Convié à l’évènement, le maire de Pré-au-Lard ne peut que se vêtir de son costume le plus extravagant afin d’accueillir l’arrivée des deux écoles venues rendre visite à Poudlard pour le Tournoi des Trois Sorciers. Il sait que cette invitation qui lui est accordée, n’est qu’une question de finances : en échange de quelques nouveaux clients qui viendront dépenser leurs gallions dans son village au cours de l’année à venir, la ville a fait don de quelques gallions également afin de financer une partie du Tournoi. Comme si Pré-au-Lard était un sponsor. Que c’est excitant ! En plus, avec Teddy Lupin lancé sur l’affaire des quelques malfrats qui sévissent dans la ville, le maire ne se fait aucun souci, se préoccupant bien plus de l’arrivée d’un amusement prochain. Il ajuste rapidement le nœud de sa plus beau nœud papillon – celui avec un tissu à imprimés baguettes magiques – avant de quitter l’hôtel de ville, pour monter dans la calèche qui doit le conduire jusqu’au parc du château de Poudlard, à l’endroit où doit se tenir l’accueil des nouveaux arrivants. Par la vitre du carrosse qui avance seul, Silas peut apercevoir que les élèves de Poudlard commencent déjà à bien être rangés, ceux-ci étant sûrement très impatients d’accueillir leurs concurrents. Une réaction que le maire de Pré-au-Lard ne peut que comprendre. Il faut dire que lui-même a dû mal à attendre l’arrêt complet de la calèche avant d’ouvrir la porte pour en sortir. De là, il effectue quelques pas dansant, en de grandes enjambées, afin de rejoindre la foule compacte. « Merci pour la route, l’ami ! » lance-t-il en direction du carrosse auquel il accorde à peine un regard tandis que celui-ci s’éloigne. Il se trouve bien trop happé par ce qu’il se passe face à lui pour réellement détacher le regard de tous ces étudiants. Aussi est-ce avec regret qu’il rejoint finalement le rang des professeurs – des adultes –, puisqu’il aurait préféré se joindre aux apprentis sorciers pour leur montrer qu’il partage de tout cœur leur excitation. Tapotant sur l’épaule d’une adulte vêtue d’un chapeau pointu émeraude, il ne tarde pas à lui demander si elle peut lui indiquer où se trouve le professeur McGonagall. Il ne récolte qu’un regard sévère en échange. « Oh, professeur ! Pardonnez-moi, avec tout ça, je ne vous avez pas reconnue ! C’est que tout ça est vraiment excitant ! » s’exclame-t-il en se retenant à peine de se mettre à gigoter dans tous les sens, tellement il a du mal à retenir son excitation. En retour, le professeur lui adresse un regard de totale désapprobation. « Si vous voulez bien m’excuser, Silas, mais j’ai encore énormément de choses à faire… Nous parlerons plus tard, si vous le permettez. » lui répond-t-il avec un sourire pincé. Absolument pas mal à l’aise du tout, le maire de Pré-au-Lard se contente d’acquiescer en applaudissant, comme si cet évènement était le plus beau de sa vie, au point qu’il ne puisse plus contenir son euphorie.

C’est en restant parfaitement calme qu’Hélios suit la foule de Serpentard qui se glisse hors des cachots pour rejoindre le parc où est prévue l’arrivée des deux écoles participant contre Poudlard au Tournoi des Trois Sorciers. Restant collé à son groupe d’amis, il prend garde à ne pas les perdre de vue, sachant parfaitement qu’il lui sera plus difficile de les rejoindre une fois que chaque élève se trouvera parfaitement placé et que plus personne n’acceptera de bouger, de peur d’être un peu moins bien placé par la suite. « Allez les Serpentard, c’est l’heure d’y aller ! Essayez de récolter les meilleures places avec un minimum de discrétion, sinon Scorpius et moi seront obligés de vous faire la morale. » leur adresse Cedrella, la préfète de leur maison, alors qu’ils arrivent à proximité de la zone d’accueil. Hélios ne tarde pas à lever les yeux au ciel face à ces paroles stupides, et il remarque bien que Lily partage son avis. Il est totalement aberrant de la part d’une préfète d’encourager ainsi sa maison à mettre le chaos dans une organisation supposée être bien huilée. Mais il n’y a plus rien d’étonnant de la part de Scorpius et Cedrella. « Venez, on y va. » finit par lancer Lily en direction de leur groupe d’amis, leur intimant de la suivre. Ainsi, Hélios ne se fait pas prier pour se glisser à ses côtés au quatrième rang, se sentant plus en sécurité à l’idée de respecter les règles établies en partie par sa sœur, qu’en les enfreignant comme le recommandent les préfets de Serpentard. Observant autour d’eux pour voir qui est déjà là et qui se montre absent, les amis ne font pas réellement attention au temps qui passe, ni aux gens qui passent à côté d’eux, trop gagnés par l’euphorie du moment pour se soucier de ces futilités. Pourtant, Hélios finit par sentir l’épaule de Lily qui le bouscule légèrement, et il ne tarde pas à se retourner pour constater que cette bousculade n’est qu’un dommage collatéral de celle qui s’est passée juste à côté. En effet, le préfet de Serpentard vient de heurter la jeune Potter de plein fouet. « Oh, Lily ! Pardonne-moi ! Je ne voulais pas te foncer dedans ! » Depuis quand Scorpius s’excuse-t-il d’avoir heurté quelqu’un ? Cela parait tout de suite très louche à l’Avery, qui ne tarde pas à laisser faner son sourire pour froncer les sourcils. Il ne comprend pas non plus pourquoi le blond présente un grand sourire sur ses lèvres. Il a beau attendre le Tournoi avec impatience, Scorpius n’adresserait jamais le moindre sourire à un Potter. Il n’y a jamais eu d’exception à cette règle et ce n’est pas aujourd’hui que cela va débuter. Les Malefoy et les Potter ne s’entendent pas, point. « Vous vous êtes tous mis au quatrième rang ? Enfin des personnes à l’écoute, vraiment, vous n’imaginez même pas à quel point ça me soulage d’être enfin un peu écouté. » C’est encore plus aberrant et Hélios manque de s’étouffer tellement cela lui parait stupide. Depuis quand Scorpius contredit-il Cedrella ? Il y a quelque chose qui n’est pas clair du tout là-dedans. « Méfie-toi. » la met aussitôt en garde Hélios, chuchotant à l’oreille de Lily de la façon la plus discrète pour lui, afin que personne ne surprenne leur échange et que personne d’autre ne l’échange. « Il reste un Malefoy. » Se reculant quelque peu de son amie, il lui adresse un regard lourd de sens. S’il a pris pour habitude de se mettre quelque peu en retrait depuis l’annonce de la libération prochaine de son paternel, ses paroles, devenues rares, s’en trouvent d’autant plus sages.

En attendant l’arrivée des deux autres Serdaigle, Lorcan commence à s’impatienter, ne sachant pas ce qu’elles peuvent bien être en train de faire. Il a pourtant promis de les attendre et il lui faut tenir parole, quand bien même de nombreux – et surtout nombreuses – Serdaigle lui demandent de descendre avec eux, afin de ne pas le laisser seul. A chaque fois, c’est avec une légère boule au ventre qu’il décline l’invitation, ayant peur d’être véritablement mal placé s’il tarde trop à rejoindre le parc du château. C’est pourtant seulement après que les deux jeunes femmes soient enfin descendues, qu’il se met en route, après avoir vérifié qu’Annabeth ne s’était pas blessée en trébuchant dans les escaliers. Après tout, il lui faut montrer à Darcy qu’il s’intéresse un peu à ses amies à elle, s’il veut pouvoir espérer attirer son attention à un moment ou à un autre. C’est d’ailleurs une chance pour la jeune femme qu’il consente à tenter d’attirer son attention en ce jour tout particulier, parce qu’il a énormément de mal à se retenir de courir dans les escaliers du château pour rejoindre l’extérieur. Pourtant, il lui faut avouer qu’il est agréable de se balader dans le château complètement désert. C’est une expérience unique, de laquelle il aimerait profiter un peu plus, dans d’autres circonstances. C’est finalement avec soulagement qu’il atteint le lieu de rassemblement, laissant les deux jeunes femmes fendre la foule les premières pour gagner leur rang, question de galanterie. Il ne manque pourtant pas de se glisser à leur suite, ne les lâchant pas d’une semelle, tandis qu’il répond d’un air distrait aux signes de main que lui adressent quelques jeunes femmes. « Les préfets ont l’air complètement débordé, on sent vraiment que c’est l’évènement de l’année. » glisse-t-il aux deux jeunes femmes, sans remarquer que Darcy ne l’écoute déjà plus, bien trop absorbée par le fait de regarder en direction de Lysander. Sans doute aurait-il fait un peu plus attention en d’autres circonstances, mais cette fois, il est bien trop occupé à chercher l’emplacement parfait pour eux trois, afin de se rendre compte de détails de ce genre. Agrippant Annabeth par les épaules, il la fait reculer délicatement, un pas sur la gauche. « Ici, tu devrais mieux voir. Ce quatrième année est gigantesque, sérieusement, tu ne peux pas simplement rester derrière lui, tu ne verrais rien. » lui explique-t-il avant de prendre sa place. Après tout, il est bien plus grand qu’elle, alors c’est la moindre des choses que de lui rendre ce service. Et puis, cela lui permet de se rapprocher un peu de Darcy, quand même.

« Eh mais le gars, vous ne m’avez pas laissé d’eau chaude ! » s’exclame James alors qu’il recule d’un bond du jet d’eau glacé. Cependant, personne dans les vestiaires de Quidditch ne lui répond. Nouant une serviette autour de sa taille, il ne tarde pas à se frotter les cheveux à l’aide d’une autre serviette, alors qu’il sort des douches pour rejoindre les vestiaires de son équipe. Evidemment, personne n’est plus là. « Quelle bande de gobelins ! » peste-t-il alors qu’il met enfin la main sur sa baguette magique, qui lui est d’une grande aide pour se sécher un peu plus vite. Il finit par jeter un œil en direction de l’horloge sorcière accrochée dans les vestiaires, celle-ci ne tardant pas à lui indiquer l’heure bien avancée. Un juron s’échappe de la bouche du capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor alors qu’il s’empresse d’agripper ses vêtements, commençant à les enfiler dans l’enceinte des vestiaires, il finit pourtant de s’habiller à l’extérieur, alors qu’il court en direction du parc. C’est pourtant complètement vêtu, qu’il finit par arriver à l’endroit où se trouvent amassés tous les autres élèves de l’école. Heureusement pour lui, sans quoi, le professeur McGonagall aurait sans doute trouvé quelque chose à y redire. En un coup d’œil, il parvient à repérer ses coéquipiers et amis de septième année, perchés en hauteur sur une barrière. Il ne tarde pas à les rejoindre, se hissant d’un bond à leur niveau, au sommet de la barrière. Alors qu’il se tourne vers ses amis qui commencent déjà à se moquer de sa coupe de cheveux en bataille, il n’hésite pas à hausser la voix. « Je vous retiens, sans déconner, vous auriez au moins pu me dire l’heure avant de par… » Il se trouve pourtant complètement stoppé dans son élan par la voix forte du professeur McGonagall. Voix qu’il n’a aucun mal à reconnaître, depuis le temps. « Monsieur Potter ! » Bon nombre de têtes commencent à converger dans sa direction, tandis qu’Albus baisse la tête, craignant certainement que les foudres de la directrice ne lui soient adressées. « Oui, professeur ? » répond le jeune homme sans se démonter. « Si vous voulez rester là où vous êtes, ayez au moins la décence de vous faire oublier ! » Fermant la bouche, James se contente d’acquiescer pour montrer qu’il a compris, tandis que le professeur McGonagall commence à s’éloigner. Heureusement, tous les élèves de Poudlard ne semblent pas avoir entendu les remontrances de la directrice, ce qui est plutôt bénéfique pour l’image de James. Et ce, même s’il a l’habitude de se faire remonter les bretelles. Se tournant vers son meilleur ami, il ne tarde pas à hausser les épaules, un peu bougon malgré son excitation grandissante.

Tandis que le carrosse tirée par les pégases évoluait dans le ciel anglais, les élèves de Beauxbâtons étaient de plus en plus nombreux à quitter leurs chambres pour rejoindre le réfectoire qui se modifiait automatiquement en fonction de l’heure de la journée. Ainsi, comme c’était l’heure du goûter, la vaste pièce était remplie de fauteuils et de tables basses, et le buffet offrait un choix important de gâteaux et boissons en tout genre. C’était à partir de cette pièce confortable, tout de bleu et blanc décorée, qu’ils pourraient sortir de la calèche. En se tenant à l’entrée, on trouvait à droite les chambres des filles, réparties par deux ou trois, et à gauche, celles des garçons. A l’étage d’au dessus, il y avait la bibliothèque, ainsi que plusieurs petites salles où les élèves recevraient leurs cours durant l’année. Confortablement installée dans un fauteuil contre une fenêtre, à l’opposé de la porte de la calèche, Artemis observait les paysages anglais glisser sous ses pieds sans qu’elle ne ressente le moindre mouvement, comme si elle ne se trouvait pas dans une calèche volante. Dans le canapé en fasse se trouvait sa meilleure amie, Gabriella, et à côté d’elle, il y avait Louis, son petit ami. Ils étaient les seuls de leur groupe a être déjà sortis de leurs chambres. Les amies d’Artemis étaient encore en train de s’apprêter pour faire bonne impression, et les amis de Louis.. Eh bien, Artemis n’avait aucune idée d’à quoi ils occupaient leur temps, et elle n’était pas sûre d’avoir envie de le savoir. C’était l’une des premières choses qu’on lui avait appris à Beauxbâtons, les filles et les garçons ne devaient pas trop se mêler, gardant une bonne distance pour garder des mystères, des secrets aux autres. Et puis, c’était les bonnes manières, et Artemis y excellait à présent. Sur la table basse devant eux se trouvait une assiette remplie de petits macarons, ainsi qu’une cafetière et trois tasses, plus ou moins remplies. Artemis avait depuis longtemps perdu la tradition anglaise du thé, préférant le café, qui avait au moins le mérite de la garder éveillée. Et sa dernière nuit à Beauxbâtons n’ayant pas été de tout repos, bien qu’elle se soit efforcée de le cacher à Gabriella en prétendant dormir, le café était aujourd’hui son plan grand allié. Bien qu’elle aurait aimé pouvoir affirmer qu’elle était excitée et impatiente d’arriver à Poudlard, la vérité était qu’elle avait rarement eu aussi peur de sa vie. Elle craignait de découvrir cette école qui aurait dû être sa maison depuis ses 11 ans. Par contre, elle attendait avec impatience de voir la tête que ferait Adonis, son frère jumeau, en la voyant descendre du carrosse bleu. Elle avait pour cela un plan élaboré avec précision avec Gabriella, une sorte de petite surprise pour son frère, en jouant sur les pires peurs du garçon. Elle avait toute confiance en Gabriella pour cela, elle le savait, elle ne la décevrait pas. Sous ses yeux, les paysages d’écosse continuaient à défiler tandis que le Soleil descendait de plus en plus dans le ciel. « J’ai l’impression que nous commençons à descendre, Poudlard ne doit plus être bien loin. » Déclara finalement Artemis en se tournant vers les deux autres, un sourire ravie solidement accroché à ses lèvres. A présent qu’ils y étaient presque, elle n’attendait plus qu’une chose : enfin sortir du carrosse pour découvrir tout cela elle-même, autrement qu’à travers les photographies que lui montrait Adonis. D’autres étaient arrivés à la même conclusion qu’Artemis, puisqu’ils sortaient de plus en plus des chambres, prenant place dans les fauteuils moelleux pour profiter des derniers moments de vol. Certains étaient collés aux fenêtres, cherchant au loin les hautes tours de Poudlard.

« Pour la dernière fois, Yordanova, si vous voulez vous occuper d’autre chose que de la cuisine, il va vous falloir prendre du muscle ! » Rugit le directeur de l’institut de magie Durmstrang, tandis qu’Ivanna lui courrait presque après tant il marchait vite, surveillant le bon déroulement de la traversée et hurlant violemment contre quiconque qui ne remplirait pas sa tâche à la perfection. « Mais professeur, c’est ridicule, nous y seront d’ici une heure, on prendra le dîner chez eux ! » Mais au lieu de lui donner raison, comme le ferait n’importe quelle personne saine d’esprit, il rugit, comme si elle se trouvait à quinze mètres de lui : « C’est Capitaine ! » Elle se boucha les oreilles, au cas où il recommence une tirade pour discuter son comportement, mais c’était apparemment la seule réponse qu’il était décidé à lui donner. Ivanna leva les yeux au ciel, exaspérée. « Très bien, Capitaine. Je disais donc, nous.. » Mais peu décidé à la laisser dire quoi que ce soit, il la coupa, comme si ses paroles précédentes étaient enfin montées au cerveau. « Nous dinerons là-bas, mais le petit déjeuner et les repas suivants seront ici ! » Ivanna serrait les dents, retenant à grande peine les insultes qui menaçaient de s’échapper en flots de sa bouche. « Mais Capitaine, les elfes de maison n’ont pas besoin d’être surveillés, ils connaissent leur travail et ils nous rendent dingues ! » Cela faisait un moment qu’Ivanna et un bon nombre des étudiants de Durmstrang doutaient de la santé mentale de leur directeur, mais pour la société magique, il restait un sorcier puissant et respecté qu’on ne pouvait pousser à la retraite. « En cuisine, Yordanova, sinon vous mettrez la main à la pâte avec eux ! » Elle s’arrêta nette sous la peur de cette menace, une grimace de dégoût sur la figure. « Eurk ! » Exaspérée, elle reprit le chemin des cuisines. Sur le pont, on aurait dit un bateau tout à fait normal, mis à part la bulle d’air qui entourait le bateau jusqu’aux voiles. A l’étage d’en dessous, il y avait les cuisines, la salle à manger, et les salles de classes, à côté de la bibliothèque. Encore en dessous, c’était les chambres individuelles des sang purs. Les quelques sang mêlés se partageaient un dortoir tout en fond du bateau, où la rumeur disait qu’il y avait des rats. En traversant le pont pour regagner l’escalier, Ivanna remarqua Nikolaï, à la barre, le meilleur travail qu’il y ait sur le bateau avec ceux qui se la coulaient douce tout en haut à ‘observer’. Enfin, elle préférait être à l’intérieur du bateau quand ils arriveraient dans le lac de Poudlard, où la légende disait qu’il abritait un calmar géant. Elle s’approcha de son ami, décidant qu’ils avaient bien le droit de se parler, après tout. « Salut. Je viens de parler au ‘Capitaine’. Il insiste pour que je joue la nounou pour les elfes de maison, tu te rends compte ? » Lui annonça-t-elle, parfaitement consciente qu’elle tendait le bâton pour se faire battre, ou du moins, pour se faire moquée. Pas besoin de demander comme il faisait pour toujours avoir le meilleur boulot, après tout, il avait peut-être au moins autant de pouvoir à Durmstrang que leur directeur. Pour ce qu’elle en savait, c’était peut-être lui qui avait décidé de l’employer à la surveillance des elfes, simplement pour la taquiner. Il en serait capable.

Installé dans un canapé en face d'Artemis et à côté de Gabriella, près d'une fenêtre, Louis regarde le sol en contrebas à travers la vitre. Des champs à perte de vue ! Déjà que la fraicheur du nord se fait clairement ressentir, le jeune homme ne peut que regretter les Pyrénées où la température est bien plus élevée et où le paysage semble bien plus beau. Au Royaume-Uni, les couchers de soleil ne doivent rien avoir de magique. Il lui faudra donc attendre près d’une année entière avant de pouvoir revoir le château de Beauxbâtons, perché dans les hauteurs de la France. Heureusement, la perspective de pouvoir assister au Tournoi – et pourquoi pas, y participer – l’aide à se montrer un peu plus patient et tolérant avec l’Angleterre. Artemis, Gabriella et lui, sont sans doute les plus excités à l’idée de rejoindre Poudlard, car ils sont les seuls présents dans la salle principale. Tous les autres sont encore dans leurs dortoirs, sans doute en train de se maquiller chez les filles et Louis préfère taire les activités de dernière minute des garçons. Après tout, il ne peut pas partager ce qu’il sait avec les deux jeunes femmes, question de traditions. « J’ai l’impression que nous commençons à descendre, Poudlard ne doit plus être bien loin. » finit par souffler Artemis, rompant le silence installé dans la salle, tandis que son regard reste vrillé sur l’extérieur. Louis lève les yeux dans sa direction, la dévisageant quelque peu, avant de laisser son visage se fendre d’un sourire amusé. « Génial, Gabriella va pouvoir arrêter d’avoir le mal de l’air comme ça. » glisse-t-il sur un ton moqueur alors qu’il passe un bras autour des épaules de la sang pure. Celle-ci ne tarde pas à lever les yeux au ciel alors qu’elle s’écarte pour faire glisser le bras du jeune homme, préférant garder ses distances. « Pas touche, je suis déjà presque prise. » Gabriella adresse un regard complice en direction d’Artemis et Louis ne tarde pas à lever les yeux au ciel alors que lui-même s’écarte pour rejoindre Artemis. Il lance un regard vers l’extérieur, où les mêmes champs et les mêmes prés lui apparaissent. A croire qu’ils n’ont pas bougé d’un pouce depuis qu’ils ont commencé à survoler le Royaume-Uni. Seul Londres leur a fourni une véritable distraction. « Dis plutôt que tu as peur de froisser ta robe. » lâche-t-il en direction de la jeune femme, alors qu’il vient passer un bras autour de la taille d’Artemis, se réconfortant du rejet de la sang pure en venant embrasser sa petite amie.

Une main posée sur le gouvernail, Nikolaï entreprend de donner les ordres qu’il lui convient de donner, à chacun des élèves de Durmstrang qui l’accompagnent. Et son humeur ne manque pas de se dégrader un peu plus à chaque minute : malgré la bulle d’air qui entoure le bateau, il commence réellement à avoir l’impression de suffoquer, de manquer d’air. Il en a assez d’être sous l’eau, il aimerait marcher quelque peu sur la terre ferme. Heureusement, ils poseront pied à terre avant la fin de la journée, ce qui consiste en une excellente nouvelle. Bien sûr, la perspective du Tournoi des Trois Sorciers le comblait d’excitation à la base. Mais la durée du trajet, a eu raison de sa bonne humeur. Il n’a pourtant aucun doute que celle-ci reviendra un peu plus tard, lorsqu’il aura enfin pu quitter durant quelques heures les entrailles de ce navire qui l’abritera tout de même durant une année entière. Mais alors qu’il est prêt à s’énerver sur un élève non loin, qui effectue mal son travail, une voix derrière lui le rappelle à l’ordre, ou du moins, le distrait de ce qu’il avait l’intention de faire. « Salut. Je viens de parler au ‘Capitaine’. Il insiste pour que je joue la nounou pour les elfes de maison, tu te rends compte ? » Se retournant, Nikolaï ne tarde pas à distinguer le visage d’Ivanna qui arbore un air plus que frustré. Le jeune homme ne peut alors s’empêcher d’afficher un sourire moqueur. S’il ne lui avouera jamais, il lui faut reconnaitre au moins pour lui-même que la voir passer par là lui enlève un certain poids. La solitude à la barre commençait à lui peser. Bien sûr, il aurait pu faire appeler n’importe quelle personne sur ce bateau pour venir lui tenir compagnie, voir même faire venir son cousin. Mais le fait qu’Ivanna soit venue de sa propre initiative a quelque chose de réconfortant. « Je sais ce que tu penses, mais je t’assure que je n’y suis pour rien. Par conséquent, je ne peux pas t’aider. » lui dit-il avec un sourire faussement désolé. Se tournant de nouveau en direction du gouvernail, il ne tarde pas à poser sa deuxième main sur celui-ci, afin de vérifier que le navire continue à filer droit. C’est alors qu’il aperçoit quelque chose au loin, et il lui faut légèrement plisser les yeux pour distinguer ce dont il s’agit. D’un geste de la main, il indique à un élève de cinquième année non-loin de lui passer la longue vue, ce qu’il fait précipitamment, sans doute de peur de s’attirer les foudres du jeune homme. « Heureusement pour toi, on est bientôt arrivés alors tu n’auras pas besoin de les baby-sitter longtemps. Regarde ça. » Il tend alors la longue-vue à Ivanna pour qu’elle puisse constater elle-même la présence du fameux calamar géant du lac de Poudlard. « Il va falloir penser à aller prévenir le Capitaine que l’on refera surface dans environ une demi-heure. Mais où est Aleksander ? Jamais là quand on a besoin de lui ! » lâche-t-il d’un ton bourru alors qu’il regarde autour de lui, à la recherche de son cousin. Son seul véritable homme de confiance à bord.

Profitant de sa présence sur le pont, Ivanna prit quelques instants pour observer les profondeurs sombres des eaux qu’ils traversaient. Elle devait bien avouer qu’elle n’avait aucune idée d’où ils se trouvaient actuellement. Ils avaient sans doute déjà traversé les eaux françaises pour se rapprocher de l’Angleterre, mais elle n’avait aucun moyen d’en être vraiment sûre, elle espérait simplement que le trajet se termine rapidement pour pouvoir respirer un peu d’air frais. Il y avait quelques choses d’inquiétant dans ces eaux pourtant calmes qui faisaient lentement onduler les plantes aquatiques. Heureusement qu’elle savait que des sortilèges de protection entouraient le bateau. « Je sais ce que tu penses, mais je t’assure que je n’y suis pour rien. Par conséquent, je ne peux pas t’aider. » Presque gênée qu’il ait pu lire en elle si facilement, devinant ses pensées, Ivanna ne trouve rien à ajouter, se contentant d’acquiescer légèrement, acceptant ses dires. Après tout, elle n’avait aucune raison de douter de sa parole, et il n’avait aucune raison de lui mentir. Mais alors qu’elle s’apprêtait à lui demander où ils se trouvaient, elle remarqua à l’expression de son visage qu’il était soudain un peu soucieux, regardant droit devant lui une forme sombre qui s’agitait doucement dans l’obscurité. D’un geste de la main, il indique à un garçon de lui apporter la longue-vue. « Heureusement pour toi, on est bientôt arrivés alors tu n’auras pas besoin de les baby-sitter longtemps. Regarde ça. » Annonça-t-il finalement, répondant à sa question silencieuse. Ivanna prit la longue-vue qu’il lui tendait, observant quelques secondes l’immense créature tentaculaire. Elle se doutait que cette créature devait être apprivoisée, ou qu’au pire des cas, leurs sortilèges de protection l’empêcherait de leur causer du tord, mais elle n’était tout de même pas tranquille. « Il va falloir penser à aller prévenir le Capitaine que l’on refera surface dans environ une demi-heure. Mais où est Aleksander ? Jamais là quand on a besoin de lui ! » Etait-ce une demande tacite pour qu’elle aille elle-même retrouver le Capitaine pour le prévenir ? Parce qu’Ivanna avait beau éprouver une affection infinie pour Nikolaï, elle n’était pas certaine d’être prête à se trouver à nouveau face à son directeur sans lui jeter un sort à la figure. Enfin, ça serait la tâche d’Aleksander, si Nikolaï parvenait à le localiser rapidement, mais apparemment, le garçon avait disparu. « Une demi-heure ? Leur lac est si grand que ça ? Je ne pensais pas que les anglais avaient de telles étendues. Quant à ton cousin, il paraît que certains sang mêlés se sont planqués dans leur dortoir, parce que le directeur, enfin, le Capitaine, a une peur bleue des rats qui s’y trouvent. » Bien sûr, à Durmstrang, leurs étendues d’eaux étaient bien supérieures à cela, mais pour elle, l’Angleterre avait toujours été un petit bout de terre perdu dans l’océan. Ivanna espérait toutefois que Nikolaï ne prendrait pas mal la pique à peine dissimulée qu’elle avait lancé à son cousin, après tout, elle s’entendait très bien avec Aleksander, et elle avait parlé de certains sang mêlés, pas de lui en particulier, bien que dans la conversation, cela ne faisait pas grande différence.

Perdue dans ses pensées, Artemis n’écoute que vaguement ce que ses camarades racontent à côté d’elle, gardant simplement un sourire amusé aux lèvres en entendant Gabriella et Louis se chamailler. Soudain, un bras vient se passer autour de ses épaules, et elle se retourne pour découvrir Louis. Elle lui sourit, et il l’embrasse aussitôt. Ensuite, elle se retourne à nouveau vers la fenêtre, regardant au loin jusqu’à ce que.. « Oh, ça y est ! J’aperçois Poudlard, regarde ! » Lui annonce Artemis, le doigt tendu vers l’école qu’elle voit à travers la fenêtre du carrosse. Alertés par son cri, beaucoup d’autres élèves de Beauxbâtons se ruent au niveau des fenêtres, impatients de voir à leur tour de leurs propres yeux l’antique château. Antique, c’est en effet le meilleur mot pour décrire Poudlard, et la plupart des élèves s’éloignent aussitôt des fenêtres après avoir satisfait leur curiosité, décidant à l’unanimité que Beauxbâtons n’avait rien à envier à ce vieux truc. Artemis regardait le château s’agrandir à vu d’oeil, à présent. « On va très vite, vu la distance qu’il reste, l’atterrissage risque d’être brutal. » Commenta-t-elle, tandis qu’ils frôlaient la cime des arbres de la forêt. Elle arrivait à présent à distinguer la foule d’élèves en folie qui se pressaient les uns contre les autres, posant fièrement devant leur tas de ruines. Artemis nota avec amusement qu’ils manquaient clairement de discipline dans leurs rangs, mais elle savait déjà grâce à Adonis que l’éducation à Poudlard était bien plus.. rustre, qu’à Beauxbâtons. Enfin, les chevaux ailés se posèrent sur la terre ferme du parc, et moins d’une seconde après, le carrosse les imita, dans une douceur qu’Artemis n’aurait pas soupçonné vu leur vitesse. Leur directrice vint les rejoindre, un large sourire aux lèvres. C’était une femme encore jeune malgré ses responsabilités, qu’elle assumait avec aisance. Elle semblait autant sinon plus excitée qu’eux. « Il me semble inutile de vous préciser que nous sommes arrivés à Poudlard. Je compte sur vous pour montrer à nos hôtes toute l’excellence française que mes collègues et moi nous sommes évertués à vous enseigner durant toutes ces années. Ce qui veut dire, il est hors de question que vous ne descendiez en troupeau ! » Aussitôt, chacun se leva, la tête haute, le dos droit, et ils se mirent en rang de deux, calmement. Chaque garçon escortait une fille, c’était presque comme si les professeurs avaient fait exprès de sélectionner autant de chaque sexe, pour l’égalité. Enfin, la directrice ouvrit la porte et sortit, laissant ses élèves à l’intérieur tandis qu’elle saluait les professeurs de Poudlard. Ses étudiants, eux, devaient attendre son signal pour se révéler. Ils devaient être entre vingt et trente au total, et près de sa fenêtre à l’autre bout de l’ouverture du carrosse, Artemis continuait d’observer le parc de Poudlard, sa forêt, en attendant que ce soit son tour de descendre.