi perdu que sa sœur. Ce n’est qu’à présent qu’il se rend vraiment compte qu’il ne connait pas bien son frère et sa sœur, lorsqu’il est trop tard pour les connaitre réellement. Laissant échapper un nouveau soupir, il passe une main sur son visage, complètement largué. Il ne sait pas quoi faire. Bien sûr, il ne veut pas être le complice de James s’il s’avère qu’il a vraiment attaqué Hélios dans le but de le tuer, mais il a tout de même du mal à croire son frère capable de faire une pareille chose. Même leur père n’utilisait tout au plus que de vulgaires expelliarmus pour attaquer ou se défendre lorsqu’il était à Poudlard. Comment aurait-il pu donner naissance à un tueur ? « Mais Lily, si tu ne l’as pas dénoncé, c’est parce qu’une part de toi croit en son innocence, n’est-ce pas ? » demande-t-il en redressant la tête, ses yeux brillants d’espoir.

Lily voit parfaitement que Albus n’est pas prêt à croire en la culpabilité de leur frère, et elle comprend alors qu’ils se sont lancés dans un dialogue de sourd, où chacun affirmerait ses arguments en écoutant à peine ceux de l’autre, peut enclin à admettre qu’il avait eu tord. « Je sais que James serait capable d’attaquer quelqu’un qui le provoque parce qu’il ne saurait pas se contrôler, mais attaquer quelqu’un de sang-froid ? Il ne me semble pas avoir déjà entendu qu’il ait fait une chose pareille. » Etonnement, Lily s’offusquait d’entendre Albus parler de James comme d’un individu dangereux, incapable de contrôler ses pulsions si quelqu’un le cherchait. Bien sûr, c’était la vérité, il l’avait prouvé par deux fois, mais tout de même, elle n’était pas prête à entendre qui que ce soit d’autre qu’elle critiquer son grand frère. « Mais Lily, si tu ne l’as pas dénoncé, c’est parce qu’une part de toi croit en son innocence, n’est-ce pas ? » Les choses semblaient si merveilleuses dans le monde d’Albus, ou des Poufsouffle en général. Si Lily croyait son frère innocent, ça serait à lui qu’elle serait en train de parler, pas à Albus. Cette pensée lui arracha une légère culpabilité de préférer ainsi l’un de ses frères à l’autres, mais c’était la triste vérité. James avait toujours été son préféré. « C’est parce que c’est mon frère et que je ne veux pas qu’il bousille ses chances d’être auror à cause de moi ! C’est parce que quoi qu’il fasse, il restera mon grand frère, et que je voudrais toujours le protéger, même si lui choisit de me faire du mal ! » Lily se mordit la lèvre inférieure, regrettant d’avoir ainsi élevé la voix contre Albus, qui n’y pouvait rien, dans l’histoire. Elle avait l’impression de devenir dingue, mais elle ne voulait pas se fâcher avec Albus. Elle ne voulait plus penser à la trahison de James, à sa violence, à son culot d’aller tout raconter à Albus.. Elle voudrait simplement effacer tout cela de son esprit. « Je suis désolée, je.. je dois y aller, on m’attend. » Lily lui adressa un bref signe de tête, se forçant à sourire avant de faire demi tour et de repartir de la salle avant que Albus n’ait le temps de la rattraper.