Après la réunion des préfets, Cedrella s’était rendue dans le fond du train en compagnie de Scorpius afin de rejoindre leurs camarades de Serpentard. L’ambiance était infiniment plus détendue et agréable, et la jeune femme ne regretta pas un seul instant l’atmosphère confiné du wagon des préfets. Elle s’était cependant attardée quelques secondes afin d’obtenir le précieux mot de passe de leur salle commune « venin de basilic », avant de rejoindre Scorpius, qui s’était stoppé quelques mètres plus loin en remarquant son absence. Dans leur wagon, ils avaient alors révélé le mot de passe à leur entourage, leur demandant de faire passer le mot à tous les Serpentard qu’ils croiseraient lorsque, après le déjeuner, ils commencèrent à aller rendre visite aux uns et aux autres pour prendre des nouvelles. Cedrella préférait largement ce moyen de faire passer le message à celui bien trop scolaire de réunir tout le monde pour faire une annonce comme si elle et Scorpius étaient des professeurs. Vers le milieu de l’après-midi, ils reçurent la désagréable visite d’un gamin cherchant Scorpius pour lui délivrer un mot du professeur Slughorn, l’invitant chaleureusement, ce qui eut le don d’agacer Cedrella de ne jamais être invitée. Elle avait déjà eu l’occasion de participer aux soirées où les membres du club avaient le droit de venir accompagnés, mais jamais elle n’avait été invitée personnellement. Heureusement, son frère ne l’avait pas été avant elle, et sa soeur ne l’était pas non plus, ce qui était d’un étrange réconfort. Cedrella était restée plutôt silencieuse durant l’absence de Scorpius, moins à l’aise que lorsque son ami était à ses côtés. Il revint finalement peu avant l’arrivée en gare, et ils eurent à peine le temps de demander comment allait le bon vieux Slughorn que Scorpius et Cedrella devaient déjà quitter le wagon pour aiguiller les nouveaux. C’était la partie du job que la Serpentard aimait le moins, il faisait plutôt froid, et elle n’avait pas pensé à prendre son écharpe. Finalement, elle monta dans une diligence en compagnie de ses amis, laissant les derniers élèves aux soins des autres préfets. Arrivée à Poudlard, elle ne put s’empêcher de sourire en retrouvant cet atmosphère familier. Elle pris place dans la Grande Salle à la table des Serpentard, près de la sortie. C’était le plus simple pour conduire ensuite tout le monde jusque la salle commune. Elle observa avec un intérêt moyen la cérémonie de répartition, amusée devant les mines réjouies des enfants dès qu’ils étaient répartis. Vint ensuite le festin, où Cedrella mangea peu, ayant encore sur l’estomac les sucreries englouties durant le déjeuner. Elle trouvait cela contre nature de déjeuner uniquement des bonbons avant de se goinfrer au soir, et elle tenta donc d’éviter les futurs maux de ventre en prenant une bonne part de petit pois et de la compote. La jeune femme avait terminé depuis dix bonnes minutes lorsque McGonagall se leva enfin tandis que les plats disparaissaient. Cedrella l’écouta avec peu d’intérêt, elle connaissait les discours par coeur depuis le temps. Son cerveau se reconnecta cependant sur ce que racontait la directrice lorsqu’elle parla du Tournoi des Trois Sorciers, qui aurait lieu cette année à Poudlard. Des murmures s’abattirent sur toute la salle en même temps que Cedrella se tournait vers Scorpius, échangeant avec lui un regard plein d’excitation. Elle vit avec ravissement que plusieurs autres élèves s’étaient tournés vers Scorpius, il était évident qu’il serait le favori dans leur maison, et Cedrella sentit une grande fierté l’envahir. Le discours se termina enfin, après que la directrice ait invité les préfets à guider leurs camarades vers leur salle commune. Cedrella se leva aussitôt, montant sur le banc avec l’aide de Scorpius pour être bien visible. « Les première année, par ici s’il vous plait ! » Quelques secondes plus tard, une dizaine de jeunes sorciers se tenaient devant elle, l’air à la fois excités et effrayés. Elle leur sourit chaleureusement tandis qu’elle pris à nouveau appuie sur Scorpius pour redescendre de son banc en toute sécurité. « Suivez-moi, on vous donnera le mot de passe à l’abri des oreilles indiscrètes. » Leur dit-elle avec un clin d’oeil complice sur le ton de la confidence.

Après s’être quelque peu attardée dans le compartiment du professeur Slughorn, qui lui avait proposé de lui présenter plusieurs de ses contacts les plus influents, Dorcas avait continué à patrouiller dans les wagons, saluant ici et là les élèves qu’elle connaissait déjà, faisant connaissance avec les petits nouveaux en répondant à leurs questions. Elle s’était étonnée devant certains la questionnant au sujet de la prophétie, inquiets à l’idée que de nouveaux événements tragiques puissent se dérouler entre les murs de Poudlard. Dorcas tenta de les rassurer du mieux qu’elle put, bien qu’elle espérait secrètement que leurs craintes se révèlent justifiées. Elle n’osa pas retourner auprès de ses amis, craignant de tomber sur James, elle ne s’était toujours pas remise de leur bref frôlement de main. Lorsque le train s’arrêta finalement en gare, elle croisa Albus qui l’informa qu’il allait guider les deuxième année vers les diligences, et elle s’attarda volontairement afin de vérifier dans chaque compartiment que tous le monde quittait bien le train. Une fois arrivée au bout, elle descendit à son tour, juste avant la fermeture des portes. Quelques secondes plus tard, le train repartait vers Londres. « Dorcas ! Dépêche toi ! » La préfète-en-chef chercha des yeux qui l’avait appelé à travers les quelques élèves qui restaient, et elle vit alors l’une de ses amies qui retardait une diligence pour que Dorcas puisse monter dedans avec eux. Elle ignorait si James était dedans, mais elle ne pouvait pas prétendre qu’elle n’avait pas vue son amie. Elle s’empressa donc de la rejoindre, on constatant avec soulagement que l’aîné des Potter n’était pas présent dans la diligence. Dorcas se força alors a prendre part à la discussion, riant même aux plaisanteries lancées par ses camarades. Elle ne voudrait pour rien au monde qu’ils devinent ce qu’elle avait en tête. La diligence s’arrêta quelques minutes plus tard devant Poudlard, que Dorcas prit quelques secondes à observer. Elle ne saurait expliquer l’affection qu’elle avait pour cette école. C’était l’endroit le plus luxueux qu’elle connaissait, l’endroit où elle se sentait bien, appréciée, loin des ennuis qu’il y avait chez elle. Elle baissa son regard vers la grande porte d’entrée, où elle vit disparaitre James entre les murs du château. Cette vision inattendue fit louper un battement à son cœur, et elle trébucha contre une marche, se rattrapant tout juste au bras de Luke qui marchait à ses côtés. « Désolée ! » s’empressa-t-elle de lui dire, lâchant son bras comme s’il l’avait brûlé par son simple contact. Il lui sourit en affirmant que ce n’était rien, et elle n’eut pas d’autre choix que de rester avec lui tandis qu’il engageait la conversation. Les deux préfets-en-chef prirent donc place au bout de la table des Gryffondor, près des professeurs, où ils pourraient accueillir les nouvelles recrues de Gryffondor et commencer à les motiver afin de gagner la coupe des quatre maisons. Après la répartition et le festin de début d’année, le professeur McGonagall commença son discours, jusqu’à en arriver finalement au Tournoi des Trois Sorciers. Dorcas sentit à nouveau son coeur battre plus rapidement, mais pour une toute différente raison, comme si le simple fait d’entendre parler du Tournoi lui insufflait une réserve d’adrénaline. « Tu vas tenter le coup ? » lui demanda alors Luke. Dorcas se contenta d’hausser les épaules, comme si le Tournoi n’était rien et qu’elle pourrait rien qu’envisager de ne pas tenter d’y prendre part. Elle ne lui retourna pas la question, sachant parfaitement quelle serait sa réponse. Enfin, la soirée pris fin, et il était temps de retourner à la salle commune. Dorcas vit du coin de l’oeil que Lysander et sa partenaire regardaient dans sa direction, et elle se tourna aussitôt vers les première année. « Suivez-nous, nous allons vous conduire dans la salle commune, retenez bien le trajet. Restez bien groupé surtout, et faites attention aux escaliers, ils aiment bien nous jouer des tours. »

Lily détestait se sentir coupable, et pourtant, elle ne se retourna pas vers son frère, tentant de se persuader qu’il comprendrait qu’elle ne pouvait pas simplement le croire sur parole face à de telles accusations. Elle ne voulait pas l’encourager si il s’emballait pour pas grand chose. Elle retourna donc dans le wagon du fond auprès de Hélios et de leurs amis de Serpentard, sans rien changer à sa façon d’être. Après tout, les accusations portaient sur Dorcas, Hélios, lui, n’était pas forcément au courant. Lily était plutôt douée pour repérer ceux qui l’appréciaient vraiment et ceux qui jouaient la comédie, et elle mettrait sa main à couper que Hélios était un ami sincère. En arrivant dans le compartiment, il était en train de raconter le rendez-vous avec le professeur Slughorn, et elle participa joyeusement, rajoutant quelques éléments ici et là au discours de Hélios. Finalement, le train s’arrêta à la gare de Pré-au-Lard. Dans un an, ils pourraient s’y rendre autant qu’ils le voudraient, en attendant, il leur faudra attendre des dates spécifiques. Lily sortit du train en compagnie d’Hélios et des autres. Un peu plus loin, elle vit James saluer Hagrid, un vieil ami de la famille, mais elle décida d’aller le voir plus tard afin d’arriver plus vite au château. Elle avait mal à force d’être restée assise toute la journée, et était pressée de boire un bon verre de jus de citrouille bien frais. Elle monta rapidement dans une diligence, suivie par sa bande qui se serra pour que tout le monde puisse rentrer. Elle tenait fermement Mystique afin d’éviter que le chat effrayé ne s’enfuis, et elle la lâcha en arrivant devant Poudlard. Mystique connaissait bien le château, et elle saurait retrouver le chemin de la salle commune. Ensuite, il y aurait bien quelqu’un pour lui ouvrir. Lily sortit la dernière de la diligence et rentra avec les autres dans la Grande Salle. Ils s’installèrent vers le milieu de la table, où le Baron Sanglant vint rapidement les rejoindre. Plusieurs Serpentard détournèrent le regard, gênés par la présence du fantôme, mais si Lily avait bien appris une chose de son père, c’était qu’il n’y avait rien à craindre des morts. Elle le salua donc joyeusement. « Bonsoir, Baron ! L’été a été agréable à Poudlard ? » Il laissa tomber sa lourde chaîne qui fit un grand bruit en tombant sur la table, un bruit d’ailleurs étonnant pour une chaîne fantôme. Plusieurs de ses camarades sursautèrent, ce qui fit rire Lily. « Tristement vide.. Peeves a encore voulu empêcher les elfes de maison de faire leur travail, les autres fantômes m’ont cherché tout l’après-midi.. » Il avait parlé d’une voix monotone tout en s’éloignant lentement sur la table, oubliant qu’il parlait à Lily une seconde auparavant. La répartition commença alors, et Lily avait hâte qu’elle se termine. Contrairement à beaucoup, elle ne voyait aucun intérêt à ce moment de la journée. Enfin, les plats se remplirent, et elle mangea rapidement autant qu’elle le pouvait, le pudding de Slughorn n’étant plus qu’un lointain souvenir pour elle. Enfin, McGonagall fit son discours et il fut temps de regagner les salles communes. Lily vit alors Cedrella monter sur le banc afin d’appeler les première année, ce qui la fit beaucoup rire. Mais elle remarqua que Hélios regardait en direction de la table des Gryffondor, et elle se retourna alors pour voir James qui cherchait à croiser son regard. Il lui adressa un bref signe de tête, et Lily palpa machinalement la cape d’invisibilité qu’elle avait planqué sous sa robe de sorcière plus tôt dans l’après-midi. Elle se pencha alors vers Hélios. « Je te retrouve plus tard dans la salle commune. » Elle aurait très bien pu inventer une excuse comme raconter qu’elle allait voir si elle trouvait Mystique, mais elle savait qu’elle n’avait pas besoin de cela avec Hélios. Même si James n’appréciait pas son ami, Hélios n’avait jamais montré de haine particulière contre son frère, et il acceptait que Lily en soit proche. Il savait que de toute façon, si l’un d’eux lui demandait de choisir, elle choisirait l’autre. Dès qu’elle fut sortie de la Grande Salle, elle pris l’escalier vers la cuisine et mis sa cape d’invisibilité afin d’éviter les questions éventuelles.

Le sujet du Tournoi des Trois Sorciers revenait pour la deuxième fois dans la journée, et bien qu’elle trouvait cela un peu dingue, Annabeth était soulagée de voir que ce sujet éclipsait sa petite prophétie de l’été dernier. En tout cas, elle semblait être la seule à ne pas éprouver d’excitation particulière à l’idée de voir trois jeunes sorciers risquer leur vie pour un sac de gallions. Finalement, leur directrice les invita à retourner dans leurs salles communes afin d’être en forme pour les premiers cours du lendemain, et Lorcan se tourna vers Annabeth et Darcy pour les inviter à le suivre rapidement avant qu’il n’y ai trop de bouchons dans les escaliers. Ils sortirent rapidement de la Grande Salle pour gravir à grands pas les escaliers, gagnés par la fatigue, et arrivèrent enfin devant leur salle commune, résolument fermée. Le heurtoir en forme d’aigle leur dit alors « Le fils de cet homme est le père de mon fils. Sachant que je ne suis pas une femme, quel est le lien de parenté entre cet homme et moi ? » Trop fatiguée pour réfléchir, Annabeth regarda Lorcan et Darcy dans l’espoir que l’un d’eux saurait trouver la réponse à cette énigme. Elle savait que les premières énigmes de l’année étaient les plus simples pour laisser le temps aux petits nouveaux de s’habituer à réfléchir aux énigmes, mais son cerveau refusait de fonctionner. Elle se tourna vers Lorcan. « Une idée ? » Il hocha la tête de gauche à droit, l’air presque aussi fatigué que la jeune fille. Elle se tourna alors vers Darcy, qui regardait l’aigle en fronçant les sourcils. C’était le signe qu’elle était en train de résoudre l’énigme, et Annabeth se tut pour ne pas briser sa concentration. « C’est mon père ! » Elle s’exclama alors d’un air triomphant tandis que la porte de la salle commune s’ouvrait devant eux. « C’était simple, en fait. » Dit Darcy en refermant la porte derrière eux. « Si tu le dis. » lui répondit Annabeth en tentant d’étouffer un bâillement. « On se retrouve ici dès la fin des cours demain ? Apporte Le Quidditch à Travers les Âges avec toi. Bonne nuit ! » Et après un signe de la main, Darcy s’éloigna vers les dortoirs des filles, apparemment impatiente de rejoindre son lit. Après un « Bonne nuit Lorcan ! » qu’elle avait tenté de rendre enjoué, Annabeth rejoint Darcy qui avait déjà ouvert sa valise pour y chercher son pyjama. Annabeth regrettait de ne pas avoir cédé à l’impulsion d’embrasser Lorcan sur la joue avant de partir, mais elle avait peur d’en révéler trop au garçon avant de savoir s’il s’intéressait à elle. Elle s’accroupit alors pour ouvrir sa malle et chercher à son tour son précieux pyjama.

Darcy sortit son pyjama balancé rapidement dans sa malle quelques heures plus tôt dans un geste de victoire. « Trouvé ! » Dit-elle avec un regard moqueur en direction de sa meilleure amie qui avait presque entièrement vidé sa valise pour trouver son propre pyjama. La malle d’Annabeth était pourtant bien rangée, bien mieux que celle de Darcy, mais cette dernière avait le mérite d’avoir fait sa valise elle-même, ce qui expliquait qu’elle arrivait plus facilement à y trouver les choses. « Tu vas vraiment aider Lorcan demain ? » Annabeth avait enfin mis la main sur une nuisette légère tandis que Darcy avait déjà enlevé sa robe de sorcière. La blonde avait toutefois un air contrarié qui n’avait rien à voir avec son pyjama. « Bien sûr, on est amis, et il compte sur ta présence. » Darcy avait pris le soin d’insister sur le mot ‘amis’, ne voulant pour rien au monde que Annabeth se méprenne pour les sentiments de Darcy envers Lorcan. « Je ne sais pas.. Il avait l’air de beaucoup tenir à ce que ce soit toi qui lui fasse la lecture. » Annabeth avait à son tour enlevé sa robe de sorcière tandis que Darcy lui tournait résolument le dos pour enfiler son pyjama. « Tu devrais te détendre, quand il est là, et arrêter d’avoir peur de lui déplaire. Tu es tellement différente quand il est dans les parages.. Si tu étais un peu plus toi même, il serait déjà fou de toi ! » Darcy s’était retournée pour lui sourire malicieusement, et Annabeth gloussa tout en enfilant sa nuisette. « C’était plus facile avec ce garçon, tout à l’heure.. Un vrai gentleman, je n’avais jamais vu ça. Mais j’ignore son nom. » La curiosité à l’égare de ce garçon avait envahi Darcy aussi rapidement qu’elle s’était glissée sous sa couette chaude. Elle mourrait d’envie de voir ce mystérieux blondinet qui avait réussi à séduire Annabeth en quelques phrases alors que son amie n’avait jamais regardé le moindre garçon depuis qu’elle s’était entichée de Lorcan. « Il faut absolument que tu me le montres, on le traquera dans les couloirs s’il le faut, demain, mais je veux savoir qui c’est ! » Darcy était aussi excitée que si c’était à elle que cela arrivait, et elle était prête à tout pour aider Annabeth à se rapprocher de ce garçon qui semblait bien plus disponible pour recevoir l’affection d’Annabeth que l’était Lorcan, toujours entouré de ses groupies. « Arrête, imagine s’il nous voit, ça serait.. » Mais la blonde se stoppa en entendant la porte du dortoir s’ouvrir sur les autres filles de leur année, qui semblaient exténuées. Après quelques bavardages supplémentaires, chacune se glissa dans son lit pour s’endormir rapidement.