Tendant sa main en direction d’Ivanna, Nikolaï se trouve soulagé de finalement la voir sourire et se saisir de sa paume pour finir de gravir l’escalier. Une fois que la jeune femme se trouve sur le pont, le jeune homme ne lui lâche pas la main et l’entraine vers l’embarcation que son cousin vient de mettre à l’eau et dans laquelle leur directeur a déjà pris place. Parfait gentleman, Nikolaï fait descendre Ivanna la première et la laisse se placer avant de venir auprès d’elle, tandis que son cousin prend place en dernier dans la chaloupe. Chacun veille à être bien installé, puis, en un coup de baguette, Nikolaï se charge de faire démarrer l’embarcation, qui se met alors à avancer lentement en direction du parc du château. « Alors les jeunes, vous avez faim ? Je compte sur vous pour faire bonne impression, bien que je n’en doute pas. En toute honnêteté, je n’aurais pris que vous trois si je l’avais pu, mais les règles stipulent qu’il faut au minimum 10 élèves par école.. Oh et surtout, une fois au banquet, asseyez-vous à la table des Serpentard, ils sont en vert et argent. Croyez-moi, ce sont les seuls anglais qui valent à être connus. » leur confit le directeur. Tous laissent un sourire apparaître sur leurs visages alors qu’ils acquiescent en silence, avant de se tourner vers ce qui s’offre à eux. Le regard passionné de Nikolaï peut alors découvrir Poudlard, qu’il n’a pas eu le temps de regarder depuis qu’il a lâché le gouvernail. Les conseils de son directeur ne sont pourtant pas rentrés dans l’oreille d’un sourd, bien au contraire. Ces paroles font écho au conseil que lui ont donné ses propres parents, leur donnant ainsi un peu plus de poids. « Ce château est immense ! » commente Ivanna, admirative, alors que leurs regards à tous peuvent enfin se poser sur le parc du château et ses infrastructures. Nikolaï ne tarde pas à suivre son regard, mais il n’observe pas bien longtemps le château de Poudlard, son regard étant immédiatement attiré par les personnes rassemblées au centre de la pelouse. « Tout le monde a l’air déjà là, nous sommes les derniers. Les élèves de Beauxbâtons ont l’air d’être venus en nombre. Du moins sont-ils plus nombreux que nous. » En effet, les tenues bleues des étudiants de la délégation française n’ont aucun mal à attirer le regard. « L’un d’entre vous se rappelle le nom de la maison de la voyante ? » finit par demander Nikolaï en s’adressant à l’ensemble des membres de l’embarcation. En effet, la prophétie de Poudlard n’a pas tardé à arriver aux portes de Durmstrang, soulevant la curiosité de chacun des élèves de l’école d’Europe de l’Est.

Alors qu’Ivanna contemplait encore les hautes tours de Poudlard avec admiration, Nikolaï semblait déjà être passé à l’observation des élèves. Descendant à son tour son regard vers la foule de spectateurs qui les attendait, Ivanna nota deux groupes distinct. Il y avait bien sûr le groupe de Poudlard, majoritairement en noir avec quelques touches de couleur ici et là, les distinguant en fonction de leurs maisons, et plus petit mais plus visible, il y avait le groupe de Beauxbâtons, dans leur uniforme bleu clair surmonté de blanc, bien qu’ils soient encore trop loin pour qu’elle puisse distinguer clairement ce qui rendait cette couleur pure. « Tout le monde a l’air déjà là, nous sommes les derniers. Les élèves de Beauxbâtons ont l’air d’être venus en nombre. Du moins sont-ils plus nombreux que nous. » Commenta Nikolaï après quelques instants d’observation. Bien qu’ils soient encore loin, Ivanna pouvait en effet constater que le groupe de Beauxbâtons devait être constituer de quelques élèves de plus, mais rien de plus logique en soi, l’académie Beauxbâtons était bien plus grande que Durmstrang et accueillait des étudiants frontaliers en plus des jeunes sorciers français. Et puis, ils acceptaient n’importe quelle vermine impure. « L’un d’entre vous se rappelle le nom de la maison de la voyante ? » Reprit Nikolaï, se tournant vers eux. Ivanna jeta un nouveau regard vers la masse des élèves de Poudlard, se rappelant que l’un de ces points était la voyante, la jeune fille qui avait fait la prophétie sur l’héritier, sur Nikolaï. Car cela ne pouvait être que lui, lui qui avait des liens de parenté avec le Seigneur des Ténèbres, lui seul pouvait reprendre le flambeau. Et il s’apprêtait à participer au tournoi des trois sorciers, qu’il gagnerait sans grand mal, elle en était certaine. « La née-moldue ? Il ne me semble pas qu’ils aient jamais mentionné sa maison dans les journaux de chez nous, l’information ne parlerait pas a suffisamment de gens. » Lui répondit Ivanna, sachant pertinemment qu’il n’y avait qu’une seule voyante dont il pouvait parler. Elle tenait juste à rappeler la nature impure de la jeune fille, au cas où. Et puis, elle devait bien avouer qu’elle n’avait aucune idée des noms des trois autres maisons de Poudlard, de toute façon, peu de sorciers de l’est le savaient.

Le jeune homme ne lance qu’un rapide coup d’œil en direction des élèves de Beauxbâtons, qui lui suffit pour les juger, avant de se tourner vers le lac où les étudiants de la délégation de Durmstrang sont supposés faire leur entrée. Il se montre bien plus excité à l’idée de voir émerger le célèbre navire de l’école d’Europe de l’Est, qu’à celle de découvrir les élèves de Poudlard. En effet, il sait que c’est là-bas que se trouveront les vrais concurrents. Les élèves du pays nordique, tenu secret, ont toujours été connus pour être de redoutables adversaires, notamment en raison de leur respect des règles considéré comme limité par beaucoup. En effet, les élèves de cette délégation n’ont jamais hésite à jour sur les mots pour faire passer quelques actions douteuses, obligeant le département de relations magiques internationales à retravailler plusieurs fois les textes du règlement. C’est donc d’eux qu’il faut à tout prix se méfier. Le regard vrillé sur le lac, Louis ne tourne pas une seule fois la tête avant de voir apparaître quelque chose à la surface de l’eau. Ce qui ressemble d’abord à un bout de bois émergeant à la verticale des profondeurs, est bientôt suivi de larges voiles et Louis ne tarde pas à le faire remarquer à ses camardes. « Eh, regardez ! » La directrice de Beauxbâtons lui accorde un regard noir en récompense du fait de s’être fait remarquer, mais les autres élèves et professeurs s’empressent de tourner les yeux en direction du lac, que Louis pointe de son index tendu. Les étudiants de Poudlard reprennent aussitôt leur chahut, se poussant les uns les autres vers l’avant, dans le but d’apercevoir le mieux possible ce qui est en train de se passer au large du lac, tandis que les élèves de Beauxbâtons restent bien en place pour observer le spectacle. Mal placé, Louis a besoin de se hisser légèrement sur la pointe des pieds pour mieux voir ce qu’il se passe, par-dessus l’épaule de sa directrice. Lorsque le bateau finit par émerger réellement, une chaloupe ne tarde pas à être mise à l’eau, dans laquelle se placent trois jeunes et un homme plus âgé. Sûrement le directeur de Durmstrang. « De bonnes têtes de tricheurs… » souffle Louis malgré lui, sans pour autant parvenir à cacher son excitation de pouvoir constater par lui-même l’arrivée d’une nouvelle délégation. Bien assez vite, le bateau vient toucher la terre ferme et ses occupants ne tardent pas à en descendre. Après quoi, la barque glisse de nouveau sur l’eau pour rejoindre le navire par elle-même, tandis que les premiers arrivants s’approchent du groupe déjà formé par les élèves de Beauxbâtons et Poudlard.

Lily ne se souvenait que vaguement de comment elle s’était retrouvée projetée au deuxième rang au lieu du quatrième. Il lui semblait que c’était lorsqu’un premier élève avait donné l’alerte de l’arrivée de la délégation de Beauxbâtons. L’arrière de la masse formée par les élèves de Poudlard s’était alors ruée vers l’avant, et elle avait suivi, ne touchant plus suffisamment le sol pour freiner cette avancée. Et maintenant qu’elle était à une bonne place, eh bien, il serait stupide de vouloir retourner vers l’arrière sous prétexte qu’elle est plus âgée que certains élèves derrière elle. Enfin, les français n’étaient pas ce qui l’intéressait le plus. Des français, Lily en connaissait plusieurs, pour en avoir un certain nombre dans sa famille, et elle était bien plus curieuse de découvrir les élèves de Durmstrang. Et justement, à nouveau, quelques cris isolés retentissaient ici et là où certains commençaient à apercevoir le bateau de Durmstrang qui remontait à la surface. Toutefois, la foule resta plutôt stable cette fois, mais Lily ne savait pas vraiment dire si cela était dû à l’influence de Beauxbâtons, et donc de vouloir donner une bonne impression, ou si c’était simplement parce qu’ils étaient déjà tellement collés que le moindre geste était pratiquement impossible pour la majorité d’entre eux. Enfin, une première barque descendit, arrivant naturellement vers eux sans que quiconque ne rame. Au moment où Lily se demandait la réaction qu’ils auraient tous si le calmar géant les aspirait soudain tous dans les profondeurs du lac, la première barque buta contre le bord du lac, et un homme d’âge mur en sorti, rapidement suivi de deux garçons. Le premier à être sorti se retourna alors pour tendre la main à une jeune fille, qui pris appuie sur lui pour s’extraire à son tour. Leurs uniformes hivernales devaient leur peser, puisque l’autre garçon tentait de se faire du vent avec sa main. Ils avancèrent finalement vers le groupe formé par les professeurs et directrices, rapidement suivi par leurs camarades, qui devaient marcher rapidement pour les rattraper. Le directeur serra la main des deux directrices de Poudlard et Beauxbâtons, solennellement pour le professeur McGonagall, et dans un baisemain pour la directrice de Beauxbâtons, mais Lily n’avait d’yeux que pour le trio qui avait eu le privilège de partager la barque de leur directeur. L’un d’eux était le champion de Durmstrang, elle en était intimement persuadée, car là où les élèves de Beauxbâtons étaient généralement un groupe homogène, à Durmstrang, on pouvait vite remarquer des rapports de force. Ainsi, aucun autre élève n’osait se tenir juste derrière le directeur, et l’on pouvait observer une hiérarchie, si l’on cherchait un peu à analyser la situation. Les trois directeurs eurent un bref échange, et arriva de Poudlard deux hommes, qui devaient être les directeurs des départements de jeux et sports et de coopération magique internationale. A nouveau, ils se dirent quelques mots, puis le professeur McGonagall se tourna vers les élèves de Poudlard pour leur dire quelque chose d’une voix forte qui ne parvint cependant pas aux oreilles de Lily. Elle jeta un regard interrogatif autour d’elle, mais rapidement, les élèves les plus près de leur directrice avaient commencé à rentrer à l’intérieur du château, se dirigeant sans doute vers la Grande Salle. Lily marchait volontairement lentement en suivant ses camarades. « Laissez passer les autres, si on arrive en dernier on pourra avoir les places les plus près de la sortie et quand ils entreront on sera à côté d’eux. » Chuchota-t-elle à ses amis, qui la regardaient avec étonnement d’abord, puis avec un sourire ravi de son stratagème.