Fièrement posté au premier rang aux côtés de Cedrella Ollivander, son acolyte de toujours, Scorpius dispose de la meilleure vue possible pour assister à l’arrivée des élèves de Beauxbâtons et Durmstrang. Une à deux fois, il sent que des élèves poussent derrière lui. Aussi est-ce tout naturellement qu’il se retourne pour réprimander les premières années de Poufsouffle, seuls capables de le toucher ainsi, évidemment. Après quoi, il ne lui sert plus à rien d’effectuer le moindre effort pour préserver sa tranquillité. Il ne cherche pas à dissimuler son amusement, jusqu’à ce que le regard du professeur McGonagall se pose sur les deux préfets. « Bien. » La voix de la directrice de Poudlard claque dans l’air, rétablissant partiellement le silence. « Il est désormais temps pour nous de rejoindre la Grande Salle pour le banquet en l’honneur de nos invités. Nos préfets conduiront les élèves de Poudlard à leurs places et veilleront à ce que des places soient laissées aux délégations de Beauxbâtons et Durmstrang, tandis que je me chargerai personnellement de vous conduire dans la Grande Salle lorsque tous les élèves de la délégation d’Europe de l’Est auront fini de rejoindre le parc. » annonce le professeur McGonagall aux autres directeurs, d’une voix suffisamment forte pour que tous les élèves entendent. Ou du moins, les premiers rangs. La directrice se tourne ensuite vers Scorpius et Cedrella, leur adressant un signe de tête, marque qu’il est temps pour eux d’appliquer ses paroles. Le Malefoy acquiesce d’une façon solennelle, quand bien même la directrice de Poudlard ne le regarde plus, avant de tourner les talons et rejoindre le rang supposé des élèves de Serpentard. « Serpentard, avec moi je vous prie. » lâche-t-il d’une voix forte et sèche, alors qu’il vient se poser à l’arrière du rang, les élèves de sa maison se retournant peu à peu vers lui. D’un regard, il indique aux élèves de Poufsouffle restés au milieu des vert et argent qu’ils feraient mieux de déguerpir, avant de taper dans ses mains, signe qu’il est temps de se mettre en route. Ainsi les élèves de Serpentard sont les premiers à passer le seuil de la porte du château et les premiers à gagner la Grande Salle. Aussitôt, tous se précipitent sur les tables où les couverts ont déjà été installés, plus rapprochés les uns que les autres qu’à l’accoutumée. D’un regard, il se met d’accord avec Cedrella pour que chacun d’eux aille d’un côté de la table pour pousser les élèves de leur maison à se rapprocher un peu plus les uns des autres pour laisser des places confortables pour leurs invités. Alors qu’ils finissent leur travail, toutes les autres maisons de Poudlard ont déjà pénétrées dans la Grande Salle à leur tour. Grand bien leur fasse. De toute façon, tout le monde sait que les élèves de Durmstrang ne s’aventureront que sur la table des Serpentard. Après avoir vérifié d’un simple coup d’œil que l’Ollivander a elle-même fini de faire se resserrer les élèves de son côté, après avoir fait taire leurs plaintes, il se décide finalement à rejoindre le bout de la table le plus proche de l’entrée de la salle. « Cedrella, nous devrions nous asseoir. Et il est de notre devoir de nous montrer au plus près des étudiants qui viendront partager notre table. » Le regard de Scorpius balaie le bout de table, jusqu’à croiser les yeux noirs de Lily. Jamais auparavant la jeune Potter ne l’a regardé avec une telle haine dans le regard. Pourtant, loin d’être déstabilisé par ce regard haineux, le blond lève la main. Geste de paix pour la plupart. Simple appel au calme pour le jeune homme, qui ne s’abaissera jamais à sortir de ses gongs en présence de témoins. « Je te laisse t’asseoir à ma gauche, il me semble important qu’une Potter occupe l’autre côté de la table pour ravir nos invités. Qu’en penses-tu, Lily ? » demande le Malefoy, un sourire placardé sur son visage, tandis qu’il s’assoit avec prestance à côté de l’Ollivander.

Se glissant entre les tables de Serpentard et de Serdaigle, Lily prit soin de se retrouver en fin de fil tandis que ses camarades prenaient place. Elle s’asseyait finalement au bout de la rangée, dos aux autres maisons, le regard tourné vers la porte d’entrée dans l’attente de voir les autres étudiants arriver. Peut-être que le professeur McGonagall attendait la confirmation des préfets-en-chef que les élèves de Poudlard étaient redevenus civilisés pour ne pas lui faire honte. Mais la Potter se tourna finalement de l’autre côté quand elle sentit qu’on lui touchait l’épaule, pour lui désigner ce qui arrivait de l’autre côté. Malefoy et Ollivander. Bien sûr, les préfets de Serpentard s’étaient arrangés pour coller au maximum les élèves de leur noble maison, ne laissant plus que les places du bout libres. Elle aurait dû se douter que Malefoy ferait quelques choses de ce style. Il arrive pourtant calmement, sans doute persuadé d’être dans son bon droit. Peut-être même allait-il lui sortir que les élèves de Durmstrang préféreraient être à côté de sang purs plutôt que de devoir manger près d’une vulgaire sang mêlée. « Je te laisse t’asseoir à ma gauche, il me semble important qu’une Potter occupe l’autre côté de la table pour ravir nos invités. Qu’en penses-tu, Lily ? » Levant les sourcils, Lily se demanda un instant s’il se moquait d’elle, mais un instant plus tard, il prenait place aux côtés d’Ollivander, face à elle. Cedrella, dans son éternelle grâce, s’exécuta aussitôt, lançant de grands sourires ravis autour d’elle comme si rien au monde ne pouvait lui faire plus plaisir que d’être à cet endroit avec eux. Ou alors comme si elle en savait plus qu’eux et qu’elle s’amusait de cela, car il y avait définitivement quelque chose de malsain dans sa joie. « Fais donc, Scorpius. » Se contenta de répondre la rouquine, sachant pertinemment qu’il serait mal vu d’engager une dispute avec Malefoy juste avant l’arriver des autres alors qu’elle n’avait reçu aucune provocation. Soudain, il lui sembla comprendre la propre stratégie de Malefoy, c’était même sans doute pour cela qu’il se montrait si cordial avec elle depuis deux jours. Il devait avoir peur qu’elle le ridiculise devant Durmstrang. Elle lui adressa un bref sourire, signant leur accord tacite de faire la paix pour ce soir, pour ne pas faire honte à leur maison, à Poudlard. Enfin, cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle ne ferait pas tout pour attirer l’attention sur elle. « Tu sais en quoi consiste le spectacle de magie qu’ont prévu les septième année ? James n’a rien voulu dire, il paraît que c’est secret. » Demanda-t-elle finalement à Scorpius, désireuse de tester leur nouvelle entente. En fait, elle n’avait même pas demandé à James, elle ne lui avait pas parlé depuis la réunion chez Slughorn. Elle s’imaginait simplement que tout irait mieux une fois que la tension de savoir qui serait le champion serait levée. Mais elle était malgré tout curieuse de savoir avec quoi les élèves de dernière année comptaient impressionner les autres écoles. Et puis, en mentionnant James, elle donnait à Scorpius l’occasion de faire front avec son grand frère, ou d’être contre lui, une nouvelle façon de voir ce que le Malefoy pouvait bien mijoter.

Venant prendre place à côté de l’Ollivander, Scorpius n’attend pas réellement la réponse de la Potter avant de mettre en application ce qu’il a proposé. Mais vu l’expression du visage de la rousse, celle-ci se trouve étonnée dans le bon sens de découvrir la proposition du préfet. Elle se reprend pourtant bien vite, se contentant de lâcher : « Fais donc, Scorpius. » d’un air détaché. Elle a pourtant du mal à ne pas afficher un air perplexe, signe qu’elle ne comprend pas bien les intentions du jeune homme. Et heureusement. Il serait stupide de faire semblant de comprendre le Malefoy et sa façon de penser puisque, de toute évidence, personne ne peut prétendre comprendre ce que prévoient les deux préfets de Serpentard. Après un moment, la Potter finit tout de même par reprendre la parole, un sourire étrange placardé sur le visage, ce qui laisse comprendre à Scorpius qu’il s’agit sans doute d’une question test. Il passe sa langue sur ses lèvres, se préparant à la question à venir, sans toutefois se défaire de son expression de visage bienveillante. « Tu sais en quoi consiste le spectacle de magie qu’ont prévu les septième année ? James n’a rien voulu dire, il paraît que c’est secret. » Jouant avec son gobelet du bout des doigts, Scorpius laisse apparaître un sourire sur son visage, celui-ci s’accompagnant d’un léger rire. Que répondre à ça ? Il ferme les yeux quelques secondes pour se donner le temps de réfléchir avant de rouvrir les paupières pour observer son gobelet d’un air passionné, alors que son sourire disparait pour le laisser adopter une expression du visage quelque peu plus sérieuse. « Tu sais comme moi que ce n’est pas James qui va venir me dire ce que les septième année ont prévu. » finit-il par dire en lâchant finalement son gobelet en or. Il relève alors son regard vers Lily, balayant son visage entouré de mèches rousses des yeux avant de se tourner vers Cedrella. « Je ne sais pas pour Cedrella, mais Dorcas n’a rien voulu me dire. Elle est très à cheval sur la confidentialité et tout ce qui s’en suit. A croire qu’elle pense qu’on va s’amuser à tout faire rater. » dit-il finalement à la Potter sur le ton de la confidence, avant de secouer sa tête de droite à gauche en signe de sa déception. Il faut dire qu’il s’est posé les mêmes questions que Lily. Mais malheureusement, sa différence d’âge avec les septième année, ne lui a pas permis d’être mis dans la confidence. Une idiotie, sans aucun doute. Tous les préfets auraient dû se mettre d’accord et avoir un avis à donner. Après tout, c’est eux tous qui seront réprimandés si les septième année ne sont pas prêts. « A mon avis, c’est complètement ridicule. Et je pensais que James te l’aurait dit, honnêtement. C’est bizarre, cette distance qu’il met entre vous… Il y a une raison ? » Prenant un air navré, Scorpius plante son regard dans celui de Lily, cherchant à lui montrer son empathie.

Les yeux fixés sur Scorpius, Lily ne voulait pas louper le moindre détail de la réaction du préfet, bien décidé à analyser chaque élément qu’elle pourrait réussir à percevoir. Un amusement certain se lit sur son visage, bien qu’il prenne ensuite quelques instants pour réfléchir à sa réponse, qui n’est donc pas spontanée mais précisément calculée, sans doute obtenir un effet particulier. « Tu sais comme moi que ce n’est pas James qui va venir me dire ce que les septième année ont prévu. » Evidemment, le Malefoy serait la dernière personne à laquelle James irait se confier, même si sa vie en dépendait, il serait incapable de la moindre gentillesse envers Scorpius. Lily pensait bien sûr plutôt au statut de préfet de Malefoy, qui devait bien lui servir à quelque chose, non ? Déjà qu’il semblait régulièrement à côté de la plaque, si en plus personne ne lui confiait la moindre information, il ne devait pas servir à grand chose. « Je ne sais pas pour Cedrella, mais Dorcas n’a rien voulu me dire. Elle est très à cheval sur la confidentialité et tout ce qui s’en suit. A croire qu’elle pense qu’on va s’amuser à tout faire rater. » Lily était agacée que Scorpius essaie ainsi d’intégrer l’Ollivander à leur discussion, privée, mais elle n’en laissa rien paraître, adressant un simple regard poli à Cedrella, qui se contenta d’acquiescer pour indiquer qu’elle était dans le même cas que Scorpius. En réalité, Lily doutait que l’un ou l’autre soit allé questionner Dorcas, préférant rester dans leur coin à se plaindre qu’on ne leur disait rien, mais comme elle-même ne portait pas Dorcas dans son coeur en ce moment, elle n’allait pas se déplaire de voir la préfète en chef critiquée. « Elle veut simplement se faire passer pour plus importante qu’elle ne l’est, une vraie Gryffondor. » Répondit Lily avec amertume. Après tout, même si c’était Scorpius, il n’aurait aucune raison de vouloir faire capoter le spectacle de Poudlard, au contraire. La seule raison pour laquelle Dorcas aimait la jouer mystérieuse, c’était qu’elle aimait laisser entendre qu’elle en savait plus que les autres, que les professeurs se confiaient à elle. « A mon avis, c’est complètement ridicule. Et je pensais que James te l’aurait dit, honnêtement. C’est bizarre, cette distance qu’il met entre vous… Il y a une raison ? » Lily acquiesça, évidemment que c’était ridicule. Elle ne savait pas très bien si elle devait s’étonner de voir que Scorpius avait déjà pu constater une distance nouvelle entre son frère et elle. En tout cas, elle était bien heureuse de se trouver dos aux Gryffondor, car si James lançait un coup d’oeil vers les Serpentard, il la verrait en train de discuter avec Scorpius, et s’il ne pouvait voir son propre visage, les sourires de Scorpius n’avaient pu lui échapper. « Eh bien.. disons qu’il n’a pas très bien digéré l’incident de Quidditch. Et puis, il ne voudrait pas décevoir s.. Dorcas, en allant bavarder sur leur grand projet. Ou alors c’est simplement pour faire passer inaperçu un éventuel loupé. » En réalité, Lily était persuadée que si elle avait demandé à James, elle aurait eu tous les détails du spectacle, et que s’ils ne s’étaient pas parlé depuis deux jours, c’était simplement parce qu’ils étaient tous fatigués et stressés à l’idée que Poudlard ne soit pas prêt à temps, mais elle n’allait pas l’avouer à Scorpius, pourquoi lui dirait-elle la vérité, après tout ? S’il se mettait à bavarder parce qu’il avait vu une faille entre James et elle, elle n’allait certainement pas le démentir.

Un mouvement de foule. James tente de pousser sur ses pieds pour mieux voir ce qu’il se passe. Visiblement, le professeur McGonagall est en train de parler, mais impossible d’entendre ce qu’elle peut bien dire avec tout ce brouhaha. Aussi le Potter laisse-t-il échapper un grognement alors qu’il voit les préfets de Serpentard s’activer pour se mettre en route. Bien sûr, il est déjà l’heure de regagner le château. Et comme à leur habitude, les vert et argent ne peuvent s’empêcher de se mettre en avant, à toujours avancer les premiers, comme s’ils étaient prioritaires. Perché sur sa barrière, James a très bien pu remarquer que les Serpentard se sont placés un peu partout au milieu des autres maisons, afin d’avoir les meilleures places possibles. Comme si l’école de sorcellerie écossaise avait des élèves VIP. N’importe quoi. « Serpentard, avec moi je vous prie. » La voix du Malefoy se fait entendre par-dessus la foule, comme pour mieux attirer l’attention des nouveaux arrivants et ainsi mettre un coup de projecteur sur cette maison pourtant mal vue à travers le monde sorcier. Aussitôt, des élèves de Durmstrang se tournent en direction du blond, comme pour visualiser dès le départ quels sont ces élèves sur lesquels ils doivent avoir entendu de nombreuses louanges dans leur école. Hermione a beau dire ce qu’elle veut sur son Viktor Krum, les élèves de Durmstrang ne semblent pas être des personnes réellement fréquentables. « Regardez-le, là, à toujours se croire mieux que tout le monde. » siffle-t-il entre ses dents alors qu’il regarde Scorpius s’éloigner, incapable de se retenir de pester contre le Malefoy. Aussitôt, l’un des joueurs de son équipe de Quidditch vient lui donner une tape amicale sur l’épaule, comme pour tenter de le réconforter un peu. James se dégage aussitôt de façon maussade, ne regagnant son sourire que lorsque le blond disparait enfin à l’intérieur du château. « Les gars, vous venez ? » Tournant la tête, il reconnait le visage de Lysander, qui les appelle afin de regrouper les Gryffondor et ainsi pouvoir aller tous ensemble dans la Grande Salle. « On arrive tout de suite ! » lui répond James. Descendant de la barrière pour mieux atterrir sur ses pieds, avec aisance, le Potter attend que ses amis soient tous descendus avant de rejoindre les rangs. Il ne manque pas de jeter un coup d’œil en direction de Dorcas, en prétendant regarder du côté des jeunes femmes de Beauxbâtons avec les autres septième année de Gryffondor. Une fois dans la Grande Salle, le petit groupe s’installe du côté de la porte, en bons derniers. Le regard de James peut également se balader sur la table des Serpentard, où les élèves de Durmstrang vont sûrement aller s’installer. Mais alors qu’il cherche sa sœur du regard, il ne manque pas de remarquer que Scorpius est assis juste face à elle, la fixant en bougeant les lèvres, alors qu’un sourire se trouve fièrement affiché sur son visage. « Adonis ? A qui il parle, Scorpius ? » demande alors James en tapant sur le bras de son meilleur ami, assis juste à côté de lui.

Tranquillement perchés, Adonis et ses camarades sont contraints d’attendre quelques secondes que l’espace en dessous d’eux se soit libéré pour pouvoir atterrir sans écraser ceux qui s’étaient trouvés là un instant plus tôt. Il prit une photo de la jolie Cedrella qui aiguillait ses camarades vers la Grande Salle, tandis qu’il entendait vaguement James râler contre Scorpius Malefoy, aussi connu comme étant monsieur supériorité. Un dernier appel de leur jeune préfet les entraîna à suivre à leur tour le groupe. La Grande Salle, décorée aux couleurs de Poudlard, semblait plus lumineuse que d’habitude, mais peut-être était-ce simplement dû à l’obscurité de dehors, où la nuit tombait déjà. Quoi qu’il en soit, il prit une nouvelle photo. Prenant place aux côtés de ses camarades de Gryffondor, Adonis observait les élèves qui se plaçaient, et il immortalisa l’expression angoissée de Dorcas, cherchant ce qui pouvait bien être la cause de son tracas. Le manque de discipline des élèves de Poudlard ? Ou le choix des champions qui étaient plus proche que jamais maintenant que les autres étaient arrivés ? Evidemment, Adonis était pour James, mais si son meilleur ami n’était pas choisi - ce qui l’étonnerait -, Dorcas était largement son deuxième choix. « Adonis ? A qui il parle, Scorpius ? » Détournant son regard de la préfète en chef, Adonis chercha ledit Scorpius, en bout de table, prêt à ennuyer le premier étranger qui aurait le malheur de s’asseoir à sa droite. Sa gauche, elle, était déjà occupée par la jolie Cedrella, évidemment, mais en face, il distinguait une chevelure rousse qui ne pouvait appartenir qu’à une seule Serpentard. « Il me semble bien qu’il parle à Cedrella, à Avery, peut-être.. et je crois que.. oui, Lily, tu sais, ta soeur qui le déteste. Enfin, qui le détestait avant ce soir, apparemment. » Levant son appareil photo, il prit un cliché au moment où Scorpius partait dans un grand rire, le regard droit devant lui, sans jamais vriller à gauche vers Cedrella. Cette mise de côté eu le don d’agacer Adonis, qui n’en montra toutefois rien. Si Scorpius était assez idiot pour la délaisser pour Lily.. Il observa quelques instants sa photo avant de la tendre à James. « Oui, ils ont même l’air de bien se marrer. Tu sais quoi, James ? Je pense que ta soeur va nous donner du fil à retordre. » Elle-même ne paraissait pas avoir le moindre intérêt pour l’Avery qui se trouvait à ses côtés, comme si elle avait trouvé un nouvel ami, plus intéressant, plus utile. Adonis s’en voulu aussitôt d’avoir pensé ainsi. Non, Lily Potter n’était pas ainsi, elle n’utilisait pas les gens.. Enfin, sauf pour faire ses devoirs pour elle, d’après ce qu’il en savait, mais non, elle était différente des autres Serpentard, elle ne pouvait que l’être après tout, c’était tout de même la soeur de James. « C’était.. un plan entre vous ou..? » Demanda-t-il finalement, tournant un regard inquiet vers son meilleur ami, plus craintif de sa réaction face à cela que par les conséquences que cela pourrait avoir sur la rouquine. Et puis, il en voudrait à Lily si par une simple conversation, elle arrivait à gâcher la soirée d’ouverture du tournoi pour James. Ou si elle l’empêchait de pratiquer correctement la magie qu’il devait accomplir ce soir pour le spectacle, d’ailleurs. Adonis avait déjà oublié cette partie du programme.

C’est avec satisfaction que la jeune femme se soustrait enfin à la fraicheur du parc de Poudlard, en passant la porte d’entrée du château. Son regard balaie l’intérieur de l’infrastructure, admirant les sculptures de ses plafonds hauts, qui changent grandement de ce qu’ils ont pu voir dans leur propre école. Elle n’a pourtant pas le temps de tout bien admirer puisque Louis passe son temps à critiquer tout ce qu’il voit en faisant des louanges à l’académie française, mais aussi parce que tout se passe très vite. Aussi est-ce en un battement de cils que tous les élèves de l’académie se trouvent jetés dans la Grande Salle, à devoir choisir une table rapidement avant l’arrivée des étudiants de Durmstrang. Les élèves de Poudlard commencent à s’agiter et tous cherchent à attirer de nouveaux arrivants à leur table. Le regard de Gabriella balaie la pièce à la recherche d’un visage que sa meilleure amie lui a déjà montré de nombreuses fois en photo. Alors que ses yeux balayent la pièce, sa tête finit pourtant par cesser de bouger et elle donne un léger coup de coude sur le bras d’Artemis avant de lui désigner le bout de table des Gryffondor le plus proche de la porte. « Eh regarde, là-bas. » lui glisse-t-elle discrètement avant d’attraper Louis par le bras, qui s’avançait déjà vers la table des bleu et bronze en lançant des regards aguicheurs à l’une des élèves de Poudlard. « Non non, on va par là. » lui dit Gabriella sur un ton de reproche, tout en le poussant devant elle. Le jeune français lève les yeux au ciel mais suit pourtant la marche des deux jeunes femmes, venant se glisser à la table des rouge et or. Gabriella fait exprès de se glisser en face de l’endroit où se trouve le frère d’Artemis. Il n’y a pas à dire, cela fait bizarre de le voir réellement. Et surtout d’aussi près. La jeune femme se mort légèrement les lèvres alors que d’un regard, elle cherche l’aide de sa meilleure amie. Mais c’est pourtant une voix face à elle qui la sort de son mutisme. « Eh bien, bienvenue à vous ! Moi, c’est James Potter, et vous ? » lance un jeune homme en leur adressant un grand sourire. Ce n’est pas le frère d’Artemis, mais celui qui se tient juste à côté de lui. « Gabriella De Dalmas, et voici mes amis… » Laissant sa phrase en suspension, la jeune femme laisse à ses amis le soin de se présenter eux-mêmes.

Enfin, les charmantes demoiselles de Beauxbâtons débarquaient dans la Grande Salle, accompagnées des garçons un peu moins intéressants de leur académie. Adonis les mitrailla, se retrouvant rapidement avec une petite pile de photos posées sur la table à côté de son assiette encore vide. Au début, ils semblaient un peu perdu, ne sachant apparemment pas vraiment vers où se diriger, mais une jeune fille à la tête du groupe pris l’initiative de se diriger vers eux, rapidement imitée par tout son groupe, à la déception de certains élèves de Poudlard. Bientôt, la table des Gryffondor se voyaient plus pleine que jamais, remplies par des uniformes bleus et blancs, une première pour eux. « Eh bien, bienvenue à vous ! Moi, c’est James Potter, et vous ? » Déclara aussitôt James, un sourire ravi aux lèvres, rapidement imité par son meilleur ami. Evidemment, les jeunes filles de Beauxbâtons étaient pour la plupart de grandes beautés, à la hauteur de Cedrella Ollivander. Un jeune homme blond pris place à côté de James, en face d’une demoiselle qui s’empressa de se présenter. « Gabriella De Dalmas, et voici mes amis… » Ce prénom lui disait vaguement quelque chose, et il s’empressa de prendre un portrait d’elle et de son amie à la longue chevelure châtain, dont le visage lui semblait familier. Pourtant, il avait du mal à décrocher son regard de la brune qui leur souriait. « Louis Mercier. » Compléta simplement le blond, un sourire discret au visage, son regard se perdant ensuite vers les autres tables, comme s’il contestait le choix de Gabriella. « De Dalmas », si Adonis ne se trompait pas, cela sonnait comme un nom noble, en France. Enfin, c’était ce que lui avait dit Artemis. « Artemis Kepingski, enchantée. » Comme en écho à ses pensées, Adonis avait d’abord cru mal entendre, relevant d’un coup la tête de ses photos pour regarder à nouveau la jeune fille à la longue chevelure. Tous ses amis avaient à présent le regard rivé sur lui, et il n’osait même pas croiser le regard de James. Il croisa cependant celui de sa jumelle qui lui souriait, apparemment très fière d’elle. Lui, il ne savait pas vraiment s’il était en colère de cette surprise ou ravi de la voir. Il décida finalement de prendre cela de la seule façon qu’il trouva pour ne pas passer pour un crétin. « Moi c’est Adonis Kepingski, je crois qu’on a des parents en commun. » Il aurait voulu lui demander si leurs parents étaient au courant de sa venue, ainsi que des explications sur cette drôle de couleur qu’avaient pris ses cheveux, mais il préférait la voir en privé pour cela, pas besoin de faire une scène à la Lily et James. « C’est même fort possible. Tu as beaucoup changé, James, je ne t’avais pas reconnu. » Répondit-elle, parfaitement à l’aise comme si elle avait été à Poudlard toute sa vie. Artemis adressait à James son plus beau sourire, et Adonis en vint à se demander si James avait gardé le moindre souvenir de sa frangine, qu’il n’avait pas revu depuis son départ pour Beauxbâtons.

Suivant sans réel entrain ses camarades de Beauxbâtons jusqu’à la table des rouge et or, Louis laisse son regard vagabonder en direction de la table des bleu et bronze dès qu’il se trouve assis. C’est avec un léger agacement qu’il se rend compte qu’il ne retrouve pas cette jolie demoiselle qu’il a aperçu quelques minutes plus tôt. Pourtant, il n’a pas le temps d’y réfléchir bien longtemps. Déjà, les élèves de Poudlard commencent à les aborder et plus particulièrement Gabriella, qui récolte le premier regard du jeune homme installé à côté de Louis. « Eh bien, bienvenue à vous ! Moi, c’est James Potter, et vous ? » Après que la jeune femme se soit introduite, c’est au tour des deux autres étudiants de Beauxbâtons d’annoncer leurs noms, un sourire poli affiché sur les lèvres. Bien sûr, Louis se trouve heureux de pouvoir assister au tournoi, car il s’agit d’une véritable chance pour lui. Mais il ne s’attendait pas à ce que les premiers contacts avec les sorciers des autres écoles arrivent aussi vite. Enfin, heureusement, jusque là, Louis parvient parfaitement à comprendre ce que disent les anglais, ce qui est un bon point. Car, même s’ils apprennent un peu les langues étrangères à l’académie, il avait crainte de ne pas comprendre l’accent prononcé des britanniques. Le problème s’accentuera très certainement une fois que les conversations seront un peu plus compliquées, mais Louis veille à ne pas afficher la moindre crainte. Après tout, il n’est pas idiot, il n’y a pas de raison qu’il ne comprenne pas ce qu’on lui dit. C’est alors qu’Artemis se présente finalement, qu’il se rend compte d’un mouvement au milieu des élèves de Poudlard. Visiblement, le nom de la demoiselle est connu même au-delà de la Mer du Nord. Une nouvelle qui ravie le jeune homme, heureux de savoir que sa proximité avec la Kepingski risque de faire quelques jaloux. « Moi c’est Adonis Kepingski, je crois qu’on a des parents en commun. » Louis met quelques instants à comprendre ce que vient de dire le jeune homme installé à la droite de celui qui prend place à côté de lui – James, semble-t-il. C’est alors qu’il écarquille les yeux, n’en croyant pas ses oreilles. Un autre Kepingski ? Artemis n’est tout de même pas déjà mariée, n’est-ce pas ? Cela reste très improbable. Tournant frénétiquement la tête d’un côté puis de l’autre, le jeune français dévisage les deux personnes, commençant à noter une ressemblance certaine. « C’est même fort possible. Tu as beaucoup changé, James, je ne t’avais pas reconnu. » répond Artemis sans attendre. Jetant un coup d’œil en direction du dit James, Louis prend la peine de le dévisager quelques instants. Un Potter, n’est-ce pas ? Un nom connu en Grande-Bretagne mais également dans le monde sorcier. S’il est réellement le fils du grand Harry Potter, alors Artemis n’a jamais pris la peine de lui préciser qu’elle le connaissait. Etonnant venant d’elle. « J’avoue que je ne m’attendais pas à te voir ici, Adonis m’a caché que tu venais. » lui répond James d’un air qui laisse entendre que la jeune femme a sans doute oublié de prévenir Adonis de sa venue. « En tout cas, tu as bien changé aussi. Et en bien. Tu es devenue magnifique. » ajoute-t-il finalement avec un sourire en coin. Pas jaloux pour un sou, ce n’est pas cet échange de courtoisies sur fond de retrouvailles, qui tracasse l’esprit du jeune homme. Se penchant un peu plus en direction de sa future-fiancée, il prend soin d’afficher lui-même un large sourire afin de faire bonne impression, avant de reprendre la parole. « Artemis, tu avais sans doute omis de me dire que tu avais un frère. J’aurais aimé faire connaissance avec mon futur-beau-frère quelques temps auparavant. » énonce Louis de son plus bel anglais, avant de se tourner vers Adonis en lui adressant un sourire courtois. Juste dire que lui ne reste pas dans l’ignorance concernant les fréquentations de sa sœur, là où Louis a été complètement laissé dans l’ignorance la plus totale.

Désireuse de laisser un peu de temps à Adonis pour digérer les événements qui venaient de se produire - et encore, s’il avait finalement percuté qu’elle était là, il n’avait sans doute pas encore réalisé que c’était pour participer au tournoi -, Artemis avait tourné la conversation vers James, l’ami d’enfance d’Adonis qu’elle avait été amené à fréquenter avant d’être violemment arrachée à l’Angleterre pour être exilée en France. « J’avoue que je ne m’attendais pas à te voir ici, Adonis m’a caché que tu venais. » Comme si une telle chose était possible. Dans les lettres d’Adonis, son meilleur ami était tellement présent qu’Artemis doutait fortement que l’un puisse un jour cacher quoi que ce soit à l’autre. Unis comme deux doigts d’une même main, on pouvait dire que ces deux-là s’étaient bien trouvés. « En tout cas, tu as bien changé aussi. Et en bien. Tu es devenue magnifique. » Et Artemis ne pouvait que lui retourner le compliment. Elle se souvenait de James comme étant un garçon sûr de lui et plutôt mignon, mais en le voyant là, grand et fort, elle se doutait qu’il devait être la coqueluche des Gryffondor. De plus, il avait eu la chance d’hériter de la bonne vue de sa mère et n’était donc pas défiguré par une immonde paire de lunettes. Elle lui répondit par un sourire charmeur, ce même sourire qu’elle réservait aux garçons dont elle voulait faire son quatre heures. Elle sentait sur elle le regard de Gabriella, amusée, qui devait déjà avoir compris les projets d’Artemis avec James. « Artemis, tu avais sans doute omis de me dire que tu avais un frère. J’aurais aimé faire connaissance avec mon futur-beau-frère quelques temps auparavant. » Elle détacha finalement son regard de James pour le porter sur son petit ami, bien moins musclé, mais avec un charme qui dépassait sans aucun doute celui de n’importe quel joueur de Quidditch. Elle était fière de noter qu’il n’avait fait aucune faute dans son anglais, bien que sa prononciation trahisse ses origines. C’était un fils de politicien après tout, alors que si Gabriella était silencieuse depuis quelques minutes, c’était sans doute parce qu’elle était un peu perdue. Enfin, heureusement, elle avait déjà bien plus d’informations pour comprendre que Louis. « Oh, les secrets font partis de la famille. » Répondit Adonis, venant répondre à Louis d’une voix presque froide, et Artemis se doutait qu’il n’avait pas apprécié de se faire appeler « futur-beau-frère » par un inconnu qui n’avait même pas encore passé le stade de la rencontre avec leurs parents. Mais Artemis ne se faisait aucun souci pour cette partie là, ils l’avaient envoyé en France pour qu’elle y rencontre un bon parti, et qui de mieux que Louis ? « Voilà ceux de Durmstrang.. Et évidemment, ils se ruent chez les Serpentard. » Déclara Adonis, les mitraillant malgré tout de photographies. Artemis se tourna en même temps que la plupart des élèves dos aux autres tables, et vit le groupe de Durmstrang arriver et finalement prendre place à la table des Serpentard. « Tu aurais dû en faire de même, Adonis, ça t’aurais évité bien des ennuis. » Lui répondit Artemis, sachant pertinemment que la plupart des autres étaient trop occupés à regarder les élèves de Durmstrang pour faire attention à sa mise en garde.