Après que les élèves de Beauxbâtons aient passé l’entrée du château, il faut atteindre plusieurs minutes à la délégation de Durmstrang avant de faire de même. Et pour cause, les derniers arrivants sont plutôt lents à traverser le parc pour rejoindre le reste des étudiants de leur école. Seul le regard sombre de Nikolaï les incite à se dépêcher, alors que leur directeur indique au professeur McGonagall de faire entrer les étudiants de l’académie de Beauxbâtons, en attendant les derniers arrivants. De toute façon, la route à faire n’est pas bien compliquée à retenir : il suffit de traverser le hall pour gagner la Grande Salle. Heureusement, après quelques minutes, les élèves de Durmstrang se retrouvent au complet, ce qui détend légèrement Nikolaï, quand bien même il aurait bien envie de tordre le cou à quelques uns des retardataires, qui s’évertuent pourtant à bien prendre leur temps. Se tournant vers leur directeur, le jeune homme a du mal à retenir un soupir d’agacement. Pourtant, l’homme à la tête de Durmstrang n’a aucun mal à remarquer l’expression tendue de son futur champion et c’est d’une voix forte qu’il annonce finalement à l’ensemble de ses élèves qu’il est grand temps de rejoindre les autres écoles. Une bonne chose pour Nikolaï qui s’empresse d’acquiescer, avant d’emboiter le pas à son directeur, avançant d’une démarche déterminée en direction du château. Il n’accorde pas un seul regard au hall d’entrée, trop pressé de gagner le réfectoire pour faire attention à quoi que ce soit. Il espère que les élèves de Serpentard leur auront laissé des places et que les élèves de Beauxbâtons ne se seront pas précipités dessus. Son regard balaie les quatre grandes tables réservées aux élèves et un signe de tête de son directeur vient lui confirmer la localisation des Serpentard. Vert et argent. A ne pas confondre avec cette autre maison en rouge et or, correspondant plus aux couleurs de Durmstrang, où les élèves de la délégation française semblent s’être installés en masse. Se séparant dans son directeur, il prend la tête des élèves de son école pour rejoindre la bonne table. « Ivanna, accepterais-tu de te mettre à côté de moi ? » lâche-t-il en direction de la jeune femme alors qu’il contourne la table pour venir se mettre à côté d’un jeune homme aux cheveux blondes. « Aleksander. En face. » L’ordre claque dans les airs et aussitôt, son cousin s’exécute, venant se placer à côté d’une jeune femme à la chevelure rousse, tandis que Nikolaï lui-même se glisse sur le banc face à une assiette. Les deux élèves qui marquent la fin de la rangée des élèves de Poudlard, s’arrêtent aussitôt de parler pour se tourner vers eux en affichant un large sourire. Surtout le blond, qui tend aussitôt la main en direction de Nikolaï, ayant sans doute remarqué que c’est lui qui menait la danse. « Bienvenue à vous. Je m’appelle Scorpius Malefoy et voici mon amie Lily Potter, ainsi que Cedrella Ollivander. » finit-il en désignant la brune derrière lui d’un mouvement de tête. Nikolaï lui empoigne alors la main afin de la lui serrer vigoureusement. « Nikolaï Stoyanov, champion de Durmstrang. Ma partenaire, Ivanna Yordanova. Aleksander Vulchanov, mon cousin et second. » Les présentations s’arrêtent là, pas besoin pour lui présenter tous les élèves de sa délégation, cela se traduirait par une énorme perte de temps. « Ravi de vous rencontrer, tous. » Détachant son regard du jeune Malefoy, il adresse des sourires en direction de la Potter et de l’Ollivander. Trois noms de famille qui paraissent déjà prometteurs. A croire qu’il est directement tombé sur les bonnes personnes, quand bien même le fait de voir une Potter amie avec un Malefoy lui parait bien étrange. Son regard accroche la rousse, qu’il prend le temps de juger du regard. La fille d’Harry Potter.

Enfin, les écoles étrangères entraient dans la Grande Salle. Après s’être retournée pour regarder les élèves de Beauxbâtons rejoindre les Gryffondor et James aussitôt engager la discussion avec les jeunes filles - là elle retrouvait bien son frère -, Lily vit avec ravissement que les étudiants de Durmstrang avaient choisi la table des Serpentard pour prendre le repas. C’était presque une tradition, mais Lily était contente d’être aux premières loges. Elle repéra à nouveau le trio de tête, qui vint s’asseoir à leurs côtés. Mais avant qu’elle n’eut le temps de saluer ses nouveaux voisins, Scorpius sautait sur l’occasion pour se faire remarquer. « Bienvenue à vous. Je m’appelle Scorpius Malefoy et voici mon amie Lily Potter, ainsi que Cedrella Ollivander. » Lily dû combattre son instinct primaire qui lui indiquait d’envoyer un gros coup de pied dans les jambes de Malefoy. Comme si elle était incapable de se présenter elle-même, c’était vraiment un abruti. Enfin, au moins il l’avait présenté avant Cedrella, ce qui n’avait en soi aucune logique quand on connaissait le Malefoy, et Lily se demandait à quoi il jouait, après tout, ils n’avaient jamais été et ne seraient sans doute jamais des « amis ». Elle salua cependant à son tour les étrangers, ne voulant pas faire de scène. « Nikolaï Stoyanov, champion de Durmstrang. Ma partenaire, Ivanna Yordanova. Aleksander Vulchanov, mon cousin et second. » Celui-là, il l’agaçait déjà. Même Scorpius avait un ego moins développé que lui. Mais Lily doutait qu’il ne soit nécessaire de lui rappeler que ça serait la coupe, et seulement la coupe qui choisirait le champion, et s’il se permettait de s’avancer ainsi, c’était sans doute qu’il aurait raison, à la fin, mais elle ne pouvait s’empêcher d’en être agacée. « Ravi de vous rencontrer, tous. » Il en arrive à croiser son regard, et Lily prend bien soin de ne pas lâcher le sien sans laisser la moindre émotion apparaître sur son visage. Elle était toutefois ravie de voir qu’il semblait plus intriguée par elle, une Potter, que par le Malefoy, famille certes connue pour sa pureté, mais aussi pour sa descente aux enfers et en disgrâce, autant chez les sang purs que dans le reste de la société magique. « Enchantée également. Vulchanov, tu as dit ? Comme les célèbres joueurs de Quidditch ? » Elle balança son regard vers son nouveau voisin de table, qui était resté silencieux jusque là. Elle n’arrivait jamais à masquer un réel intérêt et une excitation certaine quand le Quidditch était évoqué, mais ce qu’elle voulait surtout, c’était mettre en avant l’autre garçon pour remettre à sa place ce Nikolaï qui se croyait si supérieur aux autres. Enfin, s’ils étaient vraiment cousins, peut-être que lui aussi avait un lien avec le Quidditch, ce qui le remontrait considérablement dans l’estime de Lily.

Fidèle à son cousin, Aleksander contourne la table des Serpentard pour venir s’asseoir à l’endroit que lui indique Nikolaï, juste à côté d’une jeune femme à la chevelure de feu. Il ne prend même pas réellement le temps d’observer sa voisine de table, tant il craint que celle-ci ne s’adresse directement à lui. S’il était le premier à attirer l’attention des élèves de Poudlard, son cousin ne lui pardonnerait sans doute jamais. Ainsi est-ce avec soulagement qu’il entend le garçon de l’école de sorcellerie écossaise installé juste à côté de Nikolaï, prendre la parole le premier. « Bienvenue à vous. Je m’appelle Scorpius Malefoy et voici mon amie Lily Potter, ainsi que Cedrella Ollivander. » début-t-il aussitôt, entrant tout de suite dans le vif des présentations. Aleksander se trouve complètement happé par chaque mouvement de tête du jeune blond, détaillant du regard chaque personne qu’il désigne afin de s’imprégner de leurs visages, tentant de graver leurs prénoms dans son esprit. Il remarque également qu’un jeune homme assis à la droite de la jeune femme à la chevelure de feu – Lily Potter, mais ce nom lui parait trop étrange à penser, est-il vraiment assis à côté de la fille de Harry et Ginny Potter ? –, qui n’a pas été présenté par le blond – Scorpius Malefoy, s’il se souvient bien –, se trouve tout de même grandement intéressé par la conversation. Il parait même frustré de ne pas avoir été mentionné. « Nikolaï Stoyanov, champion de Durmstrang. Ma partenaire, Ivanna Yordanova. Aleksander Vulchanov, mon cousin et second. » répond Nikolaï en son tour, afin d’engager les présentations du côté de Durmstrang. Aleksander ne peut s’empêcher de laisser un sourire fier s’afficher sur le coin de ses lèvres. Le second de Nikolaï Stoyanov. Dans l’enceinte de Durmstrang, certains tueraient pour être à sa place. Le second de l’héritier. « Ravi de vous rencontrer, tous. » Un sourire fier s’affiche sur le visage de l’élève de Durmstrang et Aleksander s’empresse de faire disparaître le sien, afin de laisser son cousin briller. Toujours là pour lui, il cherche toutefois à ne lui faire aucune ombre. Aussi s’attend-t-il simplement à ce que les élèves de Poudlard s’adressent directement à celui qui se présente comme le leader naturel de l’école nordique. Pourtant, lorsque la jeune femme à la chevelure de feu prend la parole, c’est vers lui qu’elle se tourne. Le cousin qui reste pourtant toujours en retrait. « Enchantée également. Vulchanov, tu as dit ? Comme les célèbres joueurs de Quidditch ? » Aleksander se tourne vers Nikolaï, cherchant son approbation. Il remarque aussitôt que son regard a changé, s’étant assombri quelque peu, pourtant, celui-ci lui adresse un signe de tête discret. Prenant l’air de réfléchir à ses mots, comme tout étranger cherchant après son anglais, il finit par se tourner vers la demoiselle Potter. « Eh bien... Oui, c’est bien ça. Du côté de mon père. » acquiesce-t-il finalement en cherchant ses mots comme il le peut. « Je crois que mon oncle.. ? Oui, oncle. Je crois qu’il a joué contre ta mère en final de la coupe du monde. Déçu que mon oncle n’ait pas gagné, mais ta mère a très bien joué. » Un sourire légèrement timide apparait sur ses lèvres alors qu’il se sent légèrement honteux de sa façon de chercher sans cesse après ses mots. « Désolé. Mon anglais n’est pas très bon. » ajoute-t-il, légèrement envieux envers son cousin, qui se trouve finalement plus expérimenté de lui. A vrai dire, Nikolaï est toujours celui qui a parlé pour eux d’eux, aussi Aleksander ne s’est-il jamais vraiment exercé en anglais, ce qu’il regrette quelque peu.

Attendant patiemment une réponse, l’excitation à l’idée de rencontrer un autre joueur de Quidditch brillant dans son regard - et puis, lui aussi devait savoir ce que c’était d’avoir un nom connu -, Lily remarque à peine le regard presque paniqué que son voisin lance au garçon face à lui. Elle le note toutefois dans un coin de sa tête tandis qu’il commence finalement à parler. « Eh bien... Oui, c’est bien ça. Du côté de mon père. » Dit-il, peu sûr de lui, avec un accent bien audible. Lily sourit, acquiesçant pour lui donner confiance en lui, après tout, malgré l’accent, elle comprenait. « Je crois que mon oncle.. ? Oui, oncle. Je crois qu’il a joué contre ta mère en final de la coupe du monde. Déçu que mon oncle n’ait pas gagné, mais ta mère a très bien joué. » Il lui sourit à son tour, l’air malgré tout un peu gêné par son niveau d’anglais, moins bon que celui de son cousin, sans aucun doute. Mais ce n’était pas Lily qui le critiquerait, elle qui était incapable de bafouiller le moindre mot dans une langue étrangère. Et puis, elle l’aimait bien. Elle était flattée de voir que la réputation de sa mère allait jusqu’en Bulgarie, et qu’elle avait gagné, qui plus est. Elle était trop jeune pour se souvenir vraiment de l’époque où sa mère jouait à un niveau international, mais même si elle se retenait quand elle jouait avec eux, elle ne pouvait étouffer totalement son talent. « Désolé. Mon anglais n’est pas très bon. » Elle rit légèrement avant de rétorquer : « Il est toujours meilleur que mon bulgare, et puis, c’est tout l’intérêt d’un tournoi comme celui-ci, tu vas pouvoir t’améliorer. » Après tout, Lily ne doutait pas que beaucoup d’élèves de Poudlard se porteraient vite volontaire pour donner un coup de main à leurs visiteurs étrangers pour les aider à s’améliorer. Sa tante elle-même avait un correspondant bulgare depuis que le tournoi avait eu lieu à son époque, et Lily ne dirait pas non à tenter elle-même cette expérience. « Je pourrais même te donner une chance de venger ton oncle en jouant contre moi. Enfin, j’imagine que tu fais du Quidditch également ? » Elle s’était rattrapée, prenant tellement pour acquis le faire que le Quidditch, c’était une affaire de famille, qu’elle ne lui avait même pas demandé si lui-même y jouait avant de lui proposer de jouer avec elle et son équipe.

Passant une main dans ses cheveux bouclés, Aleksander tente de reprendre constance. Cette situation le met légèrement mal à l’aise. Après tout, il n’a jamais eu l’habitude d’être mis en avant par rapport à son cousin et il n’y était clairement pas préparé auparavant. Aussi n’a-t-il jamais pris soin de pratiquer son anglais, se contentant de la théorie. Il n’a d’ailleurs pas seulement du mal à parler cette langue, il lui est aussi difficile de comprendre tout ce que disent ces étrangers et il lui faut un certain temps pour assimiler le vrai sens des phrases qu’il entend. Pourtant, la jeune femme à la chevelure rousse semble plus que ravie de sa réponse. Etonnant. Aleksander n’a jamais été habitué à voir de tels sourires sur les visages de ses interlocuteurs, contrairement à Nikolaï qui a toujours eu à ses côtés des jeunes femmes en extase de le voir leur adresser la parole. S’il a toujours secondé son cousin, il n’a jamais rêvé d’être à sa place, bien au contraire. Mal à l’aise lorsqu’il est au centre de l’attention, cette fois ne fait pas exception. Alors qu’il clos enfin les lèvres sur un dernier sourire gêné, il se permet de jeter un coup d’œil en direction du futur champion de Durmstrang. Un frisson lui parcourt l’échine alors qu’il remarque son regard sévère et sa mâchoire serrée. Il espère qu’il ne sera pas réprimandé pour cette situation qu’il n’a pas choisie. « Il est toujours meilleur que mon bulgare, et puis, c’est tout l’intérêt d’un tournoi comme celui-ci, tu vas pouvoir t’améliorer. » Se tournant de nouveau vers Lily, Aleksander se laisse le temps de réfléchir aux paroles de la jeune femme avant de hocher la tête, signe qu’il a compris ce qu’elle voulait bien dire. Tous ces regards orientés sur lui le mettent grandement mal à l’aise. Surtout celui de Nikolaï. Mais quand il y pense, le regard de la rousse s’avère être plutôt flatteur. « Je pourrais même te donner une chance de venger ton oncle en jouant contre moi. Enfin, j’imagine que tu fais du Quidditch également ? » demande-t-elle finalement, s’intéressant ainsi directement à lui. Aleksander ne peut s’empêcher de rougir légèrement. C’est la première fois qu’on s’intéresse vraiment à lui pour sa personne et non pas pour ses liens familiaux. Un sourire assez enfantin apparaît sur ses lèvres. Il a l’impression d’être un enfant qui aime se donner en spectacle. Pourtant, il est normal d’essayer de faire connaissance, n’est-ce pas ? « Oui. Oui je joue dans l’équipe de ma cousine Nikolaï. C’est lui le capitaine. Moi je suis poursuiveuse. » Il réfléchit en arquant un sourcil, se demandant s’il a bien dit les choses. « Enfin, poursuiveur. » corrige-t-il, soucieux de ne pas se désigner comme une fille. Se tournant vers son cousin, il cherche un peu de réconfort de sa part. Mais celui-ci affiche un air légèrement grognon, comme s’il n’était pas content de la réponse d’Aleksander. Celui-ci comprend par là qu’il préférerait être un peu plus au centre de la conversation, aussi cherche-t-il comme il peut à orienter le sujet sur Nikolaï. « Je crois que Nikolaï sera d’accord pour qu’on participe à un match contre vous. Enfin, je crois ? » Le visage de son cousin se détend aussitôt alors que les regards convergent vers lui. « Eh bien ce serait en effet une joie d’affronter l’équipe de Serpentard au Quidditch. Nous n’avons entendu que des louanges à votre propos et nous ne pourrions qu’être flatté d’avoir à nous mesurer à vous, quelle que soit l’issue du match. Seulement, notre équipe de Quidditch n’étant pas venue au complet, il serait difficile de faire un match dans les règles de l’art. » Aleksander a besoin de se concentrer pendant un moment avant de comprendre tout ce que son cousin vient de dire. Après tout, il utilise un vocabulaire bien plus poussé que le sien, ce qui peut être difficile à suivre, avec le piètre niveau d’anglais du jeune homme. « Peut-être qu’on pourra ajouter des élèves de Poudlard à notre équipe pour faire un match quand même ? C’est aussi dans l’esprit du tournoi ? Non ? En attendant, tu pourrais peut-être nous prop- présenter ton équipe à toi ? Est-ce que Scorpious Malefoï fait partie de ton équipe ? » tente-t-il, afin de ne pas laisser passer une opportunité de jouer au Quidditch contre les Serpentard. Il sait que Nikolaï serait fier que son équipe batte celle des vert et argent. Son oncle aussi serait fier.

Le dénommé Alexander met quelques instants à réfléchir, une légère grimace visible tandis qu’il semble essayer de comprendre ce que Lily peut bien lui raconter. Amusée, la jeune fille se promet cependant de faire attention et de parler plus lentement par la suite, pour qu’il comprenne plus facilement ses dires. « Oui. Oui je joue dans l’équipe de ma cousine Nikolaï. C’est lui le capitaine. Moi je suis poursuiveuse. Enfin, poursuiveur. » Lily parvint à saisir des brides de rires retenus de l’autre côté de la table, venant sans aucun doute de ses camarades qui s’amusent des soucis d’accords de leur invité, sans bien sûr se demander de quoi ils auraient eux-même l’air s’ils devaient avoir une conversation dans une autre langue. Et pour être déjà allée en France visiter la famille de sa tante, Lily sait que ce n’est pas une partie de plaisir. « Je crois que Nikolaï sera d’accord pour qu’on participe à un match contre vous. Enfin, je crois ? » Alexander détourne finalement la conversation de son cousin, comme s’il fallait son autorisation pour jouer au Quidditch, ce qui agaçait encore une fois Lily. Elle, elle s’imaginait simplement que son capitaine n’aurait rien contre l’idée, et s’il était contre, eh bien, l’équipe de Serpentard pourrait toujours se trouver un deuxième batteur de remplacement pour jouer contre leurs invités. « Eh bien ce serait en effet une joie d’affronter l’équipe de Serpentard au Quidditch. Nous n’avons entendu que des louanges à votre propos et nous ne pourrions qu’être flatté d’avoir à nous mesurer à vous, quelle que soit l’issue du match. Seulement, notre équipe de Quidditch n’étant pas venue au complet, il serait difficile de faire un match dans les règles de l’art. » Répond Nicolas dans un anglais parfait malgré un léger accent. Elle l’écoute cependant avec le sourire, peu désireuse de se mettre déjà à dos le champion de Durmstrang. « Peut-être qu’on pourra ajouter des élèves de Poudlard à notre équipe pour faire un match quand même ? C’est aussi dans l’esprit du tournoi ? Non ? En attendant, tu pourrais peut-être nous prop- présenter ton équipe à toi ? Est-ce que Scorpious Malefoï fait partie de ton équipe ? » Un léger rire que Lily ne put retenir s’échappa de ses lèvres en l’entendant ainsi écorcher le nom de Scorpius. Elle était fière qu’ils considèrent déjà l’équipe de Serpentard comme la sienne, mais bien sûr, ce n’était que parce qu’elle parlait en leur nom et qu’ils ne savaient pas qui était leur capitaine. « Oh mais bien sûr, nous avons beaucoup de joueurs talentueux qui seront ravis de grossir vos rangs si vous n’avez pas suffisamment de volontaires de Durmstrang. Dans notre équipe, il y a aussi Hélios Avery, ici présent, les autres garçons sont plus loin. Je suis la seule fille de l’équipe, traditionnellement, les filles sont rares dans l’équipe de Serpentard. Et non, malheureusement Scorpius n’est pas dans l’équipe, même si sa famille a un historique dans le Quidditch, mais peut-être acceptera-t-il de se joindre à vous ? Je suis sûre qu’il serait à la hauteur ! » Il y avait eu dans sa voix un ton moqueur que seul Scorpius avait pu repérer et interpréter, évidemment, quand elle avait parlé de ses soi-disant talents pour le Quidditch qui seraient héréditaires de son père qui n’a jamais su attraper le vif d’or malgré le fait que son propre père lui achetait toujours le dernier balai sorti. En vérité, elle attendait juste qu’il se ridiculise.

Suivant activement la conversation qui se déroule à côté de lui, Scorpius retient la déception de ne pas en faire partie intégrante pour se forger un visage accueillant et bienveillant. Mieux vaut ne pas passer pour un psychopathe égocentrique dès les premiers instants, qu’importe ce qu’en pense Lily Potter et sa façon de monopoliser la parole avec un autre sang-mêlé, de ce que le Malefoy en sait. Il faut pourtant rester courtois et le jeune homme le sait bien, d’autant plus qu’il cherche à apaiser les tensions entre la rousse et lui-même, afin de la séparer de son père. C’est alors qu’il jette un rapide coup d’œil en direction de Cedrella pour vérifier qu’elle se porte bien, qu’il entend son nom prononcer dans la conversation. Du moins, il imagine que c’est de lui qu’on parle, même si le Vulchanov a bien écorché son nom. « Peut-être qu’on pourra ajouter des élèves de Poudlard à notre équipe pour faire un match quand même ? C’est aussi dans l’esprit du tournoi ? Non ? En attendant, tu pourrais peut-être nous prop- présenter ton équipe à toi ? Est-ce que Scorpious Malefoï fait partie de ton équipe ? » Se tournant de nouveau vers le jeune bulgare, Scorpius lui adresse son plus beau sourire. Il ne veut pas laisser passer cette opportunité d’enfin pouvoir s’insérer dans la conversation. Après tout, il ne s’est pas mis en bout de table pour servir de pilier de comptoir. Ce n’est pas dans son habitude de passer ainsi en second plan et quelque chose lui dit que le garçon de Durmstrang attablé à côté de lui souffre également du fait d’être laissé pour compte. Le blond reste pourtant pendu aux lèvres de Lily Potter, attendant sa réponse avec impatience. « Oh mais bien sûr, nous avons beaucoup de joueurs talentueux qui seront ravis de grossir vos rangs si vous n’avez pas suffisamment de volontaires de Durmstrang. Dans notre équipe, il y a aussi Hélios Avery, ici présent, les autres garçons sont plus loin. Je suis la seule fille de l’équipe, traditionnellement, les filles sont rares dans l’équipe de Serpentard. Et non, malheureusement Scorpius n’est pas dans l’équipe, même si sa famille a un historique dans le Quidditch, mais peut-être acceptera-t-il de se joindre à vous ? Je suis sûre qu’il serait à la hauteur ! » Le sourire narquois de la jeune Potter laisse présager qu’elle n’est pas très réceptive aux efforts engagés par le jeune Malefoy. Il ne se laisse pourtant pas abattre pour si peu. Alors que le Vulchanov tente d’apercevoir Hélios par-dessus les épaules de Lily, Scorpius se décide finalement à répondre. « Eh bien, ce serait effectivement très plaisant de faire une partie de Quidditch avec vous, mais je crains d’avoir à décliner l’offre. En tant que préfets de la noble maison de Salazar Serpentard, Cedrella et moi n’avons pas beaucoup de temps libres. En effet, Poudlard vous réserve quelques surprises que nous devons prendre le temps de préparer. Mais merci à toi, Lily, pour ton invitation. » Scorpius lui adresse un sourire se voulant amical avant de se tourner vers les élèves de Durmstrang. « Stoyanov, ton nom me dit quelque chose. Une noble famille de sang-purs, n’est-ce pas ? » L’étudiant de l’école magique d’Europe de l’Est ne tarde pas à acquiescer d’un hochement de tête. « Oui mais je dois dire que vos noms ne nous sont pas inconnus non plus. Malefoy, Ollivander, Potter et… Avery, si j’ai bien compris ? De grands noms qui ont marqué le monde magique. Il parait d’ailleurs quelque peu étonnant que vous vous fréquentiez, tous. » Son regard s’arrête sur la Potter alors qu’il dit cela. Et Scorpius ne peut que comprendre ce qu’il entend par là. Voir la fille du célèbre Harry Potter rester avec des fils de mangemorts et la fille Ollivander, cela doit paraître complètement dépaysant. A l’opposé de ce que doivent apprendre les livres d’Histoire de la magie.

Attendant patiemment d’avoir une occasion de rentrer à son tour dans la conversation sans donner l’impression de forcer comme le ferait quelqu’un de grossier, Cedrella écoute d’une oreille distraite la conversation, son regard voyageant d’un coin à l’autre de la salle. Elle guette le moment où le professeur McGonagall prendra enfin la parole pour souhaiter la bienvenue aux autres écoles et ouvrir le tournoi de façon officielle. Mais pour l’instant, elle discute avec les autres directeurs et les membres du ministère, il faudra donc attendre encore quelques minutes avant que les débuts de conversation ne doivent s’arrêter. « … Scorpious Malefoï fait partie de ton équipe ? » Au nom écorché de Scorpius, Cedrella tourne à nouveau la tête vers les élèves de Durmstrang. Si la Potter a terminé de tirer la couverture vers elle, Scorpius allait peut-être réussir à réorienter la conversation vers le seul sujet qui devrait vraiment les intéresser ce soir : le tournoi. Mais à nouveau, la Potter se lance dans une longue tirade qui énerve sans doute tout le monde bien que chacun affiche un sourire poli. Cedrella fait de même, mais son sourire se fige quand la Potter évoque un soi-disant talent de Scorpius pour le Quidditch. La préfète pensait pouvoir se vanter d’être celle qui connaissait le mieux Scorpius, et si son ami avait beaucoup de talents, le Quidditch n’en faisait pas parti. Hors de question que Scorpius se laisse ridiculiser comme cela, il avait trop de noblesse pour s’abaisser à pratiquer un sport aussi brutal. Heureusement, être un bon orateur fait toutefois parti de ses talents, et il arrive aisément à décliner la proposition, prétextant des devoirs de préfets trop prenants. « Stoyanov, ton nom me dit quelque chose. Une noble famille de sang-purs, n’est-ce pas ? » Maintenant qu’il le soulignait, ce nom était également familier aux oreilles de Cedrella, puisque les familles de sang purs qu’il restait se connaissaient toutes entre-elles, au moins de nom. Elle se souvenait en effet avoir entendu parler d’eux, sans toutefois parvenir à se souvenir de ce dont il était question, il faudrait qu’elle questionne son frère, il avait bien meilleure mémoire qu’elle, et une bien meilleure concentration. « Oui mais je dois dire que vos noms ne nous sont pas inconnus non plus. Malefoy, Ollivander, Potter et… Avery, si j’ai bien compris ? De grands noms qui ont marqué le monde magique. Il parait d’ailleurs quelque peu étonnant que vous vous fréquentiez, tous. » Tout comme les trois autres intéressés, Cedrella sourit, mal à l’aise. D’une façon générale, tout le monde s’accorde à admettre que la Potter et l’Avery ont une amitié contre nature, alors en ajoutant un Malefoy à l’addition.. Car après tout, dans le monde magique, les sorciers étaient des noms de famille avant d’être des prénoms, des personnes individuelles. Quant à elle.. Elle ignorait la réputation que sa famille pouvait bien avoir à l’étranger en dehors de la fabrication de baguettes. Ils devaient être vus comme une ancienne famille de sang purs, respectueuse des traditions, et peu devaient connaître leur historique avec le Seigneur des Ténèbres. En soi, seule la Potter faisait tâche dans le paysage. Mais elle craignait justement que la Potter au caractère si imprévisible ne vienne tout gâcher, aussi, Cedrella pris la décision d’intervenir à son tour. « Oh, tu sais, à Poudlard, les maisons sont davantage des familles que des répartitions dans les dortoirs. Une fois qu’un petit nouveau a revêtu le vert et argent, signe que notre noble fondateur l’a choisi, nous respectons tous sa décision et l’accueillons à bras ouverts. » Déclara-t-elle, présentant ainsi une vision édulcorée de ce qu’étaient la maison Serpentard. Bien sûr, leurs différents avec les autres maisons faisaient qu’ils étaient tous étonnements soudés, et l’importance était de faire ses preuves, car sans cela, un nom de famille n’était pas suffisant, mais il fallait bien avouer que les preuves sans le nom de famille était rarement assez. « Je n’aurais pas si bien dit, bien que ça m’ait moi-même étonnée aussi. » Rétorqua Lily, tandis que tout le monde partait dans un éclat de rire, comme si la Potter venait simplement de faire une bonne blague, car seuls les quatre élèves de Poudlard savaient à quel point ce qu’elle avait dit était vrai.

Ignoré de tous depuis le début de la conversation, le nom d’Hélios finit cependant par atterrir au milieu des mots qui fusent au dessus de la table. Il se tourne alors vers Lily, se demandant pourquoi celle-ci s’intéresse enfin à lui. Elle qui n’avait d’yeux que pour l’élève de Durmstrang assis à sa gauche, depuis quelques temps. Il comprend alors qu’on le désigne comme partie intégrante de l’équipe de Quidditch de Serpentard, ce qui n’est pas faux. Il tente alors de reprendre la conversation en cours de route, s’accrochant à elle pour en savoir plus sur ce qui se dit non loin de lui. « Oui mais je dois dire que vos noms ne nous sont pas inconnus non plus. Malefoy, Ollivander, Potter et… Avery, si j’ai bien compris ? De grands noms qui ont marqué le monde magique. Il parait d’ailleurs quelque peu étonnant que vous vous fréquentiez, tous. » Le regard de l’élève de Durmstrang prétentieux s’arrête sur Lily pour la dévisager. Hélios le regarde faire sans mot dire, se demandant où il veut en venir. Cet homme semble avoir un fond vraiment mauvais. Ses yeux semblent briller d’un éclat faussement bienveillant, cachant une sorte de haine. C’est un regard qu’il a déjà pu voir. Dans les prunelles de sa sœur. Un frisson lui parcourt l’échine tandis qu’il fait cette constatation, se tournant aussitôt vers la rouquine pour voir si elle a remarqué la même chose que lui. Mais rien. C’est Cedrella qui prend la parole à sa place. « Oh, tu sais, à Poudlard, les maisons sont davantage des familles que des répartitions dans les dortoirs. Une fois qu’un petit nouveau a revêtu le vert et argent, signe que notre noble fondateur l’a choisi, nous respectons tous sa décision et l’accueillons à bras ouverts. » La façon dont Malefoy et Ollivander défendent Lily, tentant de faire amis-amie avec elle, est réellement surprenante. Pire, cela a quelque chose de malsain. Pourtant, une nouvelle fois, la rouquine ne semble pas être incommodée par la situation, ajoutant même : « Je n’aurais pas si bien dit, bien que ça m’ait moi-même étonnée aussi. » Tous se mettent à rire, comme si ce que venait de dire Lily était quelque chose d’hilarant. Seul Hélios reste de marbre, au risque de paraître rabat-joie. Il ne parvient pourtant pas à faire semblant. « C’est vrai qu’à Poudlard, ce n’est pas le nom de famille qui est le plus important mais la maison dans laquelle on est envoyé. Qu’en est-il à Durmstrang ? Si chez vous, le nom de famille est plus important que les valeurs de votre école, j’aimerais en connaître un peu plus sur votre famille. Il me semble que les Avery n’ont pas été présentés aux Stoyanov. » Il affiche un sourire poli mais n’en pense pas moins. Cette fois, il n’est pas en quelconque mission pour sa sœur mais il cherche simplement à en savoir plus sur ce Nikolaï afin de pouvoir protéger Lily. « Je pense que nous aurons tôt fait d’en reparler mon cher ami. Mais pour l’heure, il me semble que votre directrice ne va pas tarder à parler, sans compter que nous ne sommes pas dans un lieu adéquat. Mademoiselle Potter, ce serait d’ailleurs un honneur pour moi d’apprendre à vous connaître un peu plus. » Une nouvelle fois, l’attention se reporte sur Lily et c’est avec angoisse qu’Hélios tourne le regard dans sa direction. Décidément, quelque chose ne tourne pas rond.

Les préfets de Serpentard ne tournaient définitivement plus rond, mais si Lily les connaissait assez pour deviner qu’ils cachaient quelque chose derrière leur gentillesse, elle était aussi suffisamment intelligente pour comprendre qu’il valait mieux aller dans leur sens tant qu’elle n’aurait pas compris pourquoi ils agissaient ainsi. Ils avaient raison au moins sur un point : les Serpentard sont comme une famille, tous sortis de moules similaires, ils se comprennent ainsi mieux que quiconque. « C’est vrai qu’à Poudlard, ce n’est pas le nom de famille qui est le plus important mais la maison dans laquelle on est envoyé. Qu’en est-il à Durmstrang ? Si chez vous, le nom de famille est plus important que les valeurs de votre école, j’aimerais en connaître un peu plus sur votre famille. Il me semble que les Avery n’ont pas été présentés aux Stoyanov. » Intervient Hélios pour la première fois, avançant une interrogation partagée par Lily, bien qu’elle n’osait pas poser la question de peur de vexer leur invité. Après tout, à sa manière sûre de s’annoncer champion de Durmstrang, et vu comment Malefoy semblait connaître son nom, il devait être quelqu’un de respecté dans son pays. Bien sûr, les Malefoy étaient l’une de ces familles qui prend grand soin de connaître toutes les autres familles de leur rang - sans doute pour arranger des mariages -, mais les Avery semblaient ne plus avoir les moyens d’entretenir cette tradition. Cependant, Lily ne pouvait s’affirmer entièrement en accord avec les propos de son ami, car si la maison était effectivement très importante, certains noms l’étaient également. Elle pensait notamment à Dorcas et elle-même, dont les maisons semblaient avoir été échangées, et elle ne doutait pas que la préfète en chef avait dû batailler autant qu’elle pour se faire une place, un prénom. « Je pense que nous aurons tôt fait d’en reparler mon cher ami. Mais pour l’heure, il me semble que votre directrice ne va pas tarder à parler, sans compter que nous ne sommes pas dans un lieu adéquat. Mademoiselle Potter, ce serait d’ailleurs un honneur pour moi d’apprendre à vous connaître un peu plus. » En effet, le professeur McGonagall avait finalement interrompu sa discussion avec les autres directeurs et les membres du ministère, s’approchant de la table des professeurs pour enfin ouvrir le tournoi. « De même pour moi. » Lily répond malgré tout au bulgare, avec toute la sincérité du monde. C’était la vérité, après tout, elle avait hâte d’apprendre à mieux cerner ce garçon qui dégageait quelque chose d’unique dont Malefoy ne pouvait que rêver : une véritable noblesse qui semblait sans tâche. Et puis, il était intriguant de voir comment il s'intéressait bien plus à elle qu'à Malefoy, pourtant son égal de sang. Elle savait aussi que à Durmstrang, les filles étaient bien moins respectées que les garçons, et pour preuve, sa "partenaire" ne s'était pas autorisé la moindre participation à la conversation. Se tournant dos aux élèves de Durmstrang pour se tourner vers sa directrice, Lily sentait l’excitation monter à nouveau. Ça y est, c’était le moment. Elle regrettait simplement de ne pas pouvoir partager cet instant avec James.