C’était lundi matin, et comme beaucoup d’élèves de Poudlard, Lily avait un cours dès la première heure, l’empêchant de faire ne serait-ce qu’un début de grasse-matinée. Elle était donc sortie du lit en même temps que les autres filles de son année, mal réveillée, et peu après, elle se dirigeait vers la Grande Salle en compagnie de plusieurs de ses camarades de classe, son ventre grognant d’insatisfaction. Elle s’assit finalement à côté de Hélios et des autres garçons de leur bande qui la saluèrent, la bouche pleine pour la plupart. Amusée, Lily avait à son tour attaqué son petit déjeuner, discutant avec ses amis. La perspective de devoir bientôt retourner dans le sommeil grâce au cours peu passionnant d’Histoire de la Magie la fatiguait d’avance, mais ils avaient un devoir à rendre, aussi, elle ne pouvait se permettre de louper le cours, auquel elle se rendait rarement puisque le professeur ne voyait pas la différence entre vingt élèves devant lui et une dizaine seulement. Aussi, avec ses amis, ils se relayaient souvent, allant chacun leur tour assister au cours pour donner ses notes et les devoirs aux autres. Malheureusement, lorsqu’un devoir était à rendre, tous devaient y aller, préférant ne pas attirer l’attention avec un élève qui rendrait plusieurs copies. Lily décida d’emballer quelques cookies dans une serviette, et juste après, les plats disparurent pour laisser entrer une centaine de hiboux, certains lâchant leur colis au dessus de leur élève tandis que d’autres venaient réclamer des caresses, ou que l’élève détache lui-même la lettre ou le colis. Etonnés, plusieurs Serpentard montraient du doigt une dizaine de hiboux semblant voler ensemble, plongeant vers leur table pour finalement se poser tous devant Lily, lui lançant des regards de reproche. Se mordant la lèvre inférieure, légèrement en panique, elle ne remarqua presque pas que la majorité des élèves présents, et même les professeurs, étaient maintenant tournés vers elle. Lily entreprit de détacher les lettres des hiboux, qui s’envolaient au fur et à mesure qu’ils étaient libéré de leur courrier. Elle reconnut entre autre l’écriture de sa grand-mère, de son oncle George, de sa tante Hermione, celle de son oncle Percy, celle de Fleur, celle de Teddy, celle de Luna, et finalement celle de sa mère, qui l’effraya plus que toutes les autres à sa couleur rouge. Elle lui avait envoyé une beuglante. Lily tendit une main tremblante vers elle, mais elle s’éleva alors dans les airs pour arriver à la hauteur de son visage, s’ouvrant dans une petite explosion de fumée. « LILY LUNA POTTER ! COMMENT AS-TU OSÉ UTILISER CE STUPIDE GAZ ÉTRANGLEUR CONTRE TON PROPRE FRÈRE ? JE N’ARRIVE PAS À CROIRE QUE TU NE TE SOIS PAS FAITE RENVOYÉE IMMÉDIATEMENT ! ILS AURAIENT DÛ T’INTERDIRE DE JOUER AU QUIDDITCH POUR LE RESTE DE L’ANNÉE ! DANS TOUTE MA CARRIÈRE, JE N’AI JAMAIS VU UNE JOUEUSE AGIR DE FAÇON AUSSI DÉLOYALE ! QUAND JE PENSE QUE TU AURAIS PU LE TUER ! TON PÈRE ET MOI SOMMES ABSOLUMENT FURIEUX ! JAMAIS JAMES OU ALBUS NE NOUS AVAIENT DÉÇU COMME TU L’AS FAIT ! SI NOUS DEVONS ENCORE RECEVOIR UNE LETTRE DE L’ÉCOLE À TON SUJET, TU PEUX DIRE ADIEU AU QUIDDITCH ! TON PÈRE T’INTERDIT DE CONTINUER À FRÉQUENTER CE GARÇON QUI NE FAIT QUE TE TIRER VERS LE BAS ! SI TU NE TE REPRENDS PAS TOUT DE SUITE, TU VAS FINIR PAR TE FAIRE RENVOYER DE L’ÉCOLE ! » Rouge de honte après ce long discours qui avait raisonné dans toute la Grande Salle, Lily tenta de se cacher le visage entre les mains tandis que ses cheveux retombaient devant son visage. Elle s’y était attendu, bien sûr, à recevoir du courrier peu agréable, mais pas à une beuglante. Elle n’osait même pas ouvrir les autres lettres.

C’est encore tout ensommeillé que James tend le bras pour attraper un dernier petit pain dans la corbeille face à lui, mais celle-ci disparait avant qu’il n’ait le temps de terminer son geste. « Foutus elfes. » peste-t-il, sachant très bien que sa tante Hermione lui ferait la morale pendant des heures pour avoir osé dire une telle chose. Surtout que James se doute que les elfes ne font que respecter des horaires très précis et qu’ils n’ont pas fait exprès de faire disparaître cette corbeille juste au moment où il allait se servir. Reste qu’il avait vraiment envie de ce petit pain. S’affalant sur la table, il ne prête même pas attention aux hiboux qui se mettent à entrer par centaine dans l’enceinte de la Grande Salle. Tout ce que cela lui inspire, c’est que ceux-ci font trop de bruit et lui donnent mal à la tête, alors qu’il a encore besoin de dormir. Juste une ou deux heures de plus, ce n’est pas beaucoup demander. « Vous avez vu ça ? On dirait qu’ils volent ensemble, c’est carrément dément ! » s’exclame quelqu’un non loin de lui et James se trouve contraint de lever la tête, la curiosité l’emportant sur la fatigue. Et en effet, il découvre une dizaine d’hiboux volant ensemble, visiblement vers la même porte. Une personne se trouvant à la table de Serpentard. Ce cœur se serre tandis qu’il comprend ce qui est en train de se passer. Car qui d’autre que le clan Potter-Weasley, enverrait une telle armée de hiboux ? Il se redresse aussitôt pour glisser à Adonis, juste à côté de lui : « Bon sang, c’est pour Lily. » Bizarrement, il ne se trouve plus du tout ensommeillé. Surtout que le silence s’étant abattu sur la salle et les regards se tournant tous vers l’amas de volatiles, à quelque chose de complètement malsain. Même les autres hiboux semblent avoir cessés de battre des ailes, tellement la salle semble silencieuse, lorsque la beuglante se fait enfin entendre. « LILY LUNA POTTER ! COMMENT AS-TU OSÉ UTILISER CE STUPIDE GAZ ÉTRANGLEUR CONTRE TON PROPRE FRÈRE ? JE N’ARRIVE PAS À CROIRE QUE TU NE TE SOIS PAS FAITE RENVOYÉE IMMÉDIATEMENT ! ILS AURAIENT DÛ T’INTERDIRE DE JOUER AU QUIDDITCH POUR LE RESTE DE L’ANNÉE ! DANS TOUTE MA CARRIÈRE, JE N’AI JAMAIS VU UNE JOUEUSE AGIR DE FAÇON AUSSI DÉLOYALE ! QUAND JE PENSE QUE TU AURAIS PU LE TUER ! TON PÈRE ET MOI SOMMES ABSOLUMENT FURIEUX ! JAMAIS JAMES OU ALBUS NE NOUS AVAIENT DÉÇU COMME TU L’AS FAIT ! SI NOUS DEVONS ENCORE RECEVOIR UNE LETTRE DE L’ÉCOLE À TON SUJET, TU PEUX DIRE ADIEU AU QUIDDITCH ! TON PÈRE T’INTERDIT DE CONTINUER À FRÉQUENTER CE GARÇON QUI NE FAIT QUE TE TIRER VERS LE BAS ! SI TU NE TE REPRENDS PAS TOUT DE SUITE, TU VAS FINIR PAR TE FAIRE RENVOYER DE L’ÉCOLE ! » James ne tarde pas à reconnaître la voix de sa mère et il se plaque une main sur le visage. Etait-elle obligée de faire ça ? Certainement pas, après tout, il n’était pas mort. Et puis, c’est une façon d’agir un peu violente, bien qu’il soit de tradition d’envoyer des beuglantes dans la famille. Peut-être Lily le fera-t-elle aussi avec ses enfants, plus tard. Mais pour l’heure, le silence s’étant abattu dans la Grande Salle et les murmures qui s’en suivent, ne manque pas de faire réagir James. Se levant aussitôt, il s’empresse d’aller rejoindre sa sœur, attirant quelques regards au passage. Mais il n’en a que faire de cette histoire de tables réservées à telle ou telle maison. Deux Serpentard s’écartent pour le laisser s’asseoir à côté de sa sœur lorsqu’il arrive près de la table. Le nombre de lettres ne manque pas de l’étonner, mais il ne leur lance qu’un bref regard, n’osant même pas jeter un coup d’œil en direction de la beuglante encore fumante. Il se retourne alors vers Lily, dont le visage est caché entre ses mains. Il déteste voir sa sœur dans cet état. Se penchant vers elle, il s’empresse de la prendre dans ses bras pour pouvoir la rassurer. « Eh, ne t’en fais pas, ça va aller. Maman est juste inquiète, elle ne pense pas ce qu’elle dit. » lui glisse-t-il en la serrant fort contre lui.

C’est encore furieux de ce qu’il a appris deux jours plus tôt, que Scorpius se lève ce matin-là. Le fait que la Potter et l’Avery ait ainsi déshonoré l’illustre maison de Salazar Serpentard, la faisant devenir la risée de tous, lui donne clairement envie de vomir. Pourtant, personne ne semble leur en vouloir vraiment, comme si cela ne faisait pas d’importance. Et ce, quand bien même le sablier des Serpentard est complètement vidé désormais et qu’il faudra des semaines voir des mois pour tout rattraper. Pire, la coupe des quatre maisons risque de leur échapper, tout cela à cause de deux crétins voulant attirer l’attention sur eux. Deux crétins qui n’ont même pas étant renvoyés de l’équipe, preuve que les Potter sont toujours favorisés dans cette école. C’est pourtant en arborant un air calme qu’il s’assoit à la table des Serpentard pour prendre son petit déjeuner ce matin-là, saluant Cedrella d’un simple signe de tête. « J’espère qu’ils redoubleront d’effort pour que le sablier se remplisse à nouveau. » glisse-t-il à la jeune femme en désignant le reste de la tablée du regard. Et Lily et Hélios ont tout intérêt à ne plus se faire remarquer. Il est d’ailleurs étonnant que Dorcas n’ait pas encore tué son frère à l’heure qu’il est. Mais sans doute est-elle trop docile pour cela. Foutus Avery. Il a à peine touché son assiette lorsque les plats disparaissent. Heureusement, un croissant reste dans sa main, ce qui lui permet de ne pas avoir le ventre complètement vide. Il mord une première fois dedans lorsque les hiboux pénètrent enfin dans la Grande Salle et qu’un groupe de hiboux en particulier, attire l’attention des élèves de toutes les maisons. « Ne me dis pas que… » souffle Scorpius en voyant cette armée de hiboux se diriger vers la table des Serpentard. Mais si, ceux-ci se dirigent bien vers Lily Potter, laissant tomber une ribambelle d’enveloppes face à elle. Et bien sûr, une beuglante ne tarde pas à crier sur la jeune élève, alors que le reste de la Grande Salle reste silencieuse. Agacé que Lily Potter attire une nouvelle fois l’attention de tous sur leur maison, devenue la risée de Poudlard depuis que son sablier se trouve vidé, il ne manque pourtant pas de faire apparaître un sourire sur son visage alors qu’il remarque le teint livide de la rouquine. « On dirait qu’on va peut-être pouvoir prétendre un attrapeur digne de ce nom. Il suffit que mademoiselle Potter fasse un faux pas supplémentaire, un seul. » constate-t-elle d’un ton léger, alors qu’il se rapproche de Cedrella pour que seule elle puisse l’entendre. Bien sûr, il fait référence à la fois où Lily a fait perdre leur équipe pour s’être précipitée au chevet de James. Mais aussi au fait qu’un Potter n’a certainement pas sa place dans l’équipe de Serpentard, surtout lorsque la Potter en question parvient à tourner l’ensemble de la maison en ridicule.

Assis avec les autres Gryffondor de septième année, qui se rassemblaient souvent par habitude à table, Adonis devait sûrement être le seul à être en forme de si bon matin. Il avait déjà pris quelques photos qu’il gardait précieusement dans la poche intérieure de sa robe de sorcier, comme par exemple l’étrange rougissement des joues de James lorsqu’ils étaient descendus de leur dortoir pour rejoindre leur salle commune pour aller prendre leur petit déjeuner, ou encore Dorcas qui les saluait d’un geste de la main accompagné d’un grand sourire, penchée au dessus d’un gros bouquin qu’elle seule devait trouver intéressant. Adonis se saisit d’un croissant qu’il engouffra dans sa bouche en une bouchée, mais alors que James tentait de l’imiter avec un petit pain, la corbeille disparut sous la main, faisant rire Adonis qui s’empressa de photographier son expression agacée tandis qu’il jurait contre les elfes, puis une autre de sa moue boudeuse alors qu’il s’affalait sur la table. Le courrier arriva presque aussitôt, mais Adonis n’y chercha pas le hibou grand duc de ses parents. Il n’avait encore rien fait de mal depuis la rentrée, et lui faire des remontrances était leur seul sujet d’écriture. Il releva cependant la tête lorsque l’un de leurs camarades fit remarquer que des hiboux se conduisaient de façon inhabituelle. Il vit alors une dizaine de hiboux, presque collés les uns aux autres pour être le premier à livrer sa missive. Amusé, il les prit en photo. « Bon sang, c’est pour Lily. » Adonis ne comprenait pas ce qui perturbait son ami. Il avait déjà vu plusieurs hiboux se précipiter vers une même personne, à l’occasion d’anniversaire, par exemple. Peut-être James avait-il oublié celui de sa jeune soeur. Mais ce fut finalement une beuglante qui vint exploser dans la grande salle avec la voix de Ginny Potter, la mère de Lily et James, que Adonis reconnaissait pour avoir passé plusieurs semaines chez les Potter durant les vacances, préférant ne pas revoir ses parents trop souvent. Il ne pouvait s’empêcher de rire en entendant que presque toutes ses remontrances avaient un rapport avec le Quidditch, ainsi que ses menaces de punitions, et il prit de nombreuses photos, regrettant de ne pas pouvoir photographier le son de cette lettre. Pour lui, Lily l’avait amplement mérité, et en jetant un coup d’oeil à la table des professeurs, il ne put s’empêcher de photographier le professeur McGonagall, qui regardait la scène avec un sourire satisfait à peine perceptible, et il fut persuadé qu’elle n’avait pas renvoyé Lily simplement pour assister à cela, sachant que la Serpentard aurait la pire des punitions possibles venant de ses parents. A côté de lui cependant, James avait presque l’air aussi gêné que sa soeur. Après les cris, le silence s’était de nouveau abattu, puis les murmures avaient commencé, et il semblait que chacun ait quelque chose à dire sur le sujet. James se leva alors, sous le regard étonné d’Adonis et de presque tous les élèves présents. « James, tu ne devrais pas.. » Commença Adonis, persuadé que cela pourrait aggraver la situation, mais son meilleur ami l’ignorait tellement qu’il ne prit pas la peine de terminer sa phrase, et il se contenta de regarder James rejoindre la table de Serpentard, ce qui était du jamais vu, surtout pour un Gryffondor. Peut-être agissait-il ainsi pour montrer à tout le monde que lui avait déjà pardonné sa soeur, en effet, tout le monde était au courant de l’histoire et se faisait sa propre opinion dessus. « Ce type est un abruti. » Commenta-t-il finalement en direction des autres Gryffondor assis à côté de lui. Beaucoup s’empressèrent d’acquiescer, exaspérés par le comportement de leur camarade qui prenait à présent sa soeur dans ses bras. Tous n’avaient pas pardonné à la Serpentard aussi facilement.

C’est bien embêté que Lysander rejoint la Grande Salle en cherchant aussitôt Dorcas du regard. Il ne tarde pas à l’apercevoir assise à la table des Gryffondor, non loin de James. Le préfet s’empresse de les rejoindre et se glisse aussitôt sur le banc, juste à côté de la préfète-en-chef. « Bonjour Dorcas, justement, je te cherchais ! » commence-t-il aussitôt après avoir adressé un bref signe de tête en direction de James, qui ne semble même pas l’avoir remarqué tellement il parait dormir debout. « J’ai attrapé un Serpentard de première année en train de tenter de forcer la serrure d’une salle de classe, heureusement, sans succès. Je sais que c’est une action qui vaudrait bien cinq points en moins, seulement leur sablier est complètement vide. Je lui ai fait la morale, mais est-ce que c’est suffisant ? » demande-t-il à l’Avery en baissant légèrement la voix alors qu’il mentionne l’énorme perte des points des Serpentard. Après tout, cela est à cause de la sœur de James et même si Lily a failli le tuer, personne ne sait où est leur relation en ce moment-même. Aussi mieux vaut-il ne pas le fâcher, surtout lorsqu’il semble déjà être de si mauvaise humeur. « Foutus elfes. » peste James alors que son bras reste suspendu en l’air, au dessus d’un petit pain qu’il n’attrapera jamais. Aussitôt, Lysander ne peut s’empêcher de se retourner, oubliant momentanément Dorcas alors que l’image d’Hermione Granger, une amie de sa mère, lui revient en tête. Mais ce sont aussi les paroles de sa mère qui le forcent à ne pas rester sans rien dire. « James, ne parle pas comme ça des elfes de maisons ! Sans eux, nous n’aurions jamais découvert l’existence des… » Il n’a pas le temps de finir sa phrase pour dévoiler le nom de la créature que seuls les elfes de maison sont en mesure de voir que déjà, quelqu’un s’exclame : « Vous avez vu ça ? On dirait qu’ils volent ensemble, c’est carrément dément ! » Aussitôt, Lysander tourne la tête dans la direction indiquée, afin de découvrir une dizaine de hiboux semblant faire la course pour arriver le premier en direction d’une seule et même personne. Il ne peut s’empêcher de froncer les sourcils en reconnaissant la chouette blanche striée de noir, appartenant à sa mère. Pourquoi sa mère enverrait-elle un courrier à un élève de Serpentard ? Cependant, juste après avoir transmis sa première lettre, la dite chouette revient aussitôt vers lui pour laisser tomber une missive juste au moment où la beuglante se déclenche. En reconnaissant la voix de Ginny, Lysander ne peut s’empêcher de se raidir. Jamais encore il ne l’a entendue parler sur ce ton quand bien même elle semble plus inquiète pour la carrière de Lily dans le Quidditch que pour la santé de son fils. Elle semble être complètement furieuse et Lysander ne peut s’empêcher de se sentir mal pour elle avec tous ces regards braqués sur elle, mais son rôle de préfet l’empêche de la plaindre plus que cela. Après tout, elle a bien failli anéantir la totalité de l’équipe de Quidditch de Gryffondor, s’en prenant ainsi à son propre frère. Et même si elle regrette, le mal est fait. De toute façon, il ne s’en soucie pas réellement : d’ici quelques jours, on n’en parlera même plus et Poudlard retrouvera son calme habituel. Il ne tend finalement le bras pour se saisir de sa propre missive que lorsque les murmures reprennent, reconnaissant aussitôt l’écriture unique de sa mère. Mais il n’a pas le temps de l’ouvrir que déjà, James se lève pour rejoindre Lily. Aussitôt, Lysander relève les yeux dans sa direction, se demandant ce qui peut bien arriver au jeune homme. L’ensemble de la salle est déjà en train de le suivre du regard lorsqu’Adonis commente finalement : « Ce type est un abruti. » D’autres Gryffondor s’empressent d’hocher la tête, visiblement d’accord avec le meilleur ami de James. Pourtant, Lysander ne peut s’empêcher de lever un sourcil en se tournant vers Adonis. « Quand se sont-ils réconciliés ? » lui demande-t-il alors qu’il ne peut s’empêcher de repenser à sa conversation avec Albus, celui-ci lui ayant conté toute l’histoire des enfants Potter.

Le jeune homme ne peut s'empêcher de lever la tête alors que de nombreux battements d'ailes se font entendre au-dessus de lui. Il écarquille les yeux en remarquant la dizaine de hiboux fonçant tout droit dans sa direction. Dans leur direction. « Lily... » murmure Hélios, impressionné. Il n'a pourtant nullement besoin de prévenir la jeune Potter dont le regard est déjà braqué sur la nuée de hiboux, qui ne tardent pas à se poser devant les deux jeunes Serpentard. Lily semble s'être raidie à côté de lui et Hélios ne peut s'empêcher de déglutir alors qu'il remarque une petite enveloppe sur laquelle le nom de Lily est inscrit à l'encre rouge, tandis que les hiboux s'en vont déjà dans un étrange ballet de hululements et de plumes, dont le vacarme disparaît pourtant bien rapidement. Trop rapidement même, au goût du jeune homme, qui voit son amie tendre le bras vers la petite enveloppe, avec une certaine appréhension. Et pour cause, celle-ci s'avère être une beuglante, qui ne manque pas de s'élever dans les airs pour cracher de dures paroles aux visages de Lily. Hélios ne peut alors s'empêcher de se montrer impressionné, non seulement par la colère dont fait preuve la mère de la rouquine - d'après ce qu'il en comprend - mais aussi parce que c'est la première fois qu'il voit une beuglante. A tel point qu'il pensait jusqu'alors que les beuglantes n'existaient pas vraiment et qu'il ne s'agissait que de légendes destinées à effrayer les jeunes sorciers et censée les inciter à rester sages. Pourtant, il se trouve bien contraint d'admettre que cela existe vraiment. Il ne peut alors s'empêcher de baisser la tête alors qu'il comprend que la mère Potter le mentionne : le grand Harry Potter ne veut pas que sa fille continue de le fréquenter lui, Hélios Avery. Et cela suffit à faire blêmir le Serpentard qui rentre alors instinctivement sa tête entre ses épaules, tout en baissant la tête. C'est alors qu'il sent que quelque chose l'effleure tandis que les murmures s'accentuent tout autour de lui. En redressant légèrement la tête, il remarque que James Potter a rejoint sa sœur et tente de la réconforter. Le reste des Serpentard semble complètement choqués par l'apparition à leur table d'un Gryffondor. Mais Hélios ne dit rien, préférant faire oublier son existence au fils Potter, pour le moment du moins. Il ne parvient pas à croire qu'il est parvenu à se mettre les parents Potter à dos et n'ose même pas imaginer ce que va dire Dorcas. Il n'y a nul doute que sa sœur se trouve dans la salle et a tout vu de ce qu'il s'est passé. Aussi n'ose-t-il même pas se tourner en direction de la table des Gryffondor, de peur de croiser son regard. Mais un bruit de claquement de talons se fait entendre au milieu du vacarme des murmures ambiants et lorsqu'il tourne la tête en direction de la porte, il ne tarde pas à percevoir Dorcas qui se précipite vers l'extérieur. Lui aussi aimerait sortir de la Grande Salle et se soustraire aux regards moqueurs de ses camarades, mais il est hors de question de suivre la préfète-en-chef à l'extérieur ; il n'ose même pas imaginer ce qu'elle ferait si elle lui mettait la main dessus dans l'immédiat. Car cette beuglante n'a pas manqué de rappeler que leur nom est celui d'un criminel, que l'Avery père est toujours enfermé à Azkaban. Et cela suffit à rappeler ce que Dorcas a tenté de faire oublier depuis son entrée à Poudlard. Hélios se laisse glisser sur le banc en voûtant les épaules, tentant de faire oublier sa présence.

Le visage du jeune homme se décompose alors qu’il comprend ce qu’il vient de se passer avec un peu de retard. A la table des Poufsouffle, bon nombre d’élèves se tournent vers lui pour le questionner du regard et Albus se contente de baisser les yeux vers sa cravate, qu’il resserre pour se donner une contenance. Jamais il n’aurait cru que l’un des enfants Potter recevrait une véritable beuglante et il faut dire que cette expérience s’avère être gênante. Et il n’ose même pas imaginer ce que doit ressentir Lily, sur qui toute l’attention s’est braquée. « Albus, ça va aller ? » lui demande à voix basse la préfète de Poufsouffle, comme si c’était lui qui avait reçu une beuglante. Le préfet hoche doucement la tête tout en faisant un geste de la main, destiné à montrer que cela ne le concerne pas directement. « Ce n’est pas pour moi qu’il faut… » Il voit alors James se lever, quitter sa table et rejoindre celle des Serpentard, et la fin de sa phrase reste alors coincée au fin de sa gorge. Qu’est-il en train de faire ? Tournant rapidement son regard vers la table des professeurs, il remarque que le professeur McGonagall a remarqué les agissements de James, elle-aussi – comme bon nombre d’élèves présents dans la Grande Salle d’ailleurs –, et qu’elle ne semble pas particulièrement se réjouir de l’agissement du Potter. Reportant son regard sur son frère, le Poufsouffle remarque que celui-ci est venu enlacer sa sœur, comme pour la réconforter. Il ne peut alors pas s’empêcher de froncer les sourcils, ne comprenant pas ce qu’il se passe. Depuis quand se sont-ils réconciliés ? James ne lui en a rien dit et Albus ne peut s’empêcher de se sentir dupé et abusé. Bien sûr, l’intérêt soudain de son frère pour sa personne, n’était dû qu’au fait qu’il avait besoin de lui parce que lui-même était dépassé par la situation. Et il savait que cela ne durerait pas. De nouveaux bruits de pas se font entendre et Albus remarque que la préfète-en-chef quitte la Grande Salle. Bien sûr, à cause d’Hélios, tout le monde a bien pu se remémorer le fait que son père est enfermé à Azkaban. Décidément, il se passe beaucoup de choses à Poudlard, ces derniers temps. « Pauvre Dorcas. » souffle Albus en direction de la préfète de Poufsouffle, afin de cacher sa propre déception. Mais il est vrai qu’après tous les efforts qu’elle a dû accomplir pour se faire accepter au sein de l’école, Dorcas ne mérite pas que son frère face voler en éclats sa réputation.

Ce matin là, c’était motivée que Cedrella était sortie de son lit en même temps que ses camarades de dortoir, ce qui était une première dans l’histoire de Poudlard et qui n’avait pas manqué de les étonner. Ceux qui avaient eu les BUSE nécessaires auraient potions, ce jour-là, et pour la préfète, c’était une occasion en or pour montrer au professeur Slughorn qu’elle avait du potentiel, chose qu’il avait pris soin d’ignorer pendant cinq ans quand bien même elle accompagnait Scorpius aux soirées où les membres du club pouvaient inviter quelqu’un. « J’espère qu’ils redoubleront d’effort pour que le sablier se remplisse à nouveau. » Lui glissa alors Scorpius en s’installant à côté d’elle, à la table des Serpentard, tout en désignant leur sablier vide. Evidemment, pendant le week-end, les élèves n’avaient pas encore eu le temps de regagner des points, mais maintenant que Lily Potter et Hélios Avery avaient vidé le sablier, toute la maison allait devoir travailler dur pour remonter dans la course. Cedrella n’avait pas encore eu l’occasion de leur tomber dessus, mais au pire, elle pourrait toujours leur donner quelques points pour avoir presque tué sept Gryffondor. « Ne t’en fais pas, on a le professeur Slughorn ce matin et il t’adore. Je suis sûre que si tu fais une bonne potion il te donnera des points. » Lui répondit Cedrella, qui, bien qu’elle enviait ce rapport privilégié entre son ami et leur professeur, n’était pas jalouse mais contente pour lui. C’était la preuve qu’il irait loin dans la vie, ce dont Cedrella avait toujours été persuadée. « Ne me dis pas que… » Suivant le regard de Scorpius, Cedrella remarque alors une dizaine de hiboux volants vers leur table pour finalement venir se poser devant Lily Potter, les joues aussi rouges que ses cheveux, arrachant un rire à Cedrella. Le silence tombait sur la grande salle, puis l’une des lettres explosa, hurlant des remontrances envers Lily qui firent sourire Cedrella, rien de mieux qu’une mère pour humilier son enfant. « On dirait qu’on va peut-être pouvoir prétendre un attrapeur digne de ce nom. Il suffit que mademoiselle Potter fasse un faux pas supplémentaire, un seul. » Lui chuchota finalement Scorpius, un sourire ravi sur le visage. Oui, voir Lily Potter se faire retirer ses privilèges lui procurerait un plaisir sans égal, mais Scorpius ne pouvait pas nier qu’elle était particulièrement douée dans son domaine, et qu’elle leur gagnait presque tout les matchs. Enfin, ceux où elle allait jusqu’au bout. « Oui enfin, elle a quand même le don de ses parents, je ne suis pas sûre que l’on trouverait rapidement un attrapeur à son niveau. » Après tout, Lily Potter n’avait jamais rien fait contre Cedrella, et la préfète n’avait à coeur que le succès et les intérêts de sa maison. Elle remarqua alors que James Potter s’était levé de la table de Gryffondor, fonçant droit vers leur table, d’où les Gryffondor étaient plus que bannis. « Qu’est-ce qu’il fabrique celui-là ? » Demanda-t-elle à Scorpius en désignant James, qui s’était à présent assit à leur table comme s’il était un vrai Serpentard avec tous les droits de s’asseoir là. Comme si c’était normal. Cedrella observa les autres élèves des autres tables, où chacun avait l’air étonné, voir choqué par ce qu’il se passait. Elle vit alors Annabeth se lever, et comme James avant elle, se diriger vers la table des Serpentard, droit vers eux. Elle comprit aussitôt ce qu’avait en tête la voyante. « Et qu’est-ce qu’elle fout, celle-là ? » Scorpius et elle ne supportaient définitivement plus la présence de la Serdaigle à leurs côtés, mais ils n’avaient pas encore réussi à la mettre suffisamment en confiance pour pouvoir lui poser leurs questions. Aussi, en croisant son regard, Cedrella se força à sourire.

Assise à la table des Serdaigle, Annabeth faisait de son mieux pour éviter les coups d’oeil que lui lançaient Darcy et Lorcan, assis non loin d’elle. Elle était persuadée qu’ils parlaient d’elle et de son soudain virement de personnalité, comme disait Darcy, et elle sentait leurs regards lui brûler la peau comme si les centaines de bougies du plafond coulaient sur elle. Heureusement, une autre distraction vint rapidement attirer l’attention des autres élèves de Poudlard, et les conversations s’arrêtèrent toutes en même temps, tous rivés vers une dizaine de hiboux arrivant vers Lily Potter, juste avant qu’une voix sorte d’une des lettres, dans un hurlement. Annabeth ne put s’empêcher de se sentir affreusement mal pour la jeune fille, plus qu’humiliée devant l’école toute entière. Et évidemment, tout le monde à Poudlard la connaissait, ce qui rendait la chose encore pire, pour Annabeth. Elle même savait depuis quelques mois ce que cela faisait que d’attirer tous les regards sur soi, et malgré son précédent avec la Potter, elle ne pouvait se moquer ou se réjouir de ce qu’il lui arrivait. Elle fut même soulagée de voir le silence de la grande salle disparaître, même si les murmures qui suivirent étaient presque pire. Automatiquement, elle lança un coup d’oeil en direction de Darcy, mais la Serdaigle était penchée vers Lorcan, avec qui elle parlait avec excitation. Annabeth sentit son coeur se serrer à cette vision. Malgré tout, sa meilleure amie lui manquait, et la voir se rapprocher de Lorcan était presque aussi douloureux, même si elle avait tourné la page. Détournant son regard de cette vision, ses yeux furent attirés par un garçon qui se levait, et elle reconnut James Potter, se dirigeant à grand pas vers la table des Serpentard, ce qui parut en scandaliser plus d’un, mais pour elle, il avait bien agi, en montrant à toute l’école qu’il soutenait sa soeur malgré tout. Quelques mètres plus loin, Annabeth remarqua Scorpius, penché vers Cedrella, dans un sourire qui intrigua la jeune fille. Elle se demandait bien ce qui pouvait les amuser ainsi, surtout que Scorpius avait été furieux, bien que digne, en apprenant ce qu’il s’était passé. Il condamnait évidemment cette violence qu’avait subi l’équipe adverse, mais voir les coupables punis devait satisfaire les Serpentard encore furieux. Elle prit la décision juste après. Si James, un Gryffondor, pouvait changer de table pour celle de Serpentard, il n’y avait aucune raison pour qu’elle ne puisse en faire autant. Elle se leva donc et contourna la table de Serdaigle, qui avait le point positif d’être la plus près de celle des Serpentard. Elle croisa le regard de Cedrella, qui lui sourit chaleureusement, et elle arriva finalement à leur hauteur, embrassant Scorpius sur la joue. « Hey, qu’est-ce qui vous amuse tous les deux ? » Demanda aussitôt Annabeth, se laissant tomber entre les deux Serpentard, remarquant à peine les regards des autres élèves. Elle avait l’habitude.