Teddy maintient son sourire, persuadé que en faisant semblant que son plan et parfait et qu’il plaira à Victoire, la jeune femme en sera convaincue également. Mais bien sûr, il la connait suffisamment pour savoir qu’elle n’est pas du genre à faire semblant que tout va bien lorsque quelque chose la tracasse, et apeuré de la voir donner ainsi des coups de baguette dans tous les sens, il envisage un instant d’aller chercher un oreiller sur le canapé pour se cacher derrière. « Très bien, tant mieux si tu fais attention. Mais comment Doki fait pour te reconnaitre dans ce cas ? » Reprit-elle finalement, se tournant à nouveau vers ses couverts et casseroles qu’elle envoie alors valser dans les airs jusqu’à ce qu’ils atteignent docilement leurs rangements. C’était quelque chose qu’il lui avait toujours admiré, cette capacité à faire faire ce qu’elle voulait à ses ustensiles de cuisine, préparant souvent des plats excellents que n’importe quel restaurateur lui envierait. « Et tant pis pour Londres, de toute façon j’ai encore un hippogriffe qui s’est blessé et il faudrait que je retourne faire son pansement ce soir. C’était idiot de penser que l’on pourrait passer une soirée si loin de Pré-au-Lard. » Déçu qu’elle annule soudain une bonne soirée en perspective, Teddy n’en dit cependant rien, conscient qu’il n’arrivera jamais à forcer Victoire à faire quoi que ce soit qu’elle n’ait pas envie. S’ils sortaient, c’était selon les conditions de la demoiselle, et s’il ne pouvait pas, alors il se retrouvait simplement privé de la sortie. « Je ne lui parle jamais devant tous les clients, ça la mettrait en danger. Je monde directement dans sa chambre, et je ressors avec une apparence différente. Personne ne doit savoir qu’elle m’aide. » Expliqua-t-il d’abord au sujet de Doki, n’ayant rien à cacher. Bien sûr, il avait noté la jalousie naissante de Victoire pour la rouquine, mais ce n’était pas pour autant qu’il lui mentirait à son sujet, c’était en mentant que l’on attirait les soupçons, et jamais il ne mentirait à Victoire. « Et comme tu veux, pour Londres. On pourra y aller plus tard, Harry va peut-être envoyer des renforts à Pré-au-Lard, s’il se trame vraiment quelque chose de louche dans la cabane hurlante. Tu comprends le danger, il y avait un passage secret dedans, autrefois, s’ils arrivent à le rouvrir, ils atterriront directement dans le parc de Poudlard. » Teddy savait qu’il pourrait la convaincre de l’utilité et de l’importance de sa mission en sous entendant que cela pourrait protéger Poudlard. Victoire avait de la famille à Poudlard, tout comme lui, et il savait qu’elle préférait savoir que c’était lui qui veillait à ce qu’il ne leur arrive rien plutôt qu’un simple elfe de maison.

La jeune femme ne peut s’empêcher de se montrer vexée que Teddy fasse ainsi passer Evdokia avant elle. Bien sûr, elle est heureuse pour lui qu’il ait enfin une tâche à accomplir, après tout ce temps passé ici à n’avoir aucune tâche digne de lui à faire. Après tout, il a laissé tomber une brillante carrière pour la suivre jusque dans ce village un peu perdu, alors qu’il aurait simplement pu rester à Londres et s’occuper des missions les plus importantes aux côtés de son parrain, être recomposé pour être le meilleur auror du ministère. Alors elle ne peut pas simplement l’empêcher d’accomplir la seule mission qui éveille sa curiosité, alors qu’il a tout laissé tomber pour elle, alors même qu’elle revenait vers lui après avoir disparu durant un long moment. Il l’avait suivi alors qu’il n’avait aucune certitude qu’elle ne le laisse pas à nouveau tomber et c’était là une preuve d’amour importante. Mais Evdokia n’est décidément pas au courant de tout cela et qui sait quelle idée elle peut bien avoir derrière la tête. « Je ne lui parle jamais devant tous les clients, ça la mettrait en danger. Je monde directement dans sa chambre, et je ressors avec une apparence différente. Personne ne doit savoir qu’elle m’aide. » dit alors Teddy, comme si tout cela était évident. Aussitôt, Victoire écarquille les yeux. Il QUOI ?! s’offusque-t-elle intérieurement alors qu’elle imprime le fait que Teddy va visiter la chambre d’une autre fille. Et il ressort avec une apparence différente… Il est débraillé, c’est ça ? s’énerve-t-elle alors qu’une part d’elle tente de se raisonner, de se dire qu’il change simplement d’apparence à l’aide d’un miroir de la jeune femme. Mais cela ne l’empêche pas de serrer des poings. « Et comme tu veux, pour Londres. On pourra y aller plus tard, Harry va peut-être envoyer des renforts à Pré-au-Lard, s’il se trame vraiment quelque chose de louche dans la cabane hurlante. Tu comprends le danger, il y avait un passage secret dedans, autrefois, s’ils arrivent à le rouvrir, ils atterriront directement dans le parc de Poudlard. » plaide alors Teddy, comme pour montrer à sa compagne, l’importance de cette tâche. Bien sûr, Victoire ne veut pas qu’il arrive quoi que ce soit aux gens de sa famille se trouvant à Poudlard. Et il est donc important qu’il se charge de protéger l’entrée vers Poudlard. Mais cela ne suffit pas à faire retomber la colère de Victoire, qui semble trouver une réponse à tout, dans ce genre de situation. « Il n’a pas besoin d’envoyer de renfort, il suffit de boucher l’entrée avec les fesses de cette grosse pouffe ! » s’exclame Victoire en tapant du poing sur le plan de travail. Puis, attrapant sa baguette, elle lance à l’attention de Teddy : « Et puis tu n’as qu’à dormir dans sa chambre que tu aimes tant ce soir, je ne te retiens pas ! » Sortant alors de la pièce, elle s’empresse de gagner la porte d’entrée, avec l’intention de quitter la maison en claquant la porte.

Teddy pensait avoir gagné en évoquant l’image des élèves sans défense de Poudlard, mais rien ne semblait pouvoir faire redescendre la colère de Victoire, malgré tous les efforts que faisait Teddy pour la contenter. A croire que la jeune femme était une éternelle insatisfaite qui n’était jamais contente quoi qu’il fasse. C’était à se demander pourquoi elle avait pris la peine de revenir. « Il n’a pas besoin d’envoyer de renfort, il suffit de boucher l’entrée avec les fesses de cette grosse pouffe ! » Cria-t-elle en tapant du poing sur la table comme un enfant en colère, tout en se saisissant de sa baguette magique. Choqué, Teddy avait l’impression de la voir pour la première fois. Où était la jolie blonde drôle et sûre d’elle qu’il avait connu autrefois ? Il avait chamboulé toute sa vie pour elle, mais ce n’était toujours pas assez. « Et puis tu n’as qu’à dormir dans sa chambre que tu aimes tant ce soir, je ne te retiens pas ! » Sa crise de jalousie prenait des proportions jamais égalées auparavant, et pour la première fois, Teddy sentit à son tour la colère le gagner. Il en avait assez de se plier en quatre pour elle, et ne jamais avoir de remerciements en retour, il en avait assez qu’elle le traite ainsi, pensant pouvoir tout se permettre. Elle avait toujours été ainsi, imposant sa volonté aux autres, mais ce qu’il avait autrefois trouvé charmant lui paraissait à cet instant insupportable. Il n’avait absolument rien à se reprocher, et il ne comptait pas la laisser le traiter ainsi. Il la regarda quitter la pièce, furieuse, mais il n’avait aucune envie de la rattraper. « Tu as raison, c’est peut-être ce que je ferais ! Ou alors je rentrerais directement à Londres, pour ne pas continuer à croupir ici ! Garde la maison, je n’y ai que de mauvais souvenirs ! » Cria-t-il à son tour comme jamais il n’avait crié sur elle. La fureur qui s’était emparée de lui semblait être l’addition de toutes ses frustrations depuis qu’il était venu emménager dans ce foutu village. Son parrain lui avait pourtant conseillé de bien y réfléchir, le mettant en garde sur les risques que cela représentait pour sa carrière, lui qu’il présentait pour devenir son meilleur auror dans un futur proche. Jamais il n’aurait de mission aussi intéressante, il l’avait prévenu. Et bêtement, Teddy avait cru que cela lui suffirait.

Enervée par l’intrusion d’Evdokia, Victoire s’empresse de quitter la pièce, les poings serrés. Bon nombre de filles se sont déjà mises à tourner autour de son Teddy, mais jamais aucune n’est parvenue à le faire monter jusque dans sa chambre. Bien sûr, elle se doute que le jeune auror n’y a rien fait, mais même. Victoire est énervée, et elle n’a qu’une envie : aller mettre les choses au point avec cette trainée qui tourne autour de son amant. Il est hors de question qu’elle la laisse croire ne serait-ce qu’un seul instant, qu’elle peut se faire Teddy comme elle est parvenue à se faire l’ensemble des clients des Trois Balais. Elle sait aussi qu’elle est injuste avec Teddy, qui ne mérite pas qu’elle se fâche ainsi sur lui, mais Victoire a toujours été trop impulsive pour parvenir à contrôler sa colère. « Tu as raison, c’est peut-être ce que je ferais ! Ou alors je rentrerais directement à Londres, pour ne pas continuer à croupir ici ! Garde la maison, je n’y ai que de mauvais souvenirs ! » lui hurle Teddy en retour, alors que la Weasley a déjà la main posée sur la poignée de la porte. Bien loin de se calmer pour revenir en arrière et lui demander pardon, la jeune femme ne peut que remarquer qu’elle ne reconnait pas la réaction de son Teddy, qui semble presque vouloir défendre Evdokia. Et elle actionne la poignée de la porte, plus déterminée que jamais à aller régler ses comptes. Mais sa fureur retombe bien vite dès qu’elle ouvre la porte. Car quelqu’un se trouve juste devant celle-ci. Et en apercevant cette personne, sa rage se transforme aussitôt en peur. « Bonjour, je suis à la recherche d'un représentant du ministère et on m'a indiqué cette maison. » lui dit l’homme aux cheveux bruns, au crâne dégarni et à la barbe épaisse, en remarquant qu’elle ne semble pas prête à le saluer. Et Victoire ne peut s’empêcher de noter qu’il y a des yeux verts et non pas bleus, quand bien même elle a l’impression de se trouver victime d’une très mauvaise blague. Mais Teddy est furieux contre elle et se trouve toujours dans la cuisine. Il est impossible que ce soit lui qui se tient de nouveau devant elle. Surtout que la voix n’est pas la même du tout. « Aucun représentant... » commence Victoire avec un léger sourire sur les lèvres, afin de n’attiser aucun soupçon de le part de l’homme. Mais il la coupe au beau milieu de sa phrase, et même si c’est le genre de comportement qui agace la jeune Weasley, elle se garde bien de lui faire remarquer. « Pas même une figure d'autorité ? » insiste-t-il aussitôt. La blonde secoue sa tête de droite à gauche puis de gauche à droite, en signe de négation, incapable de dire quoi que ce soit. « Vous connaissez peut-être quelqu'un qui pourrait m'indiquer où trouver la personne que je recherche ? Votre conjoint peut-être ? » Le sourire de l’homme s’élargit encore un peu plus et Victoire ne peut réprimer un frisson d’angoisse. Il n’a pas du tout l’air enclin à laisser tomber aussi facilement et elle commence réellement à paniquer, se demandant comment elle va bien pouvoir se sortir de ce pétrin. « T-Remus ! J'ai besoin de toi ! » hurle-t-elle en tentant de conserver un sourire bienveillant à l’attention de l’homme au visage de violeur en série. Mais il faut avouer qu’elle n’a jamais été bonne actrice. Au moins a-t-elle pris le soin de ne pas appeler Teddy par son vrai nom, afin de ne pas mettre à mal sa couverture d’auror ou encore, le mettre en danger. Elle ne peut alors plus qu’espérer que son amant viendra en entendant son appel, quand bien même celui-ci semble furieux contre elle. Et surtout, qu’il comprendra qu’il lui faut revêtir une autre apparence, pour conserver sa couverture.

Au moment même où les mots avaient quitté sa bouche, Teddy désira les reprendre, les effacer. Il ne les pensait pas évidemment. Enfin, pas tous, en tout cas, mais il devait bien avouer qu’une partie de ce qu’il avait dit était vrai. Il n’en pouvait plus de ce foutu village. S’il avait voulu vivre une vie paisible, il n’aurait pas choisi de devenir auror. Et il n’avait jamais voulu acheter une dizaine de stupides hippogriffes. Face à l’absence de réponse de la part de Victoire, Teddy se laissa tomber contre un meuble de la cuisine, abattu. Il l’entendit à peine ouvrir la porte, jusqu’à ce que des éclats de voix à peine perceptible lui chatouille l’oreille, l’intriguant. Il entendit encore moins la réponse de Victoire, mais n’entendant personne rentrer dans la maison, il devina que quelque chose clochait. Se relevant lentement pour ne pas faire de bruit, Teddy longea les murs pour se coller à la porte et tenter d’entendre ce qu’il se passait pour agir en conséquence. Il chercha instinctivement sa baguette dans sa poche, mais il ne trouva que le vide et se souvint soudain qu’il l’avait laissé en haut, comme un crétin. « Vous connaissez peut-être quelqu'un qui pourrait m'indiquer où trouver la personne que je recherche ? Votre conjoint peut-être ? » Cette voix lui était vaguement familière, suffisamment pour comprendre que ce n’était pas une gentille voix de quelqu’un qui venait simplement leur rendre visite, et malgré sa colère contre Victoire, il était malade de ne pas pouvoir la protéger. « T-Remus ! J'ai besoin de toi ! » Cria finalement la demoiselle, lui faisant ainsi comprendre par l’usage de son second prénom qu’il ne devait surtout pas se montrer sous son vrai visage. Même sans baguette, il ne pouvait la laisser se débrouiller seule. Aussitôt, il se grandit de plusieurs centimètres, encore et encore jusqu’à faire environ deux mètres, prenant ainsi l’apparence d’un gros baraqué, doté de beaucoup plus de muscles que Teddy. Il noircit ses cheveux et s’offrit une barbe généreuse, après tout, peut-être que les barbus s’appréciaient entre eux, et il sortit de sa cachette, arrivant d’un pas tranquille, un sourire léger affiché sur le visage, sourire qui se figea légèrement en apercevant l’homme qui se tenait face à Victoire. C’était sa couverture pour le lendemain, mais Teddy n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pouvait bien faire là. Il nota cependant que Victoire avait sa baguette à la main, cachée derrière son dos. Il n’avait jamais essayé de lancer un sort avec, mais au pire, il n’aurait qu’à lui prendre des mains si besoin. Peu confiant malgré son apparence, Teddy s’arrêta seulement à côté de Victoire, souriant à l’inconnu. « Bonjour, que puis-je faire pour vous ? » Demanda-t-il alors, au cas où ça ne soit qu’une visite de courtoisie, bien qu’il en doutait fort.

En appelant à l’aide, tout en tentant de faire semblant au près de leur étrange visiteur qu’elle ne fait qu’appeler son conjoint, Victoire en profite pour passer une main derrière elle après l’avoir plongée dans sa poche, profitant que l’homme ne fasse plus attention à elle pour sortir sa baguette. Juste au cas-où. Elle espère pourtant que Teddy ne va tarder à arriver, car le sourire de cet homme lui fait étrangement peur. Elle ne sait jamais trouver en face d’une personne maléfique, mais elle se rend bien compte que c’est le cas cette fois et elle n’a aucun mal à comprendre pourquoi l’auror a choisi de prendre son apparence à lui. Pas de doute qu’avec une telle tête, personne n’aura du mal à croire qu’il s’agit bien de l’un des salauds qui se réunissent dans la cabane hurlante. Et que personne n’osera faire de remarque sur l’étrange voix de l’homme pour l’occasion. C’est avec un certain soulagement que Victoire entend alors des bruits de pas venir de la cuisine. Il faudra penser à remercier Teddy d’être venu après ce qu’elle lui a fait subir. Elle se tourne alors vers lui, un sourire toujours sur les lèvres, essayant de ne pas paraître surprise face à l’apparence qu’il a revêtu pour l’occasion. Mais bien sûr, c’est elle qui lui a fait comprendre qu’il ne devait pas garder son apparence habituelle, aussi s’attend-t-elle à le voir différent. Elle sourit alors à l’homme qui la surplombe de plusieurs têtes et dont les bras font trois fois la taille des siens. Un grand musclé. Et pour le coup, cela la rassure quelque peu. « Bonjour, que puis-je faire pour vous ? » retentit alors la voix de Teddy, tandis que Victoire se tourne vers l’homme à la tête de violeur. Celui-ci laisse peu à peu disparaitre son sourire vicieux, ne s’attendant visiblement pas à faire face à un tel gabarit. Ou à découvrir un tel visage. Et la blonde ne peut que se féliciter d’avoir eu la présence d’esprit de ne pas révéler le vrai nom de son partenaire et que celui-ci ait compris qu’il lui fallait changer de tête. « Oh, laissez, ce doit être une erreur. » dit l’homme en partant d’un rire faux. Mais il reste pourtant planter là et Victoire ne parvient pas à avoir confiance dans cette façon de faire. Il y a quelque chose qui n’est pas nette. Comme le fait qu’il semble chercher après Teddy, par exemple. « Vous êtes certain que vous n’avez pas besoin d’aide ? Vous m’avez demandé de faire venir mon mari. » dit-elle en lançant un sourire en direction de Teddy, venant nouer ses doigts aux siens, pour montrer qu’ils sont unis. Mais aussi parce que cela la rassure grandement de se sentir tout près de lui. Et qu’elle espère bien que cela fasse disparaitre leur dispute. « Oh, rien. J’ai cru comprendre qu’un gars du ministère se terrait ici. Mais vous ne lui ressemblez pas. J’ai dû faire erreur. » dit-il en se retournant finalement, tandis que Victoire lance un regard en direction de Teddy. Il ne peut pas laisser cet homme véhiculer de telles informations dans Pré-au-Lard, sinon il sera trop dangereux de se rendre à la cabane hurlante le lendemain, juge aussitôt Victoire.

Le sourire de Teddy s’agrandit en même temps que celui de l’inconnu disparaît peu à peu face au gros baraqué qui se tient devant lui. Il comprit alors qu’il avait eu raison de penser que ce type serait suffisamment idiot pour se laisser impressionner par une grande taille et des muscles sans remarquer que le sorcier face à lui était désarmé. Mais bien sûr, l’autre n’a pas non plus sa baguette à la main, et celle de Teddy pourrait parfaitement être cachée dans l’une de ses poches, prête à lui venir en aide en cas de problème. « Oh, laissez, ce doit être une erreur. » Lui répondit finalement l’inconnu, en commençant à rire, d’un rire peu joyeux, montrant que l’homme se sentait mal à l’aise dans la situation présente. Ce qui voulait dire qu’ils avaient l’avantage sur lui, même s’il ne fallait pas se réjouir avant qu’il ne soit reparti. Teddy s’apprêtait à le congédier pour pouvoir écrire au plus vite à son parrain quand Victoire reprit la parole, à l’étonnement complet de l’auror. « Vous êtes certain que vous n’avez pas besoin d’aide ? Vous m’avez demandé de faire venir mon mari. » S’entendre considéré comme étant le ‘mari’ de Victoire fit battre son coeur un peu plus vite, plus perturbé qu’il ne l’aurait voulu par cette idée. Ils n’en avaient jamais parlé, de l’éventualité d’un mariage. Ou en tout cas, plus depuis que la jeune femme l’avait laissé pour partir en Roumanie du jour ou lendemain. Avant, toute la famille voyait cela comme la continuité logique de leur romance, mais ensuite, ils avaient surtout été étonnés de les voir se rabibocher si facilement. Cette impression de malaise vint se renforcer tandis que la jeune femme venait lui prendre la main. Il s’obligea à se concentrer sur ce qui était important à ce moment précis, c’est-à-dire le sale type face à eux que Victoire venait de retenir, contre toute attente. « Oh, rien. J’ai cru comprendre qu’un gars du ministère se terrait ici. Mais vous ne lui ressemblez pas. J’ai dû faire erreur. » Dans le regard que lui lança Victoire, Teddy comprit qu’elle voyait là une menace très grave, mais que au lieu de le laisser partir et d’enquêter avec l’avis du bureau des aurors, elle préférait qu’ils le fassent maintenant. Peut-être n’est-elle pas consciente que Teddy est complètement désarmé, après tout. Mais à présent, il faut faire avec. « A quoi il ressemble, votre type ? Je pourrais peut-être vous aider. Je déteste ces cafards du ministère, toujours à se mêler de ce qui ne les regarde pas. » Teddy avait eu l’idée au moment même où il avait commencé à parler. Finalement, en se faisant allié de l’homme, il pourrait peut-être intégrer les réunions secrètes du groupe de mages noirs sous sa propre couverture, avec une identité inventée de toute pièce. Cela serait beaucoup plus sûr que de voler l’identité d’un homme dont il ignorait tout.

Pressant les doigts de Teddy entre les siens tout en lui lançant un regard en coin, Victoire tente d’inciter son compagnon à faire quelque chose. Il ne peut pas simplement le laisser partir comme ça en le laissant le chercher. Il devrait lui lancer un oubliette, modifier sa mémoire, le forcer à dire à ses amis qu’il ne travaille pas vraiment au ministère. Enfin, il devrait faire quelque chose pour se mettre en sécurité, au lieu de le regarder partir sans rien faire. Croisant finalement le regard de Victoire, le jeune auror semble finalement comprendre qu’elle attend quelque chose de lui. Et pas seulement de regarder partir cet homme complètement étrange. Mais au lieu de se lancer à sa poursuite comme son héros de toujours, Teddy se contente de dire : « A quoi il ressemble, votre type ? Je pourrais peut-être vous aider. Je déteste ces cafards du ministère, toujours à se mêler de ce qui ne les regarde pas. » Victoire se trouve contrainte d’écarquiller les yeux, ne comprenant pas réellement où il veut venir. Ce n’était pas vraiment ce qu’elle avait en tête et elle ne comprend pas où Teddy veut en venir. Mais l’homme ne tarde pas à revenir sur ses pas, aussi n’a-t-elle le temps pas le temps de poser la moindre question à l’auror. Elle se contente de prendre une expression plus sévère, comme si, elle aussi était d’accord avec cette affirmation. Revenant sur leur porche, l’homme lance des regards de chaque côté de la route, comme pour vérifier que personne ne les écoute. « C’est un p’tit gars avec des cheveux aux reflets bleus je crois. Mais j’suis pas sûr, je ne l’ai vu que de loin. » déclare-t-il, semblant avoir abandonné tous ses efforts pour parler correctement, ce qui ne manque pas de blaser Victoire. Pourtant, elle ne dit rien, se contentant de presser un peu plus la main de Teddy dans la sienne. « Et si vous veniez parler de tout cela à l’intérieur ? Mieux vaut éviter de parler de tout cela sur le perron. » demande la blonde, rentrant dans le jeu de Teddy. L’homme ne se fait alors pas prier pour rentrer, passant devant les deux amants sans demander son reste. Victoire fait alors la grimace en direction de Teddy, peu enchantée à l’idée que ce gros dégueulasse se balade entre ses murs. Mais après tout, c’est elle qui lui a proposé d’entrer. « Suivez-moi, c’est par ici. » dit-elle en repassant devant lui, pour lui indiquer l’entrée du bureau, heureusement rarement utilisé. Ainsi, il ne risque pas de trouver certains de leurs effets personnels, et de reconnaître Teddy.

L’homme lança un regard inquiet vers la rue, vérifiant que personne ne les regardait, et Teddy vit là un signe qu’il s’apprêtait à leur révéler des informations qui ne devaient pas tomber entre n’importe quelles mains, et surtout pas celle de l’homme en question que l’inconnu recherche. Pour faire quoi d’ailleurs ? Il devait le découvrir. Et arrêter l’homme s’il mettait en danger sa couverture. Ce qui serait difficile sans sa baguette magique, évidemment, quel idiot il avait été de se déplacer sans elle. « C’est un p’tit gars avec des cheveux aux reflets bleus je crois. Mais j’suis pas sûr, je ne l’ai vu que de loin. » Teddy s’obligea à avoir l’air étonné de cette description, et à cacher qu’il était en réalité soucieux de le voir si bien renseigné. Il avait pourtant toujours fait bien attention, ne gardant sa véritable apparence que en tant que co-gérant de l’hippodrome. Hippodrome dont on savait que Victoire était la gérante. Ne s’étonnerait-on pas qu’elle soit mariée à un autre type ? D’ailleurs, s’il faisait le lien, il saurait qu’elle connait le « petit gars avec des cheveux aux reflets bleus ». Heureusement, il ne semblait pas être du genre à se passionner pour les hippogriffes. Teddy l’espérait, en tout cas. « Et si vous veniez parler de tout cela à l’intérieur ? Mieux vaut éviter de parler de tout cela sur le perron. » Et l’homme se précipita à l’intérieur, apeuré à l’idée de se faire attraper par le-dit représentant du ministère. « Suivez-moi, c’est par ici. » Le guida aussitôt Victoire en le dirigeant vers le bureau/chambre d’amis/pièce où ils n’allaient jamais. Evidemment, idiots comme ils étaient, ils avaient affiché des photos d’eux et de leur famille dans presque toutes les pièces. Ils n’étaient pas prêts à ce que les véritables ennuis arrivent si rapidement, et ils avaient manqué de prudence. « Un gars avec des reflets bleus, hein ? Jamais vu, et toi ma douce ? » Répondit-il en se tournant vers Victoire, qui hocha aussitôt la tête de gauche à droite, affirmant n’avoir jamais vu un type pareil. En entrant dans le bureau, Teddy eu aussitôt une idée pour récupérer sa baguette discrètement. « Je vous laisse quelques minutes avec mon épouse le temps d’aller chercher une bonne bouteille de Whisky pur feu. Ensuite, vous me direz tout de votre type. » Dit-il ensuite, ressortant rapidement du bureau dont il mit la porte contre pour éviter que l’homme ne puisse le suivre du regard et le voir monter l’escalier.

Se rappelant des diverses photos accrochées dans à peu près toutes les pièces, Victoire n’a pas d’autre choix que de le conduire dans ce qui est censé être leur bureau, mais qu’ils n’ont jamais pris le temps d’aménager. Ainsi, ils y font simplement dormir leurs éventuels amis passant là, quelques fois, mais simplement lorsqu’il y a trop de monde. Sans quoi, ils préfèrent généralement les faire dormir dans l’une des pièces de l’étage, beaucoup plus confortables que cet endroit où la lumière peine à rentrer. Elle espère simplement que l’homme ne remarquera pas l’aspect débarras du lieu et les quelques cartons qui se trouvent dans un coin, ni le manque considérable du monde. Il ne fait cependant aucune remarque, son esprit semblant être complètement happé par ce p’tit gars avec des cheveux aux reflets bleus. « Un gars avec des reflets bleus, hein ? Jamais vu, et toi ma douce ? » demande Teddy alors que tous trois pénètrent dans le bureau. Et la vérité heurte Victoire alors qu’elle se contente de hocher la tête de droite à gauche en signe de négation : s’ils veulent continuer à vivre à Pré-au-Lard, le jeune auror ne pourra jamais reprendre son apparence habituelle sans manquer de se faire agresser. Qui sait combien d’autres personnes se trouvent aussi bien renseignées que ce type-là ? Teddy courrait peut-être un grand risque sans le savoir. « Je vous laisse quelques minutes avec mon épouse le temps d’aller chercher une bonne bouteille de Whisky pur feu. Ensuite, vous me direz tout de votre type. » L’homme acquiesce en silence tandis que Victoire panique un peu à l’idée de se retrouver seul avec lui. Elle regarde Teddy partir avec un certain pincement au cœur, se sentant totalement démunie. Dire qu’un dragon lui fait moins peur que ce gars-là. Pourquoi n’a-t-elle pas fait une formation d’auror, elle aussi ? Et pourquoi Teddy la laisse-t-elle seule avec cet homme qui l’effraie et la dégoûte ? Elle ne comprend plus rien, mais essaye néanmoins de ne pas céder à la panique. « Asseyez-vous sur le grand fauteuil, ne vous en faites pas pour nous, les chaises iront très bien. » lui glisse Victoire, histoire ne pas rester sans rien dire. Et l’homme n’hésite pas à rejoindre le confortable fauteuil placé devant le bureau, laissant les chaises plus dures aux deux amants. Elle se dit que, peut-être, si elle le laisse s’asseoir en position de force, il se montrera moins méfiant. Mais comment peut-il reconnaître Teddy sous son déguisement, de toute façon ? C’est impossible. « On ne s’est pas déjà croisés ? Votre tête m’dit quelque chose. » Victoire fait de son mieux pour paraître stupéfaite. A vrai dire, elle n’a même pas besoin de se forcer, tellement l’idée que cet homme l’ait réellement reconnue, ne manque pas de l’effrayer. « Ah, vous êtes un client régulier des Trois Balais, non ? Je travaille là-bas. » ment aussitôt Victoire, pour qui l’ « affaire Doki » n’est pas encore complètement sorti de la tête. L’homme hoche pensivement la tête, semblant réfléchir. « Ouais, ça doit être ça ! Ce sera pas étonnant qu’je vous recroise alors ! » s’exclame-t-il pile au moment où la porte s’ouvre de nouveau sur Teddy. Ce n’est qu’à ce moment là que Victoire se rend compte de la bêtise qu’elle vient de faire : il s’attend à la revoir en train de travailler aux Trois Balais.